Catégories
presse

Brixton ou quand la rue n’appartient plus à la police ni à la marchandise

Article paru dans Jeune Taupe, n° 37, juillet-août-septembre 1981, p. 5-7

11 April 1981, during the 1981 Brixton riot in London, police with riot shields line up outside the Atlantic Pub, on the corner of Atlantic Road and Coldharbour Lane, Brixton. The photographer wrote: « In April 1981, around lunchtime, I stepped out of a shop in Brixton and a car burst into flames some 20 yards up the street, marking the start of the worst episode of civil disobedience Britain had seen in over 100 years. These are some of the pictures from that day. » « Police with riot shields block the access to the main area of rioting. Up to this point they’d been using dustbin lids, sheets of ply, anything they could lay their hands on for protection. These riot shields had only just arrived. » (Source)

Durant les semaines précédant les émeutes, la police ne cessait d’investir les rues de Brixton. Le vendredi 3 avril le quartier est bouclé. Pendant toute la semaine « l’opération Swamp 81 » (I) s’était déroulée avec pour conséquence l’arrestation et la fouille systématique d’environ 1 000 personnes – surtout des jeunes noirs.

Catégories
presse

Les émeutes raciales aux USA

Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 86, septembre-octobre 1967, p. 17-21


« Est-ce que nous faisons aussi bien qu’à Watts ? » demandaient les émeutiers de Newark et de Détroit. Pour beaucoup de noirs l’émeute de Watts, en 1965, marque le début de leur émancipation et depuis, d’été en été, le nombre et l’intensité des affrontements ne cesse de croître. L’an passé Chicago, Cicéro et Harlem furent touchés. Cet été vit s’embraser au moins une douzaine des plus grandes villes américaines : Newark, Détroit, Minneapolis, Plainfield (New Jersey), Hartford (Conn.), Kansas City (Mo.), Waterloo (Iowa), Cambridge (Maryland)… Rien qu’à Détroit le bilan déjà formidable de Watts fut largement dépassé puisqu’il y eut au moins 41 morts et pour plus de 250 millions de dollars de dégâts alors que le faubourg de Los Angeles n’avait subi que pour 40 millions de pertes et enregistré officiellement 34 morts. Mais la différence ne fut pas seulement quantitative car l’on vit apparaître des phénomènes nouveaux dans la structure et le développement même de l’émeute.

Catégories
revues

Souad Benani : France. L’intégrisme islamiste, une menace mortelle pour les femmes

Article de Souad Benani paru dans Inprecor, n° 389, mars 1995, p. 22-25


La montée de l’intégrisme islamiste au Maghreb, principalement en Algérie, constitue un péril mortel pour les femmes de ces pays. Les assassinats de femmes, certaines exécutées publiquement pour avoir refusé de porter le voile islamique ou pour être sorties bras nus, se comptent par centaines. Enlèvements, viols collectifs, égorgements sont, pour les femmes, l’actualité ordinaire d’un pays déchiré entre la dictature sanguinaire des actuels dirigeants de l’armée et les abominations des intégristes. L’évolution de la situation en Algérie ne peut manquer de retentir sur la situation de l’émigration en Europe et particulièrement en France où la population d’origine algérienne est nombreuse (800 000 Algériens plus tous ceux qui, même de nationalité française, se sentent des liens étroits avec leur pays d’origine).

Catégories
revues

Mohammed Harbi : Le linceul de la liberté

Article de Mohammed Harbi paru dans Critique Communiste, n° 91, décembre 1989, p. 19-20


LE PROBLEME conjoncturel d’autoriser ou non le voile à l’école entraîne des réponses qui peuvent être contraires sur la base de principes identiques. Ce qui les distingue, c’est la stratégie la plus efficace pour soustraire les enfants à l’influence du prosélytisme des islamistes.

Catégories
revues

Maxime Rodinson : La France et les cultures islamiques

Exposé de Maxime Rodinson à la journée d’étude « La France et la pluralité des cultures » organisée par la Fondation Danielle Mitterrand France-Libertés le 18 mai 1987 en Sorbonne et publié dans Hommes & Migrations, n° 1124, septembre 1989, p. 40-44


On m’a demandé ici de parler des rapports entre la France et les cultures islamiques. Il y a là de grandes difficultés, la première étant, comme souvent, de savoir de quoi l’on parle. Le mot « culture » a de multiples sens, dont certains sont apparus ici. Je n’entends pas parler des connaissances dont dispose tel ou tel individu, dans un domaine ou l’autre, comme quand on parle de culture musicale, de culture philosophique, etc. Ici, il s’agit évidemment des « traits culturels », comme ont dit à un certain moment les anthropologues, c’est-à-dire les comportements, attitudes, traditions par lesquels une population se distingue de l’autre.

Catégories
presse

Le Black Power et ses « amis » : Violence sans théorie et théorie sans violence

Articles parus dans Le Prolétaire, n° 54, mai 1968


Dans presque toutes les villes des Etats-Unis ont éclaté des révoltes noires qui témoignent de la faillite de l’ « American way of life ». En effet, la « prospérité » a toujours pour base, sous le régime capitaliste, l’exploitation des travailleurs. Dans l’approche de la crise mondiale, cette exploitation s’appesantit et les couches ouvrières les plus défavorisées ressentent les premières cette aggravation.

Catégories
revues

Problèmes du racisme et du chômage

Article paru dans les Cahiers du communisme de conseil, n° 12, novembre 1972, p. 41-47


Chaque année, à la suite des violentes émeutes qui secouent sporadiquement la plupart des grandes villes et les campus universitaires des U.S.A., la presse parle sans cesse des « pauvres noirs » et de « l’inique discrimination » dont ils sont victimes. La bourgeoisie s’apitoie d’autant plus hypocritement sur le sort tragique de millions de travailleurs noirs, jamaïcains ou mexicains, qu’elle est directement à l’origine, par toute son organisation sociale, de leur déchéance. Toujours selon les journaux à grand tirage, il s’agirait d’un problème exclusivement « racial ».

Catégories
presse

L’évolution des Black Panthers

Article paru dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 118, juin 1972, p. 19-21


(d’un camarade des U.S.A. – 2/72)

DU FUSIL A LA CHARITE ORGANISEE

Les Black Panthers ont tourné une page de leur courte, mais tourmentée histoire. Dans une interview accordée au National Observer (12 février) Huey Newton, leader et fondateur du parti, a solennellement défini la nouvelle politique de son organisation : « Nous avons abandonné les discours sur le pouvoir du fusil ; ils nous ont coûté environ 40 morts et ont envoyé des centaines des nôtres en prison. Notre but est maintenant d’organiser les quartiers noirs politiquement. Cela demande de l’argent et nous avons eu à trouver la bonne tactique ».