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Après une longue maladie Mme Messali est morte hier à Alger sans avoir pu revoir son mari

Article paru dans Alger républicain, 3 octobre 1953.

 

 

Après une longue maladie

Mme Messali est morte hier à Alger

sans avoir pu revoir son mari

Mme MESSALI HADJ est morte hier dans la matinée. Elle s’est éteinte après une agonie qui a duré une dizaine de jours. Si son fils et sa fille l’ont constamment veillée, son mari, M. Messali Hadj, n’a pu venir l’assister, le gouvernement Laniel et le ministre de l’Intérieur lui ayant refusé l’autorisation de se rendre au chevet de son épouse.

C’est là une mesure que rien ne justifie et qui suffit pour caractériser et juger un régime.

Le corps de Mme Messali Hadj sera exposé demain, durant toute la journée, au domicile de M. Messali, 5, rue de la Montagne. Il sera ensuite transporté à Neuves-Maisons, petite localité près de Nancy, en Meurthe-et-Moselle, où aura lieu l’enterrement, la défunte ayant exprimé le désir d’être enterrée dans son village natal, dans le caveau familial, M. Messali Hadj qui a tenu personnellement à ce que les dernières volontés de la défunte, qui laisse quatre sœurs en France, soient respectées, a téléphoné à maintes reprises hier dans la journée pour accélérer les démarches.

Tous les Algériens souhaitent une chose : c’est qu’il puisse accompagner sa compagne à sa dernière demeure.

C’est mardi que le corps accompagné de la fille et du fils de M. Messali quittera l’Algérie.

Une délégation d’ « Alger républicain » s’est rendue dans l’après-midi au siège du MTLD pour présenter aux dirigeants de ce parti, à M. Messali Hadj et à ses enfants les condoléances d’ « Alger républicain ».

(…)

Une protestation et un appel du Secours populaire français

(De nos service parisiens)

Le Secours populaire français indigné par la décision inique et scandaleuse du gouvernement qui interdit au dirigeant du MTLD, M. Messali Hadj, de se rendre au chevet de sa femme gravement malade, vient d’élever une véhémente protestation. En rappelant son action pour exiger le retour en Algérie de M. Messali Hadj, le Secours populaire demande à ses militants des sections et fédérations, à tous les démocrates de faire parvenir leurs protestations au président du Conseil sous forme de pétitions, révolutions, lettres et télégrammes.

Le Secours populaire français assure en outre les patriotes algériens de sa solidarité agissante dans leur lutte pour la défense de leurs libertés.

Les condoléances du Parti communiste français

Le comité central du Parti communiste français a adressé à M. Messali Hadj, en résidence forcée à Niort, le message suivant :

« A l’occasion du deuil cruel qui vous frappe et auquel s’ajoute scandaleusement l’odieux arbitraire gouvernemental, nous vous adressons les condoléances sincères de notre Parti ».

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