Article paru dans Pouvoir Ouvrier, n° 95, février 1969, p. 1 et 5

La rentrée de janvier avait eu lieu tout de même. Les cours avaient repris secteur par secteur, département par département, discipline par discipline. Le gouvernement respirait.
Article paru dans Pouvoir Ouvrier, n° 95, février 1969, p. 1 et 5
La rentrée de janvier avait eu lieu tout de même. Les cours avaient repris secteur par secteur, département par département, discipline par discipline. Le gouvernement respirait.
Article paru en trois parties dans Pouvoir Ouvrier, n° 78, juin 1966, p. 3-5 ; n° 79, juillet-août 1966, p. 4-6 ; n° 80, septembre-octobre 1966, p. 5-9
Pour les Communistes les enseignements de l’histoire du Front Populaire sont des plus simples : l’unité syndicale et l’unité politique de la gauche ont alors assuré la défaite de la réaction et le succès des revendications ouvrières. Aujourd’hui comme il y a 30 ans, « l’unité sans exclusive » des organisations syndicales et des « vrais républicains » produirait les mêmes heureux effets et même permettrait d’amorcer la transition pacifique vers le socialisme. Le dernier mot du « marxisme » des communistes est de proposer aux travailleurs la simple répétition d’une politique vieille de trois décennies, qui fut mise en œuvre dans des conditions entièrement différentes et qui de surcroit démontra la faillite retentissante du réformisme.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 51, mai 1963, p. 11-12
Dès les premières minutes, la falsification historique transparaît : l’Espagne est présentée seulement comme un pays sous-développé. Il y a des seigneurs, des couvents, des paysans dans une misère semi-africaine. Il n’y a pas la bourgeoisie, il n’y a pas le prolétariat. « 8 millions de pauvres », dit le commentaire. Mais que signifie ce terme ? Ce que Rossif aurait dû montrer, c’est la survivance de la propriété parcellaire (2 millions de métayers et de tout petits propriétaires ruraux), la prolétarisation agricole (2 à 3 millions d’ouvriers agricoles), l’artisanat urbain (1 million de petits artisans), le prolétariat (2 à 3 millions d’ouvriers dans les usines et dans les mines (nous voyons seulement les mineurs des Asturies).
Article paru dans Pouvoir ouvrier, Organe Central des Communistes Révolutionnaires en France (Pour la Nouvelle Internationale Communiste), n° 13, septembre-octobre 1945, p. 2
C’est sous ce titre que le Front Ouvrier de Lyon entreprend une attaque contre les Communistes révolutionnaires et « Pouvoir ouvrier ». C’est que nos opinions représentent un danger pour les chefs réformistes. On ne peut plus passer sous silence les C.R. Mais le Front Ouvrier déforme nos idées pour mieux les discréditer auprès de ses lecteurs. En effet, « notre solution consiste à renverser la bourgeoisie, à détruire le capitalisme et la propriété privée, etc., par le pouvoir ouvrier ». Mais cela ne veut pas dire que nous croisons les bras jusqu’à la révolution, car chaque lutte ouvrière est un jalon, sur le chemin vers l’émancipation complète de la classe ouvrière.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 56, décembre 1963, p. 9-10
Nous reproduisons ci-dessous une lettre d’un camarade américain au sujet des conséquences de l’assassinat de Kennedy. Nous ne partageons pas le point de vue de ce camarade selon lequel le capitalisme américain serait incapable de résoudre la question noire et évoluerait rapidement vers un régime de type fasciste. Nous reviendrons sur cette analyse dans un de nos prochains numéros.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 44, octobre 1962, p. 10
Opinion d’un de nos lecteurs américain
Jusqu’à ces dernières années, le mouvement noir le plus important était le NAACP (Association pour l’Avancement des Gens de Couleur), qui préconisait de faire ouvrir aux noirs les portes de la société américaine par des moyens exclusivement légaux.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 10, septembre 1959, p. 7-8 et 13
Un préjugé tenace et répandu refuse de reconnaître que les noirs américains soient capables de lutter sérieusement et efficacement contre l’oppression raciale, encore moins d’imposer à tel ou tel moment et dans tel ou tel endroit leur propre loi. Vue dans cette optique, qu’on retrouve aussi fréquemment dans les milieux qui se croient de gauche que dans ceux de droite, le problème de l’intégration et de l’égalité raciale aux Etats-Unis est totalement extérieur aux noirs eux-mêmes : il s’agit de savoir si les blancs libéraux réussiront à imposer leur politique aux blancs racistes, le problème noir est une histoire de famille entre blancs. Si l’on suivait ces idées, on devrait dire que depuis la guerre de Sécession les noirs n’ont jamais eu aucun rôle positif et actif, qu’ils n’ont fait que subir les évènements : hier les blancs du nord les ont délivré de l’esclavage, demain on leur donnera l’égalité raciale.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 40, mai 1962, p. 1-2
Aujourd’hui on juge Salan pour les crimes qu’il a commis en tant que chef de l’O.A.S.
