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Alfred Rosmer : Russie. Les actes après les paroles

Extrait de la chronique d’Alfred Griot dit Alfred Rosmer parue dans La Révolution prolétarienne, n° 69 (370), février 1953, p. 10

Source : Moustique & La Libre

Et maintenant l’antisémitisme. La propagande éclate mais elle avait commencé bien avant le procès de Prague. Mais pourquoi et comment est-ce possible vont se demander ceux qui n’ont pas encore su mesurer le cynisme stalinien – le « réalisme », disent les thuriféraires (et on a vu, sitôt après le procès, des staliniens honteux se précipiter à l’aide de Staline, démontrant doctoralement que « antisionisme » n’est pas antisémitisme).

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J’ai choisi la liberté : Un livre maudit !

Article signé Un Russe hérétique paru dans La Révolution prolétarienne, 16e année, n° 4 (305), juillet 1947, p. 1-4

Il s’agit de « J’ai choisi la liberté », de V.-A. Kravchenko. C’est simplement un témoignage sur la Russie actuelle et aussi sur les années qui ont amené cette Russie à devenir ce qu’elle est. Il ne faut pas se laisser arrêter par la lourdeur, les gaucheries, les redites, pas plus que par les maladresses voulues d’une traduction intentionnellement trop fidèle (et qui aussi, parfois, méconnaît, il faut bien l’avouer, quelques termes français de l’histoire des luttes ouvrières). Mais celui qui a un peu d’âme ne remarquera pas ces bavures en présence des angoisses que soulève la déposition de Kravchenko et qui est essentielle en ceci : aujourd’hui, sur le sixième du globe terrestre, dans l’Empire russe restauré, le travail forcé, le bagne dans son sens le plus direct est appliqué à des dizaines de millions d’hommes et de femmes et à des millions d’enfants.

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Alfred Rosmer : Gluckstein, Les satellites européens de Staline (Allen and Unwin)

Article d’Alfred Griot dit Alfred Rosmer paru dans La Révolution prolétarienne, 22e année, n° 72 (373), mai 1953, p. 28-29

Le procès de Prague s’est déroulé au milieu des « aveux » et a fini par le gibet, selon un scénario désormais connu et si bien réglé qu’il n’y a nulle place pour la surprise. En le montant à Prague, Staline avait voulu signifier qu’aucune des « démocraties populaires » ne peut prétendre se soustraire à la stalinisation intégrale. Mais la mise au pas à laquelle elles sont soumises est plus impitoyable que celle imaginée par Hitler pour cette raison essentielle que la métropole est, cette fois, plus arriérée que certaines de ses nouvelles colonies, qu’elle doit les exploiter selon ses propres besoins et ne peut admettre un régime d’exception.

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Pierre Monatte : Jean Malara et Lucienne Rey, La Pologne. D’une occupation à l’autre (1944-1952)

Article de Pierre Monatte paru dans La Révolution prolétarienne, n° 70 (371), mars 1953, p. 29-30

Un bon livre documenté et sérieux qui rend intelligible la série de drames qui se sont succédé en Pologne de la Libération à maintenant.

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Cercle Zimmerwald : séance du 15 novembre 1953. Les journées de juin à Berlin-Est et les perspectives possibles

Article paru dans La Révolution prolétarienne, n° 78 (379), décembre 1953, p. 24-26


Les journées de juin 1953 à Berlin-Est marquent la première preuve matérielle d’un renouveau possible de l’internationalisme ouvrier, faisant éclater les cadres de mouvements traditionnels et dépassés. Notre Cercle se devait de marquer cette date et d’envisager les perspectives d’avenir.

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Henri Johansen : La révolution de juin en Allemagne orientale et centrale

Article de Henri Johansen alias Ernest Salter paru dans La Révolution prolétarienne, n° 76 (377), octobre 1953, p. 16-18

The rebellion was one of the few mass pro-democracy uprisings in German history – Image: picture-alliance/dpa (Source)

Le 16 juin, Berlin et le monde furent bouleversés par le cri des travailleurs de Berlin-Est : « Grève générale » ! Depuis plus de deux décades ce cri n’avait plus retenti à travers l’Allemagne. L’action révolutionnaire semblait pour toujours appartenir au domaine de l’histoire. La barbarie fasciste avait démoralisé la classe ouvrière allemande, refoulant les principes révolutionnaires sur les rayons les plus secrets des bibliothèques totalitaires où, dénoncée comme littérature de « décomposition marxiste », elle semblait destinée à tomber en poussière.

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Jiri Veltrusky : « Nous sommes des ouvriers, nous ne voulons pas être des esclaves »

Article de Jiri Veltrusky dit Paul Barton paru dans La Révolution prolétarienne, n° 74 (375), juillet-août 1953, p. 6

Protesters were helpless against the forces confronting them – Image: picture-alliance/AP (Source)

Les grèves et les manifestations par lesquelles les ouvriers de Tchécoslovaquie ripostèrent à la « réforme monétaire » du 30 mai furent rapidement mises au second plan par le soulèvement du prolétariat de l’Allemagne de l’Est, survenu quelques jours après. Ce n’est certainement pas l’ouvrier de Pilsen, d’Ostrava ou de Kladno, qui éprouvera le regret de la primauté qu’il dut si vite céder à ses camarades de Berlin-Est ou de Magdebourg : le cri prodigieux « Nous sommes des ouvriers, nous ne voulons pas être des esclaves » retentit dans les rues de la capitale allemande au moment où l’ouvrier tchèque commençait à se rendre compte, au lendemain de sa révolte, que celle-ci n’avait pas eu d’écho chez les travailleurs des autres pays, qu’il avait eu tort de s’attendre à des manifestations de solidarité. Le soulèvement des travailleurs dans l’Allemagne occupée vint rompre cette solitude pénible.

