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Il y a 20 ans, le 17 octobre 1961, les Algériens manifestaient seuls à Paris

Dossier paru dans Lutte ouvrière, n° 698, 17 octobre 1981, p. 10-11

QUELQUES mois avant la fin de la guerre d’Algérie, le 17 octobre 1961, plusieurs dizaines de milliers d’Algériens manifestaient dans les rues de Paris contre le couvre-feu, l’interdiction qui leur était faite de sortir le soir après 20 h 30, entre autres.

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Algérie : Hommage au silence

Texte paru dans REFLEXes, n° 19, novembre 1988, p. 3

Le mutisme des intellectuels, resté inexpliqué, intervient à point à l’occasion d’un mouvement qui échappe de toute façon à leurs analyses comme à toute représentation.

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Le vertige – d’Evguenia S. Guinzbourg (Seuil)

Article paru dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 71, mai 1968, p. 21-24

Quelques romans ont essayé depuis longtemps de percer le mystère physique et psychologique des « procès de Moscou » : L’Affaire Toulaev, de Victor Serge,
Le Zéro et l’Infini de Koestler,
plus récemment : Une journée d’Ivan Denissovitch de Soljenitsyne fut publié en Russie au moment du dégel, à la suite de quoi, et d’une seconde nouvelle : La Maison de Matriona, Soljenitsyne fut plus ou moins mis à l’index.

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René Michel : Le crépuscule des soviets

Article de René Michel paru dans Le Libertaire, n° 174, 25 mars 1949, p. 3

Sous le titre « La Commune de Cronstadt, crépuscule sanglant des Soviets » (1), Ida Mett nous donne un exposé bref et saisissant des origines de Cronstadt révolutionnaire, de son insurrection contre la bureaucratisation bolchevique, de sa mort héroïque. On sait quel avait été, tant en 1904-1906 qu’en février et en octobre 1918, le glorieux passé révolutionnaire de la flotte russe, particulièrement en Mer Noire, dans la Baltique et à Cronstadt. Comment pourrait-on croire dans les accusations de Lénine, Trotsky, Staline, unis dans le mensonge, lorsqu’ils tentent de nous présenter le Cronstadt de 1921 qui exigeait la liberté des soviets, des ouvriers et des paysans, et la fin de la dictature d’un parti, celui des Bolcheviks, comme contre-révolutionnaire ? Ida Mett fait justice des calomnies venant d’un parti qui soutenait la bureaucratisation parce qu’il s’appuyait sur elle pour maintenir le peuple en esclavage, au nom d’un étatisme tout puissant.

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René Michel : Margarete Buber-Neumann, « Déportée en Sibérie »

Article de René Michel paru dans Le Libertaire, n° 184, 3 juin 1949, p. 3

ON peut regretter que la littérature et les études sur le système totalitaire soviétique et, sur les camps de concentration de la pseudo « Patrie des Travailleurs », ne soient souvent offerts au grand public français qu’avec un certain retard sur leur parution en langue étrangère. Il en est ainsi de l’érudit ouvrage de Dallin et Nicolaevsky, l’un ex-prisonnier des isolateurs du Guépéou et l’autre révolutionnaire menchevik bien connu pour ses travaux sur la vie de Marx, paru il y a au moins une année aux U.S.A., et dont on annonce une prochaine traduction française, et de bien d’autres encore. Néanmoins, à travers les œuvres de Victor Serge, de Ciliga, le livre un peu moins sincère peut-être, mais plus connu, de Kravchenko, et quelques-uns de ses imitateurs, les divers reportages et enquêtes de la presse, dont, on s’en souvient, celui auquel le « Libertaire » ouvrait, il y a peu ses colonnes, le public français pouvait se faire une opinion, pour autant qu’il consentait à ouvrir les yeux, sur « le pays du grand mensonge ».

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Jean Regany : Général « El Campesino », La vie et la mort en U.R.S.S.

Recension de Jean Regany parue dans La Révolution prolétarienne, n° 45 (346), décembre 1950, p. 30-31

Général « El Campesino » : LA VIE ET LA MORT EN U.R.S.S. « Les Iles d’or ». Librairie Plon. (Transcription de Julian Gorkin — Traduction de Jean Talbot).


Valentin Gonzalez, « El Campesino », premier commandant communiste pendant la guerre d’Espagne, s’est évadé des « camps de la mort » staliniens, et raconte à celui qui fut son ennemi et qu’il faillit faire fusiller en Espagne, J. Gorkin, sa vie en U.R.S.S. de 1939 à 1949.

