Dossier paru dans Sans Frontière, n° 13, 6 mai 1980, p. 7-11
Détournement de… manifs
Pour les tous jeunes, on rappelle en effet que c’est dès octobre 1956 que la France, soi-disant championne d’un certain nombre de droits essentiels – ceux de l’homme y compris ? – dont, naturellement, les très républicains droits d’opinion et de circulation, a détourné un avion de la ligne Rabat-Tunis, dans lequel, il est vrai, se trouvaient cinq Algériens qui avaient le tort de penser que, « 2 000 ans, ça suffisait ! ». N’est-ce pas Kateb ? Bonjour !
Dossier paru dans Sans Frontière, n° 12, 22 avril 1980, p.10-11
La culture en question
Dans un Maghreb en ébullition, l’Algérie manifeste une revendication qui, pour être relativement localisée, n’en est pas moins universelle par ses motivations et capitale par son intérêt : l’identité culturelle d’un peuple.
Charlton Heston (19232008), US actor, kissing Kim Hunter (19222002), who is dressed in an ape costumes, in a publicity still issued for the film, ‘Planet of the Apes’, 1968. The science fiction film, directed by Franklin J Schaffner (19201989), starred Heston as ‘Colonel George Taylor’, and Hunter as ‘Dr Zira’. (Photo by Silver Screen Collection/Getty Images)
Ce texte est grave. Et même provocateur, si on en juge les violences qu’il a déclenchées avant même d’être imprimé. Pour beaucoup d’entre nous, ce qui est dit ici est dur à avaler. Et même certains et certaines estiment que ce texte exprime un racisme de mâle au moment même où il dénonce un racisme de couleur.
Dans ce journal, des femmes, des homosexuels, des jeunes ont parlé. Ils ont parlé de leur vie, de leur oppression et de leur colère, de leur lutte. Ils ont dit ce qu’ils voulaient. Aujourd’hui, des camarades arabes parlent de leur vie aussi. Et leur vie remet en question les mêmes femmes qui tiennent les discours les plus radicaux et qui se battent avec le plus d’acharnement. On est pleins de contradictions, on s’en fout. On les assume… Ce qui nous intéresse c’est que ces contradictions, elles nous font avancer dans la mesure où on les explicite. On espère ne pas en rester là, et que des femmes et des hommes « européens » répondront pour mettre leurs tripes sur la table, parler de leur racisme et l’expliquer.
Textes parus dans La Banquise,n° 3, été 1984, p. 7-10
March Of “Beurs” in Paris, France on December 01, 1983. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
IL Y A DE PLUS EN PLUS D’ÉTRANGERS DANS LE MONDE
Ces temps-ci les racistes se font plus arrogants et l’Etat de gauche les encourage puisqu’il a repris à son compte le slogan d’extrême-droite : « la France aux Français ».
Jeune fille sur un marché en juillet 1985 à Alger, Algérie. (Photo by Patrick AVENTURIER/Gamma-Rapho via Getty Images)
Personne n’a jamais contesté la participation des femmes algériennes à la guerre de libération nationale. Cette participation devait même permettre aux femmes d’ouvrir des brèches pour leur émancipation et les faire participer à la gestion publique de la Nouvelle Algérie indépendante. Mais, c’était compter sans les forces réactionnaires et traditionalistes qui, une fois la guerre terminée, ont décidé autrement du sort des femmes. Bien vite, elles ont été exclues du rôle qu’elles entendaient jouer dans la construction du pays et renvoyées devant leurs fourneaux !
S.O.S Racisme: ‘Touche Pas à Mon Pote’ in Paris, France on March 28th, 1985. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Dans le numéro quarante-cinq de Courant Alternatif un court article sur “l’après-convergence” et la formation de S.O.S. axé surtout sur la démarche électoraliste de certains partis assurant leur soutien logistique et matériel a été critiqué lors de la commission journal à Aix-en-Provence.
Arrivée de la marche Convergence 84, lancée par Farida Belghoul (en haut à droite), pour l’égalité et contre le racisme le 1er décembre 1984 à Paris, France. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Dans notre dossier “Convergence 84” du n° 42 de C.A., nous pensions qu’il manquait un “bilan-débat des initiateurs de cette démarche mais surtout les perspectives, les suites de cette initiative”.