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Gustave Stern : Des cadences infernales à l’insurrection

Article de Gustave Stern paru dans La Révolution prolétarienne, n° 74 (375), juillet-août 1953, p. 2-5

Soviet tanks shot at protesters in Potsdam Square – Image: picture-alliance/akg images (Source)

L’impensable s’est produit à Berlin-Est et en Allemagne Orientale : la classe ouvrière d’un pays totalitaire où sont stationnées 30 divisions russes, où le parti communiste dispose de tous les leviers de commande, s’est révoltée contre une dictature implacable, a quitté les usines et les chantiers, a envahi les rues et les places publiques, pour crier sa colère et pour réclamer… Pour réclamer des salaires plus élevés ? Non pas : pour exiger la liberté. Réalise-t-on entièrement la signification de cet événement ? Cet exploit a été accompli par une classe ouvrière qui a subi 12 années de régime hitlérien et de guerre et huit années de régime « populaire » et d’occupation soviétique.

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René Lustre : Les travailleurs de tous les pays n’oublieront jamais l’exemple de leurs camarades de Berlin lors des journées de juin

Article de René Lustre paru dans Le Libertaire, n° 367, 2 juillet 1953, p. 1

ADN-ZB/Junge/18.6.1953/ Faschistische Provokation im demokratischen Sektor von Groß-Berlin am 17.6.1953 U.B.z.: Blick auf das von Faschisten in Brand gesetzte HO-Geschäft im Columbiahaus am Potsdamer Platz.

NOUS avons dénoncé, la semaine dernière, l’exploitation par la presse bourgeoise réactionnaire, des événements de Berlin-Est. De l’Aurore à Franc-Tireur, des rangs de la bourgeoisie la plus pourrie aux rangs de l’ignoble social-démocratie, on brûlait dans la joie le drapeau de la révolution, on chantait les bienfaits des pays libres, on faisait les louanges de la démocratie capitaliste vers laquelle se tournaient les ouvriers de Berlin-Est.

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René Lustre : Les manifestations des ouvriers allemands étaient justifiées

Article de René Lustre paru dans Le Libertaire, n° 366, 25 juin 1953, p. 1

Leipzig, um den 17. Juni 1953

DANS un coup de tonnerre, le prolétariat allemand de la zone soviétique annonçait, le 17 juin, aux travailleurs du monde qu’il était encore un fois à l’avant-garde du mouvement ouvrier.

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Manès Sperber : Avec des mains nues

Article de Manès Sperber paru dans La Révolution prolétarienne, n° 74 (375), juillet-août 1953, p. 1

17. Juni 1953 Aufstand im Sowjet-Sektor von Berlin Nach dem Tode Stalins griff der Wille zur Selbstbestimmung über das staatliche und persönliche Leben und über die Freiheit der Persönlichkeit auf die Menschen des gesamten sowjetzonalen Sektors Deutschlands über. Die Bevölkerung im Sowjetsektor Berlins glaubte die Stunde der Freiheit sei für sie gekommen. Man ging auf die Straßen und proklamierte das Recht auf Freiheit und Selbstbestimmung. Der Aufstand wurde durch sowjetische Truppen zusammengeschlagen Von der sowjetischen Besatzungsmacht eingesetzte Panzer zur Niederschlagung der Unruhen in der Schützenstrasse.

Le parti socialiste unifié de l’Allemagne orientale n’est plus. Les trois mots de son nom signifiaient trois mensonges : il n’était pas un parti, mais une agence de répression et d’exploitation au service d’un occupant impérialiste et totalitaire ; il usait du mot socialiste comme un assassin qui se servirait de la carte d’identité de sa victime ; il était unifié comme le loup est uni à l’agneau qu’il a dévoré. Il prétendait incarner et en même temps diriger le prolétariat. Quelques heures après le soulèvement des ouvriers ce parti s’est réfugié, tremblant, derrière les tanks qui allaient écraser l’insurrection ouvrière. Le rideau de brouillard est déchiré irréparablement. La contre-révolution totalitaire qui se déguise sous les drapeaux qu’elle a volés à la révolution et se réclame de l’unanimité prolétarienne, se trouve enfin démasquée aux yeux de tout un peuple qu’elle peut tuer, mais qu’elle ne pourra plus jamais tromper. Les journées de juin 1953 sont le commencement de la fin de la plus grande imposture non-religieuse que le monde ait jamais connue.

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Appel de la IVe Internationale : Solidarité au peuple hongrois !

Appel du Secrétariat international de la IVe Internationale paru dans La Vérité des travailleurs, n° 53, 15 décembre 1956, p. 10

The damaged headquarters of the Hungarian Communist Party, on Köztársaság tér, in Budapest. (Source)

A toutes les organisations ouvrières, à tous les travailleurs

Camarades,

Depuis plusieurs semaines déjà, les travailleurs hongrois luttent héroïquement pour la défense de leur pouvoir démocratique, des Conseils. Cette lutte est arrivée maintenant à un nouveau point crucial.