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Mikhalis Raptis : L’accusé, par Alexandre Weissberg

Recension de Mikhalis Raptis dit Michel Pablo parue dans Quatrième Internationale, 11e année, Volume 11, n° 5-7, juillet 1953, p. 70

Voici un témoignage de premier ordre sur la grande purge, des années 1936-1938, en U.R.S.S. Il est écrit par Alexandre Weissberg, physicien, spécialiste des basses températures, d’origine autrichienne, membre du P.C. autrichien, en 1927, qui se rendit en U.R.S.S. en 1931, appelé par l’Institut technique ukrainien de physique. Il fonda le Journal de Physique soviétique ; en 1933, il est chargé par le gouvernement soviétique de construire un vaste établissement expérimental à Kharkov dont il aurait dû devenir le directeur.

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Ernest Mandel : Un excellent roman révolutionnaire

Article d’Ernest Mandel alias Henri Vallin paru dans Quatrième Internationale, n° 46, mars-juin 1949, p. 43-44

Dans « L’Affaire Toulaév » (+), sa dernière œuvre et en même temps le plus mûr de tous ses romans, Victor SERGE traite le même sujet que « le Zéro et l’Infini » de Koestler, mais il le traite avec une compréhension sociale et psychologique supérieure et avec un art humain qui laissent loin derrière lui les constructions schématiques et purement cérébrales de l’auteur du « Yogi et le Commissaire ».

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Jean Regany : A. Ciliga, Dix ans derrière le rideau de fer (1926-1936)

Article de Jean Regany paru dans La Révolution prolétarienne, n° 43 -344), octobre 1950, p. 30-32

A. CILIGA : Dix ans derrière le rideau de fer (1926-1936).

La librairie Plon réédite un livre paru la première fois en 1938 : « Au pays du mensonge déconcertant ». Mais l’auteur a voulu développer son expérience de la vie de déporté en un deuxième volume : « Sibérie,
terre de l’exil et de l’industrialisation
» (1).

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Anton Ciliga : Novembre 1930. Dans l’Isolateur politique de Verkhné-Ouralsk

Texte d’Anton Ciliga paru dans Inprecor, n° 430-431, décembre 1998, p. 11-12

Témoignage de Anton Ciliga*

L’immense majorité des détenus communistes étaient trotskistes : cent vingt sur un total de cent quarante. Il y avait aussi un zinovieviste qui n’avait pas capitulé, seize ou dix-sept membres du groupe du « centralisme démocratique » (extrême gauche) et deux ou trois partisans du « groupe ouvrier » de Miasnikov. Chez les non-communistes il y avait trois groupes essentiels, forts d’une douzaine de membres chacun : les social-démocrates menchéviks russes, les social-démocrates géorgiens et les anarchistes. Il y avait, en outre, cinq socialistes-révolutionnaires de gauche, quelques socialistes-révolutionnaires de droite, quelques socialistes arméniens du groupe « dachnaktsoutioun » et un maximaliste. Il y avait enfin quelques sionistes.

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Françoise Mantrand : Dix-sept ans de souffrance et de fidélité. Le premier maquisard nationaliste algérien parle

Article de Françoise Mantrand paru dans La Nation socialiste, n° 55, mai 1962, p. 6

A quarante kilomètres de Paris, dans un sillage ceinturé de verdure et d’arbres en fleurs, dans le taxi qui traverse ce village au nom poétique, un homme épuisé revient lentement à la vie. Quelques heures auparavant, cet homme était encore un prisonnier, un condamne à perpétuité que le conformisme de l’ordre alphabétique devait libérer le dernier. Un détenu de Fresnes.

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Jacques Dubart : Algérie. Les assassins sont au pouvoir

Article de Jacques Dubart paru dans Lutter !, n° 25, novembre 1988, p. 12

Soldiers with the Algerian armed forces patrol the streets of Algiers in military tanks after riots broke out, instigated by rising food prices in a country with an unemployment rate of more than 18%. Islamic fundamentalist demonstrations and riots against Algerian President Chadli Bendjedid were severely repressed by the military, which killed hundreds of young urban poor civilians seeking work, decent housing, and public services. The riots were the most serious since Algeria gained independence in 1962. (Photo by © Patrick Robert/Sygma/CORBIS/Sygma via Getty Images)

