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Edwy Plenel : Autogestion ouvrière et pouvoir politique en Algérie de 1962 à 1965

Article d’Edwy Plenel signé Joseph Krasny paru dans Quatrième Internationale, n° 1, nouvelle série, 15 janvier 1972, p. 55-58

Curieusement, alors que la Révolution algérienne fut pendant plusieurs années à l’avant-garde de la Révolution africaine, rares — et même inexistantes — sont les tentatives de bilan, complet et détaillé, de l’histoire mouvementée de l’Algérie indépendante. Il est pour le moins significatif, alors qu’études, articles, ouvrages, fleurissaient avant le 19 juin 1965, de voir depuis le silence régner, seulement rompu par l’« Histoire de la guerre d’Algérie » en trois tomes d’Yves Courrière, intéressante malgré son caractère anecdotique, peu politique et non marxiste. En ce sens, l’ouvrage de Monique Laks représente un important pas en avant. Une lecture approfondie dissipe vite l’impression d’une étude limitée que semble cacher le titre, l’autogestion ouvrière représentant alors moins de 10 % du total des travailleurs employés dans l’industrie et le bâtiment.

Bien au contraire, dans ce choix, dans les limites qu’elle a volontairement données à son étude, réside tout l’intérêt de la problématique du livre de M. Laks. Pour la première fois, un pouvoir non prolétarien, issu d’un mouvement nationaliste, « portait haut » la bannière de l’autogestion. Et il ne semblait faire aucun doute que, par ce choix, l’Algérie se voulait socialiste. Pour déterminer la nature de la société algérienne de 1962 à 1965, n’y avait-il pas de meilleur chemin que l’analyse des termes les plus radicalement opposés du paradoxe sur lequel elle reposait : l’autogestion ouvrière face à un pouvoir non prolétarien ?

« Par quels facteurs politiques, l’autogestion trouve-t-elle sa place en Algérie ? Pourquoi ce mode d’organisation collective transformant les rapports sociaux au profit de la classe ouvrière, est-il admis, mieux, officiellement prôné dans une société où le prolétariat ne détient pas le pouvoir ? »

Ainsi l’étude de M. Laks dépasse-t-elle les frontières historiques de la première tranche de vie de l’Algérie indépendante (62-65) : nous assistons à la naissance, au renforcement dans une lutte contre l’autogestion, des forces sociales que Boumédienne symbolisera.

DOUBLE NATURE DE L’AUTOGESTION

L’autogestion algérienne naquit spontanément à la fin de l’été 1962, alors que les différentes fractions de la direction du mouvement nationaliste se déchiraient, alors que les colons pliaient bagage, alors que la disette menaçait. En l’absence d’organisation révolutionnaire, de parti d’avant-garde, de directives politiques, le prolétariat agricole et ouvrier reprit en main, cultiva, remit en marche, les champs et les usines délaissés par les colons en fuite. Seule cette initiative permit d’éviter la catastrophe économique. Son caractère spontané est manifeste quand on sait que les accords d’Evian stipulaient qu’il ne serait jamais touché aux possessions des pieds-noirs. Ce n’est qu’ensuite, lors des décrets de mars 1963, que l’équipe Ben Bella­-Boumédienne, ayant réussi à asseoir son pouvoir grâce à la popularité du premier, prisonnier durant les heures les moins brillantes du FLN, et à l’appui de l’armée, contrôlée par le second (ALN), légalise l’autogestion, tout en essayant de reprendre en main, de contrôler, ce processus qui lui échappait. L’autogestion était acceptée, officialisée, applaudie dans les discours, parce qu’elle était un acquis irréversible pour le prolétariat algérien et qu’aucune force sociale n’était encore assez forte pour s’y opposer de front.

Le deuxième Congrès de l’UGTA (mars 1965), sans se risquer à une caractérisation précise de l’Etat algérien, décrivait ainsi la « période de transition » algérienne :

« Cette période de transition, qui n’est pas encore le socialisme, est marquée de contradictions objectives dont la plus importante est celle qui oppose dans notre pays, d’une part les forces de la révolution socialiste dont les travailleurs des villes et des campagnes, ainsi que les intellectuels révolutionnaires, représentent le noyau le plus ferme, et, d’autre pan, les forces de la contre-révolution, représentées par les féodaux, la bourgeoisie exploiteuse et la couche bureaucratique en voie de constitution, l’ensemble étant soutenu par le néo-colonialisme, notre ennemi principal à l’heure actuelle ».