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La IVe Internationale flétrit l’agression de l’armée soviétique contre le peuple hongrois

Déclaration du Secrétariat international de la IVe Internationale parue dans La Vérité des travailleurs, n° 50, 1er novembre 1956, p. 12


En Hongrie, la faillite économique et politique des dirigeants staliniens hongrois inféodes au Kremlin et leur refus bureaucratique jusqu’à la dernière minute d’accéder aux demandes et aux aspirations profondes des masses, ont provoqué un soulèvement populaire.

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Pannonicus : Les conseils ouvriers de la révolution hongroise

Article de Pannonicus paru dans Socialisme ou Barbarie, Volume IV (9e année), n° 21, mars-mai 1957, p. 105-112

1er novembre 1956, à Budapest, des Hongrois sur un char soviétique ©Getty – Gamma-Keystone (Source)

C’est depuis une centaine d’années environ qu’on observe la tendance socialiste dans l’histoire ou, pour employer la phraséologie hégélienne, que le mouvement autonome de l’esprit pur « se socialise ». Il faut admettre que le mot « socialisme », en lui même, ne dit rien, ou plutôt dit trop. Derrière ce mot agissaient les hitlériens ; le « socialisme » est le principe déclaré de plusieurs gouvernements sociaux-démocrates et, horribile dictu, c’est au nom du « socialisme » qu’on exerce des dictatures sanguinaires, comme celle de Kadar en Hongrie.

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Louis Mercier : Pourquoi et comment la Hongrie ouvrière se bat

Articles de Louis Mercier parus dans La Révolution prolétarienne, 25e année, n° 412, nouvelle série n° 111, décembre 1956, p. 1-5

Ruszkik haza! « Russes, rentrez chez vous ! », slogan à Budapest. (Source)

Quand le pouvoir totalitaire éclate, l’appareil d’État s’effondre d’un coup. L’illusion de la toute-puissance politique se dissipe et les forces populaires réelles se manifestent au grand jour. Le régime que l’on disait soutenu et plébiscité à chaque élection par la quasi unanimité des citoyens se retrouve sans base aucune. Le parti unique, censé représenter l’ensemble des populations laborieuses, s’écroule en quelques heures. La police « du peuple », perdant toute autorité, est immédiatement pourchassée, traquée et massacrée par ceux qu’elle prétendait défendre.

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Cyrille Rousseau de Beauplan : Comment ils se sont battus

Article de Cyrille Rousseau de Beauplan alias Philippe Guillaume paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 20, décembre 1956-février 1957, Volume IV (8e année), p. 117-123.

Budapest VII. Rákóczi út – Akácfa utca sarok. Égő szovjet BTR-152 páncélozott csapatszállító jármű. (Source)

UNE RÉVOLTE DE TOUT UN PEUPLE,
PROLÉTARIAT ET JEUNES EN TÊTE

Tout le monde sait maintenant comment cela a débuté. A la suite de l’avènement au pouvoir de Gomulka en Pologne, un grand espoir s’est levé sur la Hongrie. Tout le monde espère le retour de Nagy, le Gomulka hongrois, parce que, comme en Pologne, cela signifie un certain allègement de la contrainte économique et une petite indépendance vis-à-vis des Russes, moins d’ingérence ouverte de ceux-ci et moins de prélèvements sans contrepartie des richesses produites par le pays. Ce n’est pas grand chose, mais c’est déjà énorme en comparaison d’un passé exécré, celui de Rakosi. Ces timides revendications viennent des écrivains communistes (cercle Petöfi) et des étudiants communistes. Ces écrivains ne sont pas des écrivains « bourgeois », ayant une situation indépendante, comme Mauriac ou Sartre en France. Ce sont tous de véritables fonctionnaires du parti communiste, des servants de son idéologie, comme le philosophe Lukacs et qui, tous, ont chanté les louanges des Rakosi et de son régime, même si ils l’ont fait parfois à contrecœur. Depuis la déstalinisation cependant, et plus particulièrement depuis les événements de Pologne, ils ont pris quelques libertés, se sont exprimés ouvertement, ont tenu des réunions. Les étudiants ne sont pas des étudiants bourgeois ; ce sont des fils de membres du parti, de dirigeants syndicaux, de fonctionnaires de l’État communiste et même d’ouvriers et de paysans, à qui le régime — qui a un énorme besoin de « cadres » — a donné, en échange de leur soumission, leur chance sur une échelle beaucoup plus grande que dans les pays capitalistes. Une manifestation est décidée pour le 23 octobre, mais peu après que les écrivains et les étudiants aient formé leur cortèges, toutes les autres couches de la population, dont essentiellement les ouvriers, se sont joints à eux jusqu’à former des cortèges s’élevant à plus de deux cent mille hommes, femmes et enfants.

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Tchécoslovaquie

Article paru dans Pouvoir Ouvrier, n° 95, février 1969, p. 1

Some Czechs threw petrol bombs – but the armoured invasion was overwhelming : AFP (Source)

La récupération officielle du cadavre de Jan Palach, l’étudiant qui s’est suicidé par le feu, a permis au gouvernement tchécoslovaque de sauver encore une fois la face. Mais les appels au calme qu’il adresse sans arrêt aux étudiants comme aux ouvriers s’accompagnent de plus en plus de menaces contre les « extrémistes ».