Les « évènements » d’Algérie ont été précédés par une série de grèves contre la politique d’austérité, en particulier dans les zones industrielles de Rouiba-Reghaia, d’El-Harrach et de Bouira, où la répression a été particulièrement dure. La grève est entrée dans la capitale, le 2 octobre avec le mouvement des postiers. Puis les lycéens et les étudiants sont descendus dans la rue, suivis par l’ensemble de la jeunesse. A l’intérieur du pays, 80 % des villes ont été touchées par les émeutes. A partir du 6 octobre, l’état de siège à été décrété. Et la boucherie a commencé. Sans états d’âme, les soldats ont obéi aux ordres. Ils ont tirés sur des enfants, des gens désarmés. Au fusil-mitrailleur, à la mitrailleuse lourde. Plus de 600 tués. Un nombre considérable de blessés. Plusieurs milliers d’arrestations, touchant tous les milieux, des frères musulmans à l’extrême-gauche, et en particulier de nombreux syndicalistes.

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8 février 1962

Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 37, février 1962, p. 1-2


Un million de personnes aux obsèques des travailleurs tués par la police républicaine.

Sur quoi s’appuie le régime gaulliste ?

Sur le patronat et l’Etat.

Quels intérêts défend-il ?

Les intérêts du patronat et de l’Etat, maîtres de la France.

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L’Algérie sur les traces du Chili

Éditorial paru dans Urgence Algérie, bulletin du Comité pour la libération des détenus pour délit d’opinion, n° 2, février 1987, p. 1


La répression ne cesse de se développer en Algérie.

L’an dernier, deux procès se sont tenus devant la Cour de sûreté de l’Etat. Le premier a concerné les responsables de l’Association des enfants de chouhadas, et ceux de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (LADH), affiliée depuis le mois de décembre 1986 à la FIDH. Le second procès visait des Algériens accusés de « berbérisme », « d’intégrisme », d’être des militants ou des sympathisants de l’une des deux organisations de l’opposition :

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Algérie : impressions de voyage

Article paru dans Informations ouvrières, n° 1103, semaine du 22 au 29 avril 1983


ARRIVÉE à Alger. Ce qui frappe d’abord, c’est la foule dense qui se presse dans les rues et les grandes artères de la capitale algérienne. La démographie devient un problème essentiel : la population a doublé depuis 1962, date de la proclamation de l’indépendance du pays ; 60 % de la population a moins de 20 ans. Ce sont donc les jeunes, et principalement des hommes, que l’on voit dans les rues, « attendant », désœuvrés, debout contre les murs, discutant à haute voix entre eux. Sont-ils au chômage ? D’autres, plus âgés, sont là aussi, déambulant sur les trottoirs. Font-ils partie, comme nous l’affirme le chauffeur de taxi, de ceux qui, ayant « pointé » à leur travail, s’en retournent à l’extérieur pour faire leurs courses (on dit « faire la chaîne » dans le langage d’ici) ? Les courses, les achats divers, constituent le principal sujet de préoccupation de la masse des Algériens : attentes interminables, rareté de certains produits de base (œufs, ampoules, bananes…) qui, « miraculeusement », réapparaissent brusquement sur le marché. C’est alors la ruée vers tel ou tel point de la ville où la rumeur indique « que c’est là que vient d’arriver » l’objet tant désiré.

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La lutte des classes en Algérie

Article paru dans L’Éveil internationaliste, n° 1, mars 1979, p. 16


Une discussion avec un ouvrier algérien a permis à un camarade de faire connaître au lecteur que la lutte de classe n’a pas de frontière et que le détachement des ouvriers des centrales syndicales a commencé, même en Algérie.

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Débats et textes en débat : Les événements d’octobre 88 en Algérie

Supplément au Bulletin de liaison du CEDETIM, n° 43, décembre 1988, p. 1-14

Pillages et incendies lors des émeutes le 6 octobre 1988 à Alger, Algérie. (Photo by SIDALI-DJENIDI/Gamma-Rapho via Getty Images)

DÉBAT PUBLIC
organisé par le CINEL et le CEDETIM
le 23 octobre 1988

Interventions de :

Mohammed HARBI
Khélifa MESSAMAH
Albert-Paul LENTIN

Débat animé par : Félix GUATTARI et Gustave MASSIAH


Les « événements » d’octobre 88 en Algérie ont fait la Une des journaux. En organisant le débat-public dont voici le compte-rendu, nous avons voulu, non pas faire un autre « scoop », mais tenter d’élaborer une analyse grâce à des interventions de personnes connaissant aussi bien le présent qui a déclenché la révolte, que le passé qui en avait préparé les différents éléments. Nous espérons que ces éléments d’analyse apporteront un éclairage plus synthétique et plus politique que ceux de la grande presse sur ces phénomènes.

