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L’autonomie du mouvement de travailleurs et jeunes issus de l’immigration face à l’antiracisme large

Dossier paru dans Courant alternatif, n° 51, décembre 1985, p. 15-23


Le deuxième anniversaire de la marche pour l’égalité en novembre 83 est le théâtre d’un débat passionnant et passionné entre les jeunes issus de l’immigration organisés en associations, certaines associations de travailleurs immigrés, et le trust SOS-racisme.

De l’extérieur, il est actuellement impossible d’y comprendre quelque chose. Les médias ont créé une fois de plus une entreprise de désinformation en s’appuyant sur les vedettes anti-racistes du moment, qu’elles soient au Bureau national de SOS-racisme ou des notables Beurs de l’association « France-plus ».

Pour tenter de comprendre, nous avons interviewé l’association des « jeunes Arabes de Lyon et banlieue » qui constituent une identité à part entière de par leur histoire, leurs luttes et qui a refusé d’accueillir les deux marches sur Lyon.

A Reims, nous avons assisté et participé à l’accueil de la marche « contre le racisme et pour l’égalité des droits » appelée par les médias « Marche des Beurs ». Nous avons été agréablement surpris par l’évolution rapide de cette marche, sa transformation, les termes des débats autour de l’antiracisme, de l’électoralisme, du phénomène Le Pen et des problèmes de classes sociales posés au sein de ce mouvement.

N’étant pas, dans notre immense majorité issus de l’immigration, certains d’entre nous se sont posé le problème de notre participation ou non, sur le terrain, à des comités locaux de SOS-Racisme qui s’étaient constitués dans la grande vague médiatique du printemps 85.

Le groupe de Reims, avait, dans le numéro 47 de CA, critiqué très sévèrement le comité local de SOS-racisme, aujourd’hui en crise, dont la trajectoire est retracée ici.

D’autres libertaires sur Tours se sont investi dans un comité Stop-racisme suivant la réalité locale. La pratique et l’orientation de ce regroupement très large est décrite également dans ce numéro de Courant alternatif.


Jeunes Arabes de Lyon et sa banlieue

Le 26 octobre dernier, ils organisaient à Lyon un meeting débat dont le thème central était l’auto-organisation, le texte qui suit rédigé par eux répond en grande partie aux questions que l’on se pose à leur sujet: élections, l’auto-organisation par quels moyens ?

NOUS formons un groupe affinitaire de jeunes issus du milieu associatif qui en ont marre de l’arsenal de mots vides et pernicieux qui servent pudiquement à nous désigner.

Nous voulons donc marquer une rupture avec ce langage frileux et nous affirmer comme les « Jeunes Arabes » de Lyon et sa Banlieue. Par ce terme générique nous entendons affirmer une sensibilité forgée par un itinéraire similaire, une histoire formant notre patrimoine commun qui définit notre spécificité de jeunes Arabes de France, voulant être reconnus comme tels.

IMMIGRATION : UN « PROBLÈME » ?

La France entière se divise et se passionne autour de la question de l’immigration. C’est devenu un sujet de polémique autant qu’un thème de campagne électorale.

Il est apparu au grand jour que le gouvernement et son opposition font de la surenchère en matière de dramatisation. C’est ainsi que le thème dominant de la campagne électorale meurtrière des municipalités de 1982 a été l’insécurité.

Cette surenchère doublée de manipulation a permis à des gens « bien intentionnés » de récupérer l’action des jeunes immigrés sous le couvert de la lutte contre le racisme. A la veille des élections législatives, la situation ne fait qu’empirer : meurtres et agressions racistes en augmentation et montée de l’extrême droite.

Cependant depuis les années 80, les jeunes immigrés ont créé une dynamique de mobilisation sur les problèmes auxquels nous sommes confrontés quotidiennement ; tels que les crimes racistes, les crimes sécuritaires, les violences policières dans les quartiers, les racismes quotidiens et administratifs, les rejets en tous genres (exemples : logement. emploi, boîtes de nuit…).

Le droit d’association, accordé en 1982, a donné un essor à ce mouvement original et autonome.

D’autre part la Marche pour l’Egalité nous a ouvert la scène publique. Cependant, et depuis Convergence 84, les espoirs suscités n’ont pas abouti, et la mobilisation s’est relâchée.

ACQUIS ET MÉMOIRE COLLECTIVE

Malgré tout, les actions successives que nous avons menées ont nourri notre réflexion et notre mémoire collective.

Même si la société française continue à nous considérer, soit comme des victimes, soit comme des délinquants, et même si les Pouvoirs Publics refusent un dialogue serein et ne l’acceptent que dans le cas de conflits ouverts, nous sommes conscients d’être devenus des interlocuteurs potentiels.

En tout cas ils savent que nous sommes des acteurs de cette société et non plus seulement des cibles pour tontons flingueurs, ou une force de travail exploitable à merci comme l’ont été nos parents.