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Tchécoslovaquie : le capitalisme bureaucratique en crise

Article paru dans Pouvoir Ouvrier, n° 93, octobre 1968, p. 1 et 3

AP (Source)

Les événements qui, depuis le début de l’année secouent la Tchécoslovaquie, ne peuvent se comprendre que replacés dans leur contexte, à savoir : les difficultés économiques et la pression des classes qui sévissent depuis plusieurs années dans les pays de l’Est européen.

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Crise politique en Tchécoslovaquie

Article paru dans Pouvoir Ouvrier, n° 89, mars-avril 1968, p. 5-8

Soviet invasion of Prague (Libor Hajsky—CTK/AP Images) : Source

Le remplacement de Novotny par Dubcek à la tête du P.C. tchécoslovaque s’est rapidement transformé en une vaste épuration de tout l’appareil dirigeant la société. Les bastions des « novotnyens » sont tombés l’un après l’autre. Limogeage de Chudik, président du Conseil National de Slovaquie, révocation du ministre de l’Intérieur Kaudna et du procureur général Bartuka, du ministre de la Défense Lomsky, du vice-président du Conseil Simunek. Finalement, c’est un nouveau gouvernement qui va être formé sous la présidence de Cernik remplaçant le stalinien Lenart. Quelques « bavures », bien sûr : fuite aux U.S.A. du général Sejna emportant des fonds et les plans militaires de l’Est, « suicide » du vice-ministre de la Défense Janko, « suicide » du vice-président de la Cour Suprême Brestransky, spécialiste en procès de haute trahison. Dans le parti lui-même, remaniement tout aussi radical : sur les dix membres du présidium du comité central, trois seulement sont restés en place : Dubcek, Cernik et Kolder.

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En occupant la Tchécoslovaquie, la Russie révèle, une fois de plus, la nature impérialiste du capitalisme d’État

Article paru dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 75, novembre 1968, p. 3-4

During the Soviet invasion of Czechoslovakia, Czechoslovaks carry their national flag past a burning tank in Prague. (Source)

Pour ceux qui pouvaient encore en douter, l’invasion et la mise au pas de la Tchécoslovaquie confirme, s’il en était besoin, le caractère impérialiste de l’État russe. Rappelons quand même qu’en 1939-40, à la suite de l’accord avec Hitler la Russie occupa les États Baltes, une partie de la Pologne, la Bucovine et la Bessarabie. L’agression contre la Finlande suivit. Puis à la fin de la seconde guerre mondiale ce fut le partage du monde de Yalta qui assurait à la Russie la domination de l’Europe de l’Est et d’une partie des Balkans. Depuis, l’impérialisme russe réagit brutalement lorsque ses conquêtes sont menacées. La répression de l’insurrection hongroise en 1956 est encore dans toutes les mémoires, au moins pour ceux qui ne sont pas trop jeunes. En Hongrie la bureaucratie russe défendait au surplus sa domination de classe contestée par les conseils ouvriers. Rappelons enfin que dans son affrontement avec l’impérialisme américain, l’impérialisme russe apporte un soutien mesuré aux bureaucraties nationales du Nord-Vietnam, d’Égypte, de Syrie, d’Algérie, de Cuba, etc.

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Poznań

Article paru dans Socialisme ou Barbarie, Volume IV (8e année), juillet-septembre 1956, n° 19, p. 116-120

« Nous demandons du pain » : manifestation dans la rue de l’Armée rouge (aujourd’hui rue Saint-Martin). Source

Les ouvriers polonais viennent de répondre à leur manière au XXe Congrès. Tandis que dans le monde entier les dirigeants communistes rusent pour contenir les formidables remous que propage la déstalinisation, à Poznan, métallos et cheminots ont formulé sans qu’on les y convie leur propre critique qui est celle des armes : les ouvriers de l’usine Staline ont débrayé le 28 au matin, tenu un meeting monstre, appelé à leur aide les travailleurs des autres entreprises, et, après avoir défilé en scandant « c’est notre révolution. Du Pain. Démocratie. Liberté. A bas les bonzes » ils ont attaqué la prison et les Bureaux des services de sécurité. Le très libéral Cyrankiewicz peut bien insinuer que les révoltés sont des ouvriers arriérés et le sinistre Courtade les traiter de chouans, l’explosion de Poznan est trop forte pour qu’on puisse en dissimuler le sens : les ouvriers ne s’accommodent pas de la déstalinisation ; il ne leur suffit pas que les dirigeants sacrifient un ou deux de leurs anciens collègues terroristes et qu’ils affichent une soudaine horreur de la dictature stalinienne, ils veulent du pain, la liberté, la démocratie — bref ce qu’ont toujours voulu les ouvriers dans tous les régimes d’exploitation dès qu’ils sont entrés en lutte.

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Pologne : vive la révolte ouvrière

Article paru dans Front libertaire des luttes de classes, n° 5, février 1971, p. 4

Une nouvelle fois l’apparence vient d’être renversée : le dernier bastion de la « stabilité » policière dite socialiste s’est écroulé, sous les coups de boutoir du prolétariat polonais.

Gomulka est allé rejoindre Khrouchtchev, Dubcek, Rakosi, Gero et consorts dans les geôles « socialistes » déguisées en maisons de repos.

