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Roger Hagnauer : 500.000 prolétaires Nord-Africains sur le sol français

Article de Roger Hagnauer alias Jean-Yves Hairius paru dans La Révolution prolétarienne, 23e année, n° 382, Nouvelle série n° 81, mars 1954, p. 1-4

Après la tragique et sanglante manifestation du 14 juillet 1953, la grande presse a consacré ses colonnes aux Nord-Africains. La mort des six manifestants ne pouvait rester silencieuse : il fallait, après avoir accusé les Nord-Africains de crimes odieux dont ils n’étaient que rarement coupables, lancer un bien humain « Pitié pour eux » ! Des journalistes très généreux ont alors écrit d’émouvants articles d’un lyrisme un peu douteux qu’ils auraient pu nous épargner. A cette époque la question de l’émigration nord-africaine était à l’ordre du jour. On cria à l’ignominie, à la honte, on justifia même la révolte, puis le silence se fit. Une fois de plus, la misère n’avait fait que « susciter des avocats ». Et aujourd’hui (tout comme hier et sans doute demain) des milliers d’hommes continuent à vivre leur vie misérable et souvent odieusement inhumaine. Constatation amère, sans doute, mais combien vraie : Les Nord-Africains n’ont droit qu’au silence des cimetières.

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Racisme sauvage et capitalisme

Article paru dans Al Kadihoun, 2e année, n° 4, avril-mai 1974

Le racisme augmente en France et Europe, surtout et presque uniquement le racisme anti-arabe. Le racisme ne tombe pas du ciel, il est lié à la politique et aux intérêts des grands capitalistes. Les grands capitalistes ont besoin des travailleurs immigrés pour faire les boulots les plus dégueulasses, les plus dangereux et les plus mal payés. Mais, de plus en plus, comme à Pennaroya ou à Renault ou chez Ford en Allemagne, les travailleurs immigrés se révoltent, font la grève et souvent occupent leur usine. SI TOUS LES IMMIGRES DE FRANCE FONT GREVE LE MEME JOUR, L’ECONOMIE DE LA FRANCE S’ARRETE.

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La planète des exclus

Article paru dans Mordicus, n° 8, juin 1992, p. 4-6

« Ce n’est pas seulement la misère qui écrase les habitants des ghettos. C’est la police qui les brutalise et les terrorise… C’est d’être toujours traités comme des enfants et de n’avoir aucun pouvoir sur les choses les plus simples de la vie… C’est qu’on leur montre des vedettes auxquelles ils ne ressembleront jamais, des sapes de luxe qu’ils ne pourront jamais acheter… Les émeutes de Los Angeles ont éclaté parce que la rage accumulée depuis des années est arrivée à son point d’explosion. Cette rage est devenue un pouvoir. Les invisibles de toujours sont devenus des stars mondiales. »

anonyme californien

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Mélange : ronronner diesel ou chevaucher le tigre

Article paru dans Nous voulons tout !, n° 11, hiver 1984, p. 20

Décembre 83 – décembre 84 un an jour pour jour, deux manifestations par une même composante de la société à la recherche d’une identité politique.

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Vaulx-en-Velin : Une révolte à laquelle seule la classe ouvrière pourrait donner un drapeau

Article paru dans Lutte ouvrière, n° 1164, 12 octobre 1990, p. 16

D’un côté, le mur d’escalade de 47 mètres inauguré une semaine avant l’accident mortel qui a embrasé la ZUP, et de l’autre les restes calcinés de l’Intermarché incendié par les jeunes. Photo Progrès / archives Le Progrès (Source)

Trois jours après la mort d’un jeune motard, samedi 6 octobre, à Vaulx-en-Velin, des bagarres continuaient dans cette cité de la banlieue lyonnaise. Le déclenchement immédiat de ces émeutes, c’est la colère contre la police et, d’une certaine façon, l’insatisfaction profonde des jeunes de banlieues pauvres contre la situation et l’avenir que leur réserve la société.

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Vaulx-en-Velin on y revient

Textes parus dans Mordicus, n° 1, décembre 1990, p. 18-19

Samedi 29 septembre : réception monstre à la cité du Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin, champagne et petits fours en présence de tous les notables locaux. But de la manœuvre : promouvoir l’image de Vaulx, zone pilote et rénovée, c’est-à-dire une vieille ZUP repeinte et replâtrée. Inauguration d’un mur d’escalade, symbole de l’intégration réussie. Les petits jeunes pourront faire du sport au lieu de cramer les bagnoles, pense-t-on en haut lieu. Un détail : cette inauguration, où les gens du quartier ont vu tout un aréopage bâfrer sous leur nez, a coûté la bagatelle de 100 bâtons.

