Entretien avec Cornelius Castoriadis paru dans Alternative libertaire, n° 3, 7 juin 1991, p. 6
Autour de la guerre du Golfe, de l’engagement des intellectuels et de l’apport de la psychanalyse à une vision transformatrice de la société
Entretien avec Cornelius Castoriadis paru dans Alternative libertaire, n° 3, 7 juin 1991, p. 6
Autour de la guerre du Golfe, de l’engagement des intellectuels et de l’apport de la psychanalyse à une vision transformatrice de la société
Article de Marie-Madeleine Hermet paru dans Le Monde libertaire, n° 279, 14 septembre 1978, p. 1-8
TEHERAN est en état de siège ; la loi martiale y est proclamée, comme elle le fut à Ispahan au milieu du mois d’août dernier. Depuis plus d’une semaine, les manifestations s’amplifiaient par le nombre et par le ton dans la capitale et dans une dizaine de grandes villes. Celle du 7 septembre, interdite par le Shah, fut si importante, les soldats « fleuris » par les manifestants étaient encore si émus, si hésitants, que le « frère musulman militaire ne tira pas sur le frère musulman en révolte. Le matin du 6 septembre, Libération avait titré : « Que va faire l’armée ? » Dans la soirée du 8, toutes les radios donnèrent la réponse : l’armée a tiré et les armes, en une seule fois, ont fait 203 morts, devenus 50 dès le lendemain dans la presse officielle du Shah, selon l’AFP, le samedi 9 septembre.
Article de Yacine Kateb paru en quatre parties dans Combat, 4 août 1948, p. 4 ; 17 août 1948, p. 4 ; 18 août 1948, p. 4 ; 24 août 1948, p. 4.
« Peuple français, le moins raciste du monde… »
DES qu’il est question de l’Algérie, on rencontre dans la métropole beaucoup de curiosité et de bonne volonté, mais aussi, il faut le dire, une ignorance inquiétante des problèmes de ce pays. Problèmes qui, à force d’incurie, sont devenus de véritables drames. La presse a-t-elle, ici, rempli son rôle ? A-t-elle informé les Français comme elle le devait, même si elle avait à leur apprendre des échecs ? Le pouvait-elle ?
Article de Ricardo Enquin paru dans Les Lettres françaises, n° 221, 19 août 1948, p. 3
C’EST toujours une tâche délicate que de présenter un écrivain, un intellectuel. Délicate, car le chroniqueur pénètre dans un domaine intime qu’il va rendre public et qu’il doit, au cours de cette équation, trouver des formules capables de l’alléger et la rendre sympathique. Surtout lorsqu’il ne s’agit pas de faire une simple biographie. La tâche s’avère encore plus difficile lorsqu’il s’agit, comme c’est le cas aujourd’hui, de faire connaître un représentant authentique d’une littérature malheureusement très éloignée — non seulement du fait de la distance — et mal connue du public français.
Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 8 juin 1950, p. 4
COMME tout était simple, pour l’intellectuel d’Occident, il y a vingt ans ! Comme il lui était facile de choisir ! Comme il pouvait aisément se donner bonne conscience ! Quand il avait compris la nature de son rôle : lutter contre l’état de choses existant, pas moins qu’aujourd’hui injuste et fondé sur des valeurs perverties, ne lui suffisait-il pas de regarder vers l’Est pour prendre confiance en lui-même, donner à son espoir et sa révolte une signification qui le dépassait ?
Texte de Richard Wright paru dans Franc-Tireur, 16 décembre 1948, p. 1 et 4
VOICI le texte du grand écrivain américain Richard Wright lu par lui, dans la liberté totale de son expression, à la grande Rencontre internationale des écrivains du monde, suscitée par le R.D.R.
De race noire, l’admirable romancier de Native Son et de Black Boy lance avant tout ici un cri d’opprimé, de révolté à la face du monde et des deux Etats géants dont la querelle maintient l’humanité dans l’angoisse et dans la peur.