Société donc, où petite-bourgeoisie et bureaucratie sont, l’une encore virulente, l’autre en plein développement, où la domination étrangère est toujours contraignante » (M.L., page 95), mais dont, pour le « Programme de Tripoli » (2) comme pour la « charte d’Alger » (3), le phénomène dominant est la croissance de l’« objectif du nationalisme libérateur vers une perspective plus lointaine, celle de la révolution » (4), la transcrois­sance de la lutte de libération nationale en Révolution Socialiste.

Le moteur de cette dynamique est l’autogestion :

« C’est dans l’autogestion que s’est manifesté et se manifestera le développement ininterrompu de la « Révolution nationale populaire » en révolution socialiste, posant tous les problèmes économique et politique résultant de la transition en cours du colonialisme à l’émergence d’un Etat ouvrant la voie au socialisme » (5).

Ainsi apparaît la double fonction que jouera l’autogestion dans les conditions particulières de l’Algérie indépendante :

l’ « auto­gestion joue là le rôle qu’aurait dû jouer le parti du FLN s’il avait été un parti d’avant-garde révolutionnaire. Dans la phase de transition que traverse l’Algérie, sans parti réel, avec un appareil d’Etat qui ne se trouve pas entre les mains des « gestionnaires », ni même entre celles de leurs représentants ou défenseurs réels, l’autogestion — à cause des contradictions qu’elle provoque au sein du régime — a amené objectivement les travailleurs à défendre leurs intérêts, en même temps que ceux de la nation tout entière, c’est-à-dire ceux des travailleurs qui n’appartiennent pas au secteur autogéré. A partir de la gestion proprement dite d’une entreprise, ce système les pousse à vouloir participer de plus en plus à la vie économique du pays, pour être en mesure de préserver l’autogestion elle-même… Compte-tenu des courants divers qui continuent d’agiter la vie politique algérienne (écrit en avril 1965), la prise de conscience qu’a déterminée chez les travailleurs la pratique de l’autogestion des entreprises a réellement entamé le mythe issu de la lutte de libération nationale, selon lequel tous les Algériens sont frères » (6).

L’autogestion  ouvrière assuma simultanément deux fonctions historiques : facteur de mûrissement de la révolution sociale moteur de la lutte encore confuse contre la réaction et forme de gestion économique d’un pouvoir non prolétarien. Contradiction qui contient tout à la fois les limites et l’échec de l’autogestion. « Adoptée » par le pouvoir, mais aussi poussant à la roue la radicalisation du prolétariat ouvrier et paysan ; sans cesse proclamée officiellement, mais terreau de la remise en cause du pouvoir. Contradiction tragique, car, en l’absence de parti révolutionnaire, elle permettait à la petite-bourgeoisie de jouer sur la confusion, ne parlant d’autogestion que pour mieux la museler. Il est clair que l’autogestion ne pouvait assumer ce double rôle : forme de gestion économique et substitut au parti révolutionnaire. « Vidée de sa substance, déformée par la société dominante, mal assimilée de ce fait même, l’autogestion n’a pu être le fer de lance des luttes sociales en Algérie » (page 243). La lueur du deuxième Congrès de l’UGTA, que fêtait l’article de Juliette Minces cité plus haut, faisant état de la nouvelle radicalisation qui apparaissait sous l’impact de l’autogestion, fut de courte durée, vite brisée par le coup d’Etat.

ASCENSION ET RÔLE DE LA PETITE­-BOURGEOISIE

Croire que l’autogestion pouvait à elle seule assurer la marche de la révolution socialiste revenait à sous-estimer le rôle de la petite-bourgeoisie (7), écartelée entre « un besoin objectif d’accumulation au service exclusif de ses dépenses en consommation en même temps qu’une peur historique des masses (p. 206).