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Un appel d’Henri Alleg

Appel de Harry Salem alias Henri Alleg paru dans La Nouvelle Critique, n° 171, décembre 1965-janvier 1966, p. 1-3


à la Rédaction de La Nouvelle Critique

Chers amis,

Vous-mêmes, comme les lecteurs de La Nouvelle Critique, connaissez bien les noms de Hocine Zahouane, membre du Bureau politique du F.L.N., de Mohammed Harbi, membre du Comité Central, qui tous deux ont apporté une contribution remarquable à l’élaboration de la Charte d’Alger, et de Bachir Hadj Ali, ancien dirigeant communiste dont votre revue a, plus d’une fois, publié des articles et des poèmes.

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Jean-Paul Rocher : Offense à président

Article de Jean-Paul Rocher paru dans Le Monde libertaire, n° 584, 12 septembre 1985

MÊME si à l’occasion on n’hésite plus des deux côtés de la Méditerranée à chanter les louanges de la coopération franco-algérienne, l’exemple de la « question des enfants séparés de l’un des parents » est là pour nous rappeler que bien des problèmes ne peuvent être abordés sans au préalable multiplier un luxe de précautions.

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Maho-Tope : A propos d’une campagne d’assainissement en Algérie

Article de Maho-Tope paru dans Le Monde libertaire, n° 334, 29 novembre 1979, p. 3


En France, les commentateurs « autorisés » parlent volontiers d’une libéralisation pour qualifier l’évolution de l’Algérie depuis la mort de Boumédiene. Jamais cette notion de libéralisme ne parut aussi ambiguë. En effet, si l’on considère le libéralisme sous l’angle du rapport population/police (un des angles possibles, évidemment !), l’Algérie de Houari Boumédiene apparaissait comme beaucoup plus « libérale » que la France de Giscard ou de Pompidou. La « peur du flic » était pratiquement inconnue en Algérie : il était courant de voir de simples passants tenir tête à des policiers qui les réprimandaient. L’espace urbain n’était pas quadrillé par un dispositif policier ; la nuit, les contrôles routiers ne revêtaient pas le déploiement de force que connaît la capitale française : les armes restaient dans leur étui. Donc d’une part il y avait un certain laisser-aller de la part des policiers, et d’autre part, une nonchalance de la population vis-à-vis des injonctions des forces policières. Conséquence directe : le code de la route restait symbolique et les rues appartenaient autant aux piétons qu’aux voitures ; plus grave, les réglementations sur l’hygiène publique demeuraient très largement lettre morte. Admiratrices ferventes de l’efficacité des pays développés, les classes dirigeantes regrettaient le désordre urbain et soupiraient en pensant à l’ancien surnom d’Alger « la blanche ». Elles ne faisaient que rejoindre là les nostalgiques de l’ordre colonial durant lequel le peuple savait se tenir à sa place et ne venait pas salir les belles allées de la capitale.

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Algérie : émeutes à la Casbah

Article paru dans Combat communiste, mensuel révolutionnaire, n° 105, été 1985, p. 6


Trois jours et trois nuits d’émeutes ont agité le quartier populaire de la Casbah d’Alger. Les premiers incidents ont éclaté le 23 avril dans le haut de la Casbah après qu’une maison se soit écroulée, tuant deux personnes âgées. Des groupes de jeunes ont commencé à parcourir les ruelles, criant des slogans hostiles au régime. Ils ont été brutalement dispersés par les flics.

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Brahim : Algérie. A propos des émeutes de Constantine

Article de Brahim paru dans Le Monde libertaire, n° 652, 26 février 1987, p. 8

Un an après avoir été secouée par des tremblements de terre, Constantine l’a été par des émeutes. Des étudiants, des lycéens, des jeunes sont descendus dans la rue. Comme leurs aînés en 1985 à Alger, Ghardaïa, Tizi Ouzou, ils ont affronté les forces de l’ordre pour de meilleurs conditions de vie. L’Algérie est dans la rue et la contestation n’est pas l’apanage d’une organisation politique.

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Imbra : Algérie. Une révolte apparemment soudaine…

Textes parus dans Le Monde libertaire n° 722, 20 octobre 1988, p. 6


L’ALGÉRIE a été à feu et à sang durant plusieurs jours. Pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui, il faut connaître la situation d’un pays où la crise et la jeunesse ne font pas bon ménage.