On ne le juge pas pour les crimes qu’il a commis en tant que général de l’armée française en Algérie, car s’il devait être jugé pour ces crimes-là, il ne serait pas seul. L’ « élite de la Nation » serait aussi dans le box : généraux, ex-ministres de droite ou de gauche, députés, administrateurs, chefs de parti, industriels, évêques, directeurs de journaux, policiers…
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 39, avril 1962, p. 3-4
En France, dans la presse, dans les conversations, l’Algérie c’est le problème de l’OAS, c’est la condamnation de Jouhaud, c’est le tableau de chasse de Godot, c’est les péripéties du commando Gardes, c’est le plan de guerre de Salan. On dirait qu’il n’y a plus d’Algériens en Algérie, en tout cas pas plus qu’il y a huit ans. Alors que le seul problème algérien a toujours été, reste et sera plus que jamais celui-ci : que veulent faire de leur pays les paysans, les ouvriers, les jeunes qui ont participé à la résistance et à la guerre de libération, quelle révolution veulent-ils ? sur quoi débouchent ces sept ans et demi de lutte ?
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 39, avril 1962, p. 1-2
Et maintenant ? Le colonialisme a perdu la dernière bataille, non à Evian, mais en Algérie.
Officiers déserteurs et européens fanatisés tirent leurs dernières cartouches, assassinent leurs dernières victimes. Dans quelque banlieue algéroise, Salan compulse fiévreusement ses plans de « guerre subversive », cherche « l’erreur », lance encore des ordres.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, organe central des communistes révolutionnaires en France, n° 12, juillet-août 1945, p. 2
Comme dit L’Humanité, des bruits courent sur l’armée « rouge ». Pillage des prisonniers français, rafles quelquefois sanglantes, vol de bijoux, viols collectifs des compagnes de travailleurs, convoyages brutaux, voire exécution sommaire, voilà ce que racontent d’innombrables rapatriés.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 86, septembre-octobre 1967, p. 22
FILM DE PETER WATKINS AVEC PAUL JONES ET JEAN SHRIMPTON.
« Un film qui se situe en Angleterre en 1970. On va croire que c’est un film gentil, aimable et amusant parce que c’est un film sur les chanteurs yéyé, mais là encore j’ai essayé de montrer le conformisme d’une nation entière, d’une civilisation qui est l’esclave des loisirs, des distractions, des vedettes publicitaires qu’on lui a imposés et dont tout le comportement moral et social est déterminé par l’extérieur, par des gouvernements qui sont les maîtres de cet univers endormi.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 13, décembre 1959, p. 5-6
Il est rare de voir un film qui montre avec tant d’acuité combien la
vie moderne est insupportable pour l’ensemble des gens.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 52, juin 1963, p. 8
Ce film a été présenté au public « intellectuel » avec toute l’artillerie lourde de ses maîtres à penser. D’énormes placards nous ont expliqué ce qu’en pensaient Sartre, Simone de Beauvoir et même Genet.
Textes parus dans Pouvoir ouvrier, n° 38, mars 1962, p. 2-3
LA SITUATION A CONSTANTINE VUE PAR LE FIGARO (15.3.62).
Il est clair, et on a eu l’occasion de le vérifier déjà à plusieurs reprises, qu’en cas de heurs entre les communautés, l’armée prendra partie pour les Européens.
Les autorités civiles s’inquiètent de cet état d’esprit.
Elles constatent avec une certaine amertume leur impuissance.
Elles n’ont aucun moyen d’action. Les services de la Préfecture comprennent une immense majorité de Français d’Algérie. La police est noyautée par l’O.A.S. Les autorités sont noyées dans un milieu hostile, épiées et surveillées sans cesse.
L’O.A.S. distribue des tracts et des bulletins d’informations, multiplie ses émissions-pirates de la radio, intercepte les ordres et prend connaissance des consignes les plus secrètes. La Préfecture n’a aucun moyen d’action propre. Elle est obligée de passer par le canal de l’armée qui lui refuse son concours actif. Certains militaires sont ouvertement favorables à l’OAS. Les autres, l’immense majorité, restent dans l’expectative.
MAX CLOS
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 38, mars 1962, p. 1-2
A mesure que le cessez-le-feu approche, les attentats se multiplient dans les villes d’Algérie : des Algériens tuent des Européens, des Européens tuent des Algériens. Mais le scénario est différent dans les deux cas.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 78, juin 1966, p. 8
Quoi de plus banal qu’une histoire d’amour, même pas le début d’une histoire d’amour.
Une caméra qui s’attarde tendrement sur des objets apparemment sans importance et qui nous guide lentement dans le monde triste, gris, monotone de Hanna. Deux mille jeunes ouvrières campées dans une banlieue de Prague au service d’une usine de chaussures, et quelques vieux bien pensants pour les encadrer. A la sortie de l’usine, il n’y a qu’une petite pluie fine pour les accompagner à travers un paysage de boue jusqu’à leur internat, pas un sourire de garçon, pas un baiser, rien, personne ; et leur journée se noie ainsi dans un ciel encore plus triste qu’elles.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 62, juillet-août 1964, p. 9-10
Prenez deux idées justes. La première : tout appareil bureaucratique offre un aspect comique ; sa rigidité, sa hiérarchie, sa prétendue rationalité le rendent irréaliste, incapable de s’adapter à une situation nouvelle et de la résoudre simplement ; bien plus, les règles du fonctionnement bureaucratique favorisent ou provoquent elles-mêmes des accidents par lesquels l’appareil est pris au dépourvu. Deuxième idée : aujourd’hui l’organisation de la destruction et de la terreur est bureaucratisée ; elle est l’affaire d’un immense système (dont le Strategic Air Command est, aux États-Unis, une partie) servi par des milliers d’hommes, s’étendant à toute la surface du globe, équipé avec les résultats les plus récents de la science et de l’industrie, prêt à fonctionner dans des délais qui sont de l’ordre de la minute, et suspendu sur la tête de milliards d’hommes.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 56, décembre 1963, p. 8-9
C’est une des deux solutions que nous proposent les films « Main basse sur la ville » (italien) et « Mélodie en sous-sol » (français).
Nous y voyons, en effet, les grands qui nous dirigent brasser les affaires et l’argent tandis que les autres, ceux qui travaillent pour eux, vivotent péniblement, humblement et tristement.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 37, février 1962, p. 1-2
Un million de personnes aux obsèques des travailleurs tués par la police républicaine.
Sur quoi s’appuie le régime gaulliste ?
Sur le patronat et l’Etat.
Quels intérêts défend-il ?
Les intérêts du patronat et de l’Etat, maîtres de la France.
Article paru en deux parties dans Pouvoir ouvrier, n° 98, juillet-août 1969, p. 4 et n° 99, octobre 1969, p. 4
Dans le mouvement étudiant qui tant bien que mal survit aux espoirs et aussi aux illusions de mai 1968, le maoïsme sévit sous bien des formes, et s’accouple souvent, de manière imprévue, avec toutes les variétés possibles d’idéologies : anarchisme, spontanéisme, marcusisme et d’autres encore. Le confusionnisme éclectique a toujours marqué les phases d’immaturité du mouvement révolutionnaire. Les idées s’éclaircissent ensuite lorsque le tranchant de la lutte des classes s’aiguise. Il faut pourtant une singulière dose d’aveuglement ou d’ignorance pour aller actuellement chercher en Chine les modèles d’une action révolutionnaire effectivement libératrice, car en premier lieu il n’est pas vrai que la révolution maoïste ait été une révolution socialiste. Cela apparaît jusqu’à l’évidence si on jette un coup d’œil sur la situation dans laquelle se trouvait la société chinoise à l’époque où se constituait le maoïsme.
