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Intervention à la rencontre « De l’assassinat de Samuel Paty aux assignations identitaires. Retour sur un passé décomposé », Paris, samedi 2 octobre à 15h

J’interviendrai ce samedi 2 octobre à 15h lors de la rencontre publique « De l’assassinat de Samuel Paty aux assignations identitaires. Retour sur un passé décomposé » organisée par le Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire.

Mon intervention portera sur le thème suivant : « Les effets de la colonisation sur le devenir identitaire ».


L’événement se déroulera à l’Université Paris 1, 9 rue Malher, 75004 Paris (métro Saint-Paul).

En voici la présentation par ses organisateurs :

La décapitation de Samuel Paty par un islamiste a provoqué un choc. L’école est certes directement concernée mais l’histoire est interpellée. Les historiens se doivent d’éclairer, non l’événement en lui-même, amplement commenté, mais le symptôme du dysfonctionnement social qu’il représente.

La situation délétère de la recherche et de l’enseignement soumis aux critiques ministérielles adressées aux islamogauchistes de l’université en est un premier signe. Plus profondément les incompréhensions liées à l’usage de certains concepts, l’absence de rigueur des commentateurs, le repli identitaire ou communautaire, nous imposent de remonter le temps.

Il nous faut saisir les effets d’un processus historique complexe qui, aujourd’hui, dans plusieurs pays, fait advenir un clivage entre les populations d’un même territoire. D’autant que l’émergence d’un nouveau fascisme s’accompagne d’une accentuation des différentes formes de racisme et d’antisémitisme.

Comment en est-on arrivé là ?

Plusieurs questions se posent. Plutôt que de se diriger vers une humanité plurielle, les sociétés se séparent en collectifs opposés, rivaux. Les antagonismes sociaux semblent masqués par les oppositions de races, de culture, de religion et de genre. L’universel n’est saisissable qu’à travers ses apories.

Comme si, après des décennies d’humiliations et d’offenses, des siècles d’esclavage et de colonisation des sociétés modernes – elles-mêmes vouées au culte de la marchandise –, l’affirmation de soi, quel que soit le référent – tradition, religion, culture, nation, souveraineté, laïcité, genre –, était l’unique moyen à la disposition de tous et de chacune. Les rapports humains sont désormais profondément marqués par le ressentiment.

La traite comme l’esclavage ont laissé des traces indélébiles et la colonisation a eu des effets sur plusieurs générations. Le savoir ne suffit pas. Ouvrir l’enseignement de l’histoire aux antagonismes d’hier sans la moindre omission est le plus court chemin vers la quête d’une vérité passée. Nous éviterions ainsi l’instrumentalisation d’une histoire conflictuelle au gré des causes à défendre ou à imposer.

Cette journée n’est qu’une contribution. Nous espérons qu’elle sera suivie d’autres rencontres en réunissant professeurs et étudiants : du collège à l’université. C’est d’eux et de toutes celles qui aujourd’hui s’interrogent sur le devenir des sociétés dont dépend la formation à venir. Leur réflexion critique autant que leurs expériences doivent être entendues. 

Le CVUH se fera l’écho de la discussion. Nous avons délibérément laissé du temps aux échanges au cours de cette journée.

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