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Alain Sauvage : Iran. Un peuple en marche, mais vers quoi ?

Article d’Alain Sauvage paru dans Le Monde libertaire, n° 295, 4 janvier 1979, p. 12

C’est maintenant un vaste mouvement populaire qui paralyse l’ensemble de l’économie iranienne. Désormais, aucune issue ne paraît possible sans le départ du Shah. C’est là en effet le seul véritable point commun entre les centaines de milliers de manifestants qui défilent chaque jour dans les rues de Téhéran et des principales villes du pays.

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Hélène Varelin : La manifestation parisienne contre la répression en Iran. Indignations officielles, prières et jérémiades

Article d’Hélène Varelin paru dans Le Monde libertaire, n° 280, 21 septembre 1978, p. 2

Photo : Christophe CHICLET

Mardi 10, 15 000 personnes, selon la presse, se réunissaient pour manifester de la République à la Bastille à Paris (côté parcours non plus, le changement n’est pas pour demain).

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Marie-Madeleine Hermet : Les troubles en Iran. Révolution, Islam et socialisme

Article de Marie-Madeleine Hermet paru dans Le Monde libertaire, n° 279, 14 septembre 1978, p. 1-8


TEHERAN est en état de siège ; la loi martiale y est proclamée, comme elle le fut à Ispahan au milieu du mois d’août dernier. Depuis plus d’une semaine, les manifestations s’amplifiaient par le nombre et par le ton dans la capitale et dans une dizaine de grandes villes. Celle du 7 septembre, interdite par le Shah, fut si importante, les soldats « fleuris » par les manifestants étaient encore si émus, si hésitants, que le « frère musulman militaire ne tira pas sur le frère musulman en révolte. Le matin du 6 septembre, Libération avait titré : « Que va faire l’armée ? » Dans la soirée du 8, toutes les radios donnèrent la réponse : l’armée a tiré et les armes, en une seule fois, ont fait 203 morts, devenus 50 dès le lendemain dans la presse officielle du Shah, selon l’AFP, le samedi 9 septembre.

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Algérie : Les droits de l’Homme sous les verrous

Textes parus dans Lutter !, n° 14, décembre 1985, p. 13

Les gendarmes de Mitterrand s’agitent Esplanade des Droits de l’Homme

Depuis juillet 85, l’Algérie connait une vague de répression de grande ampleur à l’encontre de militants dont le seul délit est celui d’opinion. A peine née, la toute jeune Ligue des Droits de l’Homme algérienne a vu ses rangs décimés par l’arrestation de tous ses membres fondateurs. L’ardeur que met le gouvernement algérien pour étouffer cette initiative est à la hauteur du danger qu’elle représente pour lui. En effet le semblant d’ouverture prôné par Chadli en ce qui concerne l’économie a pu donner un espoir à certaines couches d’intellectuels, de militants, de travailleurs, un léger espoir certes, mais un espoir de libéralisation en matière de libertés individuelles. Il n’en est rien, bien au contraire ; outre les militants de la Ligue des Droits de l’Homme, l’Association des fils des martyrs de la Révolution a connu le même sort. Motif : dépôt d’une gerbe au monument des martyrs le 5 juillet, jour de la fête nationale, en dehors des cérémonies officielles.

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L’apothéose de l’assassinat

Article paru dans Le Libertaire, n° 307, 8 mai 1931

VOICI ouverte cette fameuse Exposition Coloniale Internationale. L’assassinat des peuplades indigènes par les soudards de tous pays pour le plus grand profit de la phynance universelle va être glorifié. Une fois de plus les criminels seront à la gloire.

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Mais qui se souvient du 17 octobre 61 ?

Dossier paru dans Sans Frontière, n° 32, du 16 au 22 octobre 1981, p. 5-7

Juste avant le carnage sur les grands boulevards, ils manifestaient pacifiquement (Elie Kagan)

Il y a 20 ans, le 17 octobre 1961, à Paris, 200 Algériens étaient assassinés par la Police

MAIS QUI DONC S’EN SOUVIENT ?

Ce soir-là, on se pressait sur les grands boulevards pour aller voir « Boeing Boeing » au théâtre Caumartin. Non loin de là à l’Olympia on faisait la queue pour aller voir Jacques Brel à ses débuts dans la chanson tout comme Johnny Hallyday qui l’avait précédé sur cette même scène. Au ministère de la marine, une grande réception est donnée en l’honneur du Chah d’Iran et de l’Impératrice Farah. Charles Trénet leur chante « Y’a d’la joie ». A Montparnasse, chez Régine la dernière boite à la mode, on danse le twist : « Cet air nouveau qui nous vient de là-bas »

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Roland Pottier : 17 octobre 1961. Rafle sanglante d’Algériens à Paris

Article de Roland Pottier paru dans Gavroche, n° 10, juin-juillet 1983, p. 7-11

20 000 manifestants algériens silencieux face aux forces de police, un soir d’octobre 1961.