Les enjeux pour nous sont clairs : nous voulons être reconnus tels que nous nous définissons et en tant qu’interlocuteurs responsables dont les propositions devront être prises en considération. Nous n’y arriverons que si nous comptons sur nos propres capacités de REFLEXION, de MOBILISATION, et de PROPOSITIONS.

VRAIS ENJEUX ET FAUX ESPOIRS

Actuellement, la communauté immigrée s’interroge sur l’éventualité d’inscriptions sur les listes électorales des jeunes ayant la nationalité française, et revendique le droit de vote pour les autres.

C’est donc autour de l’égalité des droits et de l’exercice du droit de vote que semblent se cristalliser les aspirations d’une partie de la population immigrée.

Nous pensons que cette situation est grave car cette solution, qui est illusoire, ne peut que nous affaiblir et nous enfermer dans une logique perverse où nous ne serons que des pions.

Nous ne pensons pas que l’exercice du droit de vote soit une mauvaise chose en soi, mais simplement que ce n’est pas un moyen adéquat pour affronter nos problèmes ; nos moyens d’actions doivent être à la mesure de nos ambitions.

ETRE DES ACTEURS RESPONSABLES

Le vote ne profitera qu’aux démagogues et autres vendeurs de soupes, mais surtout son inefficacité entraînera une déception et une démobilisation au moment où nous en aurions le moins besoin !

Sans parler du clivage qui risque d’apparaître entre votants (cartes jaunes) et non-votants (cartes bleues et autres).

L’expérience des Français Musulmans et des Noirs aux Etats-Unis sont suffisamment significatives pour que nous ne tombions pas dans ce panneau.

En optant pour une logique « communautaire » du droit de vote, nous ne ferons que nous déterminer par rapport au chantage du « vote ou crève ». Ce n’est pas s’affirmer en tant qu’acteurs responsables et libres que de subir ou d’adhérer à ce chantage.

Ainsi nous serons tous égaux au sens juridique du terme mais nous n’aurons aucune certitude pour autant quant à une amélioration réelle dans nos vies quotidiennes, et certains seront plus égaux que d’autres.

Dans ce chantage nous ne serons que des citoyens de seconde zone dont le poids électoral sera assez fort pour faire l’appoint des formations politiques mais pas suffisant pour contrebalancer le poids des citoyens français de « première classe ».

NE PAS RESTER SUR LA DÉFENSIVE

Nous ne devons plus rester sur la défensive et attendre les événements dramatiques qui ponctuent nos vies pour réagir.

Nous voulons pouvoir capitaliser pour nous-mêmes les expériences et les réflexions collectives que nous avons eu jusque là :

– pour avancer des propositions communes aux Jeunes Arabes de France ;

– pour créer nos espaces de « libre réflexion » ;

– pour réactiver le réseau jeunes et redynamiser l’auto-organisation régionale dans les quatre coins de France ;

– pour définir nos actions en fonction des problèmes concrets que nous rencontrons et de nos besoins et non par rapport à des enjeux qui ne sont pas les nôtres.

… Sachez encore que JALB comporte une grande majorité de filles (les 2 tiers) que la religion n’est pas plus implantée chez eux que dans le reste de la population, qu'(elles, ils) ne constituent pas une élite privilégiée et qu'(elles, ils) n’entendent pas déléguer leur pouvoir à qui que ce soit et que (selon la formule trouvée ce jour-là) « Nous ne voulons pas devenir arabes comme Le Pen devient français. »

Adresse :
JALB/AEJI, 3, Rue Diderot 69001 Lyon
Compte BCCM 2323 1066 085 Lyon


« Des Beurs civiques » à « l’égalité des droits »

Les tentatives d’unification, qui ont duré plus de six mois, entre SOS-racisme fort de son succès à la Concorde et les jeunes issus de l’immigration organisés dans des associations n’ont pas abouti.

Début octobre, 2 marches distinctes s’élançaient à travers l’hexagone représentant 2 logiques différentes :

– D’une part SOS-racisme voulant unifier tous ceux qui aujourd’hui se déclarent politiquement anti-racistes (de l’extrême gauche à certaines personnalités de droite en passant par le PS). Un véritable Front anti-Le Pen (toutes classes sociales confondues) réunissant ceux qui ont des intérêts politiques à l’approche de mars 86, ceux qui posent le problème du racisme en termes de combat d’idées et veulent créer un mouvement d’opinion, ceux qui veulent simplement réagir et agir.

– D’autre part des jeunes issus de l’immigration composés en majorité de Beurs (mais pas uniquement) qui vivent la galère au quotidien et tentent de s’organiser en associations depuis 3 ans. Ces derniers ont refusé de servir de masse de manœuvre du mouvement des potes et veulent affirmer leur existence communautaire.

LA MARCHE DES BEURS CIVIQUES

A son origine, fin septembre, les nombreuses associations de jeunes partie prenante de cette marche, étaient chapeautées par un regroupement beur : L’association « France-plus ».