Articles parus dans Pouvoir ouvrier, n° 36, janvier 1962, p. 1-3
Il y a les gendarmes. Trois « représentants de l’ordre » accusés d’avoir torturé à l’électricité quatre Algériens. C’était à Hautmont, dans le Nord. On a dû les juger. Jugement : 150 NF d’amende à chacun (1).
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 14, janvier 1960, p. 6-7
Depuis plus de cinq ans que dure la guerre d’Algérie, personne ne s’était soucié de donner la parole aux Algériens, à ceux qui sont passés de la condition d’opprimés à la condition de combattants contre leurs oppresseurs, et se sont par là même d’ores et déjà libérés. On avait pu lire quelques reportages sur les maquis, quelques professions de foi de « personnalités » algériennes plus ou moins engagées, des récits de tortures ou de massacre ; et surtout les Algériens qui se sont exprimés, ce sont les membres du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne, qui discutent par radio avec De Gaulle, font des discours et des manœuvres à l’ONU, donnent des conférences de presse. Tout ce qu’on connaissait sur les Algériens eux-mêmes, sur les paysans révolutionnaires d’Algérie, c’est qu’ils se battent contre l’armée française. Ce n’était pas assez, on s’en persuade en lisant « Le Front » de R. Davezies (1)
Article paru en deux parties dans Pouvoir ouvrier, n° 27, mars 1961, p. 4-7 et n° 28, avril 1961, p. 5-7
La société capitaliste est hiérarchisée et cette hiérarchie est sanctionnée par l’argent.
La société est présentée sous la forme d’une collectivité où tous les individus ont leur chance et peuvent en gravir les échelons. Cela est un mensonge. Cette société basée sur l’inégalité ne peut fonctionner que si l’inégalité subsiste.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 10, septembre 1959, p. 3-6
La société est cloisonnée en France de telle façon qu’un employé est à peu près sûr de rester employé, un ouvrier ouvrier et un patron patron. Ceci, nous le savons par expérience.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 39, avril 1962, p. 7-8
Nous sommes à l’ère des communications, des relations de plus en plus rapides entre un pays et un autre, des possibilités de dialogue de plus en plus grandes.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 52, juin 1963, p. 1-3
On constate avec inquiétude et malaise que les jeunes supportent de plus en plus mal toute forme concrète d’oppression : ils ne respectent ni leurs parents, ni leurs maîtres, ni les anciens « pleins d’expérience », ni les traditions. Les jeunes sont-ils en révolte contre cette société ? ou au contraire conformistes par rapport aux satisfactions qu’elle propose ? ou les deux en même temps ?
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 41, juin 1962, p. 1-3
L’Algérie brûle. Impassible, l’Armée assiste au dernier festival O.A.S. La civilisation française prend congé des arabes. Si quelqu’un reste, ce ne sera plus des français, mais des pieds-noirs.
Textes parus dans Pouvoir ouvrier, n° 33, octobre 1961, p. 1-3
« Acharnement du service d’ordre frappant indistinctement les hommes et les femmes et même des manifestants blessés ». « Rue de Lille, l’un de nos correspondants a vu deux algériens gravement blessés qui sont demeurés inanimés sur la chaussée pendant plus d’une heure ; le service d’ordre interdisait aux passants métropolitains de leur porter secours ». « Devant le commissariat du Ve arrondissement, un autre lecteur a vu des agents… faire passer sous une sorte de voûte de coups de matraque, méthodiquement assénés, un groupe de musulmans appréhendés ». (Le Monde, 19,20/10/61).
