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Marcel Baufrère : Pour la première fois dans le journal de la C.G.T. apparaît l’antisémitisme, poison venimeux du fascisme

Article de Marcel Baufrère paru dans La Vérité, n° 122, 10 mai 1946, p. 2

Cela a commencé par une attaque de Pierre Hervé, dans Fraternité, accusant les « agitateurs trotskystes » d’être composés de « 80 % de juifs ». Dans le même article, Hervé lançait une pointe contre la finance juive. Ces procédés, rappelant ceux de la propagande de Gœbbels, ont provoqué un certain émoi, y compris dans les rangs du P. C. F.

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Jean Cotereau : Socialisme et cléricalisme en 1946

Article de Jean Cotereau paru dans La Pensée socialiste, n° 6, juillet 1946, p. 20-23

LE but du socialisme est la libération de l’homme. Libération économique mais aussi intellectuelle. Ce but s’accommode de tout idéal philosophique et religieux. A deux conditions toutefois : d’abord, que cet idéal ne mette pas en cause l’opportunité de cette libération, en prétendant par exemple qu’elle est contraire aux desseins d’une Providence, que la destinée de l’homme est de gagner le bonheur du ciel par sa résignation devant ses épreuves terrestres, ensuite que cet idéal ne jette pas l’anathème comme entaché de perversité à un quelconque autre idéal.

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Yves Dechézelles et Lucien Weitz : Les résultats du référendum du 10 octobre en Algérie

Articles d’Yves Dechézelles et de Lucien Weitz parus dans La Pensée socialiste, n° 9, octobre 1946, p. 19-22

Les réformes ne peuvent plus attendre

Les résultats du référendum en Algérie démontrent qu’une évolution extrêmement rapide s’y est produite depuis le 5 mai dernier.

Alors qu’à cette date, 175.000 suffrages s’étaient prononcés en faveur du premier projet de constitution, cette fois-ci, on ne retrouve plus que 118.000 « oui ». Par contre, les « non », au nombre de 189.000, ont augmenté de plusieurs milliers.

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Spartacus, d’Arthur Koestler

Article paru dans Le Libertaire, n° 28, 10 mai 1946, p. 2

On a beaucoup parlé, on parle encore beaucoup, plus peut-être qu’il n’eût été logiquement, utile, du livre d’Arthur Koestler « Le Zéro et l’Infini », dernièrement paru. Sans doute faut-il voir dans cet engouement pour une œuvre somme toute assez banale, le fait que l’auteur fournit ainsi aux adversaires du communisme une arme non négligeable à la veille des élections. N’est-on pas allé jusqu a dire qu’un des secrétaires du premier parti de France — quand on écrit ces mots on pense immanquablement à Thorez, le grand patriote clairvoyant et courageux (!) qui fut en effet un des premiers partis de France… comme déserteur en 1939 — aurait rendu visite à l’éditeur pour lui demander de limiter le tirage de ce livre qui, en notre époque de dithyrambes staliniens, produit un effet comparable à celui d’un pavé jeté dans une mare à grenouilles, un soir d’été. N’a-t-on pas insinué aussi — pure calomnie, bien sûr — que le parti visé aurait fait effectuer des achats massifs de l’ouvrage en question afin de retirer de la vente au public le plus grand nombre possible d’exemplaires. Tout cela est, ma foi, fort possible mais je ne suis pas de ceux qui affirment ce qu’ils ignorent.

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Maurice Nadeau : Il est inutile de brûler Kafka

Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 30 mai 1946, p. 2

Last known photograph of Franz Kafka. Most likely taken in 1923. (Source)

UNE question qu’on pouvait voir depuis longtemps se former et grossir à l’horizon vient brusquement d’éclater et ses déflagrations n’ont pas fini de nous emplir les oreilles. Elle est formulée brutalement par M. Pierre Fauchery dans le dernier numéro d’ « Action » : « Faut-il brûler Kafka ? »

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Claude Lefort : Double et triple jeu. Réponse à M. Merleau-Ponty et à P. Hervé

Article de Claude Lefort paru dans Jeune Révolution, Revue des étudiants communistes internationalistes, n° 2, juin 1946, p. 1-9

Claude Lefort en 1946 : Source

LE stalinisme n’avait pas besoin de l’existentialisme pour instiller son double jeu. A ce qu’il paraît M. Merleau-Pontv (1) tient un troisième jeu plus subtil à la seule portée des philosophes. Il s’agit pour lui de rejoindre la politique effective du P.C. sans en assumer la vulgarité.

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Maurice Nadeau : Spartacus par Arthur Koestler

Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 11 janvier 1946, p. 2

ARTHUR Koestler est connu chez nous par « Un Testament espagnol », paru en 1939 et passé de ce fait inaperçu. Depuis cette date, l’ouvrage a toutefois trouvé des lecteurs fanatiques.

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Maurice Nadeau : Le Zéro et l’Infini par Arthur Koestler

Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 1er février 1946, p. 2

ON se souvient de l’émotion que provoquèrent les procès de Moscou. S’évadant malaisément des analogies historiques, ceux qui pensaient à Thermidor se rappelaient Robespierre, Saint-Just, Couthon et Lebas gravissant l’échafaud en silence. Les condamnés russes, eux, non seulement se vantaient d’avoir voulu poignarder la révolution, assassiner son chef, vendre le pays à une puissance étrangère, mais enchérissaient sur l’accusation :

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Paul Sénac : « Le Soleil entre les mains » de Garet Garrett, « Le Yogi et le commissaire » d’Arthur Koestler

Article de Paul Sénac paru dans Force ouvrière, n° 48, 21 novembre 1946, p. 11

Nous nous débattons tous, il faut en convenir, dans un chaos intellectuel indescriptible. Une immense supplication, comme une prière, monte des foules inquiètes vers ceux qui mènent le monde. « Dans votre sillage, messieurs, où allons-nous ? Où nous conduisez-vous ? » Telles sont les questions que, sourdement, se pose l’énorme majorité des hommes qui n’ont pas encore cessé de penser ni de réfléchir.


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La Lie de la terre

Article signé G. S. paru dans Force ouvrière, n° 50, 5 décembre 1946, p. 11

Albert Camus, l’éminent écrivain, dans une série d’articles publiés par Combat, définit notre siècle comme le « Siècle de la Peur ». Quoi de plus juste, de plus véridique ? Ferrero, dans ses grands ouvrages d’histoire, invoque le sentiment de la peur comme un des facteurs les plus puissants qui aboutissent à la guerre.

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Aristide Lapeyre : Aubervilliers de Jacques Prévert et Eli Lotar

Article d’Aristide Lapeyre paru dans Monde nouveau, n° 5, juillet 1946, p. 2

Peu de personnes, à Marseille sont parvenues à voir le dernier documentaire de Prévert : Aubervilliers. Certains films sont du genre parents pauvres, antipathiques et malsains, on nous les cache de préférence. Ce documentaire n’ayant pas l’honneur d’être patronné par quelque mouvement bien pensant : ligue bourgeoise pour le soutien de la famille, parti communiste français ou autres, sa publicité s’en ressent. Qui aurait bien pu savoir qu’il passait la semaine dernière au Capitole avec la Bataille du Rail ?

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Paul Morelle : Le Zéro et l’Infini, d’Arthur Koestler

Article de Paul Morelle paru dans Franc-Tireur, 26 février 1946, p. 2

ON ne peut rencontrer âme qui lit sans qu’elle vous demande ce que l’on pense du roman d’Arthur Koestler, Le Zéro et l’Infini (1). L’auteur, qui vient de faire paraître un autre roman historique, Spartacus, après avoir publié en 1940, sous le titre d’Un testament espagnol, le fruit de ses expériences de prisonnier et de condamné à mort pendant la guerre civile, est en passe de devenir aujourd’hui, de par ce dernier livre, la coqueluche du Tout-Paris politique et littéraire. Les causes de ce légitime succès appartiennent, en effet, à, ces deux ordres — comme il faut s’y attendre en nos temps de fièvre politique et de littérature engagée.

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Aristide Lapeyre : A propos du livre « Le Déshonneur des Poètes » de Benjamin Péret

Article d’Aristide Lapeyre paru dans Monde nouveau, n° 4, mai-juin 1946, p. 2

Il nous arrive de Mexico un texte de Péret pour nous prouver qu’il existe encore des hommes libres. Ce texte est la réaction naturelle d’un poète après la lecture d’un ramassis de mauvaises jérémiades intitulé dérisoirement : « L’honneur des poètes », paru pendant la clandestinité et dû à la collaboration de quelques troubadours stalino-chrétiens.

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Jean Texcier : Le socialisme trahi

Article de Jean Texcier paru dans Gavroche, n° 118, 28 novembre 1946, p. 1-2

« LA fin justifie les moyens ». On connait la formule. Elle ne date pas d’aujourd’hui. Posée comme un précepte de morale et de politique utilitaires, elle a été et elle est toujours brandie par tous les conquérants. tous les dictateurs, tous les fanatiques.

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Albert Camus : Le socialisme mystifié

Article d’Albert Camus paru dans Combat, 21 novembre 1946

Ni victimes ni bourreaux

SI l’on admet que l’état de terreur, avoué ou non, où nous vivons depuis dix ans, n’a pas encore cessé, et qu’il fait aujourd’hui la plus grande partie du malaise où se trouvent les esprits et les nations, il faut voir ce qu’on peut opposer à la terreur. Cela pose le problème du socialisme occidental. Car la terreur ne se légitime que si l’on admet le principe : « la fin justifie les moyens ». Et ce principe ne peut s’admettre que si l’efficacité d’une action est posée en but absolu, comme c’est le cas dans les idéologies nihilistes (tout est permis, ce qui compte c’est de réussir), ou dans les philosophies qui font de l’histoire un absolu (Hegel, puis Marx : le but étant la société sans classe, tout est bon qui y conduit).

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Maurice Nadeau : Éloge de la révolte

Article de Maurice Nadeau paru dans Gavroche, n° 76, 7 février 1946, p. 5

EN ces temps de confusion, de veulerie et de grande tolérance, où les frontières autrefois nettes s’estompent et deviennent fluctuantes dans la société comme chez les individus, où les adversaires se saluent du fleuret moucheté avant d’entreprendre un combat qui se marque surtout par un assourdissant battement de pieds sur les planches, où la résignation, l’atonie et le scepticisme ont délogé la vie et la volonté de lutte, il est urgent de restaurer la seule justification de l’homme ici-bas : la révolte. Avant de lui tracer des limites, à quoi s’emploient tous les gens « compréhensifs », il est indispensable d’en élucider le contenu et d’en marquer la nécessité.

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René Maran : L’Afrique noire dans les lettres françaises

Article de René Maran paru dans Les Lettres françaises, n° 97, 1er mars 1946, p. 5

L’EXOTISME tend à prendre, dans les lettres françaises contemporaines, une importance qui va chaque jour croissant. On sait qu’il a fait son entrée en France en même temps que l’invasion sarrazine de 722, qui submergea la Septimanie. Les croisades l’entourent ensuite d’un merveilleux dont la découverte de la boussole, au XIe siècle, décuple soudain le prestige. C’est alors à qui partira en voyage de « descouverture ». Dieppois et Rouennais fondent des colonies le long des côtes du Sénégal et de la Guinée, dès 1364, Jean de Béthencourt s’installe aux Canaries en 1402. Binot Le Paulmier de Gonneville découvre le Brésil, le 6 janvier 1504. Les animaux étranges, les nouveautés que leurs émules rapportent en Europe poussent Rabelais à écrire, au chapitre II du quart Livre de Pantagruel :

« Adonoques, Pantagruel descendit au havre, contemplant, cependant que les chiourmes des nefs faisaient aiguade, divers tableaux, diverses tapisseries, divers animaux, poissons et autres marchandises exotiques et pénégrines, qui étaient en l’allée du môle et par les halles du port. »

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Jean Rous : Liberté sous conditions

Article de Jean Rous paru dans Franc-Tireur, 9 novembre 1946, p. 2

DEUX conceptions de la liberté s’affrontent dans l’essai d’Emmanuel Mounier Liberté sous conditions (aux Editions du Seuil) et dans celui de René Maublanc Le Marxisme et la liberté (aux Editions Sociales).

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Paul Morelle : Spartacus

Article de Paul Morelle paru dans Franc-Tireur, 5 mars 1946, p. 2

CE serait une erreur, parce que Le Zéro et l’Infini, [d’Arthur] Koestler préoccupe actuellement toutes les consciences, de passer sous silence un livre du même auteur qui l’a précédé de peu en librairie, mais participe des mêmes recherches politiques et sociales et porte un nom barbare : Spartacus. (1).

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Maurice Nadeau : Koestler à la recherche d’une morale

Article de Maurice Nadeau paru dans Gavroche, n° 118, 28 novembre 1946, p. 5

LE propre des œuvres profondément engagées dans l’époque est de susciter la polémique. On peut même avancer que les œuvres fortes la suscitent toujours ; voyez Miller, voyez le courant actuel de littérature noire principalement branchée sur l’Amérique et où l’on trouve du bon et du mauvais mais qui ne peut laisser indifférent. Souvenons-nous des anti-Gide d’avant 1914, des anti-Valéry de 1920, des anti-Claudel de toujours. Pour Arthur Koestler, la question déborde le plan artistique et même celui des mœurs ; elle se meut dans un domaine où les passions se déchaînent au maximum : la politique.

