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Conférence nationale des cadres du M.N.A.

Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 2

A la suite du cessez-le-feu découlant des accords politiques franco-F.L.N. d’Evian, le M.N.A. mis devant cette situation de fait, a procédé d’une manière progressive à sa reconversion politique. Bien que n’ayant pas assisté aux négociations d’Evian, le M.N.A., après avoir fait d’expresses réserves sur ces accords politiques, a décidé de participer d’une manière active à l’édification de l’Etat Algérien conformément aux principes de l’autodétermination.

A cet égard, une Conférence Nationale des Cadres a eu lieu le 15 avril 1962. Celle-ci a duré toute une journée au cours de laquelle tous ces problèmes ont été examinés et débattus. Les négociations d’Evian, les accords franco-F.L.N., le cessez-le-feu, la composition de l’Exécutif Algérien, furent l’objet de cette conférence. Il y a lieu de souligner l’intervention de plusieurs responsables sur l’écartement du M.N.A. des négociations et de l’Exécutif Algérien. Cet aspect a été violemment critiqué par les délégués de la Conférence. C’est là ont-ils souligné la violation du principe de l’autodétermination qui, d’après le Général de GAULLE et le gouvernement français lui-même, devait servir de règlement général à tous les aspects du problème algérien.

Cette violation de la démocratie a joué également sur le cessez-le-feu et la composition de l’Exécutif Algérien. Le gouvernement français, sans doute appâté par les concessions du F.L.N., a sacrifié le M.N.A. dans tous les domaines de la négociation. En effet, le gouvernement français sur pression du F.L.N. n’a pas tenu compte de l’existence des maquis M.N.A. et de sa représentativité sur les plans politiques et syndicaux.

Quant à l’Exécutif Algérien sa composition est essentiellement F.L.N. ; légèrement édulcorée d’un certain nombre de « neutres » à sa dévotion et pour cause. Cette élimination du M.N.A. en violation de la démocratie et des déclarations gouvernementales, n’a pas manqué d’avoir des conséquences sur le cessez-le-feu. C’est ainsi qu’on assiste à des abus de pouvoir de la part du F.L.N., tant en France qu’en Algérie, abus qui se traduisent par des enlèvements, des égorgements et des impositions financières à l’égard des militants du M.N.A. et de la population Algérienne.

En France, on a assisté à des spectacles douloureux et pénibles. Le F.L.N. se conduit en fait comme un gouvernement imposant, ici et là, sa volonté et sa dictature. Dans certaines régions la police française a été indifférente pour ne pas dire complice devant de tels agissements. Cet état de choses a soulevé une profonde indignation au sein de la conférence des cadres. Cette indignation a été d’autant plus vive que le M.N.A. ne cesse de prêcher l’union et la réconciliation de tous les Algériens.

Au dessus de toutes ces misères, les cadres du parti ont décidé de poursuivre leur mission, de libérer l’Algérie et d’édifier l’Etat Algérien sur des bases démocratiques et sociales. Ils savent très bien que la Révolution Algérienne n’a pas atteint tous les objectifs qu’elle s’est assignés. Aussi, la Conférence Nationale des Cadres du M.N.A. a été profondément pénétrée de ces impératifs, et a salué la libération des détenus politiques du parti.

Dans ce domaine, elle a insisté pour accélérer la libération de tous ceux qui encore sont enfermés. De plus elle a demandé que cette libération se fasse dans les meilleures conditions possibles.

Enfin, cette journée de travail, d’étude et de discussion s’est terminée par un discours de clôture du chef du parti où ce dernier traça la voie à suivre.

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