Ce jour-là, le 17 octobre 1961 vers 20h, une pluie fine tombe avec insistance sur l’asphalte parisien. Aux quatre coins de la capitale, des cortèges se forment pour converger vers son centre. Des travailleurs algériens sont venus de toute la région parisienne parce qu’ils n’admettent pas les contrôles d’identité, la fermeture de leurs lieux de rencontre après 19 heures et le couvre-feu de 20h30 à 5h30 imposé, le 6 octobre, par le préfet de police Maurice Papon.

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Il y a 30 ans, la fin de la guerre d’Algérie : Dix-sept octobre 61

Article en deux parties paru dans Alternative libertaire, n° 6, 1er février 1992, p. 8 et n° 7, mars 1992, p. 8

RETOUR SUR UN MASSACRE

Le 30 novembre dernier, près de cent cinquante personnes ont participé au Forum-débat organisé par le collectif Alternative Libertaire de Montreuil (Seine-Saint-Denis) avec Agnès Denis, Nicole Rein, Anne Tristan, Didier Daeninckx, Jean-Luc Einaudi.

Ce fut donc un succès, pour une modeste réunion de quartier. Après la projection du film « Le Silence du Fleuve », une discussion souvent passionnantes est engagée entre la salle et les intervenants. Nous en publions ici quelques extraits.

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« C’est généreux, la France ! »

Article paru dans Programme communiste, n° 18, janvier-mars 1962, p. 1-5

« C’est généreux, la France ! », s’est écrié un jour le chef de l’État qui n’exaspère jamais autant nos démocrates nationaux que lorsqu’avec sa grandiloquence coutumière il exprime leurs propres préjugés les mieux enracinés. En effet, aucune réalité historique lointaine ou proche n’a apparemment pu arracher du cœur de nos petits-bourgeois socialisants cette conviction orgueilleuse remontant à la Grande Révolution de… 1789 qu’ils étaient inégalables en générosité démocratique et que c’était eux qui donnaient son visage à la France. Cette conviction, ils l’ont malheureusement inculquée au mouvement ouvrier lui-même : heureux impérialisme français qui peut exploiter, piller, guerroyer, réprimer, sans que le prolétariat sache lui répliquer autrement que par le « Tout ça n’est pas la France » des petits-bourgeois.

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Misère de notre impuissance

Article paru dans Tribune ouvrière, n° 78, octobre 1961, p. 1

Nous sommes des millions exploités dans ce pays comme dans les autres pays d’ailleurs.

Millions qui créons les richesses et qui faisons marcher tout.

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Les événements

Article paru dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 1, octobre 1961, p. 1 et 17.

Il est difficile de démêler dans l’écheveau des événements leur importance réelle, leur sens, et d’en tirer des perspectives, même relativement proches. Les manœuvres du gouvernement, sur tous les plans (Algérie, Intérieur, et international) le jeu correspondant des organisations (partis et syndicats) en France, celui du F.L.N. et de l’O.A.S. en Algérie et en France, les réactions latentes ou ouvertes des différentes couches sociales en France (paysans, travailleurs, étudiants) aux conséquences conjointes de l’évolution du capitalisme et de la poursuite de la guerre les positions politiques motivées ici même par les péripéties de la lutte entre les deux blocs, tout cela créé une situation bien confuse. La situation capitaliste en France subit en ce moment même des transformations profondes c’est le sens de ces transformations que nous devons essayer de dégager à travers les bouleversements qui atteignent tout depuis les structures de l’Etat, jusqu’au comportement des individus. Il faut essayer de dépasser les réactions « sentimentales » à l’aspect superficiel des faits, les jugements en fonction des idées personnelles pour tout replacer à sa juste valeur dans l’évolution de la société.

