Article de Guy Martin suivi d’un manifeste du Mouvement libertaire nord-africain parus dans Le Libertaire, n° 255, 9 février 1951, p. 1 et 4
Les bateleurs s’agitent sur les tréteaux électoraux. Sur les journaux, le dernier discours de Truman ou de Staline, et le crime du jour se sont rétrécis pour faire place aux promesses mirobolantes des charlatans en quête d’une banquette à l’Assemblée algérienne dont sonne l’heure du renouvellement partiel. L’Algérie va voter ; quand ces lignes paraîtront, les jeux seront faits… Et tout continuera comme par le passé. Les Agrariens au pouvoir, vinassiers et céréaliculteurs continueront de défendre leurs intérêts de maîtres de la glèbe. Avocats et professeurs en rupture de barreau ou de chaire auront trouvé un nouvel auditoire. Quelques échantillons staliniens — il faut de tout pour faire un monde — défendront les intérêts du prolétariat et de la hiérarchie réunis. Quelques nationalistes bourgeois ou maraboutiques, passés, Allah sait comme, au travers des urnes à double fond, continueront de bercer leurs rêves de République algérienne, fromagère, à l’imitation des grandes sœurs française ou égyptienne.
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