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Vaulx-en-Velin : Une révolte à laquelle seule la classe ouvrière pourrait donner un drapeau

Article paru dans Lutte ouvrière, n° 1164, 12 octobre 1990, p. 16

D’un côté, le mur d’escalade de 47 mètres inauguré une semaine avant l’accident mortel qui a embrasé la ZUP, et de l’autre les restes calcinés de l’Intermarché incendié par les jeunes. Photo Progrès / archives Le Progrès (Source)

Trois jours après la mort d’un jeune motard, samedi 6 octobre, à Vaulx-en-Velin, des bagarres continuaient dans cette cité de la banlieue lyonnaise. Le déclenchement immédiat de ces émeutes, c’est la colère contre la police et, d’une certaine façon, l’insatisfaction profonde des jeunes de banlieues pauvres contre la situation et l’avenir que leur réserve la société.

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La banlieue lyonnaise en feu. Les éducateurs ont eu chaud

Article signé Dji. M paru dans Courant alternatif, n° 3, novembre 1990, p. 6-7

Une Golf dont il ne reste plus rien. Photo Progrès /Archives Le progrès (Source)

Samedi 6 octobre, Vaulx-en-Velin, cité du Mas-du-Taureau ; Thomas Claudio, 21 ans, circulant sans casque à l’arrière d’une moto, est mort, vraisemblablement par la faute d’un fourgon de poli-ce tentant de coincer le deux roues. Dans cette cité, Thomas n’est pas la première victime du dé-lire sécuritaire ; en 1982, Wahid Hachichi est abattu par un automobiliste qui n’appréciait pas qu’il s’approche de sa BMW ; en 1983 un policier « énervé » tire en direction de jeunes ; en 1985, Barded Barka, qui circule en vélomoteur, est renversé par des Potiers et meurt. L’annonce de la mort de Thomas Claudio allait embraser la cité.

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Vaulx-en-Velin on y revient

Textes parus dans Mordicus, n° 1, décembre 1990, p. 18-19

Samedi 29 septembre : réception monstre à la cité du Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin, champagne et petits fours en présence de tous les notables locaux. But de la manœuvre : promouvoir l’image de Vaulx, zone pilote et rénovée, c’est-à-dire une vieille ZUP repeinte et replâtrée. Inauguration d’un mur d’escalade, symbole de l’intégration réussie. Les petits jeunes pourront faire du sport au lieu de cramer les bagnoles, pense-t-on en haut lieu. Un détail : cette inauguration, où les gens du quartier ont vu tout un aréopage bâfrer sous leur nez, a coûté la bagatelle de 100 bâtons.

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Vaulx-en-Velin : Le vernis de la cité modèle part en fumée

Article paru dans Le Prolétaire, n° 408, octobre-novembre 1990, p. 3

On utilise des voiture-bélier pour enfoncer les façades des commerces.  Photo Progrès /Archives Le progrès (Source)

La ville de Vaulx-en-Velin dans la banlieue de Lyon était un modèle de réhabilitation urbaine, d’aménagements urbains, d’intégration sociale ; faisant partie de ces opérations lancées dans toute la France après les affrontements des Minguettes, autre banlieue lyonnaise, au début des années 80, elle pouvait à bon droit être considérée comme une vitrine de la gestion social-démocrate des tensions sociales dans les quartiers populaires. La mairie, PCF, faisait plus dans le social que ce qu’aurait fait une mairie PS, forcément orientée vers les couches moyennes. La dernière réalisation, spectaculaire, était précisément destinée aux jeunes de la ville : un magnifique mur d’escalade, financé par la municipalité, la Région et l’État, qui avait été inauguré en grande pompe le 29 septembre. Le maire de Lyon était venu lui-même pour l’inauguration et il avait prononcé un discours où il vantait la « recette exemplaire » de Vaulx-en-Velin.

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Où en est le mouvement des jeunes immigrés aux Minguettes ?