Depuis la marche pour l’égalité de 83, la constitution en France d’un lobby électoral beur est un débat qui secoue ceux qui dans cette communauté sont organisés d’une manière autonome.

C’est ainsi que dans l’appel des Collectifs-jeunes pour la marche de cette année, appelée au départ « marche pour les droits civiques » on pouvait y lire :

« La Marche 83 et Convergence 84 se sont attachées à redonner vie au principe d’EGALITÉ, à souligner son caractère inébranlable. Cette année, nous devons passer à un autre stade. Nous devons avancer d’un pas, celui de la concrétisation de ce principe. C’est dans le domaine de la participation à la vie démocratique de ce pays que nous entendons progresser. Et, c’est dans la défense des droits civiques dont la revendication du droit de vote pour les immigrés que nous devons nous engager ».

Le but initial de cette marche était « l’inscription des jeunes immigrés sur les listes électorales et la mise en valeur, sur le plan national, de leurs candidats ».

Le million de Franco-Maghrébins n’avaient plus qu’à bien se tenir : « Aux urnes citoyens ».

LES BONNES FÉES

Ces deux marches ne faisaient pas l’affaire du pouvoir, une seule aurait suffi ! … même si voici plusieurs mois une partie du PS n’avait pas hésité à prendre contact avec certaines personnalités dans le milieu des lascars afin de mobiliser pour mars 86 les Beurs qui n’étaient pas partie prenante de SOS-racisme.

Malgré leurs divisions. SOS-racisme et France-plus ont fait les couloirs des ministères afin de trouver des financements. Le pouvoir a tout fait, jusqu’au dernier moment, pour qu’il n’y ait plus qu’une seule marche. Le cabinet de Georgina Dufoix, le cabinet de Louis Mermaz, le secrétariat aux rapatriés… ont multiplié les démarches. les réunions avec la carotte du fric.

LES ARABES LYONNAIS ENTRENT EN SCÈNE

Sur Lyon et sa banlieue, il existe depuis plusieurs années tout un réseau associatif. La marche de 83 à l’initiative de SOS-Avenir-Minguettes a laissé un bilan amer. Convergence 84, lors de son passage à Lyon avait d’ailleurs un accueil très mitigé. De ce réseau associatif est né « Les jeunes Arabes de Lyon et Banlieue » (voir interview dans ce numéro) en rupture totale avec France-plus.

« Nous avons tenté de nous organiser. Nous nous sommes rencontrés nationalement, nous avons marché puis convergé, pourtant Nordi ne est mort assassiné. Dans cette situation tendue, allons-nous rester les bras croisés ? Allons-nous subir d’autres campagnes électorales meurtrières ? Allons-nous céder au chantage du « Vote ou crève » de tous ceux qui ont besoin de nos voix pour réaliser leurs ambitions ? Ne comptons que sur nous-mêmes… » (extrait du tract d’appel à un meeting à Lyon le 26.10.85.

C’est ainsi que les deux marches ne furent pas accueillies sur Lyon !

Cette association J.A.L.B a été vécue de l’extérieur comme étant un repli. C’en est un ! ET ALORS ! Pour nos bonnes fées, les papas de l’immigration et ceux qui jugent de l’extérieur sans avoir d’information, ce repli communautaire ne pouvait que signifier la présence massive de certaines formes de l’intégrisme religieux. Sur Lyon, il y a bien eu une apparition intégriste lors de la manif contre l’assassinat de Nordine (sous le label Organisation Nationale Arabe) mais elle fut extrêmement minoritaire et très nettement combattue par les J.A.L.B.

MOHAMED NE SERA PAS DÉPUTÉ

La marche pour les Droits civiques a éclaté à Montpellier le 23 octobre. Les personnalités et les notables beurs regroupés dans France-plus ont été contraints de rebrousser chemin, on peut même affirmer qu’ils ont été virés. Comme le dira une participante à cette marche à Reims : « On a été obligé de se séparer de notre beurgeoisie ».

Au cours de son début de périple, cette marche a été confrontée à la réalité. Beaucoup de jeunes issus de l’immigration se moquent du droit de vote et n’iront pas s’inscrire sur les listes électorales pour voter x ou y. La beurgeoisie en a fait alors l’expérience. Parallèlement, certains participants à cette marche, tous membres d’associations, ont réalisé qu’ils se faisaient manipuler par certains d’entre eux imbus de pouvoir, ne cherchant qu’à s’élever socialement dans la société française. Libération en a conclu que les jeunes étaient « immatures » pour l’électoralisme. En fait, l’immense majorité des jeunes sur les quartiers ne croient pas instinctivement que voter soit la solution à leurs problèmes quotidiens. Quant aux associations et aux marcheurs qui sont restés partie prenante de cette initiative ou qui l’ont rejointe en cours de route (à Marseille, à Chalons/Saône…), ils ont décidé d’intervenir en d’autres termes que ceux prévus initialement par leur beurgeoisie. La « Marche pour les droits civiques » s’est alors transformée en « Marche contre le racisme et pour l’égalité des droits » avec un contenu et une démarche politique qui traduit une certaine radicalisation.

Quant à la beurgeoisie, elle doit encore méditer son but très bien résumé par un universitaire beur : « Avoir un Mohammed à l’Assemblée nationale ». Mais malgré tout, selon ses intérêts de classe, elle ne désarme pas. Voyant que leurs objectifs étaient remis en cause par leur propre base potentielle, une poignée de Beurs ayant déjà constitué leur liste pour 86 ont lancé un appel pour une arrivée unitaire à Paris le 7 décembre avec SOS-racisme (magouillant au passage des associations ou regroupements d’associations comme le Collectif-Jeunes de la Région Parisienne) … appliquant ainsi la stratégie de la LCR clairement dénoncée par les marcheurs.

Les conséquences de ces affrontements ont été importantes. Les jeunes
issus de l’immigration et les immigrés qui ne sont pas dans ce débat ne peuvent comprendre. Il faut dire que les médias soi-disant anti-racistes ont fait un choix pour France-plus et SOS-racisme. Ils ont alors annoncé après le départ des personnalités beurs l’implosion de cette marche qui continuait pourtant sur d’autres bases… mais qui dérange effectivement beaucoup de monde.

Pendant ce temps, Bouzid, un des Beurs de la marche de 83 et son association « Dignité » à Aix-en-Provence sont partis vers la zone extra-territoriale du Perthuis (Frontière espagnole) planter le drapeau de tous les exclus (immigrés, femmes, homos, drogués, délinquants…).

Cette attitude traduit la désespérance de certains jeunes aujourd’hui sans repères.

UNE MARCHE QUI DÉRANGEAIT

Les 7 et 8 novembre, la « Marche contre le racisme et pour l’égalité des droits » est passée par Reims. Nous avons pu enfin savoir quels étaient ses objectifs et sur quelles bases elle continuait.

Il ne s’agissait pas uniquement d’une marche de beurs étant donné la présence en son sein d’un jeune français, d’un antillais et de plusieurs travailleurs immigrés membres d’organisations traditionnelles de l’immigration (comme l’Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens).

C’est effectivement la première marche qui tentait l’unité entre les générations : « On a cherché à nous diviser. Nos parents sont considérés comme non insérables, quant aux jeunes nés en France, ils ont le droit de vote, on peut faire quelque chose avec eux : Nous, on dit NON ! C’est la même famille, on vit la même réalité que nos parents » (1).

Leur but :

« On existe, on affirme notre identité, ses spécificités avec la volonté de s’organiser dans des structures autonomes, des structures qui soient propres à la situation des immigrés aujourd’hui » (1).

« Cette marche se veut être un peu le témoin de la situation de l’immigration en France, des préoccupations au niveau local » (1).

Leurs objectifs :

Les droits sociaux : « le droit aux logements (contre tous les quotas), au travail, à la formation mais notre point fondamental est notre rapport à la Police et à la Justice où il y a aujourd’hui deux poids deux mesures ».

« Le statut autonome des femmes immigrées. En effet, en France, on ne reconnait pas les droits de la femme immigrée. Si elle a eu le droit de venir en France, elle est rattachée au statut de son mari en se retrouvant sur sa carte de séjour et sa carte de travail. En cas de divorce ou de décès du mari, elle se retrouve en situation d’expulsion. Actuellement les camps de rétention sont occupés à 60%/70% par des femmes et leurs enfants qui ont vécu pendant des années en France et qui suite à un veuvage ou un divorce se retrouvent en situation dite irrégulière » (1).

Les droits civiques : « C’est le droit de participer à toutes les institutions y compris le droit de vote » (1).

Quant à la participation effective aux institutions : « c’est un débat que nous portons et nous essayons de voir où nous en sommes sur la question » (1).

« On revendique le droit de vote même si on ne veut pas l’utiliser et même si on ne veut pas s’inscrire sur les listes électorales » (1).

Un membre de la FEN de Reims n’en est pas encore revenu : « Comment peut-on demander le droit de vote si on n’y croit pas ? ». La réponse ne s’est pas fait attendre : « Le droit de vote est un droit comme tous les autres que les immigrés doivent avoir comme les français, à nous de déterminer ensuite si on l’utilise ou pas » (1).

Tous les marcheurs reconnaissent que le droit de vote n’est évidemment pas la solution contre le racisme au quotidien (des exemples furent donnés au début à Reims, de l’antillais cherchant un logement, des harkis parqués dans des camps… autant de français vivant le racisme) ni contre les conditions sociales. économiques dans la vie de tous les jours.