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Les grèves de Pologne : première montée prolétarienne dans les États ouvriers

Éditorial paru dans Quatrième Internationale, 29e année, n° 48, mars 1971, p. 1-5

Source

Les événements de Pologne de décembre 1970, ceux de Gdansk et de Lódz en janvier et février de cette année, démontrent que nous nous trouvons en présence d’un mouvement de fond de la classe ouvrière polonaise à l’échelle nationale. Loin d’avoir été brisé dans l’œuf par les fusillades dans les premiers jours, il a pris une ampleur croissante et de ce fait a posé des problèmes extrêmement difficiles en premier lieu aux dirigeants polonais, et a porté en outre la crise du stalinisme international à un niveau plus élevé que jamais.

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Pologne : Une grève sauvage générale

Article paru dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 101-102, janvier-février 1971, p. 3-8

Gdynia: Protests against the death of Zbyszek Godlewski on December 17, 1970 (Source)

Comme dans les explosions passées de la lutte de classe dans les pays capitalistes d’État (branche orientale du capitalisme), les travailleurs polonais viennent de marquer les limites du pouvoir de la classe dominante (que ce soit l’ancienne classe du parti — dirigeants politiques — ou les nouvelles classes de technocrates — dirigeants de l’économie).

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Gaston Davoust : De Cronstadt à Gdańsk et Szczecin

Article de Gaston Davoust dit Henry Chazé paru dans les Cahiers du Communisme de Conseils, n° 8, mai 1971, p. 3-14

Gdansk, December 1970: The crackdown on the workers’ uprising, photographed by Jan Juchniewicz (Source)

« Toute révolution nouvelle commence non sur la base où débuta la précédente, mais en partant du point où la révolution antérieure a subi un enrayement mortel »

Ciliga – L’insurrection de Cronstadt – La Révolution Prolétarienne, sept. 1938
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Ernest Mandel : Quelques aspects de la critique et de l’autocritique en U.R.S.S. par M. Bace

Article d’Ernest Mandel alias E. Germain paru dans Quatrième Internationale, 8ème année, Volume 8, nos 8-10, août-octobre 1950, p. 42-43

Maksimilijan « Maks » Baće (Source)

Dans le n° 6 de l’année. 1949 de la revue théorique du P.C.Y., « Communiste », a été publié un long article d’un jeune théoricien dalmate, Makso Bace, membre du C.C. du P.C. croate et ancien chef des partisans slovènes, où sont analysées minutieusement les manifestations de l’emprise bureaucratique sur le Parti bolchévik russe dans l’ère stalinienne. Cet article est presque inconnu hors de Yougoslavie, puisque la seule langue étrangère dans laquelle il a été traduit est l’italien. (Makso Bace: Alcuni Aspetti della Critica e Autocritica nell’ U.R.S.S., Editoriale Periodici italiani, Milan, 1950.) Constituant une des contributions les plus importantes du P.C.Y. à la critique marxiste sur le phénomène de la bureaucratie soviétique, il mériterait d’être largement connu de l’avant-garde révolutionnaire internationale.

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Paul Sénac : Victor Serge n’est plus

Article de Paul Sénac paru dans Force ouvrière, n° 103, 18 décembre 1947, p. 12

The delegates to the IInd Congress of the IIIrd International, at Pavlovsk. In the middle of the group, Comrade Lilina. On her left, Mutzenberg’. Zlata (or Zinaida) Ionova Lilina (1881-1929) was Grigori Zinoviev’s wife. Involved in children care and education, she was People’s Commissar for Social Planning to the Northern Commun (organ of the Petrograd Soviet). Victor Serge (1890-1947) described her as ‘a small crop-haired, grey-eyed woman (.) sprightly and tough’. She stands in the middle of the group, with German delegate Willi Münzenberg (1889-1940) on her left. The man with a hat and a pipe may be Karl Radek (1885-1939). The man on the left, behind the woman in a white dress, may be Manabendra Nath Roy (1887-1954), delegate to Mexico, commissioned by Lenin to write the theses on national and colonial questions during the IInd Congress. (Photo by: HUM Images/Universal Images Group via Getty Images)

LES restrictions de papier, supprimant nos chroniques, nous font vous parler de la disparition de Victor Serge avec un certain retard.

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Le vertige – d’Evguenia S. Guinzbourg (Seuil)

Article paru dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 71, mai 1968, p. 21-24

Quelques romans ont essayé depuis longtemps de percer le mystère physique et psychologique des « procès de Moscou » : L’Affaire Toulaev, de Victor Serge,
Le Zéro et l’Infini de Koestler,
plus récemment : Une journée d’Ivan Denissovitch de Soljenitsyne fut publié en Russie au moment du dégel, à la suite de quoi, et d’une seconde nouvelle : La Maison de Matriona, Soljenitsyne fut plus ou moins mis à l’index.

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Le Parti bolchévique par Pierre Broué (Ed. de Minuit)

Article paru dans Cahiers de discussion pour le socialisme de conseils, n° 4, avril 1964, p. 19-20

Les conclusions « marxistes-léninistes » par lesquelles l’auteur s’est cru obligé de terminer son ouvrage, ne peuvent lui retirer les qualités d’objectivité dans l’exposé des faits. Le livre se lit avec intérêt, apporte une riche documentation et une bibliographie qui peuvent permettre d’approfondir certains problèmes qui ne pouvaient être traités à fond dans un tel ouvrage. Il faut donc le lire, et nous pouvons dire sans restriction, car il enrichit l’histoire du mouvement ouvrier. Quant à accepter ses vues politiques, exposées pour l’essentiel dans les derniers chapitres, ceci est une toute autre affaire.