Article paru dans Courant alternatif, n° 28, été 1983, p. 23-24

Peut-être vous en étiez-vous aperçu, mais C.A. ne colle pas toujours de très près à l’actualité… De par notre fonctionnement, et puis aussi dans le cas du sujet qui suit à cause des difficultés à avoir des informations dépassant le fait-divers. Difficultés dues au fait qu’on ne peut pas être partout (un jour, peut-être…) et que les jeunes immigrés n’ont pas une attitude très poussée d’échanges avec la presse du mouvement…

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Lyon : Effervescence aux Minguettes

Article paru dans Le Prolétaire, n° 372, 22 avril au 19 mai 1983, p. 3

Photo archives Le Progrès (Source)

Chômage, misère, racisme, persécutions policières sont les raisons profondes de la tension qui règne dans les banlieues des grandes villes ; quand la crise économique dure et s’approfondit, quoi de plus intéressant pour les bourgeois et leurs larbins que de trouver un bouc émissaire au sein même de la classe ouvrière : le responsable du chômage n’est plus le capitalisme, c’est le travailleur étranger. Le sentiment d’insécurité suscité par l’aggravation des conditions de vie, l’instabilité de l’emploi est habilement détourné vers la revendication d’une répression accrue contre la petite délinquance montée en épingle par les médias parce qu’elle est le fait d’éléments issus des couches les plus exploitées.

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Incidents à Vénissieux : « Où sont vos éducateurs ? »

Article signé A. B. paru dans Sans Frontière, n° 31, spécial juillet-août 1981, p. 9

Une voiture brûlée à Venissieux le 10 juillet 1981. (NOVOVITCH / AFP) Source

Dimanche 12 juillet, le poste de police qui avait été installé en catastrophe, la veille, en plein quartier a disparu. En début de soirée, un car de CRS qui patrouille dans la ZUP, s’arrête près du quartier Monmousseau et des CRS montent pour vérifier les identités. Ils embarquent deux jeunes qui n’avaient pas sur eux leurs papiers et les conduisent dans un coin sombre, près du cimetière. Après leur avoir flanqué une paire de claques, ils les relâchent. Mesquin. « C’est l’alcool qui m’a frappé » dira l’un d’eux.

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Vénissieux : Les jeunes de la ZUP des Minguettes se révoltent

Article paru dans Lutte ouvrière, n° 687, 1er août 1981, p. 12

Depuis plusieurs mois, dans la ZUP des Minguettes, des jeunes du quartier s’opposent de plus en plus aux policiers. Dans la nuit de mardi à mercredi 22 juillet, à la suite d’un cambriolage commis par trois d’entre eux, l’intervention des policiers a provoqué la révolte des jeunes présents ainsi que de certains habitants du quartier qui ont assailli les flics à coups de pierres.

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Grande-Bretagne : Quelles perspectives ?

Article paru dans Courant alternatif, n° 11, décembre 1981, p. 26-27

La Grande Bretagne a été secouée par une vague d’affrontements. Combats de rue, cocktails molotov et barricades : telle était l’image du pays où l’on déclarait il y a peu : « de telles choses ne peuvent arriver chez nous …». Nous avons rencontré un membre de groupe de Londres de l’organisation communiste libertaire SOLIDARITY et lui avons demandé ce qu’il pensait des derniers évènements survenus dans le pays de la « loi et de l’ordre » de Mme Thatcher. Sa vision des conséquences politiques de ces évènements contraste avec la présentation un peu triomphaliste qui a été faite dans certaines publications libertaires.

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Jo. Swift : Brixton Rock

Article signé Jo. Swift paru dans I.R.L., journal d’expressions libertaires, n° 40, été 1981, p. 16-19

« La couleur n’a rien à voir là-dedans. Je crois que c’était une question d’autorité, de réaction à l’autorité ». (Avril 1980, un pasteur de Bristol après les émeutes noires).

« Je me fous de ce qu’on dit, seulement un être humain civilisé et normal ne se balade pas avec un cocktail molotov à la main… Ils riaient tout le temps… J’espère seulement qu’ils ont une conscience ». (Avril 1981, l’agent Haggis, 24 ans, à l’hôpital).

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François Rouleau : Angleterre. Les émeutes de la colère

Article de François Rouleau paru dans Lutte ouvrière, n° 672, 18 avril 1981, p. 15


Lundi 11 avril, la colère a éclaté à Brixton, dans la banlieue de Londres. Pendant trois jours, des affrontements ont opposé des centaines, peut-être même des milliers de manifestants, en majorité jamaïcains, aux forces de police qui quadrillaient la ville, prenant tour à tour la forme de véritables batailles rangées ou d’escarmouches isolées, entrecoupées d’accalmies plus ou moins durables.