Pour certains, le droit de vote peut être une arme, pour d’autres ce n’en sera jamais une. Il y a effectivement des divergences là-dessus, l’unité se faisant sur ce qui leur parait essentiel c’est-à-dire d’avoir simplement le DROIT : « Notre mouvement, comme tout autre, est hétérogène, c’est ce qui fait sa richesse » (1).

Quant aux échéances électorales, leur réponse était claire et unanime : « Il y a des gens qui cherchent à se servir des jeunes issus de l’immigration pour avoir des voix aux élections. Nous ne sommes pas des JOUETS. On ne veut pas qu’on nous dise : Votez utile-Votez PS. On n’est pas là non plus pour permettre à Mohamed ou à Alain d’avoir un strapontin à l’Assemblée nationale » (1).

Par rapport à « Le Pen », la gauche rémoise présente au débat n’a pas moufté : « Il est hors de question de nous envoyer au premier rang au casse-pipe dans le combat anti-Le Pen. Avant de parler des conséquences de la montée de Le Pen, nous, on voudrait parler de ses causes et des responsabilités du pouvoir actuel » (1).

A ceux qui regrettaient l’existence des deux marches et la désunion de la grande famille de l’antiracisme et qui leur proposaient ni plus ni moins de rejoindre SOS-Racisme qui leur tend les bras, ils ont répondu :

« Il y a deux logiques :
– le soutien ;
– et ceux qui subissent.
Le soutien a la parole ; avec nos parents ça a marché (MRAP). Nous, nous en avons marre des porte-paroles. Le soutien devrait être la caisse de résonance de notre propre mouvement. En tant qu’acteurs, c’est à nous de nous battre et c’est aux autres d’être avec nous et non l’inverse comme c’est le cas avec SOS-Racisme. Ces deux logiques devraient être complémentaires et auraient dû s’articuler, cela n’a pas été possible ».

Leurs positions comme nous les avons découvertes à Reims, les 7 et 8 novembre convergent avec celles des Jeunes Arabes de Lyon et banlieue sauf sur deux points :
– la nécessité de marcher encore une fois pour se faire entendre ;
– la participation effective aux institutions où à Lyon c’est NON ! Alors que pour ces marcheurs c’était encore en débat.

A la date où est écrit cet article, nous ne savons pas s’ils réussiront à mobiliser beaucoup de monde pour leur arrivée le 30 novembre à Paris. Leur succès dépend essentiellement s’ils arrivent ou non à isoler leur beurgeoisie dans les très nombreuses associations de jeunes issus de l’immigration et de travailleurs immigrés sans oublier que leur but n’était pas d’organiser une grande-messe.

L’Egregore – Reims le 13/11/85

(1) Ces citations émanant de plusieurs marcheurs proviennent du débat ou des deux émissions de radio que l’Egregore a réalisées avec eux lors de leur venue à Reims.
Leur accueil sur Reims était au départ pris en charge par la gauche rémoise qui a réalisé lors du débat que ce n’était pas vraiment ce qu’elle attendait. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés avec ces marcheurs. Pour une fois que la gauche a travaillé pour nous.


LES DIVERGENCES DE FOND ENTRE LES DEUX MARCHES

Quelques jours après la venue de la marche des associations d’immigrés et de jeunes, celle de SOS-racisme était de passage à Reims. Nous avons pu, donc, apprécier les divergences fondamentales entre les deux marches.

Elles ne concernent pas les chartes de revendications qui étaient quasiment les mêmes sur le papier. Mais pour les rouleurs de SOS, il faut qu’il existe un mouvement large antiraciste afin qu’ensuite un mouvement autonome de ceux qui vivent le racisme puisse se développer ! On retrouve là un débat fondamental que nous avons déjà eu à maintes occasions en particulier fors des luttes anti-nucléaires. Pour nous, un mouvement d’opinion ne peut précéder les luttes sur le terrain animées par ceux et celles qui y vivent ! Les électoralistes de tous poils privilégient toujours la création d’un mouvement d’opinion sur une idée en prétextant qu’il y a des échéances électorales soi-disantes fondamentales et qu’il faut donc aller très vite. En fait, les intérêts ne sont pas les mêmes entre ceux qui veulent s’auto-organiser pour lutter sur le terrain, et l’opération de SOS-racisme qui va très certainement se dégonfler comme une baudruche après mars 86.

La deuxième divergence de fond entre les deux marches concernait bien entendu les Législatives. Pour les rouleurs de SOS, il faut faire barrage aux racistes, c’est-à-dire à Le Pen et à la Droite, en mars 86. Cette stratégie vide de tout contenu certains points des revendications concernant la pratique des quotas, les 13 camps de rétention mis en place par la gauche, les mesures Georgina Dufoix, … c’est ainsi qu’il a fallu que ça soit nous qui attaquions sur ces questions l’élu PS présent au débat, le PCF, … tout ce beau monde de gauche bien ménagé par les rouleurs de SOS.