Une partie des organisateurs de “Convergence 84” ont rédigé cette contribution au débat sur l’après-convergence, que nous publions ici.
Arrivée de la marche anti-raciste Convergence 84 à Paris composée de plusieurs milliers de personnes le 1er décembre 1984 a Paris, France. (Photo by Patrick AVENTURIER/Gamma-Rapho via Getty Images)
Un an après la marche pour l’égalité, 55 “rouleurs” en mobylette, partant des “cinq coins de l’hexagone” ont traversé toutes les principales villes dans le but de rencontrer les jeunes des ZUP afin que ceux-ci s’expriment et prennent des initiatives. Leur seul mot d’ordre “L’égalité pour tous”… Aucune revendication nationale précise ! Aucun compromis avec l’Etat ! Aucun respect des institutions politiques et syndicales de ce pays ! A l’arrivée de cette convergence 84 à Paris, nous étions plusieurs dizaines de milliers… Il y avait belle lurette que nous ne nous étions senti “bien” parmi une foule de gens sur le pavé parisien. Il y avait là de multiples visages nouveaux, une majorité de jeunes des cités, entrant de plein pied dans un espace que l’on croyait désormais vide. Ce n’était pas une grand’ messe, ce n’était peut-être pas sans contradiction mais c’était vivant, chaleureux, et plein d’espoir. Nous publions ici l’intervention du collectif national de Convergence 84 à l’arrivée du carnaval, ce 1er décembre à Paris. Mais Convergence 84, c’était aussi et surtout ce qui a pu se passer (ou ne pas se passer) dans les villes, les ZUP, lors du passage de ces rouleurs. Nous avons réuni ici, pour ce dossier, quelques exemples, sur différents parcours de Convergence 84, de la réalité locale sur laquelle repose finalement l’émergence ou non d’un mouvement interculturel de jeunes. Ce dossier qui a quelques aspects contradictoires est de plus, nécessairement incomplet. Il y manque bien entendu un bilan-débat des initiateurs de cette démarche (que l’on espère pour le prochain CA), mais surtout les perspectives, les suites de cette initiative.
Here young people of North African background (Beurs) have crossed France on motorcycle to organize a “Carnival Parade” in Paris to defend tolerance and equality, November 11, 1984. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
En quelques jours, un travailleur turc a été abattu par des patrons et leur sous-fifre ; un bistrot turc, aussi, a été canardé (2 morts, 5 blessés) par un pauvre crétin qui “n’aime pas les étrangers” autres qu’ « européens ». Sans tomber dans le sentimentalisme, même révolutionnaire, écrire dans ces conditions est parfois difficile. Parce que les mots alignés, bien tranquilles, semblent minables, insuffisants.
Article signé E. S. et C. paru dans Courant alternatif, n° 33, février 1984, p. 7-8
Marche pour l’égalité et contre le racisme à Paris, en décembre 1983, France. (Photo by Christian RAUSCH/Gamma-Rapho via Getty Images)
Dans CA N° 31, j’avais fait un article sur la “marche pour l’égalité”, article dont le scepticisme a été démenti, entre autre par l’arrivée de la marche à Paris, et qui, en s’attachant trop aux tentatives de récupération gravitant autour de la marche, n’a pas assez tenu compte de la dynamique qui était en train de s’enclencher, même si à ce moment-là, cette dynamique n’était pas encore très évidente.
Demonstration against Racism in Paris, France on December 05, 1983. (Photo by Pool AVENTURIER/LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Lorsqu’un Algérien est pris à partie par trois jeunes dans un train, poignardé puis jeté sur le ballast dans l’indifférence, le Figaro-Magazine n’y verra que le « résultat du climat de violence et d’insécurité » et « un hasard malheureux qu’il ait été Nord-Africain ». Mais pour beaucoup d’entre nous, il ne s’agit pas d’un simple fait divers mais d’une confirmation supplémentaire d’une certaine montée du racisme. Ces meurtres existent depuis longtemps et n’ont jamais réellement cessé. Mais au moment où l’extrême droite réalise une percée dans bien des élections municipales sur un discours raciste primaire, cet assassinat prend une toute autre signification. Ajoutons à cela les très faibles ripostes des immigrés eux-mêmes ces derniers mois, et le tableau est complet… son titre : Le racisme a repris la rue.