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Brixton ou quand la rue n’appartient plus à la police ni à la marchandise

Article paru dans Jeune Taupe, n° 37, juillet-août-septembre 1981, p. 5-7

11 April 1981, during the 1981 Brixton riot in London, police with riot shields line up outside the Atlantic Pub, on the corner of Atlantic Road and Coldharbour Lane, Brixton. The photographer wrote: « In April 1981, around lunchtime, I stepped out of a shop in Brixton and a car burst into flames some 20 yards up the street, marking the start of the worst episode of civil disobedience Britain had seen in over 100 years. These are some of the pictures from that day. » « Police with riot shields block the access to the main area of rioting. Up to this point they’d been using dustbin lids, sheets of ply, anything they could lay their hands on for protection. These riot shields had only just arrived. » (Source)

Durant les semaines précédant les émeutes, la police ne cessait d’investir les rues de Brixton. Le vendredi 3 avril le quartier est bouclé. Pendant toute la semaine « l’opération Swamp 81 » (I) s’était déroulée avec pour conséquence l’arrestation et la fouille systématique d’environ 1 000 personnes – surtout des jeunes noirs.

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Châtenay-Malabry : « contre la police »

Textes parus dans Nous voulons tout !, n° 4, avril-mai 1983, p. 6

Manifestation en solidarité de Nacer M’Raidi bléssé par un policier, Chatenay-Malabry le 19 février 1983, France. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)

Le 14 février, un brigadier blessait grièvement un jeune Tunisien. Les jeunes des deux cités – l’une française, l’autre immigrée – se retrouvent pour s’organiser.

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Situation dans les quartiers à Roubaix

Article paru dans El-Oumami, n° 24, avril 1982, p. 13

L’ancienne filature de coton et de laine ‘Motte Bossut et Cie’, aujourd’hui le Centre des archives du monde du travail, à Roubaix, en 1987, dans le Nord, France. (Photo by Pierre MICHAUD/Gamma-Rapho via Getty Images)

La situation des jeunes dans les quartiers ouvriers de Roubaix, dont beaucoup font partie de la « 2e génération » d’immigrés, s’aggrave continuellement.

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Ici et là-bas

Tract daté du 13 octobre 1988 à Paris

Pillages et incendies lors des émeutes le 6 octobre 1988 à Alger, Algérie. (Photo by SIDALI-DJENIDI/Gamma-Rapho via Getty Images)

« Bien entendu nous n’allons rien faire. »

(Claude Cheysson, ministre des Affaires étrangères de Mitterrand, à propos du coup d’Etat en Pologne de décembre 1981.)

Dans le mouvement d’importantes grèves ouvrières, la jeunesse d’Algérie a pris la rue en dirigeant essentiellement ses assauts contre le Parti-État et les signes de sa domination : sièges du FLN, police, administrations, galeries marchandes du luxe — ces « vitrines de l’Algérie » —, et centres de distribution de la pénurie planifiée. Elle a attaqué les agences d’Air Algérie et d’Air France, accoutumées à transporter les jeunes Algériens au travail en France et les « délinquants » immigrés dans les geôles algériennes ou au travail forcé du service militaire.

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Il y a 20 ans, le 17 octobre 1961, les Algériens manifestaient seuls à Paris

Dossier paru dans Lutte ouvrière, n° 698, 17 octobre 1981, p. 10-11

QUELQUES mois avant la fin de la guerre d’Algérie, le 17 octobre 1961, plusieurs dizaines de milliers d’Algériens manifestaient dans les rues de Paris contre le couvre-feu, l’interdiction qui leur était faite de sortir le soir après 20 h 30, entre autres.

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En dépit de nos appels, le F.L.N. continue ses crimes

Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 3

Dès le cessez-le-feu, le F.L.N. s’est livré à une série de provocations de violences et de crimes contre les militants du M.N.A. pour les obliger à rejoindre ses rangs. Attaques en série, expéditions, enlèvements, vols, destructions de cartes d’identité, de papiers de famille et étranglements, tels sont les moyens employés par le F.L.N. pour enrôler de force les Algériens dans ses rangs.

