Article de Louis Mouscron paru dans Droit et Liberté, n° 264, juillet-août 1967 ; suivi de « Les pêcheurs en eau trouble » par Mireille Glaymann ; et de la table ronde « La paix – comment ? » avec Charles Palant, Albert Lévy, Jacques Berque, le docteur Ginsbourg, Gérard Israël, Jacques Lazarus, Albert-Paul Lentin, Vincent Monteil, Jacques Nantet, Alain Savary, Fanny Schapira et Bernard Vernier.
EN pleine crise du Moyen-Orient, un Algérien vivant à Paris rencontre un juif de sa connaissance. Ils hésitent à se tendre la main :
– Ne sommes-nous pas ennemis ?, s’inquiètent-ils ?
Ils s’expliquent, constatent qu’entre eux rien ne doit changer ; et la conversation se termine, amicale, au café voisin.
Cette anecdote (authentique) est révélatrice du climat qui a régné en France, ces dernières semaines. Si, dans ce cas précis, les malentendus ont pu être surmontés par un simple contact humain, il n’en a pas toujours été de même. Une vague de préjugés, de peurs irraisonnées, de passions et de haines, a submergé l’opinion publique, et particulièrement, bien sûr, les principaux intéressés, dans la mesure ou un conflit entre Etats – Israël et les pays voisins – se trouvait ainsi transposé en un conflit ethnique, opposant juifs et Arabes.
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