Interview de Jean-Louis Hurst parue dans Courant alternatif, n° 38, avril 1994, p. 31-36
Nous publions ici un interview de Jean-Louis Hurst sur l’Algérie. Nous ne sommes pas forcément d’accord avec l’ensemble de ce qu’il avance : on peut par exemple discuter de la répression sous Boumédiene, de sa démarche sur les problèmes de papiers en France, assimiler le mouvement berbérophone à l’intelligentsia est peut-être un peu rapide, etc. Mais cet interview nous semble apporter beaucoup d’informations sur la société algérienne, des éléments de compréhension et d’analyses importantes.
Article de Jean Vita paru dans Le Libertaire, n° 251, 12 janvier 1951, p. 2
POUR la noblesse de son style et de sa pensée qui contrastent tellement avec la manière constipée de Gide, Albert Camus a rapidement acquis sur la jeunesse de ce temps une influence virile et virilisante, qui relaie heureusement celle du tortueux Ménalque.
Article de Georges Lamizet paru dans La Révolution prolétarienne, n° 137, avril 1959, p. 17-18
« Car l’esprit ouvrier, à peine ses yeux sont-ils ouverts, revient à son « Je pense », tout comme Descartes. Il tient bon là ; il se forme une idée juste de ce que c’est qu’une vie humaine ; et cette idée est qu’il ne faut pas attendre de tout comprendre pour vivre en homme. Cette idée est en marche, et le moindre progrès de la connaissance l’éclaire un peu plus. Et c’est pourquoi l’idée de rationalisation, qui porte la marque des brevetés, a trouvé, contre l’attente des rois de ce monde-là, une résistance. Le citoyen riveur et le citoyen ajusteur ont dit : « Produire n’est pas le tout ; et aussi bien votre édifice industriel s’écroule par le haut, ce qui prouve que vous êtes bien loin de connaître assez pour légiférer. Humanité et justice valent mieux que puissance : et puisque vous nous consultez, nous allons dire, non ce que nous savons, mais ce que nous voulons. C’est à vous, les rois, de vous en arranger. »
ALAIN (1931)
Déclaration parue dans Algérie-Actualité, n° 1220, du 2 au 8 mars 1989, p. 24
Notre pays connaît depuis le 23 février 1989 une nouvelle situation politique qui exige de tous le respect des règles démocratiques définies par la Constitution.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 33, octobre 1961, p. 4-5
Les travailleurs vivent avec un système de pensée imprégné d’idées et de formules qu’on leur a inculquées depuis leur enfance soit à l’école primaire, soit au cinéma, la radio, à la Télé ou dans les journaux. Ces idées empêchent les travailleurs de prendre conscience de certaines réalités élémentaires et de leur rôle dans la société. C’est la classe dominante qui les diffuse pour maintenir les travailleurs dans leur rôle d’exploité. Le racisme, le patriotisme, les notions de bon citoyen, d’honnête travailleur, etc… sont autant de formules qui encombrent les esprits et empêchent les ouvriers de résoudre leur propre problème et entretiennent chez la plupart la confusion intellectuelle souvent la plus totale.
Article de Jean Léger paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 7, août-septembre 1950, p. 110-111
Dans les premiers jours de juin s’est déroulé à Prague le procès des Treize, premier grand procès politique que connaisse la Tchécoslovaquie.
Les condamnations prononcées le 8 juin ont révolté de nombreux intellectuels en France, en Autriche, en Norvège. Des télégrammes ont été adressés au Président de la République tchécoslovaque pour qu’il renonce à exécuter la sentence frappant le principal accusé : Kalandra.
J’ai accordé un entretien à Emmanuel Lemieux pour Les Influences autour de mon premier livre La Fabrique du Musulman (Libertalia, 2017). Le texte a été publié hier sous le titre : « Nedjib Sidi Moussa : l’islamo-gauchisme ou le retour au “sectarisme de la Guerre froide” ».
