Article paru dans Le Bolchévik, n° 157, automne 2001, p. 11-15
28 août – Cela fait maintenant plus de quatre mois que l’Algérie est secouée par une révolte populaire contre le régime répressif du président Abdelaziz Bouteflika. Cela a commencé au mois d’avril par des manifestations contre la terreur policière qui sévit en Kabylie (à l’est d’Alger) vis-à-vis de la minorité opprimée berbère, mais cela s’est rapidement étendu aux masses de jeunes chômeurs et déshérités arabes de villes et bourgades dans tout le pays. Loin de calmer la révolte, la réaction brutale du régime militaire, qui a fait une centaine de victimes et des milliers de blessés, n’a fait qu’intensifier la colère des masses, et en particulier de la jeunesse chez qui le taux de chômage s’élève à 80 %. « Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts ! » disait une des banderoles de la manifestation du 14 juin à Alger. Un million de personnes ont participé à cette manifestation, ce qui en fait la plus grande manifestation de toute l’histoire de l’Algérie. Le Quotidien d’Oran, un journal bourgeois, disait que le pays est “au bord de l’insurrection.” Le gouvernement n’a pu empêcher qu’une telle mobilisation de masse ne se reproduise à Alger le 5 juillet puis le 8 août, qu’en bouclant toute la Kabylie avec un énorme dispositif policier. Le 20 août, le gouvernement nationaliste bourgeois n’a pu tenir la commémoration traditionnelle du congrès de la Soummam de 1956 (en pleine guerre d’Algérie) en raison d’une manifestation de centaines de milliers de Kabyles, qui se revendiquent des traditions de ce congrès du FLN contre le régime décrépit actuel. A bas la répression du gouvernement algérien contre les Berbères ! Libération immédiate des jeunes emprisonnés !