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On les a laissés seuls

Textes parus dans Pouvoir ouvrier, n° 33, octobre 1961, p. 1-3

« Acharnement du service d’ordre frappant indistinctement les hommes et les femmes et même des manifestants blessés ». « Rue de Lille, l’un de nos correspondants a vu deux algériens gravement blessés qui sont demeurés inanimés sur la chaussée pendant plus d’une heure ; le service d’ordre interdisait aux passants métropolitains de leur porter secours ». « Devant le commissariat du Ve arrondissement, un autre lecteur a vu des agents… faire passer sous une sorte de voûte de coups de matraque, méthodiquement assénés, un groupe de musulmans appréhendés ». (Le Monde, 19,20/10/61).

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Raymond Guilloré : Les travailleurs espagnols et nord-africains otages du gouvernement français

Article de Raymond Guilloré paru dans La Révolution prolétarienne, n° 164, octobre 1961, p. 2

Le 1er novembre, la guerre d’Algérie entrera dans sa huitième année. Non seulement le Prince-Président, plébiscité il y a trois ans pour y mettre fin, n’y est pas parvenu plus que ses lamentables prédécesseurs. Mais une deuxième guerre d’Algérie a mûri pendant ces trois ans. Si bien que le gouvernement du Prince lutte maintenant sur deux fronts. Il lutte avec ses moyens qui, quoi qu’il en pense et qu’il en dise, sont des moyens misérables.

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Ratons à part entière de Dunkerque à Tamanrasset

Article paru dans La Voix du travailleur algérien, n° 18, septembre 1961, p. 3

Au Trianon, dancing de Montigny, une bagarre éclate ce 23 juillet 1961, un militant du FLN fait feu. Deux hommes, dont un para, sont tués sur le coup. Un appelé décède dans la nuit. Photo RL (source : Le Républicain lorrain)

La Révolution algérienne existe depuis sept ans. Malgré la tragédie qui se déroule dans notre pays, les rapports amicaux entre le peuple français et l’émigration algérienne continuent.

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20 ans après le « Printemps noir » en Kabylie

Mon dernier article intitulé “20 ans après le ‘Printemps noir’ en Kabylie” vient de paraître dans La Révolution prolétarienne, n° 814, septembre 2021, p. 17-19.


Il s’agit du texte de mon intervention à la rencontre « Célébrons la Commune » organisée le 30 mai à Montreuil.

En voici les premières lignes :

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Algérie : entretien avec Lakhdar Belaïd pour “La Voix du Nord”

J’ai accordé hier un entretien au journaliste Lakhdar Belaïd, pour La Voix du Nord, sur la disparition d’Abdelaziz Bouteflika et la situation en Algérie.

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Le hirak a deux ans en Algérie : reflux, illusions et alternative

Mon dernier article intitulé “Le hirak a deux ans en Algérie : reflux, illusions et alternative” a été publié dans ContreTemps. Revue de Critique communiste, n° 50, juillet 2021, p. 48-52.

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The Black Panther Party

Textes parus dans Tout !, n° 11, 29 mars 1971, p. 6


Voilà, c’est moins bien qu’on croyait : la couverture du journal « The Black Panter », ces derniers temps, ça ressemble de plus en plus à France-Dimanche. Tout le monde voyait les Panthères comme le parti lié aux masses, pas dogmatique, pas chiant : on ne s’emmerdait jamais en lisant leur journal, c’était le cauchemar des docteurs en marxisme : ils avaient osé dire que l’avant-garde aux U.S.A. ce n’était pas la classe ouvrière mais le Lumpen-prolétariat. Chaque texte de Huey ouvrait des tas d’horizons nouveaux, bouleversait complètement la façon qu’on avait de se servir du marxisme et surtout dans la pratique, ça marchait. Brusquement, on apprend que ça ne marchait plus si bien. La presse bourgeoise est bien contente et n’arrête pas de demander si les panthères vont disparaître. On ne reconnaît plus rien ; c’est vrai que là-bas le niveau de violence est tel qu’il se trouve forcément reflété dans les arguments échangés mais on n’en a quand même rien à foutre que Connie Matthews soit plus vieille que son mari. Pourtant, à part quelques bandes vidéo venant d’Alger et la lettre des 21, la polémique tourne autour de trucs comme ça. Tout ce qu’on peut faire pour le moment, c’est essayer, par-delà la guerre des communiqués et la guerre sur le terrain – à ce jour, un mort – de cerner les questions de fond qui sous-tendent la scission.

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L’armée massacre les ouvriers à Beni Mered

Article paru dans Alarme, n° 14, octobre-novembre-décembre 1980, p. 14


Les ouvriers de la Sonatrach, en Algérie, se sont mis en grève en Mai 81 pour revendications salariales et de conditions de travail. La direction avait cédé auparavant sur la remise en cause du système des équipes et des promotions.