En fait, comme l’avouera à plusieurs reprises une rouleuse, SOS a repris pour sa marche la charte des autres afin de refaire l’unité. Au cours de cette soirée où les rouleurs de SOS furent constamment sur la défensive, nous avons appris qu’à 1 ou 2 exceptions près, leur marche n’était accueillie que par quelques dizaines de personnes au plus… ce qui relativise les 600.000 à la Concorde en juin dernier.


S.O.S.-Racisme à Reims

Nous ne nous sommes pas investis dans SOS-racisme. Nous avions, dans le N° 47 Courant Alternatif, expliqué pourquoi localement nous nous sentions extérieurs à cette démarche. Il nous semblait, hormis les critiques de fond que nous pouvions faire à SOS-racisme au niveau national (c’est-à-dire parisien), que ce groupe ne pouvait pas s’attaquer au racisme quotidien malgré ses bonnes intentions.

Nous l’expliquions par le fait que ce groupe était majoritairement, socialement coupé de la réalité et des jeunes des ZUP et qu’il allait être tout naturellement amené à n’être qu’une composante de plus de la gauche rémoise qui constitue un des plus beaux cartels de l’antiracisme en France (FEN, CGT, CFDT, PCF, Mouvement de la Paix, MRAP, LCR, UNEM, UNEF(ID), UNEF, ATMF… etc…).

Ce cartel qui fait de l’antiracisme une politique contre la droite et l’extrême droite à des fins que nous pouvons aisément deviner, tente de mobiliser ponctuellement la population ré moise lorsque le vase raciste déborde (Afrique du Sud, Assassinat d’Aziz Madak, venue de Le Pen, etc.), sans bien entendu balayer devant sa porte (quotas, îlotage, défendus par le PCF, par exemple).

On aurait préféré se tromper mais les faits nous ont donné raison. A la veille de la venue des deux marches sur Reims, SOS-racisme, en pleine crise, a pris contact avec la gauche pour organiser l’accueil.

STOP CONTRE SOS

A la grande messe « antiraciste » de la Concorde (juin 85), le bureau local de SOS-racisme comme très certainement tous les comités STOP-racisme de France a vibré d’enthousiasme. La montée en cars sur Paris de plus de 200 jeunes était un bon résultat de la campagne médiatique.

Mais, à Paris, les plus militants à la base ont constaté que le Bureau National ne faisait pas grand cas de leur présence, les comités locaux n’étant là que pour amener du monde.

A la rentrée de septembre, certains membres du bureau local (comme
beaucoup d’autres membres de comités STOP-racisme) sont progressivement entrés en conflit avec le Bureau National. Son fonctionnement bureaucratique, son autoritarisme, et sa conception de
tout écraser sur son passage y compris les associations de jeunes issus de l’immigration et plus généralement les immigrés qui vivent le racisme, sont à l’origine des dissensions, sans oublier la revendication du sionisme de certains membres de cette Direction nationale.

A cela, sur Reims, s’ajoutait une question de moyens financiers. Etant finalement un petit comité, STOP-racisme voyait d’un très mauvais œil toute la débauche de fric sur Paris ! A cela se sont greffés des problèmes de fond, posés par une militante (qui depuis, a quitté STOP-racisme) sur Reims.

En effet, avec du recul, le rassemblement de la Concorde est vécu comme un phénomène qui risque d’être éphémère et qui n’a pas apporté de résultats concrets immédiats. L’aspect uniquement médiatique de SOS, l’aspect factice d’un tel mouvement avec ses côtés politicards font partie de tout un questionnement pour certains militants de SOS qui n’ont pas de stratégie politicienne à appliquer.

STOP A REIMS

Stop-racisme tient une permanence dans un centre social d’une grande ZUP. Au moment de la fête de la Concorde, de nombreux jeunes sont venus chercher des billets, des badges avant de repartir. A part quelques individus sensibilisés à la montée du racisme, seuls sont restés des militants d’extrême gauche (le peu qui reste sur Reims), cherchant simplement un créneau. A la rentrée, les permanences furent assez peu fréquentées.

Deux explications contradictoires à cet isolement sont aujourd’hui avancées.

1. Les jeunes de la ZUP ne sont pas venus à Nous !
2. SOS est trop loin des vraies victimes du racisme, des vrais problèmes des quartiers.

Or, il y n’y avait aucune raison pour que les jeunes qui vivent des galères,
mais aussi des familles immigrées vivant le racisme au quotidien (logement,
travail…) aillent trouver à une permanence, des porte-parole ! C’est même assez sain, de notre point de vue.

Là, comme ailleurs, les anti-racistes s’attendaient à ce que les « victimes » du racisme viennent les voir ! Avec SOS racisme qui ne peut pas se passer de la gauche et de la LCR on assiste à une inversion des rôles et des places que chacun devrait tenir. Il y a deux logiques, ceux qui vivent le racisme sous toutes ses formes et ceux qui sont militants anti-racistes et qui devraient avoir un rôle de soutien quand les jeunes issus de l’immigration ou les immigrés s’organisent (voir le réseau important d’associations qui existent actuellement).