Comment dégager de nouvelles sources de revenu sans heurter la bourgeoisie nationale, comment limiter le développement de la bourgeoisie tout en ne mobilisant pas les masses ? Et, certes, « le danger d’un débordement par la classe ouvrière est encore plus grand que le profit escompté » (p. 206). Sur son chemin sinueux vers le pouvoir, la petite-bourgeoisie utilisera l’autogestion face à ceux qui la tenaillent à droite, faisant avaliser sa politique par les masses contre les opposants, en lui donnant un emballage « socialiste ». « Des tentatives pour résoudre les propres problèmes du pouvoir sont présentées, en temps opportun, comme des solutions à ceux de prolétariat » (p. 208). Il en est ainsi des nationalisations, alors limitées, mais qui se généralisèrent dans l’Algérie d’après 1965. L’étatisation, pouvant être maquillée en pas vers le socialisme, même si elle est contraire à ses propres tendances à la propriété privée, devient pour la petite-bourgeoisie la seule route d’équilibre entre ses propres contradictions. La confusion entretenue entre autogestion et réalisation du socialisme servit de paravent à la consolidation de son pouvoir. La politique suivie face à l’autogestion est admirablement bien résumée dans cette phrase : « Faire d’une structure intruse un instrument de Pouvoir » (p. 210)

« Brandie par le Pouvoir toutes les fois qu’il est menacé par ses pairs, l’autogestion est dans le même temps l’alibi d’une option socialiste vis-à-vis du prolétariat qu’il est nécessaire de se rallier et de faire patienter en attendant les réformes fondamentales promises. Dans l’instant, l’autogestion permet donc au Pouvoir de résoudre trois problèmes : disposer d’une base contre ses adversaires, masquer son immobilisme en donnant le change sur ses options socialistes, se ménager, enfin, la source financière au développement bureaucratique de son appareil » (p. 210).

L’ascension de la petite-bourgeoisie, déterminée par l’absence de parti révolutionnaire, la faiblesse de la bourgeoisie nationale, la désarticulation économique créée par l’impérialisme, passe par l’utilisation de la démagogie comme moyen de sa politique, comme échelle vers le pouvoir. Dans sa situation précaire, la petite-bourgeoisie n’a qu’une solution : s’emparer de ce qui concrètement lui est totalement étranger. Faire d’une pierre deux coups : menacer du spectre socialiste, chaque fois qu’il est nécessaire, la bourgeoisie nationale, et endormir parallèlement les masses. Il n’est donc pas étonnant que nombre de réalisations (industrialisation, révolution agraire, planification…), réclamées sans cesse par la gauche du FLN avant 1965, aient été « mises en pratique » par l’équipe gouvernementale de Boumé­dienne (8). Elles ne sont pas à mettre « à l’actif » de cette dernière ; elles ne dénotent pas le caractère « plus ou moins progressiste » du pouvoir. Elles doivent être inscrites dans cette double réalité de la petite-bourgeoisie : premièrement, promouvoir sa propre indépendance économique (en fait obtenir un meilleur partage de la plus-value, gagner quelques miettes du gâteau impérialiste), et pour cela ces mesures sont nécessaires à son développement ; par là-même, leur contenu est inévitablement déformé, ne profite en rien aux masses déshéritées.

Deuxièmement, masquer leur réalité sous une étiquette socialiste, en se servant de l’attachement réel du prolétariat à la réalisation de ces objectifs. Dans le même sens, la petite-bourgeoisie n’a pas encore pu officiellement rompre avec l’autogestion, alors qu’il s’agirait d’en finir avec un fantôme. Mais si le paravent est toujours nécessaire, il cache de plus en plus mal le développement du capitalisme d’Etat, la bureaucratie croissante.

CRITIQUE D’UNE CRITIQUE

Ainsi l’échec de l’autogestion dans sa tentative d’assumer un double rôle, mode de gestion économique d’un pouvoir non prolétarien et moteur de la radicalisation des masses populaires, est-il criant.