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Gérard Lamari : Algérie. Un chanteur assassiné

Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 81, été 1998, p. 31-32


Matoub Lounès, chanteur berbère très populaire, né en 1956 en Kabylie, militant de la cause berbère, a participé au mouvement du printemps berbère de 1980, aux événements d’octobre 1988 durant lesquels il a été blessé par les forces de l’ordre. Il est enlevé par le GIA en 1994 et séquestré pendant 15 jours.

Il a toujours lutté pour la laïcité et la reconnaissance de la langue et de la culture berbère.

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Juin 81, Casa Re-belle : Ou quand l’espérance devient violence !

Dossier paru dans Sans Frontière, n° 30, du 27 juin au 3 juillet 1981, p. 8-11

Témoignage : La revanche des enfants de mars 1965

Une semaine après la grève générale du 20 juin, et les affrontements du week-end, les témoignages continuent d’affluer et le bilan de s’alourdir. Et d’abord celui des morts.

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Algérie : L’espoir et la pratique d’une jeunesse enragée

Interview de Hakim Addad paru dans Courant alternatif, n° 77, mars 1998, p. 31-35


En Algérie, 75 % de la population a moins de 35 ans. Parmi la jeunesse le taux de chômage est supérieur à 50 %. L’école exclut chaque année 500 000 jeunes du système éducatif. Nous avons réalisé un interview d’Hakim Addad, secrétaire général du R.A.J. (Rassemblement – Actions – Jeunesse), association de jeunes (1) qui lutte sur le terrain pour la paix, contre toutes les formes d’exclusion dans une Algérie en pleine guerre civile.

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Maroc : Le régime néocolonial déclenche la répression

Déclaration parue dans Inprecor, n° 106, 20 juillet 1981, p. 31-32


Déclaration du Secrétariat unifié de la IVe Internationale sur les événements du 20 juin

A la suite d’une hausse spectaculaire des prix des denrées alimentaires — que le gouvernement avait décidée dans le cadre d’une orientation économique imposée par le Fonds monétaire international (FMI) —, des manifestations populaires ont éclaté à Casablanca, Rabat et dans d’autres villes du Maroc.

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Romulus : Algérie. Chez les saigneurs

Article de Romulus paru dans Courant alternatif, n° 47, mars 1995, p. 29-30


Pas un jour ne passe sans que l’on évoque l’Algérie. Les annonces d’assassinat, d’attentat défilent les unes après les autres. Le coup d’Etat de janvier 1992 a fait entrer l’Algérie dans la spirale de la violence physique et directe. Un premier bilan fait état de 30 000 morts en trois ans. Pris dans un étau, le peuple algérien subit le napalm de l’armée et le C4 (explosif) des groupes intégristes.

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Salut aux prolétaires du Maroc !

Article paru dans Le Communiste, n° 10-11, août 1981, p. 70-71


Le cinq juin, le gouvernement marocain annonçait une augmentation des prix de 85 % des articles de première nécessité : sucre, lait, œufs, farine, huile… La réponse du prolétariat ne se fit pas attendre ; des grèves et des manifestations violentes se déclenchèrent à Casablanca et dans la région orientale du pays (province de Oujda). Immédiatement, ces luttes s’étendirent à tout le pays.

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Jean-Louis Hurst : Algérie, la barbarie

Interview de Jean-Louis Hurst parue dans Courant alternatif, n° 38, avril 1994, p. 31-36


Nous publions ici un interview de Jean-Louis Hurst sur l’Algérie. Nous ne sommes pas forcément d’accord avec l’ensemble de ce qu’il avance : on peut par exemple discuter de la répression sous Boumédiene, de sa démarche sur les problèmes de papiers en France, assimiler le mouvement berbérophone à l’intelligentsia est peut-être un peu rapide, etc. Mais cet interview nous semble apporter beaucoup d’informations sur la société algérienne, des éléments de compréhension et d’analyses importantes.

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Solidarité avec nos frères marocains !

Article paru dans Le Prolétaire, n° 341, 16 juillet au 3 septembre 1981, p. 1-3


Le sang de nos frères de classe vient de couler à Casablanca. Le bilan des émeutes du 20 juin s’élève à plus de 800 morts et des milliers de blessés, et actuellement les tribunaux condamnent à toute vitesse et par paquets de 20 ou de 50 ceux qui ont été arrêtés à de lourdes peines de prison. La répression de la bourgeoisie marocaine est à la mesure de la terreur que lui a inspirée l’émeute des masses laborieuses.