En voici les premières lignes :
Article de Vernon Richards paru dans Le Libertaire, n° 215, 10 février 1950, p. 3
GEORGE ORWELL, écrivain et socialiste, est mort dans un hôpital londonien, le 21 janvier, à l’âge de 46 ans. Né d’une famille de classe moyenne en Inde, il alla à Eton, et plus tard rejoignit les forces de police de Burma. Mais l’honnêteté de l’œil avec lequel il vit le rôle de l’Impérialisme britannique le repoussa — non seulement de la police de Burma, mais aussi de la classe dans laquelle il était né.
Ses livres disent la pauvreté matérielle qui l’accabla, et 1936 le trouva en Espagne, où il fut blessé dans les lignes républicaines.
Article de Louis Mercier paru dans La Révolution prolétarienne, n° 440, juin 1959, p. 11-12
Dans une petite revue qui se discute beaucoup parmi les intellectuels de la rive gauche (« Arguments »), une poignée d’anciens communistes s’efforcent de remettre en question la plupart des formules dites d’extrême gauche. Effort désordonné et inégal quant aux sujets traités, mais effort sympathique, car les « ex » qui le mènent ne sont ni de vieux fonctionnaires du parti ni des professionnels de la politique. Ni des Marty, ni des Hervé. Ils en sont à se demander si la révolte de Cronstadt ne signifiait pas le premier exemple, suffisant, de l’opposition entre parti et classe ouvrière. Ils publient des études sur l’évolution de la structure des classes salariées. Leur jargon se ressent encore de leur passage dans le parti communiste, et bien des tics défigurent leurs raisonnements qu’ils s’efforcent de mener droit. Cependant, ils ne pontifient ni ne tranchent. Ils cherchent. Si bien que dans l’étonnante sécheresse de la pensée socialiste qui caractérise notre époque, ce filet d’eau ou ces gouttes de sueur ne sont pas à dédaigner.
Article de Jean-Daniel Martinet paru dans La Révolution prolétarienne, n° 303, mai 1947, p. 11-13
De multiples articles de revues permettent d’apprécier l’influence exercée par les succès de l’U. R. S. S. sur ces jeunes intellectuels qui n’ont pas connu la période héroïque de la Révolution russe (où celle-ci s’identifiait, au moins partiellement, avec la cause des opprimés et des humiliés) et qui n’ont pas pu traverser le marécage de la résistance sans y laisser leurs dernières illusions généreuses.
Texte de Marcel Martinet paru dans Masses, n° 11, 25 novembre 1933, p. 12
Sous le titre « Où va la Révolution Russe » Marcel Martinet a publie une brochure à la Librairie du Travail. Avec modération, mais sans faiblesse il expose l’Affaire Victor Serge et réduit à néant les « accusations » plus ou moins formulées contre Serge.
Dans le trop court extrait que nous publions les intellectuels « révolutionnaires » sont, sans échappatoires possibles, placés devant leurs responsabilités. A « Masses » nous ne pouvons que nous solidariser avec les idées défendues par Marcel Martinet et le remercier les avoir si clairement et si courageusement exprimées en ce temps ou le vrai courage est si rare chez les intellectuels.
Article de Paul Bénichou paru dans Masses, n° 19, juillet 1934, p. 2-4
Il y aurait toute une étude à faire sur l’apparition des idées et des lieux communs pseudo-révolutionnaires du fascisme dans les milieux de la gauche bourgeoise en France. Nous voulons simplement faire à ce sujet quelques remarques qui s’imposent aujourd’hui. Le sujet que nous évoquons devrait commencer au point où la vieille gauche française, en présence des difficultés du capitalisme d’après-guerre, a cessé d’avoir, autrement qu’en paroles, une politique propre. L’incapacité des partis de la démocratie bourgeoise, menés en laisse par la réaction, n’a pu manquer de discréditer leur idéologie, qui est apparue de plus en plus caduque, désuète et ridicule à mesure que ses représentants se montraient plus impuissants. Depuis la guerre, le radical-socialiste de province, anticlérical farouche et démocrate impénitent, est devenu, dans les milieux intellectuels de toutes nuances, un sujet habituel de dérision. C’est là une chose bien connue. Ce qui est plus curieux, c’est qu’en même temps le radicalisme, de plus en plus décrépit et domestiqué, célébrait sans cesse son « rajeunissement » et sous les étiquettes du réalisme et de la nouveauté, élevait ses abdications à la hauteur d’une doctrine.
