Catégories
presse

Octobre 1961, à Paris…

Article paru dans Front libertaire des luttes de classes, n° 20, 1er novembre 1972, p. 5

Quand l’ordre bourgeois justifie les crimes racistes.

Les attentats de l’O.A.S. se multiplient en France contre les antifascistes et la communauté algérienne. Avec la complicité de policiers français – qui leur laissent le champ libre – les tueurs de l’OAS font sauter les cafés musulmans en France, la fermeture obligatoire à 19 h de tous les cafés fréquentés par des arabes, et l’interdiction de se déplacer par groupes de plus de deux personnes.

Catégories
presse

Mais qui se souvient du 17 octobre 61 ?

Dossier paru dans Sans Frontière, n° 32, du 16 au 22 octobre 1981, p. 5-7

Juste avant le carnage sur les grands boulevards, ils manifestaient pacifiquement (Elie Kagan)

Il y a 20 ans, le 17 octobre 1961, à Paris, 200 Algériens étaient assassinés par la Police

MAIS QUI DONC S’EN SOUVIENT ?

Ce soir-là, on se pressait sur les grands boulevards pour aller voir « Boeing Boeing » au théâtre Caumartin. Non loin de là à l’Olympia on faisait la queue pour aller voir Jacques Brel à ses débuts dans la chanson tout comme Johnny Hallyday qui l’avait précédé sur cette même scène. Au ministère de la marine, une grande réception est donnée en l’honneur du Chah d’Iran et de l’Impératrice Farah. Charles Trénet leur chante « Y’a d’la joie ». A Montparnasse, chez Régine la dernière boite à la mode, on danse le twist : « Cet air nouveau qui nous vient de là-bas »

Catégories
revues

Roland Pottier : 17 octobre 1961. Rafle sanglante d’Algériens à Paris

Article de Roland Pottier paru dans Gavroche, n° 10, juin-juillet 1983, p. 7-11

20 000 manifestants algériens silencieux face aux forces de police, un soir d’octobre 1961.

Ce jour-là, le 17 octobre 1961 vers 20h, une pluie fine tombe avec insistance sur l’asphalte parisien. Aux quatre coins de la capitale, des cortèges se forment pour converger vers son centre. Des travailleurs algériens sont venus de toute la région parisienne parce qu’ils n’admettent pas les contrôles d’identité, la fermeture de leurs lieux de rencontre après 19 heures et le couvre-feu de 20h30 à 5h30 imposé, le 6 octobre, par le préfet de police Maurice Papon.

Catégories
presse

Misère de notre impuissance

Article paru dans Tribune ouvrière, n° 78, octobre 1961, p. 1

Nous sommes des millions exploités dans ce pays comme dans les autres pays d’ailleurs.

Millions qui créons les richesses et qui faisons marcher tout.

Catégories
presse

Les événements

Article paru dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 1, octobre 1961, p. 1 et 17.

Il est difficile de démêler dans l’écheveau des événements leur importance réelle, leur sens, et d’en tirer des perspectives, même relativement proches. Les manœuvres du gouvernement, sur tous les plans (Algérie, Intérieur, et international) le jeu correspondant des organisations (partis et syndicats) en France, celui du F.L.N. et de l’O.A.S. en Algérie et en France, les réactions latentes ou ouvertes des différentes couches sociales en France (paysans, travailleurs, étudiants) aux conséquences conjointes de l’évolution du capitalisme et de la poursuite de la guerre les positions politiques motivées ici même par les péripéties de la lutte entre les deux blocs, tout cela créé une situation bien confuse. La situation capitaliste en France subit en ce moment même des transformations profondes c’est le sens de ces transformations que nous devons essayer de dégager à travers les bouleversements qui atteignent tout depuis les structures de l’Etat, jusqu’au comportement des individus. Il faut essayer de dépasser les réactions « sentimentales » à l’aspect superficiel des faits, les jugements en fonction des idées personnelles pour tout replacer à sa juste valeur dans l’évolution de la société.

Catégories
presse

On les a laissés seuls

Textes parus dans Pouvoir ouvrier, n° 33, octobre 1961, p. 1-3

« Acharnement du service d’ordre frappant indistinctement les hommes et les femmes et même des manifestants blessés ». « Rue de Lille, l’un de nos correspondants a vu deux algériens gravement blessés qui sont demeurés inanimés sur la chaussée pendant plus d’une heure ; le service d’ordre interdisait aux passants métropolitains de leur porter secours ». « Devant le commissariat du Ve arrondissement, un autre lecteur a vu des agents… faire passer sous une sorte de voûte de coups de matraque, méthodiquement assénés, un groupe de musulmans appréhendés ». (Le Monde, 19, 20/10/61).

Catégories
presse

Vigilance face aux provocateurs racistes

Appel paru dans Résistance, bulletin édité par la délégation extérieure du Parti de l’avant-garde socialiste (O.R.P.), n° 26, juin-juillet 1968, p. 18.

 

 

Après les graves incidents qui ont eu lieu dans le quartier de Belleville à Paris, la Délégation Extérieure du Parti de l’Avant-Garde Socialiste (O.R.P.) se félicite de ce que les travailleurs et commerçants algériens et maghrébins du quartier aient refusé dans leur majorité de céder aux provocations, à la violence.

Catégories
presse

Mundial : « des jeux… et pas de pain »

Article paru dans Le Communiste, organe central en français du Groupe communiste internationaliste, n° 14, juillet 1982, p. 36-37.

 

 

Pendant un mois, bien plus de vingt-quatre pays ont vécu à l’heure du football. A l’heure des restrictions, des mesures d’austérité qui nous viennent de tous côtés, on nous a offert une indigestion de buts, de magouilles organisatives de la compétition, de scandales d’arbitrages et de leçons de tactiques collectives.
Catégories
presse

Une lettre de M. Albert Camus (juillet 1953)

Lettre d’Albert Camus parue dans Le Monde, 19-20 juillet 1953.

 

 

M. Albert Camus nous a adressé la lettre suivante :

« Monsieur le directeur,

« Un certain nombre de vos lecteurs, dont je suis, n’auront pas appris sans une certaine admiration qu’en conclusion de la tuerie du 14 juillet le gouvernement avait ouvert une information contre X pour violences à agents. Il y a là en effet un assez bel exemple de cynisme.

Catégories
livres

Gilbert Meynier : L’Algérie révélée

Extrait de Gilbert Meynier, L’Algérie révélée. La guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXe siècle, 2010, Alger, El Maarifa, p. 692-695

 

 

Le 1er mai est dans toutes les villes l’occasion de grandes démonstrations unitaires surpassant en ampleur les manifestations de l’année précédente. Plus qu’en 1919, l’atmosphère est à la fête : fête-dérivatif plus que célébration de la force ouvrière pour un mouvement ouvrier minoritaire et isolé. Mais les Algériens sont plus nombreux aux manifestations qu’en 1919. L’ordre colonial s’émeut de ces fêtes intercommunautaires.

Catégories
presse

Coups de feu dans le Hainaut, où s’affrontent là aussi M.N.A. et F.L.N.

Article paru dans le quotidien Le Monde, le 5 septembre 1957

Comme les couches de charbon qu’ils arrachent au sous-sol, on rencontre les musulmans de part et d’autre de la frontière.

C’est dans ce paysage au crayon noir, sous ce ciel que strient de toutes parts, dans un hallucinant graphisme, les câbles des treuils, les lignes à haute tension et les filins d’acier, qu’est venu se déverser le trop-plein de la misère méridionale.