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Michel Auvray : Ratonnades

Recension de Michel Auvray parue dans Agora libertaire, n° 29, décembre 1985, p. 23

Il est des silences qui ressemblent à des complicités. Prompte à célébrer la mémoire de ses morts du métro Charonne, la gauche française a pratiquement « oublié » les victimes des ratonnades d’octobre 1961. Il y avait bien un document cinématographique réalisé à chaud (« Octobre à Paris »), quelques articles de presse et, depuis peu, un polar (Didier Daeninckx, « Meurtres pour mémoire »). Bien peu en 25 ans, et pour cause : le souvenir de ces centaines d’Algériens assassinés par les policiers parisiens mettait à nu la faiblesse des réactions des partis et syndicats compromis dans la guerre d’Algérie.

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Quand un journaliste bourgeois devient lucide

Textes parus dans Pouvoir ouvrier, n° 38, mars 1962, p. 2-3


LA SITUATION A CONSTANTINE VUE PAR LE FIGARO (15.3.62).

Il est clair, et on a eu l’occasion de le vérifier déjà à plusieurs reprises, qu’en cas de heurs entre les communautés, l’armée prendra partie pour les Européens.

Les autorités civiles s’inquiètent de cet état d’esprit.

Elles constatent avec une certaine amertume leur impuissance.

Elles n’ont aucun moyen d’action. Les services de la Préfecture comprennent une immense majorité de Français d’Algérie. La police est noyautée par l’O.A.S. Les autorités sont noyées dans un milieu hostile, épiées et surveillées sans cesse.

L’O.A.S. distribue des tracts et des bulletins d’informations, multiplie ses émissions-pirates de la radio, intercepte les ordres et prend connaissance des consignes les plus secrètes. La Préfecture n’a aucun moyen d’action propre. Elle est obligée de passer par le canal de l’armée qui lui refuse son concours actif. Certains militaires sont ouvertement favorables à l’OAS. Les autres, l’immense majorité, restent dans l’expectative.

MAX CLOS
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8 février 1962

Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 37, février 1962, p. 1-2


Un million de personnes aux obsèques des travailleurs tués par la police républicaine.

Sur quoi s’appuie le régime gaulliste ?

Sur le patronat et l’Etat.

Quels intérêts défend-il ?

Les intérêts du patronat et de l’Etat, maîtres de la France.

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L’OAS et l’Etat

Articles parus dans Pouvoir ouvrier, n° 36, janvier 1962, p. 1-3


Il y a les gendarmes. Trois « représentants de l’ordre » accusés d’avoir torturé à l’électricité quatre Algériens. C’était à Hautmont, dans le Nord. On a dû les juger. Jugement : 150 NF d’amende à chacun (1).

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Maho-Tope : A propos d’une campagne d’assainissement en Algérie

Article de Maho-Tope paru dans Le Monde libertaire, n° 334, 29 novembre 1979, p. 3


En France, les commentateurs « autorisés » parlent volontiers d’une libéralisation pour qualifier l’évolution de l’Algérie depuis la mort de Boumédiene. Jamais cette notion de libéralisme ne parut aussi ambiguë. En effet, si l’on considère le libéralisme sous l’angle du rapport population/police (un des angles possibles, évidemment !), l’Algérie de Houari Boumédiene apparaissait comme beaucoup plus « libérale » que la France de Giscard ou de Pompidou. La « peur du flic » était pratiquement inconnue en Algérie : il était courant de voir de simples passants tenir tête à des policiers qui les réprimandaient. L’espace urbain n’était pas quadrillé par un dispositif policier ; la nuit, les contrôles routiers ne revêtaient pas le déploiement de force que connaît la capitale française : les armes restaient dans leur étui. Donc d’une part il y avait un certain laisser-aller de la part des policiers, et d’autre part, une nonchalance de la population vis-à-vis des injonctions des forces policières. Conséquence directe : le code de la route restait symbolique et les rues appartenaient autant aux piétons qu’aux voitures ; plus grave, les réglementations sur l’hygiène publique demeuraient très largement lettre morte. Admiratrices ferventes de l’efficacité des pays développés, les classes dirigeantes regrettaient le désordre urbain et soupiraient en pensant à l’ancien surnom d’Alger « la blanche ». Elles ne faisaient que rejoindre là les nostalgiques de l’ordre colonial durant lequel le peuple savait se tenir à sa place et ne venait pas salir les belles allées de la capitale.