Mon dernier texte intitulé “Comme un lundi” a été publié aujourd’hui sur le site du Monde libertaire dans le cadre des chroniques du confinementqui en sont à leur troisième semaine.
Tract diffusé le 2 décembre 1983 et publié dans Alarme, n° 22, octobre-novembre-décembre 1983, p. 10
Marche pour l’égalité et contre le racisme à Paris, en décembre 1983, France. (Photo by Jean-Marc CHARLES/Gamma-Rapho via Getty Images)
A l’occasion de la marche anti-raciste sur Paris, organisée au départ par de jeunes immigrés de la cité des Minguettes, dans la banlieue lyonnaise, nombreux sont ceux qui vont affluer place de la Bastille pour crier haut et fort leur anti-racisme.
Mon texte intitulé “Messali Hadj. Un Tlemcénien rencontre une Lorraine” a été publié dans le livre collectif Un Paris révolutionnaire. Émeutes, subversion, colères, paru cette année aux Editions Libertaires.
Textes parus dans Et-Thaoura, journal révolutionnaire marxiste d’Algérie, n° 7, juillet-août 1984, p. 21-22
Monument to the martyrs in Algiers, Algeria – 90 meters high, overlooking Algiers, this monument was built by a Canadian company in 1984 and is composed of three palms resting on a vast esplanade where the “eternal flame”. It is dedicated to the memory of victims of struggles for national liberation. (Photo by Veronique DURRUTY/Gamma-Rapho via Getty Images)
Entre octobre et décembre 1983, le pouvoir bourgeois a déclenché une opération d’intimidation et de répression de grande envergure : contrôles policiers musclés dans les villes, les quartiers, aux frontières…
Article de Catherine Decouan paru dans La Gueule ouverte, n° 254, 28 mars 1979, p. 6.
Protesters against the veil, protected by young men, march in central Tehran March 10th on the third day of demonstrations for women’s rights in the Islamic Republic of Ayatollah Khomeini.
Rien ne vaut les images, rien ne vaut le récit en direct. Tout ce qu’on avait pu lire dans la presse sur le soulèvement des femmes iraniennes ne m’a pas touchée autant que ce qui s’est donné à voir et à entendre dans cette salle de la Mutualité bondée où Kate Millet racontait avec un luxe de détails son séjour auprès des femmes de Téhéran. « En Iran, la lutte des femmes est en danger. C’est une lutte qui se mène constamment dans le danger, mais la chose extraordinaire, c’est qu’il s’agit du premier mouvement féministe de l’Islam. L’expérience de l’Iran est la plus émouvante que j’ai eue en tant que féministe et la plus constructive des actions en faveur de la libération, de l’égalité des droits ». Delphine Seyrig prêtait sa voix inimitable et ses connaissances linguistiques à la traduction simultanée, le visage éclairé de son inextinguible sourire (je me demande toujours comment elle fait, elle doit avoir un truc) tandis que Kate parlait, nous racontant tout, vraiment tout, mais si sympa, si humaine, si vivante.
The members of the Provisional Government of Republic of Algeria at the château d’Aunoy: Hocine Ait Ahmed, Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Mohamed Boudiaf and Rabah Bitat on January 2, 1962 in France. (Photo by Keystone-France/Gamma-Rapho via Getty Images)
Le 27 janvier Mohammed Boudiaf a parlé à Paris devant un auditoire composé en majorité d’étudiants français. La réunion était organisée par le C.I.D.R.A. (Comité International de Défense des Révolutionnaires Algériens). Car dans cette Algérie en pleine révolution, les révolutionnaires ont déjà besoin d’être défendus. Boudiaf en est une des figures les plus représentatives. Ancien compagnon de captivité de Ben Bella, il n’est plus d’accord avec son frère de combat et de geôle. Animateur du Parti de la Révolution Socialiste, il l’attaque, pourrait-on dire, sur la gauche. Ben Bella l’a fait emprisonner, puis expulser de son pays.
J’ai le plaisir d’informer mes amis et lecteurs que je participerai à la discussion intitulée “Algiers -Paris und zurück”, le mardi 30 juillet à 20h à Berlin.