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Où en est le mouvement des jeunes immigrés aux Minguettes ?

Article paru dans Courant alternatif, n° 28, été 1983, p. 23-24

Peut-être vous en étiez-vous aperçu, mais C.A. ne colle pas toujours de très près à l’actualité… De par notre fonctionnement, et puis aussi dans le cas du sujet qui suit à cause des difficultés à avoir des informations dépassant le fait-divers. Difficultés dues au fait qu’on ne peut pas être partout (un jour, peut-être…) et que les jeunes immigrés n’ont pas une attitude très poussée d’échanges avec la presse du mouvement…

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Lyon : Effervescence aux Minguettes

Article paru dans Le Prolétaire, n° 372, 22 avril au 19 mai 1983, p. 3

Photo archives Le Progrès (Source)

Chômage, misère, racisme, persécutions policières sont les raisons profondes de la tension qui règne dans les banlieues des grandes villes ; quand la crise économique dure et s’approfondit, quoi de plus intéressant pour les bourgeois et leurs larbins que de trouver un bouc émissaire au sein même de la classe ouvrière : le responsable du chômage n’est plus le capitalisme, c’est le travailleur étranger. Le sentiment d’insécurité suscité par l’aggravation des conditions de vie, l’instabilité de l’emploi est habilement détourné vers la revendication d’une répression accrue contre la petite délinquance montée en épingle par les médias parce qu’elle est le fait d’éléments issus des couches les plus exploitées.

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Grande-Bretagne : Quelles perspectives ?

Article paru dans Courant alternatif, n° 11, décembre 1981, p. 26-27

La Grande Bretagne a été secouée par une vague d’affrontements. Combats de rue, cocktails molotov et barricades : telle était l’image du pays où l’on déclarait il y a peu : « de telles choses ne peuvent arriver chez nous …». Nous avons rencontré un membre de groupe de Londres de l’organisation communiste libertaire SOLIDARITY et lui avons demandé ce qu’il pensait des derniers évènements survenus dans le pays de la « loi et de l’ordre » de Mme Thatcher. Sa vision des conséquences politiques de ces évènements contraste avec la présentation un peu triomphaliste qui a été faite dans certaines publications libertaires.

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Jo. Swift : Brixton Rock

Article signé Jo. Swift paru dans I.R.L., journal d’expressions libertaires, n° 40, été 1981, p. 16-19

« La couleur n’a rien à voir là-dedans. Je crois que c’était une question d’autorité, de réaction à l’autorité ». (Avril 1980, un pasteur de Bristol après les émeutes noires).

« Je me fous de ce qu’on dit, seulement un être humain civilisé et normal ne se balade pas avec un cocktail molotov à la main… Ils riaient tout le temps… J’espère seulement qu’ils ont une conscience ». (Avril 1981, l’agent Haggis, 24 ans, à l’hôpital).

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Révolte des jeunes prolétaires en Angleterre

Article paru dans El-Oumami, n° 18, septembre-octobre 1981, p. 18

Source

Après les émeutes de Bristol et de Brixton (banlieue de Londres) en mai dernier, la bourgeoise, à travers sa presse, avait voulu nous faire croire que cette série d’émeutes était due à un « conflit racial » entre les communautés, ce qui lui évitait de dévoiler la situation matérielle déplorable dans laquelle vit toute une frange de la classe ouvrière anglaise. Mais les violents affrontements entre les jeunes et la police à Toxteth (quartier de Liverpool) du 4 au 6 juillet ont montré que les jeunes, qu’ils soient Anglais, Antillais, Pakistanais, Guyanais, Jamaïcains ou Indiens, en ont assez de supporter les frais de la crise économique profonde qui touche le pays. Les bourgeois ont bien été obligés d’avouer que ces affrontements étaient dus à une situation matérielle terrible et éventuellement au chômage.

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François Rouleau : Grande-Bretagne. La jeunesse ouvrière se venge de l’exploitation

Article de François Rouleau paru dans Lutte ouvrière, n° 685, 18 juillet 1981, p. 9

Parties le 4 juillet de Southall, dans la banlieue londonienne, les émeutes ont gagné en dix jours pratiquement toutes les grandes villes industrielles d’Angleterre. A l’heure où nous écrivons, seuls le Pays de Galles et l’Écosse n’ont pas été touchés. Du nord au sud du pays, d’est en ouest, des dizaines de milliers de jeunes se sont affrontés avec la police, à coups de barres de fer, de cocktails molotov, ou simplement de pierres, détruisant et dévalisant au passage des milliers de vitrines, de magasins, et assiégeant des dizaines de commissariats de police. Au total, plus de 75 villes ont connu de tels affrontements, dont un quart environ dans la gigantesque agglomération de Londres.