Article d’Aimé Patri paru dans Masses, n° 7-8, février-mars 1947, p. 28-30
Monsieur Maurice Merleau-Ponty publie actuellement dans les « Temps Modernes » (Nos 13 et 14, le reste est à suivre), une bien étrange réponse au recueil d’essais de Koestler : « Le Yogi et le Commissaire » (1). Cette réponse est intitulée : « Le Yogi et le Prolétaire », Il s’agit en réalité, bien plus que de répondre au « Yogi et le Commissaire », de reprendre la question posée dans « Zéro et Infini » (2), à propos des procès de Moscou. M. Merleau-Ponty a soigneusement compulsé les dossiers des procès, notamment celui de Boukharine et il a entrepris de prononcer un plaidoyer rétrospectif… en faveur des juges. On ne s’attendait guère à voir Kierkegaard et Heidegger appelés à témoigner dans cette affaire, en se disant au surplus « marxistes », mais.c ‘est pourtant un fait. M. Merleau-Ponty, philosophe, « existentialiste » de son état, est aujourd’hui « marxiste » aussi bien que M. E. Mounier, théoricien du « personnalisme » spiritualiste. Lorsqu’on dit « marxiste » il faut naturellement entendre « stalinien » ou mieux « stalinophile », puisqu’il ne s’agit que de velléités néophytes accueillies avec la réserve qui convient, par les services inquisiteurs.
Article de Richard Hoggart paru dans Lignes, n° 8, 1989/4, p. 21-31
Il serait quelque peu pervers de la part d’un écrivain anglais de parler, aujourd’hui, des droits et des devoirs, des libertés et des responsabilités des artistes de cette fin du XXe siècle, sans faire le point sur l’affaire qui nous préoccupe en Grande-Bretagne depuis déjà six à huit mois (1) : la publication des Versets sataniques, le dernier livre de Salman Rushdie.
Textes parus dans Inprecor, n° 80, 26 juin 1980, p. 23-24
L’INTERVENTION sauvage des forces de l’ordre à l’université et à l’hôpital de Tizi-Ouzou, la répression qui continue, la campagne de calomnie faisant de ceux qui se sont mobilisés des agents de l’impérialisme, le chauvinisme attisé par la presse, tout cela appelle une riposte.
Texte d’André Breton paru dans La Révolution surréaliste, n° 2, 15 janvier 1925
C’est sans doute au sujet du travail que se manifestent les plus sots préjugés dont soit imbue la conscience moderne, au sens collectif du mot. Ainsi les ouvriers, excédés à bon droit du sort inférieur qui leur est fait, se fondent généralement pour affirmer leur droit de vivre sur le principe même de leur esclavage. Au nom du sacrifice individuel qu ils consentent, qu’ils luttent de ci de là pour obtenir une légère atténuation de leur peine, selon moi c’est trop peu, en vérité. A leurs grands maux, bien sûr ils n appliquent pas assez les grands remèdes des révolutions. Mais la convention sociale dont ils sont de naissance les prisonniers les plus surveillés leur a fait une âme de misère. Ils se recommandent trop volontiers de leur capacité de travail, par un de ces détours élémentaires qui, dans sa réflexion sur lui-même, conduit l’homme à s’exagérer la valeur de ce qu’on méconnaît en lui. Si paradoxal que cela puisse paraître, ils cultivent de façon quasi-religieuse l’idée du travail. C’est à croire que par là, comme tous les autres, ils éprouvent le besoin de donner la mesure de leur désintéressement. Il n’est pas jusqu’à la dureté du travail qui ne confère à ceux qu’il courbe le plus le maximum d’autorité. Dans les confédérations les voix qui l’emportent ne sont-elles pas aujourd’hui celles du Bâtiment, de la Terrasse, des Métaux ? Toutes proclament le caractère sacré du travail et tendent à l’exalter d’autant plus que ce travail est plus matériel.