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Algérie : émeutes à la Casbah

Article paru dans Combat communiste, mensuel révolutionnaire, n° 105, été 1985, p. 6


Trois jours et trois nuits d’émeutes ont agité le quartier populaire de la Casbah d’Alger. Les premiers incidents ont éclaté le 23 avril dans le haut de la Casbah après qu’une maison se soit écroulée, tuant deux personnes âgées. Des groupes de jeunes ont commencé à parcourir les ruelles, criant des slogans hostiles au régime. Ils ont été brutalement dispersés par les flics.

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Mais qui se souvient du 17 octobre 61 ?

Dossier paru dans Sans Frontière, n° 32, du 16 au 22 octobre 1981, p. 5-7

Juste avant le carnage sur les grands boulevards, ils manifestaient pacifiquement (Elie Kagan)

Il y a 20 ans, le 17 octobre 1961, à Paris, 200 Algériens étaient assassinés par la Police

MAIS QUI DONC S’EN SOUVIENT ?

Ce soir-là, on se pressait sur les grands boulevards pour aller voir « Boeing Boeing » au théâtre Caumartin. Non loin de là à l’Olympia on faisait la queue pour aller voir Jacques Brel à ses débuts dans la chanson tout comme Johnny Hallyday qui l’avait précédé sur cette même scène. Au ministère de la marine, une grande réception est donnée en l’honneur du Chah d’Iran et de l’Impératrice Farah. Charles Trénet leur chante « Y’a d’la joie ». A Montparnasse, chez Régine la dernière boite à la mode, on danse le twist : « Cet air nouveau qui nous vient de là-bas »

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Misère de notre impuissance

Article paru dans Tribune ouvrière, n° 78, octobre 1961, p. 1

Nous sommes des millions exploités dans ce pays comme dans les autres pays d’ailleurs.

Millions qui créons les richesses et qui faisons marcher tout.

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Les événements

Article paru dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 1, octobre 1961, p. 1 et 17.

Il est difficile de démêler dans l’écheveau des événements leur importance réelle, leur sens, et d’en tirer des perspectives, même relativement proches. Les manœuvres du gouvernement, sur tous les plans (Algérie, Intérieur, et international) le jeu correspondant des organisations (partis et syndicats) en France, celui du F.L.N. et de l’O.A.S. en Algérie et en France, les réactions latentes ou ouvertes des différentes couches sociales en France (paysans, travailleurs, étudiants) aux conséquences conjointes de l’évolution du capitalisme et de la poursuite de la guerre les positions politiques motivées ici même par les péripéties de la lutte entre les deux blocs, tout cela créé une situation bien confuse. La situation capitaliste en France subit en ce moment même des transformations profondes c’est le sens de ces transformations que nous devons essayer de dégager à travers les bouleversements qui atteignent tout depuis les structures de l’Etat, jusqu’au comportement des individus. Il faut essayer de dépasser les réactions « sentimentales » à l’aspect superficiel des faits, les jugements en fonction des idées personnelles pour tout replacer à sa juste valeur dans l’évolution de la société.

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On les a laissés seuls

Textes parus dans Pouvoir ouvrier, n° 33, octobre 1961, p. 1-3

« Acharnement du service d’ordre frappant indistinctement les hommes et les femmes et même des manifestants blessés ». « Rue de Lille, l’un de nos correspondants a vu deux algériens gravement blessés qui sont demeurés inanimés sur la chaussée pendant plus d’une heure ; le service d’ordre interdisait aux passants métropolitains de leur porter secours ». « Devant le commissariat du Ve arrondissement, un autre lecteur a vu des agents… faire passer sous une sorte de voûte de coups de matraque, méthodiquement assénés, un groupe de musulmans appréhendés ». (Le Monde, 19,20/10/61).

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Denise Wurmser : Visions du monde futur

Article de Denise Wurmser paru dans Force ouvrière, 23 février 1950, p. 4


LA lecture d’un récent livre du polémiste anglais George Orwell : « 1984 » nous fait tout à coup, brutalement, heurter du nez le pitoyable contraste entre les écrivains d’imagination des siècles précédents et ceux du XXe.