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 86, septembre-octobre 1967, p. 17-21
« Est-ce que nous faisons aussi bien qu’à Watts ? » demandaient les émeutiers de Newark et de Détroit. Pour beaucoup de noirs l’émeute de Watts, en 1965, marque le début de leur émancipation et depuis, d’été en été, le nombre et l’intensité des affrontements ne cesse de croître. L’an passé Chicago, Cicéro et Harlem furent touchés. Cet été vit s’embraser au moins une douzaine des plus grandes villes américaines : Newark, Détroit, Minneapolis, Plainfield (New Jersey), Hartford (Conn.), Kansas City (Mo.), Waterloo (Iowa), Cambridge (Maryland)… Rien qu’à Détroit le bilan déjà formidable de Watts fut largement dépassé puisqu’il y eut au moins 41 morts et pour plus de 250 millions de dollars de dégâts alors que le faubourg de Los Angeles n’avait subi que pour 40 millions de pertes et enregistré officiellement 34 morts. Mais la différence ne fut pas seulement quantitative car l’on vit apparaître des phénomènes nouveaux dans la structure et le développement même de l’émeute.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 26, février 1961, p. 11-12
« Actuellement la profession d’instituteur n’attire plus les jeunes : plus de cent classes n’ont pas de maîtres dans la Seine ; les maîtres malades ou appelés au Service Militaire ne souvent pas remplacés, les débutants ne peuvent recevoir aucune formation professionnelle sérieuse… C’est en fin de compte les enfants qui sont gravement lésés par la médiocrité des traitements des instituteurs et l’insuffisance du budget de l’EDUCATION NATIONALE ».
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 19, juin 1960, p. 11-12
Monsieur l’Inspecteur vient d’expliquer à un jeune instituteur comment il fallait travailler dans la classe.
Correspondance parue dans Pouvoir ouvrier, n° 46, décembre 1962, p. 9
Chers camarades,
En tant qu’ancien militant de votre groupe et participant depuis longtemps à la lutte pour la liberté des noirs aux U.S. je me trouve quelque peu embarrassé par l’initiative que vous avez prise, dans le dernier numéro du P.O. de publier, presque sans critique, l’éloge des « Musulmans Noirs » du journal « Correspondance ». (1)
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 46, décembre 1962, p. 6-8
« Etre professeur c’est un métier agréable. Evidemment on ne gagne pas beaucoup, mais on a du temps. On sort du travail à l’heure du goûter, on a des vacances, des jeudis, des demi-journées chez soi, des récréations, des horaires hebdomadaires de 18 ou de 14 heures. »
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 51, mai 1963, p. 4-6
C’est un fait : les parents d’élèves demandent de plus en plus à rencontrer les professeurs de leurs enfants. Mes collègues rechignent : « De mon temps, mes parents n’allaient pas voir mes professeurs… » C’est vrai, les parents ne sentaient pas leurs enfants menacés comme ils le sont aujourd’hui par les appréciations trimestrielles du professeur qui sonnent comme un verdict : « passera-t-il dans la classe supérieure ? Sinon lui permettra-t-on de redoubler ? Décrochera-t-il son bac ? »
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 29, mai 1961, p. 7
Dans le passé, seuls les amateurs de « bouts de jardin », de petites propriétés se retrouvaient dans des trains qui les transportaient vers les bords de la Marne, la vallée de Chevreuse, les pavillons « Loi Loucheur ».
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 96, mars 1969, p. 1-2
Le refus par Israël d’évacuer les territoires occupés après la guerre des Six Jours de juin 1967, a profondément transformé le conflit qui l’oppose depuis sa création en 1948 aux pays arabes et surtout aux arabes palestiniens. Cette occupation a provoqué une violente réaction des Palestiniens et la cristallisation de leur sentiment national. Désormais, dans le conflit israélo-arabe, la résistance du peuple palestinien est passée au premier plan. C’est ainsi que, beaucoup mieux que par le passé, se dévoile la véritable nature de l’état israélien.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 85, juillet-août 1967, p. 7-13
La crise du Proche-Orient, dont on pouvait redouter les prolongements les plus graves sur le plan international, a provoqué dans la population française une extraordinaire poussée passionnelle. Deux guerres mondiales n’ont, à coup sûr, rien appris aux habitants de ce pays : le bourrage de crâne, à peine moins sot qu’en 1914, conserve la plus large efficacité ; les informations truquées et tronquées sont avalées sans discussion par un bon peuple qui se pique pourtant d’être le moins conformiste de la terre, et il n’a même pas manqué un petit contingent de « révolutionnaires » prêts à découvrir les meilleures raisons de faire l’union sacrée avant même que le premier coup de feu ne soit parti. Mais il est vrai, que face aux bénisseurs des armées de l’Etat sioniste et de ses alliés anglo-américains, les défenseurs du « socialisme arabe » et de ses fournisseurs russes, se portaient au secours de régimes qui n’ont certainement rien à voir avec la libération des travailleurs ou même le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Nasser n’est pas Hitler et Israël n’est pas une tendre colombe entourée de vautours. Mais Nasser et ses alliés arabes, y compris ceux d’Alger, quel que soit le rôle positif qu’ils ont joué naguère dans la lutte contre les impérialismes, ne sont plus maintenant que des exploiteurs aussi féroces qu’incompétents des travailleurs arabes – que les Russes ou demain les Chinois leur accordent leur soutien, ne change rien à l’affaire.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 88, janvier-février 1968, p. 1-5
UNE NOUVELLE ETAPE AU VIETNAM ?
