Article de Monique Gadant paru dans Critique Communiste, n° 120-121, juillet 1992, p. 45-52
Manifestation contre le FIS – Front Islamique Du Salut – à l’appel du FFS – Front des Forces Socialistes – le 2 janvier 1992 à Alger, Algérie. (Photo by Jean-Michel TURPIN/Gamma-Rapho via Getty Images)
Afin d’éclairer et de comprendre la nature de ce qu’on appelle le mouvement des femmes en Algérie, ses objectifs et les difficultés qu’il rencontre, il est nécessaire de revenir en arrière, voire même de se situer dans une perspective un peu historique. Je m’efforcerai ce faisant d’être aussi objective que possible.
Article signé S. paru dans Courant alternatif, n° 40, juin 1994, p. 15-18
08/05/1994. ALGER: LA HAUTE CASABH LIEUX DU CRIME DE 2 RELIGIEUX FRANCAIS. (Photo by Nacerdine ZEBAR/Gamma-Rapho via Getty Images)
La société algérienne connaît depuis l’interdiction du FIS en 1992 une flambée de violence liée à la radicalisation des groupes islamistes armés. Il y a eu des analyses et des réflexions de toute sorte sur les causes et les raisons multiples de cette violence: la misère, l’autoritarisme du FLN pendant 30 ans de parti unique, on a même évoqué la démographie et le fait que les jeunes soient trop nombreux, la dette extérieure de l’Etat algérien, les accords avec le FMI et la dépendance économique de l’Algérie vis-à-vis de l’Occident…
Entretien de Maxime Rodinson avec Robert Bonnaud et Michel Wieviorka paru dans La Quinzaine littéraire, n° 537, du 1er au 31 août 1989, p. 9-10
Manifestation d’intégristes musulmans contre le livre de Salman Rushdie ‘Les versets sataniques’ à Paris le 26 février 1989, France. (Photo by Mohammed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Spécialiste de l’islam et du monde arabe, Maxime Rodinson est également connu pour ses idées marxisantes, ainsi que pour ses prises de position en faveur des Palestiniens et de plusieurs revendications arabes dès 1948. Ses ouvrages sur Mahomet (Le Seuil, 5e éd., Coll, Points, 1979), Islam et capitalisme (Le Seuil, 1966), Marxisme et monde musulman (Le Seuil, 1972) ont eu un écho et une influence considérables. Il achève actuellement, pour les Editions de La Découverte, une nouvelle édition de la Fascination de l’Islam.
Article de Mohammed Harbi paru dans Les Cahiers d’Article 31, n° 1, premier trimestre 1990, p. 93-95
Anti-Salman Rushdie demonstration by Muslims, London, 1990’s. (Photo by: PYMCA/Universal Images Group via Getty Images)
La campagne que les islamistes de tous bords ont mené contre Salman Rushdie, les menaces qu’ils font peser sur sa vie constituent un nouvel épisode de l’assujettissement forcé des intellectuels, et au-delà d’eux, de la société au pouvoir sacerdotal.
Texte des Amis d’Omar Khayyam paru dans Le Frondeur, n° 3/4, mars 1980, p. 22.
L’effondrement de l’Etat comme l’impuissance des dirigeants n’est pas toujours suffisant à rendre aux hommes leur liberté. Le Liban (dont on ne parle plus beaucoup en ce début 80) est un exemple de pays sans Etat et sans gouvernement où rien n’a changé. Bien évidement l’ordre est revenu sur les chars syriens et israéliens et la survie a repris ses droits.
Comme pour venger l’affront qu’il lui infligea durant quinze années, en combattant ses troupes avec peu de moyens et dans des conditions nettement défavorables, la France n’a retenu d’Abdelkader que le souvenir de sa reddition ; de même qu’elle a prétendu en avoir fait un « ami fidèle ». Si l’oubli de ce personnage peut s’expliquer en partie par le temps, la France officielle nous rappelle aujourd’hui qu’elle a toujours eu la mémoire courte, l’amitié mesquine et la fidélité trompeuse à l’égard de ceux qui l’ont servie loyalement. Et, par exemple, ne se souvient de l’existence des harkis, autres amis fidèles, que le temps d’une campagne électorale.
Extraits de l’entretien de Rachid Mimouni avec Thierry Fabre et Olivier Mongin, Esprit, n° 152-153, juillet-août 1989, p. 72-74.
Olivier Mongin : Est-ce que ce retour à une mémoire que tu revendiques sans nostalgie peut être partagé par le jeune urbain qui a rompu tous les fils avec le passé ? La jeunesse algérienne est-elle capable de faire ce travail de mémorisation ?
Rachid Mimouni : Capable je ne sais pas, mais je crois que ce travail de mémorisation est nécessaire parce que cette jeunesse est complètement déboussolée et sans racines.
Dans ce débat, la responsabilité des intellectuels issus des sociétés arabo-musulmanes est immense pour contribuer à la critique radicale, sans mépris mais sans complaisance, des présupposés de l’idéologie religieuse dominante, véhiculée par les représentants de l’islam officiel, et surtout des dérives de l’islamisme radical. Cette critique est absolument indispensable pour permettre de desserrer l’étau de la double dépendance dans laquelle toute référence idéologique à l’identité culturelle ou religieuse – qui n’est pas librement consentie et assumée – inscrit l’individu : celle du groupe et celle d’un système clos de représentations qui lui interdisent d’entrevoir d’autres valeurs et empêchent toute percée de l’imagination.