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Grande-Bretagne : Les émeutes du chômage et de la misère

Article paru dans Lutte ouvrière, n° 684, 11 juillet 1981, p. 16

Pendant cinq jours, trois des plus grands centres industriels de Grande-Bretagne — Londres, Liverpool et Manchester — ont été le théâtre de violentes émeutes. Dans un cas, à Southall dans la banlieue de Londres, la cause en a été une provocation raciste dans les autres, ce furent des réactions spontanées de la population contre les brutalités policières. Mais partout, le véritable arrière-fond de ces émeutes, c’était bien le chômage (il y a longtemps que le cap des trois millions de chômeurs a été dépassé en Grande-Bretagne), la misère et les rancœurs accumulées.

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François Rouleau : Angleterre. Les émeutes de la colère

Article de François Rouleau paru dans Lutte ouvrière, n° 672, 18 avril 1981, p. 15


Lundi 11 avril, la colère a éclaté à Brixton, dans la banlieue de Londres. Pendant trois jours, des affrontements ont opposé des centaines, peut-être même des milliers de manifestants, en majorité jamaïcains, aux forces de police qui quadrillaient la ville, prenant tour à tour la forme de véritables batailles rangées ou d’escarmouches isolées, entrecoupées d’accalmies plus ou moins durables.

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Angleterre : « Mon royaume pour un cheval » (1)

Article paru dans Révolution sociale !, n° 2, octobre 1981, p. 1-2

Toxteth, July 1981: ‘Each evening, some of us would walk out into Parliament Street in balaclavas.’ Photograph: ANL/Rex Shutterstock (Source)

I – VIVENT LES EMEUTIERS, MA MÈRE, VIVENT LES EMEUTIERS…

3 millions de chômeurs, soit plus de 11 % de la population active (40 à 60 % des jeunes – noirs et blancs – dans certaines régions), le Royaume-Uni de Gde-Bretagne et d’Irlande s’enfonce de plus en plus dans sa DECADENCE.

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Brixton ou quand la rue n’appartient plus à la police ni à la marchandise

Article paru dans Jeune Taupe, n° 37, juillet-août-septembre 1981, p. 5-7

11 April 1981, during the 1981 Brixton riot in London, police with riot shields line up outside the Atlantic Pub, on the corner of Atlantic Road and Coldharbour Lane, Brixton. The photographer wrote: « In April 1981, around lunchtime, I stepped out of a shop in Brixton and a car burst into flames some 20 yards up the street, marking the start of the worst episode of civil disobedience Britain had seen in over 100 years. These are some of the pictures from that day. » « Police with riot shields block the access to the main area of rioting. Up to this point they’d been using dustbin lids, sheets of ply, anything they could lay their hands on for protection. These riot shields had only just arrived. » (Source)

Durant les semaines précédant les émeutes, la police ne cessait d’investir les rues de Brixton. Le vendredi 3 avril le quartier est bouclé. Pendant toute la semaine « l’opération Swamp 81 » (I) s’était déroulée avec pour conséquence l’arrestation et la fouille systématique d’environ 1 000 personnes – surtout des jeunes noirs.

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Les beurs ne veulent pas devenir rances…

Article paru dans Nous voulons tout !, n° 10, été 1984, p. 9

Depuis quelques mois, la vague d’intérêt suscitée par les jeunes immigrés de la seconde génération semble être retombée. Les « beurs » ont-ils réintégré leurs cités ?

En fait ce silence dissimule de profondes mutations souterraines.

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Etat algérien et immigration : les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes !

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 35, 15 octobre – 15 novembre 1979, p. 5-8

Des travailleurs immigrés dans le bureau du directeur de leur foyer SONACOTRA dans les années 1970. (Photo by Francois DUCASSE/Gamma-Rapho via Getty Images)

La volonté de l’Etat français d’expulser toute une partie de l’immigration ouvrière ne fait pas de doute. Représentant une population d’environ 800 000 personnes aujourd’hui (843 806 en janvier 1977) dont près de 400 000 travailleurs, les Algériens, composante importante de l’immigration, sont directement visés. 350 000 d’entre eux ont reçu des cartes de séjour d’un an après l’expiration de celles de 10 ou 15 ans qu’ils possédaient. Ce n’est qu’un répit, qui reporte l’échéance d’une éventuelle expulsion à 1980.

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Lettre ouverte au comité de défense antifasciste & antiraciste Lille-Roubaix

Lettre parue dans L’Union prolétarienne, n° 6, novembre-décembre 1984, p. 1-7

Nadja Reski et Jean-Pierre André lors du tournage du film ‘Pierre et Djemila’ en septembre 1986 à Roubaix (Photo by Jacques PRAYER/Gamma-Rapho via Getty Images)

Nous tenons d’abord à vous dire que beaucoup de choses nous ont motivés pour rédiger ce texte. La conjoncture bien sûr. A travers elle, il s’agit avant tout de déterminer quelle doit être notre intervention. Pour cela, une conception relativement claire de la situation globale s’affirme de plus en plus comme étant nécessaire. Ce qui ne signifie pas, bien entendu, qu’il ne faille rien envisager et ne pas intervenir avait de disposer d’une vue complète de la situation. Dans la question qui nous concerne aujourd’hui, le racisme et le fascisme, il convient très certainement de situer cette offensive du capital dans une perspective beaucoup plus vaste de la bourgeoisie : celle qui consiste à empêcher toute constitution de la classe ouvrière en classe organisée, organisée pour ses propres buts, organisée en classe pour soi.

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Situation dans les quartiers à Roubaix

Article paru dans El-Oumami, n° 24, avril 1982, p. 13

L’ancienne filature de coton et de laine ‘Motte Bossut et Cie’, aujourd’hui le Centre des archives du monde du travail, à Roubaix, en 1987, dans le Nord, France. (Photo by Pierre MICHAUD/Gamma-Rapho via Getty Images)

La situation des jeunes dans les quartiers ouvriers de Roubaix, dont beaucoup font partie de la « 2e génération » d’immigrés, s’aggrave continuellement.

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Alors que police et grande presse montent en épingle certains délits, racisme et préjugés continuent à diviser la classe ouvrière et empoisonner sa conscience

Article paru dans Voix ouvrière, n° 46, 2 novembre 1965, p. 3

Production line mechanics working on a new Peugeot car in the assembly shop at Sochaux, 1960s. (Photo by Archive Photos/Getty Images)

CHEZ U.C.L.A.F.

VIVENT LES TRAVAILLEURS ALGERIENS !

Le racisme est une des plaies les plus honteuses de la classe ouvrière. Il s’exerce en général contre tous les travailleurs étrangers et contre les Nord-Africains en particulier. La récente affaire de viol d’une jeune femme par sept individus a déclenché une vague d’indignation qui s’est canalisée contre les Nord-Africains en général. On ne cherche pourtant pas des poux sur la tête aux Lyonnais aux Bretons, ou aux Corses, tous « bons Français » lorsque l’un d’entre eux commet une agression, un viol ou autre délit.

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La mal vie…

Article paru dans La Voix des travailleurs algériens, n° 7, février 1979, p. 13

Durant la semaine du « dialogue » (de sourd !) de Stoléru, nous avons pu voir à la télévision (A2) la projection du film « LA MAL VIE… » de D. Karlin (avec la collaboration de T. Laine et T. Ben Jelloun).

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Michel Auvray : Ratonnades

Recension de Michel Auvray parue dans Agora libertaire, n° 29, décembre 1985, p. 23

Il est des silences qui ressemblent à des complicités. Prompte à célébrer la mémoire de ses morts du métro Charonne, la gauche française a pratiquement « oublié » les victimes des ratonnades d’octobre 1961. Il y avait bien un document cinématographique réalisé à chaud (« Octobre à Paris »), quelques articles de presse et, depuis peu, un polar (Didier Daeninckx, « Meurtres pour mémoire »). Bien peu en 25 ans, et pour cause : le souvenir de ces centaines d’Algériens assassinés par les policiers parisiens mettait à nu la faiblesse des réactions des partis et syndicats compromis dans la guerre d’Algérie.

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Falsification et conspiration

Article paru dans La Voix du Peuple, février 1962, p. 3

Faire le silence sur les activités du M.N.A. est devenu chose courante ; tant sur le plan politique que sur le plan militaire, l’information générale se tait comme une carpe. Quand ce sont les maquis M.N.A. qui sont en mouvement dans le Sud algérien, où ils contrôlent un immense territoire, la presse déclare « les fellagas font telle ou telle chose », ou encore elle dira « des terroristes musulmans viennent d’attaquer tel ou tel poste ». Mais jamais, ou du moins très rarement, on voit écrit noir sur blanc dans un journal quelconque le nom du M.N.A. à propos d’un fait militaire ou même politique.

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Histoire de Moussa

Article paru en deux parties dans Sans Frontière, n° 47, du 29 janvier au 4 février 1982, p. 20 et n° 48 du 5 au 11 février 1982, p. 20

Fils d’immigrés algériens de Saint-Chamond, Moussa a 30 ans. Il est artiste peintre. Il raconte ici l’histoire de sa venue à la peinture : l’enfance studieuse, la mort violente du père militant au MNA, le travail sur les marchés, les études, les boîtes et les bals, la drogue, sa sœur Aicha, l’Algérie, Grenoble, sa rencontre avec Ginette la peinture, Paris, et encore Ginette… Une exposition à Paris entre le 20 janvier et le 20 février.

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To be or not to be… beur

Entretien paru dans Lutter !, n° 7, mars-avril 1984, p. 18-19

HAMOU CHEHEB, jeune chanteur encore peu connu, a accepté de chanter au Gala de soutien à « LUTTER ! » le 8 mars.

A ce titre, nous lui laissons la parole, même si nous ne partageons pas toujours son point de vue, tant son histoire et sa personnalité sont originales.

Auteur-compositeur, Hamou Cheheb est né à Sidi Bel Abbès en 1950. C’est avec rage et tendresse qu’il chante son univers, l’Algérie de son enfance, la France, Paris, Barbès, au rythme des images-choc de sa sensibilité. Cette année, il va sortir son troisième disque, mais la carrière de chanteur n’est pas facile quand on veut sortir du répertoire classique de la variété française.

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Marco Sazzetti : Attentats. La logique de guerre est en marche

Article de Marco Candore alias Marco Sazzetti, paru dans Alternative libertaire, n° 36, octobre 1995, p. 9-10


La vague terroriste ouvre une situation lourde de dangers. Urgence absolue : être, plus que jamais, aux côtés des immigrés et du combat pour la démocratie en Algérie.

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Mais qui se souvient du 17 octobre 61 ?

Dossier paru dans Sans Frontière, n° 32, du 16 au 22 octobre 1981, p. 5-7

Juste avant le carnage sur les grands boulevards, ils manifestaient pacifiquement (Elie Kagan)

Il y a 20 ans, le 17 octobre 1961, à Paris, 200 Algériens étaient assassinés par la Police

MAIS QUI DONC S’EN SOUVIENT ?

Ce soir-là, on se pressait sur les grands boulevards pour aller voir « Boeing Boeing » au théâtre Caumartin. Non loin de là à l’Olympia on faisait la queue pour aller voir Jacques Brel à ses débuts dans la chanson tout comme Johnny Hallyday qui l’avait précédé sur cette même scène. Au ministère de la marine, une grande réception est donnée en l’honneur du Chah d’Iran et de l’Impératrice Farah. Charles Trénet leur chante « Y’a d’la joie ». A Montparnasse, chez Régine la dernière boite à la mode, on danse le twist : « Cet air nouveau qui nous vient de là-bas »

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Roland Pottier : 17 octobre 1961. Rafle sanglante d’Algériens à Paris

Article de Roland Pottier paru dans Gavroche, n° 10, juin-juillet 1983, p. 7-11

20 000 manifestants algériens silencieux face aux forces de police, un soir d’octobre 1961.

Ce jour-là, le 17 octobre 1961 vers 20h, une pluie fine tombe avec insistance sur l’asphalte parisien. Aux quatre coins de la capitale, des cortèges se forment pour converger vers son centre. Des travailleurs algériens sont venus de toute la région parisienne parce qu’ils n’admettent pas les contrôles d’identité, la fermeture de leurs lieux de rencontre après 19 heures et le couvre-feu de 20h30 à 5h30 imposé, le 6 octobre, par le préfet de police Maurice Papon.

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Raymond Guilloré : Les travailleurs espagnols et nord-africains otages du gouvernement français

Article de Raymond Guilloré paru dans La Révolution prolétarienne, n° 164, octobre 1961, p. 2

Le 1er novembre, la guerre d’Algérie entrera dans sa huitième année. Non seulement le Prince-Président, plébiscité il y a trois ans pour y mettre fin, n’y est pas parvenu plus que ses lamentables prédécesseurs. Mais une deuxième guerre d’Algérie a mûri pendant ces trois ans. Si bien que le gouvernement du Prince lutte maintenant sur deux fronts. Il lutte avec ses moyens qui, quoi qu’il en pense et qu’il en dise, sont des moyens misérables.

