Catégories
presse

Le groupe franco-espagnol des « Amigos de Durruti » : L’évolution de la démocratie française

Texte du groupe franco-espagnol des « Amigos de Durruti » paru dans Révision, n° 6, 1er août 1939, p. 4-5

Spain! True Anarchists are against false liberty, invoked by cowards, to avoid their duty. Publication by the Spanish Anarchist movement with a portrait of José Buenaventura Durruti (1896 – 20 November 1936). Durruti was an Anarcho-syndicalist militant involved with the CNT, FAI and other anarchist organisations during the period leading up to and including the Spanish Civil War. Durruti played an influential role during the Spanish Revolution and is remembered as a hero in the Anarchist movement. (Photo by: Universal History Archive/Universal Images Group via Getty Images)

Les décrets-lois marquent un pas vers la fascisation de la France. Les avantages ouvriers sont battus en brèche. Les unes après les autres, les conventions collectives sont dénoncées. Dans les nouvelles conventions, le patronat, en harmonie avec les mesures gouvernementales, s’efforce d’anéantir les avantages offerts par ces conventions, et de n’en conserver que la discipline anti-ouvrière.

Les libertés individuelles sont, elles aussi, rudement attaquées. Le droit de changer d’usine est interdit aux ouvriers travaillant pour la défense nationale. La surveillance, le mouchardage redoublent. La cadence de travail s’accentue, et les ouvriers n’ont plus d’autre arme légale que la protestation platonique dont le patronat se moque. Au personnel employés, aux fonctionnaires, la semaine de 45 heures est substituée à celle de 40, pour le même traitement.

Enfin, les parades militaires, la préparation de la guerre, la propagande officielle pour le repeuplement et la défense de la race, les arrestations préventives, les procès en espionnage qu’on échafaude à tort et à travers, la prorogation de la chambre, tous ces facteurs concourent à accélérer la marche de la France vers un fascisme « non-sanglant », qui a pour cause les difficultés qu’éprouve le capital pour survivre à la grande faillite de l’après-guerre, et à la nécessité où il se trouve de préparer le prochain massacre.

La démocratie bourgeoise française n’est déjà plus qu’une survivance.

Après les camps « d’accueil » pour les espagnols, voici les camps de concentration pour les étrangers indésirables (Rieucros). Nous n’attendrons sans doute pas longtemps après les camps pour tous les indésirables, étrangers ou français.

Il faut donc en finir avec le bobard bourgeois de la DEMOCRATIE. La liberté et le bien-être relatif n’ont jamais été accordés par la bourgeoisie au prolétariat que comme une tolérance provisoire. La démocratie bourgeoise française se prépare à assassiner le prolétariat de ce pays, comme la démocratie bourgeoise espagnole l’a fait dans le sien.

Il ne peut pas y avoir de démocratie dans un pays où deux classes adverses sont directement intéressées à la possession du pouvoir. La classe bourgeoise s’y accroche avec d’autant plus de force qu’elle se sent incapable de l’assurer. La classe ouvrière réagit d’autant plus directement qu’elle a vu le pouvoir lui frôler le nez et lui échapper.

Il n’y a plus de collaboration possible entré deux classes qui arrivent à cette étape de la lutte. Il faut que l’une des classes assujettisse ou écrase l’autre.

L’illusion dans la démocratie, à travers la catastrophique expérience des FRONTS POPULAIRES FRANCAIS ET ESPAGNOL a empêché le prolétariat d’écraser la bourgeoisie dans ces deux pays.

Il faut préparer le prolétariat, moralement et matériellement, à cette nouvelle étape de cette « lutte finale » qui ne peut se résoudre que par l’assujettissement du prolétariat (dans la guerre impérialiste en premier lieu) ou par son triomphe.

Pour cela, il est nécessaire de rompre avec ceux qui ont participé aux compromis avec la bourgeoisie, c’est-à-dire au sabotage des mouvements ouvriers espagnols et français.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *