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Yves Dechézelles : Les condamnés à mort algériens ont-ils le droit de mourir comme des hommes ?

Article d’Yves Dechézelles paru dans La Commune, n° 6, février 1958

La publication du rapport de synthèse de la Commission de Sauvegarde des Droits et des Libertés Individuelles, si partiel et si limité qu’il soit, ne permet plus à des hommes de bonne foi de douter des traits barbares que revêt trop souvent la répression en Algérie.

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Yves Dechézelles : La parole est aux Ponce-Pilate

Article d’Yves Dechézelles paru dans La Commune, n° 5, novembre 1957

Ahmed Bekhat, secrétaire général de la Fédération de France de l’U.S.T.A., a été à son tour assassiné. Le 26 octobre, au petit matin, son cadavre a été retrouvé encore chaud dans un terrain vague de Colombes. Il avait été tué de deux balles dans la nuque.

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Yves Dechézelles : Pas de choix entre les victimes !

Article d’Yves Dechézelles paru dans La Commune, n° 2, mai 1957, p. 10

DEPUIS quelques mois une fraction importante de l’opinion française a été vivement impressionnée par ce qu’elle a entrevu des aspects atroces de la guerre et de la répression en Algérie.

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Yves Dechézelles : Problème social et guerre d’Algérie

Article d’Yves Dechézelles paru dans Perspectives socialistes, n° 25, juin 1959, p. 25-28

JUSQU’A une date relativement récente, il n’existait aucun document d’ensemble faisant ressortir l’ampleur des conséquences sociales de la guerre d’Algérie. Les renseignements dont l’on disposait, si révélateurs qu’ils soient, visaient le plus souvent des faits limités dans l’espace et le temps et résultaient en général de témoignages individuels et par là-même contestables. Aussi véridiques qu’ils fussent, une grande partie de l’opinion publique, intoxiquée par la propagande officielle et toujours sensible aux arguments chauvins, demeurait sceptique. De toute manière, des gens de bonne foi avaient toujours la ressource de penser que les faits relatés étaient exceptionnels.

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Yves Dechézelles et Lucien Weitz : Les résultats du référendum du 10 octobre en Algérie

Articles d’Yves Dechézelles et de Lucien Weitz parus dans La Pensée socialiste, n° 9, octobre 1946, p. 19-22

Les réformes ne peuvent plus attendre

Les résultats du référendum en Algérie démontrent qu’une évolution extrêmement rapide s’y est produite depuis le 5 mai dernier.

Alors qu’à cette date, 175.000 suffrages s’étaient prononcés en faveur du premier projet de constitution, cette fois-ci, on ne retrouve plus que 118.000 « oui ». Par contre, les « non », au nombre de 189.000, ont augmenté de plusieurs milliers.

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Yves Dechézelles : Le siècle du procès

Article d’Yves Dechézelles paru dans La Gauche, n° 12, 11 février 1949, p. 1-3

Le témoignage de Louis Martin-Chauffier lors du procès de Viktor Kravchenko contre le journal ‘Les Lettres françaises’, le 25 février 1949, à Paris. (Photo by Keystone-France/Gamma-Rapho via Getty Images)

Ce n’est pas assez du fracas des armes et des invectives homériques que les diplomates se lancent à la figure en pleine tribune de l’O. N. U., pour exprimer les conflits entre les grands. La justice s’est aussi mise de la partie.

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Fernand Doukhan : Dictature française en Algérie. Un coup de force

Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 320, 19 juin 1952


L’article que nous reproduisons ci-dessous est tiré de « L’Ecole républicaine », bulletin de la section d’Alger du Syndicat National des Instituteurs et Institutrices de l’Union Française, du mois de mai 1952.

Il nous a paru important de le communiquer à nos lecteurs, pour la position anticolonialiste du camarade Doukhan, position parallèle à celle que défend « Le Libertaire » dans la métropole.

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Herbert R. Lottman : Albert Camus

Extraits de Herbert R. Lottman, Albert Camus, Paris, Le Seuil, 1978, p. 605-608.

 

 

Une autre fois, Roblès vint à Paris prévenir Camus qu’un ami musulman sollicitait son aide pour son frère âgé de dix-huit ans, qui avait tiré sur un ultra et s’était entendu condamner à la peine capitale alors que sa victime s’en était sortie. A cette époque, le général de Gaulle était revenu au pouvoir. Et Camus avait justement rendez-vous avec lui. Il ouvrit un tiroir de son bureau et montra à Roblès une pile de lettres : « Voilà tout ce que j’ai à donner à De Gaulle. Donne-moi ton dossier. »

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Gisèle Halimi : Le lait de l’oranger

Extraits de Gisèle Halimi, Le lait de l’oranger, Paris, Gallimard, 1988

Gisèle Halimi (à g.) avec Djamila Boupacha, la jeune indépendantiste algérienne dont elle a été l’avocate. Ici, le 22 avril 1962. © AFP (Source)

p. 177-181 :

Aujourd’hui, je n’appellerai pas Camus. Je ne lui raconterai pas cette aventure unique : la justice militaire contrainte à la justice par l’effondrement d’un complot policier.

Je me revois, quelques mois avant ce procès, accrochée à un téléphone que je voulais charger de toutes mes forces de conviction. Je désirais, cette fois encore, que Camus intervînt auprès de Coty, de l’Élysée ou de je ne sais quel responsable gouvernemental.