J’ai le plaisir d’informer mes amis et lecteurs que je participerai à la rencontre en hommage aux victimes de la répression du 14 juillet 1953, ce samedi 13 juillet à partir de 19h30 à Paris.
Communist-led demonstrators, using broken-down wooden fences and sticks as weapons, prepare to clash with police on nation Square, as other rioters (background) battle police reinforcements. The riots took place following the end of the traditional ‘Bastille Day’ Communist parade from nation to Bastille Squares. Seven persons were killed and 126 policemen and demonstrators were wounded in the riots, the worst in France since 1947.
L’événement se tiendra place de la Nation, autour du kiosque, face au lycée Arago : 4 Place de la Nation, 75012 Paris. Les autres intervenants seront Sadek Hadjeres, Gilles Manceron et Rosa Moussaoui. Un extrait du film de Daniel Kupferstein, Les Balles du 14 juillet 1953, sera projeté.
Nobel Prize winning French author and philosopher Albert Camus (1913 – 1960) (left) directs actors during a rehearsal of his play ‘Caligula.’ Paris, France, 1957. (Photo by Loomis Dean/The LIFE Picture Collection via Getty Images/Getty Images)
Samedi 21 décembre, à la Bourse du Travail (avenue Turbigo), invité par le Cercle d’Études syndicales des Correcteurs, Albert Camus a parlé des rapports de l’écrivain et des travailleurs de l’imprimerie, devant deux cents compagnons, parmi lesquels de nombreux correcteurs bien sûr, mais aussi des linotypistes, des typographes, des mécaniciens, des rotativistes, des clicheurs et des photograveurs.
Revolt of the Plebeians against the government of ancient Rome, 207 BC
8° “Le Parlementarisme ne peut être que l’escamotage bourgeois des droits du Peuple. Le Suffrage populaire est lui-même impuissant contre ce résultat. En vain le prolétariat essayera-t-il de se créer des mandataires pris dans ses rangs. Ce moyen est tout illusoire, par la raison que ces prolétaires, à peine entrés dans le Parlement, auront cessé d’être prolétaires.”
Textes parus dans Le Brise-Glace, n° 4, été 1990, p. 25-28.
Traces
On trouvera ci-après des traces du passage de quelques individus à travers une unité de temps. Parmi eux figuraient des rédacteurs du Brise-glace. En 1989-1990, nous sommes intervenus à propos du massacre de Tien An Men, du recensement et de la lutte des délogés : la portée immédiate de nos interventions peut paraître dérisoire. Cependant…
J’ai le plaisir d’informer mes amis et lecteurs que j’interviendrai lors du débat intitulé « L’Algérie en révolution », ce mercredi 5 juin à 19h à Paris.
J’ai le plaisir d’annoncer la publication de ma dernière contribution intitulée « Piétiner à Paris, courir à Alger » dans Marcher !, ouvrage dirigé par Amin Khan et qui s’inscrit dans la série Nous Autres. Éléments pour un manifeste de l’Algérie heureuse(Chihab éditions).
J’interviendrai ce vendredi 26 avril lors de la rencontre organisée à Paris par l’association Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) et intitulée « Transition indépendante pour une Algérie libre et démocratique ».
L’événement se tiendra à partir de 19h à la salle Jean Dame : 17, rue Léopold Belland, 75002 Paris (métro Sentier).
J’ai accordé un entretien à El Kadi Ihsane pour Radio M ce mercredi 27 mars à Alger. L’émission a été mise en ligne le 29 mars sous le titre : “Les messalistes, histoires de trajectoires ensevelies par le récit national”.
J’ai le plaisir d’informer mes amis et lecteurs que je serai l’invité de l’émission « Trous Noirs » qui sera diffusée ce lundi 18 mars, de 16h à 18h, sur Radio Libertaire.
Je suis très heureux d’informer mes lecteurs de la parution, aujourd’hui, de mon nouveau livre Algérie, une autre histoire de l’indépendance. Trajectoires révolutionnaires des partisans de Messali Hadj.
J’ai le plaisir de vous annoncer que la soirée de lancement du livre Algérie, une autre histoire de l’indépendance, aura lieu le jeudi 7 mars à 19h à la librairie des PUF : 60, rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris (métro Luxembourg ou Cluny-La-Sorbonne).