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Akli Bounane : Avoir raison et se faire emprisonner !

Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 456, 8 décembre 1955, p. 2


Un travailleur algérien écrit au « Libertaire » :

A l’ordinaire, les propriétaires d’un café-restaurant-hôtel, au 48, rue Frémicourt, à Paris (15e), battaient leurs locataires comme des bêtes de somme.

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Akli Bounane : Hôteliers et policiers unis contre les Algériens

Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire n° 452, 10 novembre 1955, p. 2


DANS le 15e arrondissement (89, rue Fondary), le logeur Bachir est connu de tous. Il est ami de la police pour pouvoir exploiter ses compatriotes.

Il est possesseur d’un hôtel. Quand un Algérien se retrouve sans logis, Bachir lui répond qu’il pourrait lui trouver une place parmi plusieurs autres, à condition qu’on lui offre un bakhechich de 10.000 francs.

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Guy Martin : Avenir algérien

Article de Guy Martin paru dans Le Libertaire, n° 262, 30 mars 1951


AUCUN élément marquant en Algérie. Rien de nouveau outre-mer, si ce n’est le retour au calme après la fièvre électorale. Là encore, nos prévisions — la prophétie était sans risque — se sont réalisées : truquages et violence d’une part, d’autre part, abstentions considérables (30 à 40 %, selon les centres) et enfin infime représentation de « gauche ». Autre événement : la démission du proconsul Naegelen Marcel-Edmond. En bref, rien qui vaille la peine qu’on en parle. Cela me permet de reprendre ce projet que j’avais fait, de reparler du problème nationaliste Dans le « Lib » du 16 février 1951, notre camarade Saïl Mohamed, au long d’un excellent article (La mentalité Kabyle), mettait en relief la duperie nationaliste et le farouche fonds d’individualisme tempéré de fédéralisme du peuple kabyle.

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Souad Benani : France. L’intégrisme islamiste, une menace mortelle pour les femmes

Article de Souad Benani paru dans Inprecor, n° 389, mars 1995, p. 22-25


La montée de l’intégrisme islamiste au Maghreb, principalement en Algérie, constitue un péril mortel pour les femmes de ces pays. Les assassinats de femmes, certaines exécutées publiquement pour avoir refusé de porter le voile islamique ou pour être sorties bras nus, se comptent par centaines. Enlèvements, viols collectifs, égorgements sont, pour les femmes, l’actualité ordinaire d’un pays déchiré entre la dictature sanguinaire des actuels dirigeants de l’armée et les abominations des intégristes. L’évolution de la situation en Algérie ne peut manquer de retentir sur la situation de l’émigration en Europe et particulièrement en France où la population d’origine algérienne est nombreuse (800 000 Algériens plus tous ceux qui, même de nationalité française, se sentent des liens étroits avec leur pays d’origine).

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Maxime Rodinson : Immigrés ou esclaves ?

Article de Maxime Rodinson paru dans Le Monde, 17 mai 1980


La dénonciation est salubre, utile, indispensable. Mais, pour beaucoup – j’en suis, – l’abord des livres de dénonciation est, au départ, méfiant, les dénonciateurs volontiers exagèrent ou manipulent les faits, dans l’idée qu’ils mobilisent mieux ainsi l’indignation du lecteur. Un tel aphorisme idéologico-philosophique admet aussi que, si la cause est bonne, peu importent les détails et l’exactitude des précisions. Le malheur est que beaucoup, ayant pris l’un ou l’autre en flagrant délit, ne croient plus en rien. Chat échaudé craint l’eau froide, le menteur n’est plus écouté, quand-même il dit la vérité, etc. Tout cela est connu depuis longtemps.

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Antiracisme : marcher ou lutter

Textes parus dans Le Prolétaire, n° 385, au 16 décembre 1985 au 26 février 1986, p. 1-3


Un rapport de 1983 de l’OCDE sur l’immigration en Europe définissait les jeunes issus de cette immigration comme « une bombe (…) peut-être prête d’exploser dans différents pays européen ». Les émeutes récentes en Angleterre ont montré que les craintes des sociologues de l’OCDE n’étaient pas infondées.

