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Encore un forfait

Article paru dans La Voix du travailleur algérien, mai 1960.

 

 

Encore un nouveau crime. Décidément, les tueurs à gage du FLN ne sont point décidés à rompre avec ces méthodes sanguinaires qui ne cessent de soulever l’indignation générale de notre peuple et continuant à provoquer des réactions défavorables à notre cause au sein de l’opinion française et internationale.

Malgré les appels réitérés de l’USTA à l’ensemble des ouvriers algériens en vue de cesser les attentats en vue de cesser les attentats fratricides, malgré nos ultimes efforts pour la réconciliation, les criminels, à la joie des colonialistes, se sont illustrés, une fois de plus, en commettant un nouveau forfait.

En effet, le dimanche 10 avril à 10 h 30, environ une dizaine de travailleurs algériens diffusaient « La Voix du Travailleur algérien » sur les bords du Marché aux Puces, place Rivière à Lyon. La diffusion passait sans incidents lorsque s’approchèrent plusieurs groupes de coreligionnaires qui étaient à une cinquantaine de mètres de là et qui, de toute évidence, appartenaient au FLN.

Il a fallu, sans aucun doute, une ou plusieurs mains criminelles d’individus jaloux de notre réussite pour les exciter à la violence. Ce fut alors l’agression, dont malheureusement les victimes étaient nos diffuseurs. L’altercation prit rapidement l’allure d’une bataille rangée et s’armant sur un chantier voisin de différentes sortes d’outils, les adversaires des diffuseurs de notre journal profitèrent de leur nombre pour commettre leur méfait. Le camarade Rabia Merad, demeurant 26, rue de la Viabert, père de 4 enfants, fut lâchement assassiné à coups de pelle et de barre de fer. Non satisfaits de leur forfait, ils se lancèrent à la poursuite des autres vendeurs du journal, dont trois furent rejoints et blessés à coups de barre de fer à la tête, au bras et à l’épaule. Les plus grièvement atteints sont Lagoune Moussa et Messaoudi Nezah, demeurant à Lyon et frappés Place de la Bascule.

Cela ne fait qu’allonger la liste déjà longue des martyrs de la classe ouvrière algérienne. Nous avons la conviction que si nos camarades savaient l’importance du journal et l’émancipation qu’il apporte aux travailleurs algériens et à leur avenir, ils n’auraient pas commis ce forfait irréfléchi qui est indigne d’ouvriers.

L’Union Locale de Lyon, ses adhérents et toute l’USTA adressent leurs sincères condoléances à la famille et aux amis de notre regretté camarade Merad.

Puissent nos frères algériens se rendre à l’évidence et comprendre, une fois pour toutes, le danger de ces odieux assassinats non seulement pour le présent et l’avenir de l’Algérie, mais pour la liberté et la démocratie tout court.

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