J’ai le plaisir d’annoncer la publication sur le site Middle East Eye de mon dernier texte intitulé : « Pour un Maghreb des luttes ».
On le retrouve parmi les contributions réunies sous le titre : « 2019 : ce qui attend le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord« .
En voici le premier paragraphe :
Mon dernier article intitulé « Anthologie d’une revue disparue – Dissidences intellectuelles arabes » vient de paraître dans le mensuel de critique et d’expérimentation sociales CQFD, n° 171 (décembre 2018).
En voici la présentation par le journal :
« Il y a une quarantaine d’années, de jeunes intellectuels du monde arabe éditaient une revue surréaliste : Le Désir libertaire. Un recueil de textes audacieux, brocardant patrie, armée, famille et religion, vient d’être traduit en français. »
Article de Mohammed Harbi paru dans Les Cahiers d’Article 31, n° 1, premier trimestre 1990, p. 93-95
La campagne que les islamistes de tous bords ont mené contre Salman Rushdie, les menaces qu’ils font peser sur sa vie constituent un nouvel épisode de l’assujettissement forcé des intellectuels, et au-delà d’eux, de la société au pouvoir sacerdotal.
Article de J. C. publié dans Echanges, n° 86, janvier-mars 1998, p. 46-50.
Lettres parues dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 25, janvier 1964, p. 12-15.
Nous ouvrons ici, avec deux lettres de camarades partis comme enseignants en Algérie un dossier et un débat sur la réalité algérienne et sur la société prétendue par certains « socialiste » qui prend la place de la société de type colonial.
Si l’on reprend toute la collection d’ICO on peut voir que nous n’avons jamais eu d’illusions sur ce que serait « l’indépendance » algérienne et que nous avons essayé d’analyser, notamment par des critiques de livres ce que sont les structures politiques et sociales des pays dits « sous-développés » (ou tiers-monde), pays placés dans la compétition impérialiste URSS-USA, et par voie de conséquence, aux prises avec une classe dirigeante qui tend à donner aux problèmes économiques et sociaux les solutions qui maintiennent sa domination et accroissent sa puissance.
Article d’André Mistral paru dans Spartacus, n° 89, février-mars 1978, p. 18-19
Article de Louis Mercier paru anonymement dans La Révolution prolétarienne, n° 121, novembre 1957, p. 1-2
Extraits de la conférence de presse du MTLD à Paris, 29 juillet 1953.
Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques en Algérie (M. T. L. D.)
Conférence de presse sur les incidents sanglants du 14 Juillet 1953 et le problème de l’émigration algérienne en France
Paris, le 29 juillet 1953
Article paru dans La Charte, organe du FLN clandestin – Rassemblement Unitaire des Révolutionnaires (RUR), n° 33, décembre 1972, p. 12-14
Dans la presse algérienne, il est fréquent de voir des « pavés » publicitaires de ce genre :
En 10 concours 15 MULTIMILLIONNAIRES Votre tour est peut-être pour cette semaine FAITES COMME EUX… JOUEZ NOTRE GRILLE P.S.A. |
(1) |
Extraits de l’avant-propos de Mohammed Harbi à Mansour Fahmy, La condition de la femme dans l’islam, Paris, Allia, 1990, p. 9-15.