En France, la gauche, dès son arrivée ou pouvoir, s’est employée à garantir le maintien de la paix sociale en diminuant les tensions par certaines mesures (comme la confirmation de l’arrêt des expulsions des jeunes nés ou ayant grandi en France) et en s’appuyant sur un dense réseau associatif dont elle a facilité le développement et qui a pour but de canaliser et de dissiper les énergies combatives.

La marche de 1983 pour l’égalité et divers épisodes qui ont suivi ont cependant témoigné de la puissance que pouvait prendre un mouvement qui aurait unifié les poussées de lutte contre le racisme et l’exploitation de ce secteur de la jeunesse.

C’est dans ce contexte que sont nées les 2 marches de cette année, non à la suite d’un mouvement de lutte ou d’une période d’affrontements sociaux, mais avec le but avoué de défendre la paix sociale.

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SOS-Racisme en croisade

Articles parus dans Le Prolétaire, n° 383, juin 1985, p. 2


SOS Racisme par-ci, SOS Racisme par-là. SOS Racisme parcourt la France en quête d’adhérents. Meetings, concerts et bientôt une grande fête à la Concorde (tout un programme) à Paris au mois de juin.

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Démagogie de l’antiracisme publicitaire

Article paru dans Le Prolétaire, n° 382, mai 1985, p. 1-3


Un nouveau produit idéologique est né. SOS Racisme vend des badges et une idée simple : « touche pas à mon pote », pour « submerger la France de la haine et du racisme ». Nous ferons simplement remarquer que les racistes ont aussi leurs potes. Par conséquent ce slogan passe-partout n’offre aucun intérêt particulier si ce n’est d’être le support d’une campagne pour la démocratie contre les extrémismes.

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De la Marche de 83 à Convergence 84

Article paru dans Le Prolétaire, n° 380, décembre 1984, p. 1-3


DE LA MARCHE 83 POUR L’ÉGALITÉ ET CONTRE LE RACISME A CONVERGENCE 84 POUR L’ÉGALITÉ
OÙ EN EST LE MOUVEMENT ANTI-RACISTE AUJOURD’HUI ?

Les dix dernières années ont vu se développer une combativité accrue dans les rangs de la classe ouvrière immigrée, notamment, par rapport aux conditions de logement (lutte des foyers), aux droits syndicaux et aux conditions de travail (automobiles, saisonniers, etc.), à l’obtention de la carte de séjour et de travail (lutte des sans-papiers).

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Pour l’union combattante des travailleurs français et immigrés !

Dossier spécial immigration paru dans Le Prolétaire, n° 375, octobre 1983, p. 1-11


Solidarité prolétarienne avec les travailleurs immigrés et sans-papiers !

Pendant tout l’été s’est développée une campagne contre les travailleurs immigrés d’une rare intensité, à laquelle ont participé des hommes politiques de tout bord, chacun tenant son rôle comme dans une pièce longuement répétée. A Chirac, qui annonce la chasse aux sans-papiers à Paris en septembre et se plaint des étrangers, source d’insécurité, à Marchelli qui veut renvoyer tous les travailleurs en France depuis moins de 10 ans, les politiciens de la majorité répliquent en critiquant les « excès », mais ajoutent aussitôt que c’est « un problème bien réel » et que les idées avancées par les premiers sont, au fond, intéressantes.

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Après les incidents de Vitry : Le réformisme raciste et anti-ouvrier

Articles parus dans Le Prolétaire, n° 327, 9 au 23 janvier 1981, p. 1-2


Après le transfert de 300 travailleurs maliens de Saint-Maur à un foyer de Vitry, un commando PCF n’a pas trouvé mieux pour « défendre ces travailleurs » contre la barbarie des quotas, du parcage et des ghettos que de rendre le foyer inhabitable à coups de bulldozers. Tout le monde — mairies de Saint-Maur et de Vitry, gouvernement et PC — se renvoie hypocritement la balle pour s’accuser de racisme. Mais le racisme n’est-il pas le produit inévitable d’un système social que toutes ces forces défendent collectivement ?

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Contre la fermeture des frontières, les expulsions, l’oppression policière et raciste : Vive l’unité internationale de la classe ouvrière !

Articles parus dans Le Prolétaire, n° 283, 9 au 22 février 1979, p. 6


Un des aspects particulièrement cynique et odieux de l’offensive capitaliste contre la classe ouvrière est le refoulement des ouvriers immigrés vers leurs pays d’origine.

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Solidarité ouvrière et racisme

Article paru dans Le Prolétaire, n° 97, 1er février-14 février 1971, p. 1-4


Chacun sait que les difficultés surgies entre la France et l’Algérie au sujet du prix du pétrole ont inauguré une demande de hausse plus générale de la part des pays producteurs. La bourgeoisie des grands pays capitalistes crie son indignation tandis qu’en face on parle de pillage et d’impérialisme.