Après l’incident du « Pueblo », l’offensive générale du Vietcong vient de mettre en évidence les limites de la puissance américaine en Asie. La prise simultanée des villes, l’occupation partielle de Saïgon, l’attaque et parfois la destruction des bases américaines, l’effondrement de l’administration et de l’armée sud-vietnamiennes révèlent l’échec total des plans politico-militaires de Washington. La pacification a vécu : le Vietcong est comme « le poisson dans l’eau » au sein de la population civile ; les bombardements du Nord n’ont ni brisé le moral de Hanoï ni empêché le passage d’armes lourdes et de troupes vers le Sud.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 33, octobre 1961, p. 4-5
Les travailleurs vivent avec un système de pensée imprégné d’idées et de formules qu’on leur a inculquées depuis leur enfance soit à l’école primaire, soit au cinéma, la radio, à la Télé ou dans les journaux. Ces idées empêchent les travailleurs de prendre conscience de certaines réalités élémentaires et de leur rôle dans la société. C’est la classe dominante qui les diffuse pour maintenir les travailleurs dans leur rôle d’exploité. Le racisme, le patriotisme, les notions de bon citoyen, d’honnête travailleur, etc… sont autant de formules qui encombrent les esprits et empêchent les ouvriers de résoudre leur propre problème et entretiennent chez la plupart la confusion intellectuelle souvent la plus totale.
Texte paru dans Pouvoir ouvrier, n° 53, juillet-août 1963, p. 11-12
Extrait d’une brochure à paraître sur l’Education physique et le sport dans la société actuelle.
Club et compétition.
Dans un club la vie est partagée entre deux pôles d’attraction, l’entraînement d’un côté, de l’autre les rencontres amicales (il y en a de moins en moins) ou le championnat. Les rencontres amicales comme l’entraînement servent à préparer l’équipe ou l’athlète à son objectif fondamental : la compétition officielle. Dans les différentes rencontres il existe une hiérarchie : il y a les « grandes » compétitions pour lesquelles le club ne néglige aucun effort et auxquelles ne sont admis à participer que les meilleurs athlètes du groupe. Le club a un certain standing, il doit défendre celui-ci et surtout l’améliorer. Ce sont ces compétitions qui vont permettre au club de se situer dans la hiérarchie sportive, de se faire un nom ; sans le prestige qu’il peut en tirer, il sera incapable de résoudre les difficultés financières et autres qu’il rencontre. Les compétitions d’un niveau inférieur aux premières, dites encore compétitions de masse, ont pour principal but de sélectionner les individus qui participeront ultérieurement aux rencontres de prestige ; elles servent aussi à encourager les autres à persévérer dans la compétition, à entretenir l’espoir de « percer ». Il y a des clubs où un athlète peu doué s’entraînera constamment sans jamais participer à une rencontre ou à un concours. A la longue il abandonnera, ou bien s’il continue à venir régulièrement à l’entraînement, ce sera dans un état d’esprit très différent, sans recherche de la performance, par intérêt pour la « culture » de son corps, par goût.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 14, janvier 1960, p. 10-12
Le 22 décembre a eu lieu la Journée Nationale d’action laïque. Cela consistait pour les instituteurs, à « célébrer dans leurs classes l’école laïque et l’idéal qu’elle incarne ». Toutes les précautions avaient été prises pour que notre action resta dans le « cadre des instructions officielles ». Le matériel nous avait été fourni : il fallait commenter un passage de la lettre de Jules Ferry aux instituteurs. Inquiète malgré la modération et le caractère général de cette lettre, la Direction de l’Enseignement nous faisait, le matin même, parvenir une note nous recommandant de respecter scrupuleusement la neutralité. Du coup, la lettre de Jules Ferry semblait déjà trop révolutionnaire à certains.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 85, juillet-août 1967, p. 14
« Clara se couche sur le ventre et remonte sa robe. Des cicatrices profondes rayent ses cuisses et ses fesses, comme si des bêtes avaient mordu ses chairs…
– Ça, c’est la Gestapo, dit-elle d’une voix rauque. Puis elle s’assied et montrant ses mains, elle ajoute :
– Et ça, c’est le N.K.V.D.