Ce livre n’est pas un pamphlet destiné à dénoncer la condition faite aux femmes dans les sociétés musulmanes, mais une thèse soutenue à la Sorbonne en 1913 dans un temps où la thèse devait être un travail scientifique appuyé par une érudition rigoureuse. Il aurait pu disparaître dans les décombres de la production universitaire, et son auteur tomber dans l’oubli comme des milliers d’autres docteurs, si les gardiens de l’ordre traditionnel ne l’avaient mis en lumière en le clouant au pilori.
Extrait d’Abdelkader Chaker, La jeunesse algérienne en France. Éléments d’étude de l’émigration familiale, Alger, SNED, 1977, p. 192.
L’option de l’Algérie en faveur du parti unique a condamné à l’exil tous les partis d’opposition qui, à l’exception du Mouvement National Algérien (MNA), émanent du FLN historique. Ces mouvements d’opposition tentent de trouver une audience au sein de l’immigration algérienne, mais il faut bien admettre qu’ils n’y parviennent guère.
Extraits d’Abderrahim Lamchichi, Islam, islamisme et modernité, Paris, L’Harmattan, 1994, p. 40-41.
Dans ce débat, la responsabilité des intellectuels issus des sociétés arabo-musulmanes est immense pour contribuer à la critique radicale, sans mépris mais sans complaisance, des présupposés de l’idéologie religieuse dominante, véhiculée par les représentants de l’islam officiel, et surtout des dérives de l’islamisme radical. Cette critique est absolument indispensable pour permettre de desserrer l’étau de la double dépendance dans laquelle toute référence idéologique à l’identité culturelle ou religieuse – qui n’est pas librement consentie et assumée – inscrit l’individu : celle du groupe et celle d’un système clos de représentations qui lui interdisent d’entrevoir d’autres valeurs et empêchent toute percée de l’imagination.
Extraits de Maxime Rodinson, Marxisme et monde musulman, Paris, Le Seuil, 1972
Sur les arabophiles sentimentaux, p. 19-20 :
L’expérience stalinienne m’avait fait comprendre que la légitimité de la protestation d’un ensemble d’hommes exploités ou opprimés ne suffisait pas à garantir leur impeccabilité, la justesse de leurs programmes, de leurs stratégies et de leurs tactiques. Cela ne s’applique pas seulement aux prolétaires et aux couches sociales défavorisées de l’Europe. C’est tout aussi vrai des peuples du monde musulman et notamment des peuples arabes. Toute la sympathie que j’ai pour eux, tout le soutien que j’apporte à leurs revendications légitimes ne débouchent pas sur une approbation sans critique de toutes leurs démarches, sur un amour total et inconditionnel du genre de celui que je vois fleurir chez pas mal d’arabophiles sentimentaux qui ne savent s’orienter dans le monde complexe des luttes d’aujourd’hui que suivant les options simplistes, voire puériles, de l’amour et de la haine, également inconditionnels. Aucun peuple n’est entièrement pur et innocent, aucun n’est coupable sans rémission. Encore moins leurs dirigeants, quand bien même ils se pareraient de l’étiquette de révolutionnaires, trop facile à s’attribuer. D’ailleurs, aucun peuple ne forme un bloc indifférencié et, même vis-à-vis des mêmes projets globaux, les attitudes des divers groupes qui le composent sont inégalement sympathiques ou critiquables. Et puis, l’amour de soi qui développe chez les intéressés eux-mêmes toute orientation nationaliste, fût-elle justifiée au départ, produit tous les effets néfastes que suscite toujours ce sentiment, aussi bien chez les individus que chez les groupes.
Article paru dans La Voix du Peuple, n° 20, 1er mars 1956
Dans son « Bulletin d’activité » (n°3 du 18 février), le « Comité des Intellectuels » rend compte de la réunion qu’il a organisée le 27 janvier à la Salle Wagram.
Il est pour le moins regrettable que le Comité ait cru devoir insérer dans son bulletin une « mise au point » concernant l’intervention de Moulay Merbah à cette même réunion.