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Libération des détenus politiques du M.N.A.

Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 3

Après la signature des accords d’Evian, le gouvernement français a commencé la libération progressive, à partir du 10 avril dernier, des détenus politiques algériens incarcérés dans les prisons de France et d’Algérie.

Les prisonniers M.N.A. libérés en France se rendirent aussitôt à Gouvieux où ils furent reçus par MESSALI HADJ. On imagine la joie du chef du parti, des militants présents et des prisonniers libérés.

Parmi ces derniers, il y avait un certain nombre de détenus qui avaient été arrêtés à la suite des événements de mai 1945. Ils avaient purgé des peines de 13 et 17 ans d’emprisonnement. De plus, ils vécurent une situation très difficile dans les prisons d’Algérie et de France, étant donné qu’ils étaient soumis au régime de l’isolement. Ils n’ont rejoint leurs frères détenus qu’à partir de 1959. C’est dire combien ces militants ont souffert durant cette pénible période. Beaucoup parmi eux portent les traces de cette longue détention et des nombreuses grèves de la faim.

Tous ces militants aussi bien ceux arrêtés en 1945 que pendant la Révolution Algérienne étaient des condamnés à mort, à perpétuité ou à vingt ans de prison. Malgré les brimades et les souffrances, durant toute leur détention, ils portèrent bien haut le drapeau M.N.A.

Profitant de ces libérations et de ces rencontres, MESSALI HADJ a également évoqué la libération de nos frères qui, eux aussi, ont quitté le camp de Berrouaghia et des autres prisons d’Algérie. MESSALI HADJ, un vieux détenu s’est trouvé parmi les siens, car il avait milité avec les uns et les autres et il les vit arriver au parti. Aussi, n’a-t-il pas manqué d’évoquer avec eux les vieux souvenirs, les difficultés de la lutte et le chemin parcouru depuis la création de l’ETOILE NORD AFRICAINE à nos jours. C’est dans cette atmosphère, à la fois douloureuse et pleine d’espoir, que se sont déroulées ces retrouvailles. Malgré tout il y avait de la joie à l’idée que cette indépendance pour laquelle tous ces hommes et leurs familles avaient tout sacrifié était en voie de réalisation.

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