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Maurice Chambelland : A propos du livre de Rosmer, Moscou sous Lénine

Article de Maurice Chambelland paru dans La Révolution prolétarienne, n° 73 (374), juin 1953, p. 17-19

Les lecteurs de la R.P. ont déjà lu dans le numéro d’avril l’avant-propos et la conclusion de l’ouvrage de Rosmer. Ils savent déjà que ce livre est un récit, un « long rapport », selon l’expression de l’auteur. sur les séjours qu’il fit en Russie soviétique de 1920 à 1924, au moment des premiers congrès de l’Internationale Communiste et du congrès constitutif de l’Internationale Syndicale Rouge.

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René Michel : Le crépuscule des soviets

Article de René Michel paru dans Le Libertaire, n° 174, 25 mars 1949, p. 3

Sous le titre « La Commune de Cronstadt, crépuscule sanglant des Soviets » (1), Ida Mett nous donne un exposé bref et saisissant des origines de Cronstadt révolutionnaire, de son insurrection contre la bureaucratisation bolchevique, de sa mort héroïque. On sait quel avait été, tant en 1904-1906 qu’en février et en octobre 1918, le glorieux passé révolutionnaire de la flotte russe, particulièrement en Mer Noire, dans la Baltique et à Cronstadt. Comment pourrait-on croire dans les accusations de Lénine, Trotsky, Staline, unis dans le mensonge, lorsqu’ils tentent de nous présenter le Cronstadt de 1921 qui exigeait la liberté des soviets, des ouvriers et des paysans, et la fin de la dictature d’un parti, celui des Bolcheviks, comme contre-révolutionnaire ? Ida Mett fait justice des calomnies venant d’un parti qui soutenait la bureaucratisation parce qu’il s’appuyait sur elle pour maintenir le peuple en esclavage, au nom d’un étatisme tout puissant.

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René Michel : Margarete Buber-Neumann, « Déportée en Sibérie »

Article de René Michel paru dans Le Libertaire, n° 184, 3 juin 1949, p. 3

ON peut regretter que la littérature et les études sur le système totalitaire soviétique et, sur les camps de concentration de la pseudo « Patrie des Travailleurs », ne soient souvent offerts au grand public français qu’avec un certain retard sur leur parution en langue étrangère. Il en est ainsi de l’érudit ouvrage de Dallin et Nicolaevsky, l’un ex-prisonnier des isolateurs du Guépéou et l’autre révolutionnaire menchevik bien connu pour ses travaux sur la vie de Marx, paru il y a au moins une année aux U.S.A., et dont on annonce une prochaine traduction française, et de bien d’autres encore. Néanmoins, à travers les œuvres de Victor Serge, de Ciliga, le livre un peu moins sincère peut-être, mais plus connu, de Kravchenko, et quelques-uns de ses imitateurs, les divers reportages et enquêtes de la presse, dont, on s’en souvient, celui auquel le « Libertaire » ouvrait, il y a peu ses colonnes, le public français pouvait se faire une opinion, pour autant qu’il consentait à ouvrir les yeux, sur « le pays du grand mensonge ».

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Pierre Frank : L’homme ne vit pas seulement de pain, de Vladimir Doudintsev

Recension de Pierre Frank parue dans Quatrième Internationale, 15e année, vol. 15, n° 4-6, juin-juillet 1957, p. 71-72

Dans la littérature universelle, la littérature russe du temps des tsars occupe une place plus qu’éminente. La grandeur de cette littérature ne tient pas qu’à des qualités strictement littéraires, artistiques et stylistiques. Elle provient en grande partie du tait que plus que la littérature de tout autre pays, elle était l’expression de la société, de ses couches sociales tourmentées, de ses douleurs, des souffrances d’une société peinant pour accoucher d’un monde nouveau. La littérature russe donne une histoire de la société russe sous les tsars qui est une très remarquable contribution aux études historiques proprement dite. Les écrivains russes furent, en fait, les précurseurs de la Révolution d’Octobre 1917, tout comme les écrivains français du XVIIIe siècle furent les précurseurs de la Grande Révolution française.

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Jean Regany : Général « El Campesino », La vie et la mort en U.R.S.S.

Recension de Jean Regany parue dans La Révolution prolétarienne, n° 45 (346), décembre 1950, p. 30-31

Général « El Campesino » : LA VIE ET LA MORT EN U.R.S.S. « Les Iles d’or ». Librairie Plon. (Transcription de Julian Gorkin — Traduction de Jean Talbot).


Valentin Gonzalez, « El Campesino », premier commandant communiste pendant la guerre d’Espagne, s’est évadé des « camps de la mort » staliniens, et raconte à celui qui fut son ennemi et qu’il faillit faire fusiller en Espagne, J. Gorkin, sa vie en U.R.S.S. de 1939 à 1949.