Lorsque cette auto-organisation n’existe pratiquement pas, comme c’est le
cas sur Reims, les militants anti-racistes devraient essayer de donner les moyens matériels aux jeunes des ZUP, aux immigrés, afin qu’ils puissent exister culturellement, socialement d’une manière autonome, ce que certains d’entre nous et quelques autres ont essayé de faire au moment de Convergence 84. (Cela n’a pour l’instant pas débouché sur une association permanente, mais ce n’est peut-être que partie remise.)

Bien entendu cette démarche politique est étrangère aux militants de gauche et d’extrême gauche.

Quant à la deuxième explication donnée, contradictoire avec la première, elle n’est portée que par deux exanimateurs(trice) de SOS racisme et qui bien évidemment n’avaient pas une stratégie politicienne à défendre dans SOS-racisme, comme c’est le cas de la LCR.

Le projet initial de STOP-racisme à Reims était d’intervenir dans les comités d’entreprise, dans les écoles, sur les quartiers. Rien n’a été fait. Le manque de moyens matériels et financiers et le faible nombre d’adhérents actifs ne nous semblent pas convaincants. Cette incapacité révèle en fait la coupure entre SOS et les milieux concernés.

STOP A LE PEN

L’existence des deux marches avait semé le trouble dans le comité local rémois qui avait pris position pour l’unité. Quelle unité ? L’unité de tous les anti-racistes sans poser le problème de la direction politique de ce mouvement et à quelles fins ? La désinformation dont nous avons été tous victimes face à la marche des associations d’immigrés et de jeunes et aux débats qui l’ont entourée n’a pas arrangé les choses. Ce brouillard organisé en partie, a permis que les stratégies électoralistes de la gauche et de la LCR passent dans certains esprits. A savoir : l’ennemi commun est Le Pen et les racistes… et Si VOUS n’êtes pas d’accord avec le PS il vous reste le PC et l’extrême gauche comme dernier choix !

Le phénomène Le Pen a été le catalyseur de SOS-racisme et a fait oublier les vrais problèmes de la société actuelle ou les a fait passer à l’arrière plan.

Après mars 86, on y verra un peu plus clair… jusqu’à la prochaine… à moins que d’ici là les échéances soient fixées par un réel mouvement social.

Egrégore. Reims le 13.11.85


DOCUMENT :

CHARTE POUR L’ÉGALITÉ DES DROITS

Tous les hommes naissent libres et égaux en droit… Pourtant…

Aujourd’hui, partout dans le monde, des enfants, des femmes et des hommes, sont menacés, persécutés emprisonnée, torturés, assassinés, en raison de leur appartenance ethnique, de leur origine culturelle ou de leur religion.

Insupportables à la conscience humaine, ces attaques qui les touchent, les mutilent dans leur corps et leur esprit, et qui parfois les tuent malgré l’affirmation sans cesse répétée de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, menacent directement la liberté de chacun.

Aujourd’hui, partout dans le monde, des hommes, des femmes, s’engagent pour que soient reconnus et respectés ces cinq principes :

LE DROIT POUR CHACUN D’AIMER ET D’EXISTER LIBREMENT
LE DROIT POUR CHACUN DE CIRCULER LIBREMENT ET D’ÊTRE TRAITÉ AVEC ÉQUITÉ FACE A LA POLICE ET A LA JUSTICE.
LE DROIT POUR CHACUN DE CHOISIR LIBREMENT SON LIEU DE RÉSIDENCE.
LE DROIT POUR CHACUN DE S’EXPRIMER LIBREMENT – C’EST-A-DIRE DE VOTER.
LE DROIT AU TRAVAIL ET A LA DIGNITÉ POUR CHACUN.

Nous, initiateurs, dépositaires, signataires de ces cinq principes faisons le serment :
– De rendre publique, de dénoncer, chaque expression directe ou indirecte, chaque manifestation, raciste, antisémite, sexiste, xénophobe, anti-homosexuelle et discriminatoire sous toutes ses formes.
– D’agir, d’impulser, de soutenir toute action en faveur de l’égalité des hommes et des femmes.


STOP Racisme à Tours

Avant de parler du fonctionnement et de l’intérêt du « Comité Stop Racisme » à Tours, il convient de remonter à l’après Convergence.

En effet, un collectif anti-raciste s’était créé à Tours à partir de janvier 85 pour poursuivre l’intervention et ne pas se disperser après le passage de Convergence.

Dans ce collectif se retrouvaient déjà deux principaux courants (en schématisant) : une partie voulant transformer ce collectif en collectif anti-fasciste (autour de la LCR principalement), une autre partie se posant plus le problème d’une intervention moins idéologique (sur les quartiers…).