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Errico Malatesta : Opinion populaire et criminalité. Effet moralisateur du fascisme

Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil communiste-anarchiste, n° 648, 30 août 1924


On entend dire : à quelque chose malheur est bon. Et en effet le fascisme, tout en ayant été un déplorable et horrifiant phénomène de régression morale et politique, a cependant servi à dévoiler des germes de mal qui persistaient parmi la population et à faire penser aux remèdes opportuns. De lui nous pourrons tirer de précieuses leçons qui, espérons-le, seront mises à profit dans un prochain avenir.

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Akli Bounane : Avoir raison et se faire emprisonner !

Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 456, 8 décembre 1955, p. 2


Un travailleur algérien écrit au « Libertaire » :

A l’ordinaire, les propriétaires d’un café-restaurant-hôtel, au 48, rue Frémicourt, à Paris (15e), battaient leurs locataires comme des bêtes de somme.

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Akli Bounane : Hôteliers et policiers unis contre les Algériens

Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire n° 452, 10 novembre 1955, p. 2


DANS le 15e arrondissement (89, rue Fondary), le logeur Bachir est connu de tous. Il est ami de la police pour pouvoir exploiter ses compatriotes.

Il est possesseur d’un hôtel. Quand un Algérien se retrouve sans logis, Bachir lui répond qu’il pourrait lui trouver une place parmi plusieurs autres, à condition qu’on lui offre un bakhechich de 10.000 francs.

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Deux poids, deux mesures !

Textes parus dans Le Prolétaire, n° 371, 18 mars au 21 avril 1983, p. 3-7


Nasser M’Raidi, Youssef S., Robert Kéchichian, trois noms pour une même justice, une justice de classe ; trois noms pour un même arbitraire, un arbitraire de classe.

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Lettre d’un lecteur de Tribune algérienne, 26 septembre 1979

Textes parus dans Tribune algérienne, n° 22, novembre 1979, p. 11-14

« Les fléaux sociaux : le débat entre le ponctuel et le permanent » (dessin publié dans El Djeich, n° 197, octobre 1979, p. 8)

L’atmosphère étouffante demeure toujours, elle empire de plus en plus. La répression continue.

La police fait ravage dans les quartiers populaires (Climat de France, cité Mahiédinne, Champ de manœuvre, Cité Diar El Chems, Clos Salembier). Il y a eu de véritables batailles rangées, opposant les habitants du quartier aux policiers des balcons, des fenêtres, les habitants se défendaient lançant des cailloux, des bouteilles. Il y a eu deux policiers tués. Pendant 2 jours la police a fait le siège de la cité : les gens à l’intérieur ne pouvaient en sortir, ni les gens de l’extérieur ne pouvaient rentrer.

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Appel d’un immigré

Textes parus dans Tout !, n° 10, 12 mars 1971, p. 2


« Devant la douleur, la fierté se cabre. On se défend alors avec exaspération contre tout pessimisme afin qu’il ne semble pas une conséquence de notre état et ne nous humilie comme des vaincus. » C’est sur cet appel à la survie de Nietzsche que je pousse mon cri, le cri d’un étranger, d’un travailleur immigré qui refuse d’être socialement et politiquement rejeté et qui ira chercher sa vérité dans la gauche.

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Hier, Alger et la Kabylie, aujourd’hui, l’Oranie et demain ?

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 53, juin 1982, p. 6

زيارة رئيس الجمهورية لولاية وهران (photo publiée dans El Djeich, n° 219, juin 1982, p. 4)

Trois jours après que les brigades mobiles du Darak-El-Watani ont occupé l’université de Tizi-Ouzou pour une semaine, pour réprimer toute manifestation le 20 avril dernier, les lycéens d’Oran se sont mis en grève à la suite d’une rumeur selon laquelle seuls 5 % des lycéens seraient effectivement reçus au Bac.

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Minguettes

Articles parus dans Informations rassemblées à Lyon, n° 41, novembre 1981, p. 7-11


Les Minguettes ce n’est pas Manchester
mais c’en est peut-être la banlieue…

C’était un étrange début d’été ; les soirées lourdes et orageuses alternaient avec de sombres journées de déluge. Bref, les vacances n’arrivaient pas vite.