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Mikhalis Raptis : L’accusé, par Alexandre Weissberg

Recension de Mikhalis Raptis dit Michel Pablo parue dans Quatrième Internationale, 11e année, Volume 11, n° 5-7, juillet 1953, p. 70

Voici un témoignage de premier ordre sur la grande purge, des années 1936-1938, en U.R.S.S. Il est écrit par Alexandre Weissberg, physicien, spécialiste des basses températures, d’origine autrichienne, membre du P.C. autrichien, en 1927, qui se rendit en U.R.S.S. en 1931, appelé par l’Institut technique ukrainien de physique. Il fonda le Journal de Physique soviétique ; en 1933, il est chargé par le gouvernement soviétique de construire un vaste établissement expérimental à Kharkov dont il aurait dû devenir le directeur.

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Ernest Mandel : Un excellent roman révolutionnaire

Article d’Ernest Mandel alias Henri Vallin paru dans Quatrième Internationale, n° 46, mars-juin 1949, p. 43-44

Dans « L’Affaire Toulaév » (+), sa dernière œuvre et en même temps le plus mûr de tous ses romans, Victor SERGE traite le même sujet que « le Zéro et l’Infini » de Koestler, mais il le traite avec une compréhension sociale et psychologique supérieure et avec un art humain qui laissent loin derrière lui les constructions schématiques et purement cérébrales de l’auteur du « Yogi et le Commissaire ».

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Jean Regany : A. Ciliga, Dix ans derrière le rideau de fer (1926-1936)

Article de Jean Regany paru dans La Révolution prolétarienne, n° 43 -344), octobre 1950, p. 30-32

A. CILIGA : Dix ans derrière le rideau de fer (1926-1936).

La librairie Plon réédite un livre paru la première fois en 1938 : « Au pays du mensonge déconcertant ». Mais l’auteur a voulu développer son expérience de la vie de déporté en un deuxième volume : « Sibérie,
terre de l’exil et de l’industrialisation
» (1).

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Pierre Frank : « J’ai choisi la liberté » de V. A. Kravchenko

Recension de Pierre Frank parue dans Quatrième Internationale, juillet-août 1947, p. 54-55

Ce livre très dense de 638 pages, expose comme son sous-titre l’indique « la vie publique et privée d’un haut fonctionnaire soviétique », qui s’est échappé de l’enfer stalinien au cours de la seconde guerre, pendant qu’il se trouvait aux Etats-Unis, membre d’une mission soviétique.

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Cinéma : Le Dr. Folamour

Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 62, juillet-août 1964, p. 9-10

Prenez deux idées justes. La première : tout appareil bureaucratique offre un aspect comique ; sa rigidité, sa hiérarchie, sa prétendue rationalité le rendent irréaliste, incapable de s’adapter à une situation nouvelle et de la résoudre simplement ; bien plus, les règles du fonctionnement bureaucratique favorisent ou provoquent elles-mêmes des accidents par lesquels l’appareil est pris au dépourvu. Deuxième idée : aujourd’hui l’organisation de la destruction et de la terreur est bureaucratisée ; elle est l’affaire d’un immense système (dont le Strategic Air Command est, aux États-Unis, une partie) servi par des milliers d’hommes, s’étendant à toute la surface du globe, équipé avec les résultats les plus récents de la science et de l’industrie, prêt à fonctionner dans des délais qui sont de l’ordre de la minute, et suspendu sur la tête de milliards d’hommes.

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Jean-Baptiste Séverac : Sur l’U.R.S.S.

Article de Jean-Baptiste Séverac paru dans Le Populaire, 18 mai 1938, p. 6

Les livres que Georges Friedmann, Yvon et Ciliga viennent de publier sur la Russie ne peuvent être résumés utilement dans le cadre étroit d’une chronique. Je dois me borner à en indiquer la matière, l’esprit et les conclusions.

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Pierribe : André Gide et l’U.R.S.S.

Article de Pierribe paru dans La Jeune Garde, n° 10, 12 décembre 1936, p. 6

Le petit opuscule par lequel André Gide nous livre ses impressions d’un séjour d’un mois en U.R.S.S. a déjà fait couler beaucoup d’encre. En effet, son témoignage a pour tous, amis comme ennemis et de l’U.R.S.S. et du communisme une importance essentielle : il est celui d’un intellectuel bourgeois d’une probité absolue, récemment gagné par la mystique de l’U.R.S.S. et chez qui la déception de n’avoir pas trouvé dans ce nouveau monde ce qu’il en attendait n’a pas tué l’objectivité ni amoindri la foi dans la révolution sociale. Mais, pour bien tirer de cet ouvrage tous les enseignements qu’il comporte, il faut s’y garder d’y chercher autre chose que ce que l’auteur y apporte : le jugement d’un individualiste qui, après s’être cherché pendant toute une vie avec une sincérité allant jusqu’à l’humilité, a compris, au soir de celle-ci, que seule la révolution sociale, l’émancipation de la classe des prolétaires, la « dernière des classes », pourrait, en réalisant la société sans classes, libérer l’individu de toutes les entraves intellectuelles et morales dans lesquelles l’étreint une société basée sur l’exploitation de l’homme par l’homme.

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Jacques Signorelli : « La révolution qui vient »

Article de Jacques Signorelli alias André Garros paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 23, janvier-février 1958, p. 195-201

Yvan Craipeau, dirigeant du Parti Unifié de la Gauche Socialiste, vient de publier « La Révolution qui vient » (*).

Cet ouvrage se présente comme un essai de clarification des idées
sur le mouvement révolutionnaire et la lutte pour le socialisme. Il
énonce en outre les principales positions qui devront, selon lui, servir
de base à la nouvelle formation de gauche.