La montée de SOS-racisme au niveau médiatique a amené des discussions dans ce collectif : ce qui n’était au départ qu’un questionnement sur la nature et l’avenir éventuel de SOS-racisme a été déplacé (par les « anti-facistes ») vers une problématique « entrer ou pas dans SOS »· Le rattachement à SOS-racisme, malgré l’inertie et la grogne d’un certain nombre de personnes s’est fait très rapidement sans plus de débat sur la volonté de militants LCR. Il faut dire que le collectif ne reposait à l’époque que sur une petite vingtaine de personnes. Cette intégration rapide à SOS national s’explique entre autres par le fait que, profitant de la vague médiatique, il était facile pour un individu (même isolé) de lancer un comité Stop-racisme dans son coin (ceci ne préjugeant d’ailleurs jamais de l’évolution de ce futur comité).

A cette époque, il est vrai que le comité parisien qui voulait en principe tout contrôler, était incapable de maîtriser le développement rapide de SOS et a été obligé de laisser se constituer des comités locaux sans pouvoir se rendre compte sur place de ses bases.

Sur Tours, malgré les critiques sur les risques et carences de SOS-racisme (humaniste…), tout le monde a suivi, préférant profiter de l’élargissement que cela permettait plutôt que de rester isolés et minoritaires.

De plus il n’était pas question de laisser de côté les bases antérieures et de se contenter d’un fonctionnement uniquement associatif (Conseil d’administration/adhérents).

Avant juillet 85, Stop-racisme Tours comptait déjà une centaine d’adhérents, un gala de soutien était organisé (uniquement un concert, sans contenu politique)… ça, c’est pour l’aspect, disons spectaculaire.

Au niveau du fonctionnement interne, s’est posé rapidement le problème des rapports avec le « National ». On nous a, en effet, balancé un délégué régional (sur Orléans) qu’on ne connaît pas et que, pour ces raisons, on n’a pas mandaté (directement nommé d’en haut !). De plus, la manière dont la charte nationale a été présentée : tous les comités locaux devaient discuter d’une plate-forme nationale sur laquelle on devait prendre position. Celle-ci n’a jamais été envoyée mais a été directement présentée à Paris lors d’une réunion nationale des comités en vue de la faire valider par les délégués. Tours s’est évidemment abstenu mais il faut dire qu’une minorité de comités ont suivi cette démarche et que la charte a donc été adoptée. Suite à cette charte, 5 nouvelles moutures de chartes nous ont été envoyées (toujours sans discussion.)

Seuls quelques points de détail avaient été modifiés (par qui ?).

L’ensemble des membres de Stop-racisme Tours avait évidemment beaucoup de mal à digérer cette procédure, à part quelques personnes proches du PS qui, vu le caractère creux et humaniste de ce texte, essayaient de nous faire dire qu’on ne pouvait de toute façon pas être contre un tel texte. (est-ce qu’on peut être contre les Droits de l’Homme et du Citoyen ?).

Actuellement, même si majoritairement il est question de continuer les
débats et l’intervention, indépendamment de ce texte, il reste que le comité de Tours a du mal à mettre cette charte au panier sur des bases « On est dans une association nationale, si on veut y rester on ne dit trop rien même si ce texte est creux ». Ceci reste, malgré le côté un peu anecdotique, un point qui risque de poser des problèmes au niveau local (avec sclérose du comité par la formalisation des fractions).

Ceci étant dit, le comité fonctionne au niveau d’un certain nombre de commissions (quartier-entreprise, Lycée-Fac.) et le maintien et le développement d’un boulot anti-raciste non sectaire dépendra du dynamisme de ces commissions et de leur ancrage sur les quartiers.

De plus, le rôle des assemblées générales (pour l’instant mensuelles) risque d’être déterminant dans l’évolution des débats. Ceci peut paraître un peu comme des positions de principe valables dans n’importe quelle situation, mais ici, cela a une importance concrète, car de cette dynamique dépend directement l’avenir de ce comité après 86… (eh oui !). En effet, même si des histoires locales amènent des mouvements de ce type à se rattacher à des structures nationales assez diverses sans que cela ait un rapport direct avec leur intérêt et leur dynamique (MRAP, ASTI) il faut dire que l’échéance de 86 risque quand même d’avoir une influence plus importante sur un comité lié à SOS-racisme. Le débat n’est pas clos.

Pierre – Denis. Tours

4 réponses sur « L’autonomie du mouvement de travailleurs et jeunes issus de l’immigration face à l’antiracisme large »

Quelle blague ces organisations anti racisme !! Et depuis, le mot arabe remplacé par musulman…on n’en finit plus, on tourne en rond et entre-temps le nombre de personnes s’est multiplié…

Les enjeux politiques se ressemblent mais les termes du débat ont changé, tout comme le paysage associatif (aujourd’hui en ruines). Certains ont toutefois mieux tiré leur épingle du jeu…

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