Parions cependant que les adversaires parviendront à un résultat « honorable pour tous ». En effet, les moyens de pression des Compagnies pétrolières sont puissants et leurs soi-disant opposants, trop corrompus pour être vraiment dangereux.

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Appel d’un immigré

Textes parus dans Tout !, n° 10, 12 mars 1971, p. 2


« Devant la douleur, la fierté se cabre. On se défend alors avec exaspération contre tout pessimisme afin qu’il ne semble pas une conséquence de notre état et ne nous humilie comme des vaincus. » C’est sur cet appel à la survie de Nietzsche que je pousse mon cri, le cri d’un étranger, d’un travailleur immigré qui refuse d’être socialement et politiquement rejeté et qui ira chercher sa vérité dans la gauche.

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Un ouvrier tunisien de 24 ans témoigne : « Je croyais que la France était un pays démocratique »

Textes parus dans Tout !, n° 8, 1er février 1971, p. 10 et 2


Rachid a eu difficilement son certificat d’études. Il a ensuite voulu entrer dans une école d’agriculture. Mais les sommes que l’on demandait étaient bien trop élevées pour que son père, maçon en chômage, puisse payer. N’étant pas boursier, il s’est retrouvé à 14 ans sur le marché du travail.

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Meulan : trafic d’esclaves

Dossier paru dans Tout !, n° 5, 10 décembre 1970, p. 4


Après 2 jours de délibération politique la cour de sûreté de l’Etat a condamné Marc Hatzfeld à 3 ans de prison avec sursis.

Nous savions avant le commencement du procès que le pouvoir voulait donner de la prison ferme. Il a dû reculer car au procès a éclaté d’une manière irréfutable le scandaleux trafic de l’embauche de la région de Flins.

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« Spartacus ou la révolte des esclaves »

Supplément réalisé par les comités liberté paru dans Tout !, n° 4, 16 novembre 1970


VILLENEUVE-LA-GARENNE : ILS ONT DETRUIT LA MAISON DU PEUPLE

DANS LE XVe, NOUS EN OUVRONS UNE AUTRE

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Procès de Meulan : Contre les marchands d’hommes

Textes parus dans Tout !, n° 3, 29 octobre 1970, p. 1-2


SI LA JUSTICE ETAIT JUSTE ÇA SE SAURAIT

Il y a les faits et ils parlent en notre faveur même s’ils sont tombés dans l’oubli. Le texte de l’accusation, publié dans « TOUT » n° 2, avoue lui-même l’existence de la « traite des nègres » à Meulan et l’impuissance naïve de la justice à frapper ceux qu’elle est faite pour aider. Là-dessus donc pas de problèmes pour justifier l’action de propagande du 6 mars (peinturlurages sur la mairie, distribution de tracts. invasion du bureau d’embauche qui abritait une partie du trafic, prise de parole sur la place du marché). Nous pouvons tous donc crier : NOUS ETIONS TOUS A MEULAN ; on ne se privera pas de le dire à tous ceux qui voudraient nous juger et qui sont embrouillés eux-mêmes dans la barbarie trop voyante de leur « civilisation ».

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Voix des femmes algériennes

Déclaration parue dans Tribune algérienne, n° 15, mai 1978, p. 44-46

« Favoriser les conditions propres à l’émancipation de la femme » (photo publiée dans El Djeich, n° 182, juillet 1978, p. 47)

Pourquoi avons-nous décidé de nous regrouper dans une organisation de femmes ?

Parce que nous vivons dans une oppression spécifique due à notre rôle traditionnel dans le cadre de la famille, et que nous voulons lutter contre cela, d’où la nécessité d’un mouvement spécifique autonome, où les femmes, travaillant à l’usine, au bureau, à la maison puissent s’organiser entre elles, se conscientiser, et avancer elles-mêmes leurs revendications. En effet, nous pensons que la libération de la femme se ne fera pas par décret le jour de la Révolution (les exemples dans l’histoire sont nombreux) mais ne sera pas possible que, si dès aujourd’hui, les femmes s’organisent entre elles et éprouvent leurs forces contre ce qui les opprime.

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Alain : La peur de l’autre

Articles parus dans Informations et réflexions libertaires, n° 58, janvier-février 1985, p. 4-8


Car il savait (…) que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu’il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, qu’il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l’enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse.
Albert Camus (La Peste)