« Si l’autogestion est un facteur de révélation et de radicalisation des rapports sociaux, elle ne paraît pas capable de développer cette radicalisation jusqu’au renversement des rapports de forces existants, à moins de se nier en tant qu’autogestion ». (p. 305)

Cette conclusion de M. Laks ne suscite pas l’unanimité ; selon Yves Bourdet, critiquant son livre dans la revue Autogestion et Socia­lisme tout irait pour le mieux si l’auteur ne se hasardait pas à conclure à une faillite globale de l’autogestion, liée à la période (pouvoir non prolétarien), et également et inhérente à la conception même de l’autogestion » (p. 201).

Pour Yves Bourdet, M. Laks reprend « les formules rituelles du trotskysme » (sic), « a ajouté des conclusions d’inspiration trots­kyste qui semblent un peu plaquées de l’extérieur sur l’analyse des unités « auto­gérées », « préfère se rassurer par l’invocation de vieilles formules (resic) qui promettent un Etat ouvrier sans déformations bureaucratiques, sans qu’on nous explique jamais pourquoi le fameux « centralisme » serait « démocratique », sinon en remplaçant Joseph par Léon ou X par Gomulka, puis Gomulka par Y » (reresic !). Il ne s’agit pas ici de discuter du rôle de l’autogestion après que la classe ouvrière ait pris le pouvoir. Mais l’on ne peut affirmer que, de l’échec de l’autogestion en Algérie, aucune leçon générale n’est dégageable. Les conclusions générales sont de deux ordres : I) il ne peut y avoir de réelle autogestion ouvrière, alors que la petite-bourgeoisie prend progressivement en mains les rennes du pouvoir. Ici il semble y avoir accord avec le chantre de l’autogestion Y. Bourdet ; 2) chanter avant 1965 l’autogestion, la représenter comme le remède à tous les maux, comme la panacée (même en affirmant parallèlement qu’elle n’est pas encore réalisée, qu’elle est en butte à la bureaucratie, etc.), si l’on ne met pas également en avant la nécessité de construire un parti révolutionnaire, de donner une direction révolutionnaire au prolétariat et aux paysans algériens, revient en fait à capituler devant la petite­-bourgeoisie, à être désarmé soi-même, et à appeler les masses à se désarmer !

C’est ici que la position de Y. Bourdet est inacceptable d’un point de vue révolutionnaire pour des militants qui veulent réaliser la révolution socialiste, et s’en donner les moyens. En effet, ce dernier, dans son récent ouvrage « la Délivrance de Prométhée » (9), part en guerre contre les thèses de Lénine selon lesquelles le capitalisme ne peut être renversé que par l’organisation militaire des révolutionnaires professionnels et non par le « mouvement autonome », ou « spontané » de la classe ouvrière prise dans son ensemble. Pour lui le « centralisme démocratique », est la « cause profonde » du stalinisme. Bien au contraire, le centenaire de la Commune nous a rappelé combien la spontanéité révolutionnaire du prolétariat ne suffit pas pour remporter la victoire sur la bourgeoisie, combien un parti révolutionnaire fit cruellement défaut aux communards, combien, en son absence, tergiversations, hésitations, indécision des masses apparaissent au grand jour, et combien, surtout, cette position « ultra-gauche » de déification de la spontanéité des masses, n’est que réformisme paré de verbiage révolutionnaire. Kautsky ne s’attacha-t-il pas a démontrer, face à la « terreur bolchevique », « que la Commune de Paris ne fut pas artificiellement » préparée, mais surgit spontanément, prenant les révolutionnaires à l’improviste, contrairement à la révolution russe d’octobre-novembre qui fut minutieusement préparée par notre parti » (10). Pour parler de qu’être victorieuse. Ainsi est hautement significatif le glissement des revendications autogestionnaires à celles de contrôle ouvrier dans les entreprises non encore autogérées (11). « Né dialectiquement de l’autogestion, le contrôle ouvrier, d’emblée revendiqué par l’action puisque par la grève » (p. 158) représente un dépassement de vieilleries, les idées de Y. Bourdet ne semblent pas si jeunes ! Capitulation, défaitisme, réformisme, certes, car seule l’organisation révolutionnaire permet de garantir l’autonomie du prolétariat face aux forces petite­-bourgeoises. Les sources et la force tout entière de la théorie léniniste de l’organisation sont là. Construire cette ligne de séparation d’avec le radicalisme petit-bourgeois est une nécessité d’autant plus forte dans les pays arabes où, en raison de la faiblesse de la bourgeoisie nationale et de l’échec de la construction de partis staliniens solidement implantés, la petite-bour­geoisie (nassérisme, mouvement nationaliste arabe petit-bourgeois, Algérie, …) a pu parfois même se frayer un chemin vers le pouvoir à grands coups de démagogie et de phraséologie révolutionnaire.