Les premiers coups de feu ont été tirés à Paris il y aura bientôt trois ans. Depuis, ils se sont multipliés et ont fait des victimes tant parmi les Nord-Africains que dans la population française.
Article paru dans Pouvoir Ouvrier, n° 2, janvier 1959, p. 1-3.
Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la libération et tous les partis ont adopté comme programme la grandeur, la puissance et l’indépendance de la France. Ils ont échoué. De Gaulle va peut-être réussir si les ouvriers le laissent faire.
A crowd of Iranian women gathers to hear a speech by President Hashemi Rafsanjani on the 14th anniversary of the 1979 revolution. One woman holds up a picture of the late Ayatollah Khomeini. (Photo by David Turnley/Corbis/VCG via Getty Images)
CHAPITRE XII
Khomeyni et la “primauté du spirituel”
(1979)
L’article reproduit ci-dessous se voulait une mise au point au milieu de ce qui semblait constituer un flot de divagations. En tout cas, il est encore un témoin de l’atmosphère où baignait l’intelligentsia de gauche (et parfois de droite) d’Europe et d’Amérique, au moment où la révolution abattait le chah d’Iran sous le drapeau de l’Islam chiite et dans la période qui suivit immédiatement. Il fut publié dans Le Nouvel Observateur du 19 février 1979 (n° 745, pp. 18-19).
Jeudi 22 mars. La Mutualité. Kate Millett à son retour d’Iran. Elle parle du mouvement des femmes là-bas, manifestations autonomes des femmes… autonomes par rapport aux partis et groupes politiques… pour leurs droits… pour leurs droits seuls… pour que “l’autre” moitié du monde ait le droit d’exister, elle aussi… des milliers de femmes dans les rues… manifestations entièrement spontanées (Kate Millett a tant insisté là-dessus !), manifestations tellement attaquées, donc tellement dangereuses pour le pouvoir ! (pour le pouvoir en place et pour celui des “révolutionnaires” mâles !).
Extrait de Maurice Clavel, Le jardin de Djemila, Paris, René Julliard, 1958, p. 19-22.
CHRONIQUE
Paris, février-avril 1957
I
J’avais quelques amis au Mouvement National Algérien et je m’en méfiais plaisamment : trop français. En eux semblaient revivre nos vieux révolutionnaires, dont il ne reste plus les noms que dans quelques rues vastes et laides, métros aériens, cœurs désuets : Barbès, Blanqui – ces gens qui ont peu agi dans leur siècle, ayant passé en prisons bourgeoises trop de leur vie, sans rien semer plus loin, la liberté s’étant faite science et police. Mes amis étaient une résurrection étrange, d’un naturel que le dépaysement accusait.
FL – Tu te revendiques comme anarchiste. Tu es Iranien et tu penses qu’actuellement, de par le fait que tu es anarchiste, cela ne sert à rien de retourner, pour toi, en Iran ?
R – Non, je ne dis pas que cela ne sert à rien, c’est-à-dire que pour retourner en Iran, il faut être au moins un groupe ; individuellement, mon action n’aurait pas une grande portée en Iran parce que je me retrouverais seul. La situation n’est pas claire, on ne sait rien, on ne sait pas si le régime va tenir ses promesses et s’il y aura un climat de liberté en Iran pour qu’on puisse mener une action, pour qu’on puisse faire une propagande réelle, introduire des idées anarchistes au sein des Iraniens
Mon dernier article intitulé “De la précarité en milieu universitaire” vient de paraître dans La Révolution prolétarienne, n° 802 ( septembre 2018), p. 5-7.
En voici les premières lignes :
“Le trimestriel Frustration – partenaire du « nouveau média télévisuel engagé » Le Média, proche de la France insoumise – a évoqué la question de la précarité des enseignants de l’université. S’adressant aux étudiants, le magazine annonce : « Une grande partie de vos enseignants sont des doctorants qui galèrent sur leur thèse et enchaînent des CDD d’un an ou des vacations (souvent payées une fois tous les six mois) ».
Je profite de cette magnifique occasion pour envoyer à l’assemblée générale du cercle Zimmerwald parisien mes souhaits de réussite et aussi toute ma sympathie et mon amitié.