Les bouts de ses doigts sont comme broyés, violacés, gonflés. Elle n’a plus d’ongles ».
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 24, décembre 1960, p. 1-2
Ça y est : les algériens sont descendus dans la rue. Pendant six jours les manifestations sa succèdent. Au prix de leur vie, désarmés, ils affrontent les mitraillettes des policiers et des paras, les revolvers des ultras. Ils tombent par dizaines, par centaines, mais brandissent toujours les drapeaux blanc-vert, réclament l’indépendance.
Lettre parue dans Pouvoir ouvrier, n° 64, octobre 1964, p. 9-10
Nous avons reçu d’Alger la lettre suivante. Nous la publions comme témoignage du climat social et politique qui y règne.
Alger, octobre 1964.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 90, mai 1968.
(Extrait de P.O. ns 18 et 19 mai et juin 1960)
Qu’est-ce qu’un conseil ouvrier ? C’est d’abord un organisme, un comité, formé de délégués élus par TOUS les travailleurs d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises, sans aucune distinction politique et syndicale, pour exprimer leurs revendications et pour les représenter. Pour qu’un conseil ouvrier puisse fonctionner, il faut que tous les ouvriers participent aux assemblées, luttent en permanence pour imposer leurs objectifs. Une telle activité des travailleurs ne peut exister que dans des périodes d’extrême tension sociale, quand le confit entre dirigeants de l’économie et de l’Etat et travailleurs devient si aigu qu’il ne peut être réglé que par la force, quand ce conflit lui-même ne concerne pas seulement l’usine, mais embrasse toute la société, quand la question qui se pose est : qui doit commander dans le pays, les exploiteurs ou les exploités ? En dehors d’une telle période révolutionnaire, le conseil ouvrier n’arrive pas à se maintenir : il disparaît ou il se transforme peu à peu en un organe inoffensif, de type syndical.
Article paru dans Pouvoir Ouvrier, n° 42, août 1962, p. 10-11.
Marylin est morte, et bien que morte elle tint plus de place dans les quotidiens et hebdomadaires que Nicolaiev et Popovitch.
Article paru dans Pouvoir Ouvrier, n° 2, janvier 1959, p. 1-3.
Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la libération et tous les partis ont adopté comme programme la grandeur, la puissance et l’indépendance de la France. Ils ont échoué. De Gaulle va peut-être réussir si les ouvriers le laissent faire.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 66, décembre 1964, p. 12
Malcolm « X », ex-leader des « musulmans noirs » américains (et actuellement leader d’un Mouvement pour l’Unité Afro-américaine) a tenu le 26 novembre à la Mutualité une réunion organisée par Présence Africaine.
Extrait de Jean-François Lyotard, « L’Algérie évacuée », Socialisme ou Barbarie, n° 34, mars-mai 1963, p. 1-7
Les lignes qui suivent n’ont pas pour objet de définir une politique révolutionnaire en Algérie. La question du sort de ce pays ne se pose plus et ne se pose pas encore de cette manière. Plus, parce que l’élan qui animait les masses au cours de la lutte nationale est maintenant brisé : il n’y a pas eu de révolution. Pas encore, parce que les problèmes qui assaillent les travailleurs et que la politique de la direction actuelle est incapable de résoudre, finiront par amener à maturité les conditions d’une nouvelle intervention des masses : la révolution reste à faire.