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Algérie : Les dockers en grève

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 12, juillet-août 1977, p. 12-13

« 1er mai 1977 : l’heure est au bilan mais aussi aux perspectives » (photo publiée dans El Djeich, n° 168, mai 1977, p. 7)

Les dockers du port d’Alger viennent de faire une grève d’une semaine du 8 mai 1977 au 14 mai. Leur détermination est d’autant plus grande qu’on connaît quel déchaînement répressif entraîne une grève en Algérie !

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Batna : Lycéens en grève et répression policière

Article paru dans El Jarida, n° 8, 21 février 1970

مجموعة من طلبة الجامعة (photo publiée dans El Djeich, février 1970, p. 19)

Les 1 300 élèves du lycée arabisant de BATNA (« Abbès Laghrour ») se sont mis en grève pour protester contre leurs conditions de vie déplorables : éternisation des locaux « provisoires » dans une caserne désaffectée, absence totale de chauffage, EAU rationnée à un verre par repas et un litre tous les 2 jours pour se laver !

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Comme à Aïn-Beida : Émeutes à Aïn-M’lila

Articles parus dans PRS Info, n° 7, 19 décembre 1977, p. 1 et 17-20

« La S.N.T.F. : une profonde mutation » (photo publiée dans El Djeich, n° 176, janvier 1978, p. 21)

Des affrontements violents ont opposé durant une semaine, début novembre, la population de Aïn M’lila aux forces de répression.

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Le couscous est un art

Articles parus dans Courant alternatif, n° 60, novembre 1986, p. 5-8


Une manifestation unitaire anti-raciste contre les lois Pasqua-Pandraud sur l’entrée et le séjour des immigrés en France n’aura vraisemblablement pas lieu début décembre à Paris !

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Errico Malatesta : Les Bandits tragiques

Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 730, 29 octobre 1927, p. 1-2.

Il semble qu’il soit trop tard pour en parler encore, néanmoins le sujet reste d’actualité, puisqu’il s’agit de faits et des discussions qui, s’étant renouvelés dans le passé, se répéteront, hélas, dans l’avenir aussi, et cela, tant que n’en auront pas disparus les causes déterminantes.

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Lettres sur l’Algérie (comités de gestion)

Lettres publiées dans Informations Correspondance Ouvrières, n ° 27, mars 1964, p. 17-21.

 

 

ALGERIE :
A la suite des deux lettres publiées dans le N° 25 et d’une brève réponse figurant dans le N° 26, nous avons fait quelque mises au point et reçu d’autres réponses. C’est ce dossier que nous publions intégralement, malgré sa longueur. Si le débat s’élargissait, nous envisagerions une brochure centrée sur les comités de gestion.

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Abdelkader

Article paru dans l’Encyclopédie des nuisances, n° 6, février 1986, p. 124-127.

 

 

Comme pour venger l’affront qu’il lui infligea durant quinze années, en combattant ses troupes avec peu de moyens et dans des conditions nettement défavorables, la France n’a retenu d’Abdelkader que le souvenir de sa reddition ; de même qu’elle a prétendu en avoir fait un « ami fidèle ». Si l’oubli de ce personnage peut s’expliquer en partie par le temps, la France officielle nous rappelle aujourd’hui qu’elle a toujours eu la mémoire courte, l’amitié mesquine et la fidélité trompeuse à l’égard de ceux qui l’ont servie loyalement. Et, par exemple, ne se souvient de l’existence des harkis, autres amis fidèles, que le temps d’une campagne électorale.
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Arthur Cravan : Sportifs, je vous hais !

Article paru dans Mordicus, n° 6, octobre 1991, p. 13.

 

 

Parallèlement à la vieille exaltation religieuse du sacrifice qui, aujourd’hui désacralisé, n’en reste pas moins une éternelle apologie du renoncement, il est conforme à la morale de nos maîtres de vouloir remettre au goût du jour la non moins ancienne exaltation de l’effort.
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Travailleurs, il faut mettre fin aux assassinats

Déclaration de la Fédération anarchiste parue dans Le Libertaire, n° 369, 30 juillet 1953.

 

 

LE 14 JUILLET 1953 a été l’occasion, à Paris, d’un coup de force de la police, sur l’ordre de l’impérialisme français, contre les travailleurs nord-africains.

