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Le PAGS : en première ligne pour défendre le pouvoir

Article paru dans Tribune algérienne, n° 9, janvier 1977, p. 11-12

Les numéros de la « Voix du peuple », l’organe mensuel du PAGS se suivent et se rassemblent. La ligne inchangée, depuis que le PAGS a découvert, sur injonction de BREJNEV que le 19 Juin 1965 n’était plus le putsch pro-impérialiste stigmatisé par l’ORP mais le point de départ du « redressement » révolutionnaire, c’est : soutien militant au pouvoir actuel.

Une véritable division du travail s’effectue entre les dirigeants du FLN, les walis, les dirigeants de l’ANP et la Présidence qui gèrent la société et le PAGS, dont les dirigeants campent dans l’appareil d’Etat, l’Université, la bureaucratie syndicale… et dont le rôle est de diviser les travailleurs, atomiser leurs luttes, brouiller les cartes, dresser l’une contre l’autre des couches de travailleurs, des étudiants, les ouvriers contre les paysans…., et tout cela au nom de la lutte pour « la défense das acquis », « le renforcement de la solidarité nationale »….

Deux exemples :

1/ Dans un article intitulé « unir les efforts pour démocratiser la vie syndicale », le PAGS critique « certains appareils politiques et syndicaux », qui ont procédé à des licenciements et suspension de nombreux militants syndicaux. Cela veut-il dire que le PAGS défend les syndicalistes qui combattent pour les revendications des travailleurs : salaires, application de la législation sociale, sécurité de l’emploi, l’indépendance de classe du syndicat… sûrement pas, car pour le PAGS comme pour le pouvoir, l’UGTA n’est pas un syndicat ouvrier, revendicatif mais gestionnaire. Si le PAGS s’émeut c’est parce que « certains appareils » virent les militants les plus engagés dans « les tâches du volontariat pour la révolution agraire et l’amélioration de la production », ce qui est contraire nous dit le PAGS à la charte et aux tâches d’édification nationale.

Et de conclure par un appel à

« Unir les efforts de tous les progressistes dans les syndicats, les AT, les directions, les tutelles administratives, les organisations de masses et le FLN autour des mesures immédiates de redressement et la définition d’objectifs à moyen terme pour résoudre les problèmes urgents des masses et contribuer efficacement aux tâches d’intérêt national.
Ces orientations devraient à notre avis être appliquées résolument à l’occasion du prochain renouvellement das AT, des congrès des différentes instances syndicales, et de la préparation du 5ème Congrès de la centrale UGTA ».

Ainsi pour le PAGS, la « démocratisation de la vie syndicale » ce n’est pas de permettre aux ouvriers de s’exprimer librement et de combattre pour la défense de leurs revendications matérielles et morales, mais de permettre aux militants du PAGS et du pouvoir d’utiliser les structures corporatives de la G.S.E. pour embrigader les travailleurs pour les soi disant tâches d’intérêt national communes aux ouvriers et à leurs patrons.

Cet article révèle clairement que la politique de la direction du PAGS est contraire aux intérêts des travailleurs, y compris aux militants ouvriers du PAGS, placés en première ligne pour défendre des intérêts étrangers à leur classe.

Il révèle par ailleurs la rigoureuse résistance des travailleurs qui refusent le volontariat, la bataille pour la production et les impératifs bourgeois de la Charte et s’organisent dans leurs syndicats pour expulser les agents du pouvoir.

– combattre pour que l’UGTA soit le syndicat des travailleurs défendant leurs revendications matérielles et morales, ce qui implique la liquidation des organes de collaboration de classe : la GSE, les AT……

– combattre pour que le Congrès de l’UGTA soit un Congrès démocratique des seuls travailleurs, à l’exclusion des agents du pouvoir, de l’armée, du darak el watani, de la Sûreté… avec les représentants démocratiquement élus sur des cahiers de revendications librement élaborés, tel est le combat que mène Tribune Algérienne.

2/ Dans un autre article « Examiner l’application des 44 heures avec tous les intéressés », le PAGS disserte sur 1’aménagement à apporter à la nouvelle semaine des 44 heures.

Nombreuses suggestions faites au pouvoir pour que la nouvelle loi, qui rencontre l’hostilité générale, passe mieux, en douceur.

Le PAGS va même jusqu’à accepter la semaine de 40 heures pourvu que la production prévue soit réalisée.

Qu’en pensent les travailleurs militants du PAGS ?

N’est-il pas temps de rejoindre la masse des ouvriers qui disent avec Tribune Algérienne

– A bas les cadences infernales !

– A bas la surexploitation capitaliste !

– Retour à la semaine des 40 heures sans renforcement de l’exploitation et sans diminution des salaires !

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