Les désaccords ne portent donc pas sur l’appréciation d’une faillite, intrinsèque ou non de l’autogestion, d’un échec inhérent ou non à la nature de l’autogestion. A la limite ceci est secondaire si les perspectives, la voie vers la révolution socialiste, les moyens d’y parvenir, sont identiques. D’ailleurs le prolétariat algérien a lui-même compris tardivement et confusément certes, la nécessité de quitter un terrain bourbeux, gangrené. Car c’était entretenir une confusion que de se placer sur le même terrain que la petite-bourgeoisie : réclamer une autogestion véritable, opposer vraie et fausse auto­gestion, lutter pour l’auto­gestion démocratique face à l’autogestion bureaucratique était en fait inopérant. Sur un tel champ de bataille, la petite-bourgeoisie choisit seule les armes et ne peut l’autogestion, instrument de lutte dérisoire dans cette phase de l’histoire de la société algérienne (p. 153). L’autogestion reste réservée à l’Algérie socialiste. De toutes les gréves de la période 1962-65, une seule réclamera la mise en autogestion de son entreprise, mais au sein d’une coopérative. « Partout ailleurs, c’est le contrôle ouvrier qui devient la structure revendiquée » (p. 253). La revendication de contrôle ouvrier ne permet plus d’entretenir ambiguïté et confusion, elle affirme une méfiance profonde vis-à-vis du pouvoir, elle proclame qu’il n’y a pas de socialisme parce que soi-disant il y a autogestion.

L’ouvrage de M. Laks n’est pas uniquement une description de la naissance du capitalisme algérien, de la double nature de l’autogestion à son utilisation par la petite-­bourgeoisie. Il contient aussi une leçon politique primordiale : la nécessité d’en finir avec les concessions à la petite-bourgeoisie, à sa démagogie, à sa façade radicale.

La naissance de l’autogestion algérienne, la perspective socialiste dont elle était porteuse, la radicalisation dont elle fut un temps le moteur, ces nombreuses facettes de la jeune révolution algérienne ont profondément marqué toute une génération révolutionnaire et sont, par là même, un acquis important sur le chemin de la création d’un parti d’avant-garde en Algérie. Car l’utilisation à des fins démagogiques de l’auto­gestion par la petite-bour­geoisie, puis sa fin, sa mort, prouvent concrètement la vanité des tentatives de conciliation, l’échec des positions capitulardes de concession à la petite-bourgeoisie. Ces leçons sont ancrées tout au fond de la mémoire collective de l’avant-garde algérienne, seul le travail d’un parti révolutionnaire pourra leur donner toute la force nécessaire et les faire s’épanouir au grand jour.

Les militants trouveront dans le livre de Monique Laks ample matière pour justifier de telles leçons.


NOTES

(1) E.D.I. éditeur, Paris, 1970.

(2) Programme du F.L.N. adopté à Tripoli par le Conseil de la Révolution Algérienne, en juin 1962.

(3) Thèses du congres du F.L.N d’avril 1964.

(4) Programme de Tripoli : « la révolution démocratique populaire », chap. I.

(5) Charte d’Alger, « Les caractéristiques de l’Algérie » paragraphe 18.

(6) Juliette Minces, « Autogestion et lutte de classe en Algérie » (les Temps modernes, No 229, juin 1965).

(7) Sur le rôle de la petite-bourgeoisie, cf. en particulier chap V Sect. 3.

(8) cf. Quatrième Internationale (No 44, juillet 1970).

(9) Ed. Anthropos, Paris 1970.

(10) Trotsky, « Terrorisme et Communisme ».

(11) Ainsi La section syndicale de Renault-Algérie votait le 30.5.64 une résolution réclamant la promulgation d’un décret instituant le contrôle ouvrier des entreprises non autogérées.

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