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URSS. Pouvoir militaire et modèles de domination : Entretien avec Cornelius Castoriadis

Entretien avec Cornelius Castoriadis paru dans Agora, mensuel libertaire, n° 16, mai 1983, p. 28-29


IL fut un temps où on ne pouvait mettre en doute, ni même s’interroger sur le régime soviétique, sans être soupçonné, de soutenir le camp impérialiste yankee, ou d’être un « laquais des réactionnaires ». Cette période semble définitivement close. S’interroger sur la nature sociale de l’URSS est aujourd’hui très à la mode. A gauche, surtout, les analyses foisonnent. Castoriadis ne fait pas partie de cette « tardive compagnie ». Dès les premières années de l’après-guerre, il commence à s’intéresser à l’URSS, en fondant à Paris, avec Claude Lefort, la fameuse revue « Socialisme ou Barbarie« .

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Corée : fin de la « guerre froide »

Article paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 7, août-septembre 1950, p. 95-103

La capacité d’une direction révolutionnaire se mesure à son aptitude à juger de la signification profonde des grands événements internationaux qui constituent la trame concrète de l’évolution historique dans laquelle le prolétariat révolutionnaire doit s’insérer comme force indépendante et consciente.

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Les perspectives de la « guerre froide »

Article paru dans Quatrième Internationale, 11e année, Volume 11, n° 5-7, juillet 1953, p. 1-6

Le bilan global des événements des derniers mois, disons depuis la mort de Staline, démontre l’impossibilité de sortir de l’impasse de la « guerre froide » et d’arriver à un compromis général et durable entre les pays impérialistes et ceux dudit bloc soviétique. En ce sens, la paix à laquelle aspirent avec raison les millions des travailleurs, n’est pas certainement pour demain.

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Guerre froide et guerre de classes

Article paru dans La Vérité, n° 221, 5 novembre 1948, p. 3

La réunion de l’Assemblée générale de l’O.N.U. a déplacé le centre de gravité de la « guerre froide » de Berlin à Paris. Pour la galerie, des discours plus spectaculaires l’un que l’autre n’ont cessé de se succéder de jour en jour ; dans les coulisses se sont entre temps poursuivis les pourparlers ultra-secrets qui ont une fois de plus démontré aux peuples combien mensongers sont les procédés de propagande utilisés de part et d’autre pour maintenir en haleine l’opinion publique mondiale.

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Ghislain Bellorget : Afghanistan. Femmes invisibles, femmes opprimées

Article de Ghislain Bellorget paru dans Agora, n° 19, hiver 1983-1984, p. 27-28

« S’il existe un phénomène tel que le mal absolu, il consiste à traiter un autre être humain comme un objet. »

John BRUNNER

PENDANT deux mois et demi, G. Bellorget a suivi une équipe de « Médecins du Monde »en Afghanistan. Il ainsi pu rencontrer les opposants qui, depuis quatre ans, s’affrontent à l’occupation soviétique. Cela a donné un long reportage dont nous ne publions ici que les extraits concernant la condition des femmes dans ce pays. Ce choix ne signifie évidemment pas une justification quelconque de l’agression impérialiste soviétique, que nous condamnons énergiquement. Il veut simplement affirmer, comme l’écrit Bellorget, que « les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis ».


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Albert Camus : L’embarras du choix

Article d’Albert Camus paru dans Franc-Tireur, 7 décembre 1948, p. 1 et 3

LA paix a les inconvénients de l’amour. On croit savoir ce qu’elle est et puis l’épreuve arrive, la voici menacée, et personne ne s’entend sur le sens de ce mot. Les premiers venus, dont je suis, pensent que la paix est l’absence de guerre et qu’une politique pacifiste est une politique qui ne multiplie pas les chances de guerre. Ils pensent, en outre, qu’on a d’autant moins le droit de courir ces chances que la guerre à venir menace d’être plus générale et plus destructive. Autrement dit, s’il faut être prudent quand il s’agit de risquer une guerre de canons et d’avions entre la France et l’Allemagne, il faut l’être d’autant plus quand il s’agit d’une catastrophe où les continents seront atomisés.

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Maurice Nadeau : Koestler à la recherche d’une morale

Article de Maurice Nadeau paru dans Gavroche, n° 118, 28 novembre 1946, p. 5

LE propre des œuvres profondément engagées dans l’époque est de susciter la polémique. On peut même avancer que les œuvres fortes la suscitent toujours ; voyez Miller, voyez le courant actuel de littérature noire principalement branchée sur l’Amérique et où l’on trouve du bon et du mauvais mais qui ne peut laisser indifférent. Souvenons-nous des anti-Gide d’avant 1914, des anti-Valéry de 1920, des anti-Claudel de toujours. Pour Arthur Koestler, la question déborde le plan artistique et même celui des mœurs ; elle se meut dans un domaine où les passions se déchaînent au maximum : la politique.

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Maurice Nadeau : « J’ai choisi la liberté ! »

Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 6 juin 1947, p. 2

LE 5 avril 1944, le « Daily Worker », quotidien communiste des Etats-Unis, apprenait à ses lecteurs qu’un

« soi-disant fonctionnaire de la Commission d’achats soviétique de Washington, Victor Kravchenko, venait de trahir la confiance qu’avait placée en lui le peuple de l’U. R. S. S. »