Le caractère prémédité de la fusillade qui a fait SEPT MORTS ne fait aucun doute. L’impérialisme français ne peut plus tolérer que des travailleurs venus des pays coloniaux affichent, au coude à coude avec les travailleurs français, leur volonté de se libérer, de conquérir leur dignité et leur indépendance.

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Premier bilan : 7 morts dont 6 ouvriers Nord-Africains

Déclaration de la Fédération anarchiste parue dans Le Libertaire, n° 368, 16 juillet 1953.

 

 

Les assassinats continuent !

Sur ordre du Gouvernement les flics du « socialiste » franc-maçon Baylot tire sur la classe ouvrière

PREMIER BILAN

7 morts dont 6 ouvriers Nord-Africains

Plus de 100 blessés

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Une lettre de M. Albert Camus (juillet 1953)

Lettre d’Albert Camus parue dans Le Monde, 19-20 juillet 1953.

 

 

M. Albert Camus nous a adressé la lettre suivante :

« Monsieur le directeur,

« Un certain nombre de vos lecteurs, dont je suis, n’auront pas appris sans une certaine admiration qu’en conclusion de la tuerie du 14 juillet le gouvernement avait ouvert une information contre X pour violences à agents. Il y a là en effet un assez bel exemple de cynisme.

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Un algérien raconte sa vie

Extraits d’un article paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 28, Volume V (11e année), Juillet-Août 1959, p. 35-38


Fanatisme et superstition

Même pour le fanatisme, la superstition, j’ai vu que c’était autorisé, agréé par le gouvernement français en Algérie. J’ai vu, square Nelson, des femmes qui allaient là, soi-disant que c’était des sorciers – des conneries, quoi. Mais c’était agréé par le gouvernement. Il y avait des négresses là, qui tuaient des poulets, prenaient les entrailles et tout ce qui s’ensuit. Soi-disant que l’eau de mer de cet endroit était bénie par le sorcier et les femmes allaient se laver là-dedans. Il y avait donc des femmes qui se foutaient à poil pour se laver là et simplement il y avait une autre femme qui les cachait avec un petit bout de voile de rien du tout. Un jour j’étais avec les copains et j’avais vu ça. D’ailleurs les copains et moi on avait commencé à rouspéter parce qu’il y avait des pêcheurs, là. Ils donnaient des bons coups d’œil. Enfin, ils se régalaient. Alors nous, on a commencé à incendier cette femme et les femmes qui faisaient brûler de l’encens et tout le bataclan. Eh bien! mon vieux, il fallait qu’on courre, parce que les flics ils sont venus ; ils nous ont fait courir. C’était autorisé par le gouvernement.

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Un algérien raconte sa vie (II)

Extraits d’un article paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 29, Volume V (11e année), Décembre 1959-Février 1960, p. 54-55.

 

 

14 juillet 1953

Ma femme était à l’hôpital. Elle venait d’accoucher d’un deuxième enfant. Alors je sors de l’hôpital et je savais qu’il y avait le défilé. Je me dis, je vais défiler, c’est pas loin. Mais manque de pot, je tourne d’un côté et je tombe sur trois cars de flicaille qui étaient là. Ils me regardent d’un sale œil. Moi je m’en foutais, je les emmerdais. Il y avait l’autre gosse à la maison qui m’attendait, mais je me suis dit : il va bien m’attendre un petit peu, je vais voir comment c’est le défilé. Parce qu’il y avait Marcel Cachin. J’aimais bien voir ce vieux-là. Et puis d’un seul coup, poum! vlan! j’entends que ça commence la bagarre là-dedans.

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Pour faire place aux « Interlocuteurs valables » : Encore un dirigeant du M.N.A. arrêté et torturé

Article paru dans La Voix du peuple, n° 17, 3 janvier 1956

 

 

En même temps qu’il rameute tous les réformistes et les béni-oui-oui pour les baptiser « interlocuteurs valables », le colonialisme lance toutes ses forces contre le Mouvement National Algérien.

Une fois de plus, un dirigeant du M.N.A., Mokhtar Zitouni, a été arrêté à Saint-Eugène (Alger) le 23 décembre, et torturé. Depuis cette date nous n’avons aucune nouvelle de lui.