Je le fais avec d’autant plus de plaisir qu’il y a à la direction de cette tribune internationale des figures parfaitement sympathiques que j’ai eu l’honneur de connaître dans ma vie de vieux militant. Certaines d’entre elles sont venues tout près de moi, au moment de la répression, pour me manifester et leur solidarité et leur concours.
ALGERIE :
A la suite des deux lettres publiées dans le N° 25 et d’une brève réponse figurant dans le N° 26, nous avons fait quelque mises au point et reçu d’autres réponses. C’est ce dossier que nous publions intégralement, malgré sa longueur. Si le débat s’élargissait, nous envisagerions une brochure centrée sur les comités de gestion.
Many have described Ali Shariati as the “ideologue” or the “architect” of the Iranian Revolution of 1979 (1). He has been represented as both an intellectual, who from a radical Islamic viewpoint, offered a vigorous critique of Marxism and other “Western fallacies” (2), and as a reformationist Islamic writer who was simultaneously “influenced by Marxist social ideas” (3).
There is little disagreement on Shariati’s role in transforming and refining the ideological perspective of millions of the literate Iranian youth. Shariati provided his audience with a firm and rigorous ideological means, by re-interpreting Islam through “scientific” concepts employed by the modern social sciences, an interpretation which the traditional Islamic clergy were incapable of formulating.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 900, 9 juin 1934, p. 1-2.
Avouons-le sans autre : les anarchistes n’ont pas été à la hauteur de la situation.
Après avoir tant clamé la révolution, la révolution est venue, et nous avons été désorientés et sommes presque restés dans l’ombre.
C’est douloureux de le constater, mais le taire et le cacher serait trahir la cause et continuer dans les erreurs qui nous ont conduits où nous en sommes.
L’idée ne nous était pas venue de parler d’Albert Camus à l’occasion du Prix Nobel. Certes, semblable distinction nous réjouit, parce qu’il est toujours agréable de voir un jury d’intellectuels reconnaître le talent là où il existe, saluer une conscience authentique, récompenser un homme qui a su tracer sa voie à lui seul sans jamais proclamer qu’elle fût géniale. Mais la “R.P.” n’avait pas la prétention de confirmer ou de critiquer l’attribution d’une distinction à la fois littéraire et morale. Après les flashes des photographes, après les grandes interviews, après les monceaux de télégrammes de félicitations au lauréat, nous pensons pouvoir un jour serrer la main de Camus avec un peu plus de solennité peut-être, à l’occasion d’une rencontre.
Extrait de l’article paru dans Jeune Taupe, n° 10, juin 1976, p. 17-18
Le Moyen-orient connait une crise grave à tous les échelons : crise économique, politique et sociale dont le Liban est la tragique illustration. Depuis quelques années, le mouvement ouvrier a fait une réapparition de plus en plus radicale sur son terrain de classe. C’est le moment qu’ont choisi des révolutionnaires arabes et israéliens, dont la radicalité est le produit de cette remontée des luttes prolétariennes, pour dégager une perspective communiste au Moyen-orient.
Appel paru dans Résistance, bulletin édité par la délégation extérieure du Parti de l’avant-garde socialiste (O.R.P.), n° 26, juin-juillet 1968, p. 18.
Après les graves incidents qui ont eu lieu dans le quartier de Belleville à Paris, la Délégation Extérieure du Parti de l’Avant-Garde Socialiste (O.R.P.) se félicite de ce que les travailleurs et commerçants algériens et maghrébins du quartier aient refusé dans leur majorité de céder aux provocations, à la violence.
Mon dernier article intitulé “14 juillet 1953 : le massacre doublement occulté des travailleurs algériens à Paris” vient d’être mis en ligne sur le site Middle East Eye. Lien
Déclaration de la Fédération anarchiste parue dans Le Libertaire, n° 369, 30 juillet 1953.
LE 14 JUILLET 1953 a été l’occasion, à Paris, d’un coup de force de la police, sur l’ordre de l’impérialisme français, contre les travailleurs nord-africains.
Le caractère prémédité de la fusillade qui a fait SEPT MORTS ne fait aucun doute. L’impérialisme français ne peut plus tolérer que des travailleurs venus des pays coloniaux affichent, au coude à coude avec les travailleurs français, leur volonté de se libérer, de conquérir leur dignité et leur indépendance.