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Yves Dechézelles : Lettre au directeur du « Monde »

Lettre d’Yves Dechézelles parue intégralement dans Informations ouvrières, n° 661, 12-19 juin 1974, et partiellement dans Le Monde, 19 juin 1974.


4 juin 1974

Monsieur le Directeur,

Permettez à l’avocat et à l’ami fidèle de Messali Hadj d’apporter immédiatement une rectification à l’article que lui consacre Jean Lacouture dans « le Monde » du 5 juin.

L’heure n’est pas pour moi de revenir sur le long combat mené par Messali Hadj pour l’indépendance de l’Algérie. Mais certaines inexactitudes ont une résonance qui porte atteinte en profondeur à la personnalité de l’homme et du militant.

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Jean Rous : A la mémoire de Messali Hadj

Article de Jean Rous paru dans Combat, le 21 juin 1974

Jean Rous et Habib Bourguiba (1951). Archives Pierre Chevalier

Messali Hadj est mort. Depuis 1936 période où je l’ai connu en luttant à ses côté pour la défense de « l’Etoile nord-africaine », il était à mes yeux non seulement le pionnier de l’émancipation algérienne mais un vieil ami rencontré le plus souvent dans ses résidences forcées et ses lieux d’exil plutôt qu’en liberté. Je ne l’avais pas revu depuis un certain temps, j’ignorais la gravité de sa maladie et j’ai donc été vivement touché en rentrant à Paris le mardi soir 4 juin d’apprendre sa mort. J’ai pensé aussitôt à sa longue vie de lutte et à l’Algérie révolutionnaire dont il avait inlassablement depuis 1925 éveillé la conscience nationale et le vouloir vivre. Le lendemain le premier journal que j’ouvris fut « El Moudjahid » le porte parole de l’Algérie nouvelle. Il disait simplement : « Messali Hadj cofondateur de l’Etoile nord-africaine, président du PPA et du MTLD n’est plus ». Dans son laconisme cette dépêche contenait en raccourci toute une leçon d’histoire. Ainsi au-delà des règlements e comptes fratricides que la bonne volonté fut impuissante à empêcher, l’inéluctable et souveraine mort accomplissait son œuvre réconciliatrice. Messali entrait officiellement dans l’histoire comme le père du nationalisme algérien. Peu de temps après on devait apprendre qu’informé de sa maladie, le président du Conseil de la révolution algérienne, Houari Boumédienne avait autorisé son transfert à Tlemcen pour qu’il puisse mourir dans sa patrie. Désormais Messali repose à côté de son père dans cette terre qui fut le berceau du nationalisme algérien et même nord-africain.

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Foule immense aux obsèques de Tlemcen. Le témoignage de Me Y. Dechézelles

Article paru dans Informations ouvrières, n° 661, 12-19 juin 1974.

 

 

Voici le récit que Me Yves Dechézelles a fait à « Informations Ouvrières » de l’enterrement de Messali Hadj, le 7 juin, à Tlemcen, où il a pris la parole devant une foule immense.

Nous sommes partis jeudi matin 6 juin par avion pour Oran via Marseille. Le corps de Messali Hadj était parti par convoi automobile la veille au soir et devait être pris dans le même avion que nous au départ de Marseille, à 17 heures.

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Yves Dechézelles : Lettre ouverte à Francis et Colette Jeanson

Lettre d’Yves Dechézelles parue dans La Révolution prolétarienne, n° 102, février 1956, p. 21-22  ; La Vérité, n° 389, 13 janvier 1956 et La Vérité, n° 390, 20 janvier 1956

J’attendais votre livre avec impatience.

Nous manquions d’un ouvrage mettant en lumière les causes de l’insurrection algérienne. Au moment où l’opinion française porte un intérêt croissant au problème algérien, l’on vous était reconnaissant d’avoir ramassé une moisson de faits et de documents permettant de mieux faire comprendre les événements.

Mais tandis que je parcourais « L’Algérie hors la loi », ma joie se mêla rapidement de stupeur.

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Jean Poperen : La gauche française et le duel FLN-MNA

Source : Jean Poperen, La Gauche française. Le nouvel âge (1958-1965), Paris, Fayard, 1972, p. 70-74.

La gauche française et le duel FLN-MNA

(…) en métropole, dans les milieux ouvriers les plus politisés, le MNA de Messali Hadj conserve une implantation notable. Les hommes qui l’animent ont souvent appartenu au mouvement communiste durant l’entre-deux-guerres et, lorsqu’ils rompirent, ils furent accusés par les communistes de tendances « nationalistes » et « trotskystes ». La vraie raison de leur rupture est qu’ils jugeaient insuffisante l’action du PCF pour la réalisation de l’indépendance algérienne.

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Yves Dechézelles : L’infamie

Article d’Yves Dechézelles paru dans La Commune, n°7, mars 1958

Yves Dechezelles, à gauche, ici avec Marceau Pivert, 1er mai 1947 – Contrairement à Dechezelles, Pivert sera opposé au RDR –
Photo Fonds Marceau Pivert (CHS)

Quant à l’intégrité intellectuelle, il y a longtemps que M. Francis Jeanson ne fait plus illusion. Il a pris bruyamment parti dans le grave et douloureux conflit qui oppose le FLN et le MNA ; c’était et cela demeure son droit.

Mais pour un homme qui avait la prétention dans son livre « L’Algérie hors-la-loi » de faire l’historique de la Révolution Algérienne, la passion ne justifiait ni l’erreur, ni la déformation systématique des faits, encore moins leur falsification.