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Francis Dumont : Dans une ferme du pays de Galles, Arthur Koestler poursuit son combat

Article de Francis Dumont paru dans Gavroche, n° 98, 11 juillet 1946, p. 5

DANS quelle mesure a-t-on le droit du vivant d’un auteur de rechercher l’explication de l’oeuvre dans les éléments biographiques ? Le fait est qu’Arthur Koestler ne consent à livrer à la curiosité du public que quelques indications précises, jalons de la route visible. Or, il n’est nullement prouvé qu’il est indifférent que Koestler soit né là ou ailleurs. Tout au contraire le fait qu’il ait passé ses années d’enfance et de jeunesse dans un milieu de bourgeois libéraux et israélites au moment de la décadence de l’empire austro-hongrois, nous parait chargé de sens. A l’époque où le jeune Koestler commençait son apprentissage d’homme, une société qui obscurément se savait condamnée jouissait de ses restes et réalisait une certaine douceur de vivre à peu près inégalable. Nous sommes persuadés que c’est cette ambiance qui a contribué à déterminer chez Koestler la primauté de la liberté individuelle sur la justice sociale.

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Maurice Nadeau : Arthur Koestler qui vient d’arriver à Paris nous parle de « La tour d’Ezra »

Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 3 octobre 1946, p. 1 et 3

ARTHUR KOESTLER est arrivé de Londres mardi soir par la « Flèche d’Or ». Ses éditeurs, qui savaient qu’il devait venir à Paris ces jours-ci, furent moins favorisés qu’un petit nombre d’amis qui, prévenus, l’attendaient à la gare. Il a passé, en compagnie de ceux-ci, une nuit probablement agitée, et s’excuse, en me recevant à une heure assez matinale, de n’être pas tout à fait « dans son assiette ». Un beau désordre règne dans la chambre. On dirait que ses vêtements, doués pour un soir d’une vie autonome, l’ont quitté un à un et se sont posés au hasard des sièges.

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Elian J. Finbert : Un grand écrivain arabe est à Paris, Taha Hussein Bey

Article d’Elian J. Finbert paru dans Les Lettres françaises, n° 112, 14 juin 1946, p. 5

PHILOSOPHE, exégète coranique, professeur d’histoire, de littérature, d’archéologie, d’art dramatique, polémiste et journaliste de grande classe, directeur de la revue L’Écrivain égyptien, traducteur (il vient de traduire La Porte étroite, de Gide), Taha Hussein Bey est l’une des personnalités les plus marquantes du monde arabe.

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Michel Gordey : L’écrivain Richard Wright nous parle des nègres d’Amérique

Article de Michel Gordey paru dans Les Etoiles, n° 76, 22 octobre 1946, p. 4

RICHARD WRIGHT, l’écrivain noir dont les œuvres sont des cris de révolte et de souffrance, —Richard Wright que l’on s’imaginerait volontiers comme un homme aux mâchoires et aux poings serrés, enfermé dans son amertume, — Richard Wright m’ouvre la porte de son appartement, et tout de suite je sens le calme, la bonté, la raison qui émanent de cet homme à la taille moyenne, au teint sombre et mat, aux veux doux et intelligents derrière des lunettes sans monture, des lunettes de professeur de collège américain.

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Frédéric Stane : Avec Richard Wright, romancier noir de la terreur « sous-jacente »

Article de Frédéric Stane paru dans Gavroche, n° 95, 20 juin 1946, p. 5

APRES-DEMAIN, la Société des gens de lettres reçoit en son hôtel Richard Wright. J’ignore si la majorité des messieurs-dames que l’on rencontre ordinairement à ces raouts savent exactement qui est Richard Wright. Peut-être est-il charitable de les avertir qu’il s’agit non seulement d’un de ces romanciers américains qui font rougir les émules de M. Henry Bordeaux lorsqu’ils en entendent parler, mais encore d’un écrivain noir, le plus brillant des écrivains noirs de sa génération. Mme Camille Marbo est prévenue.

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Maurice Nadeau : Pas de problème noir aux U.S.A. mais un problème blanc nous dit l’écrivain noir Richard Wright à son arrivée à Paris

Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 11 mai 1946, p. 1


SUR les quais de la gare Saint-Lazare. Le train spécial ayant embarqué au Havre les passagers du « Brazil » a du retard. Le soleil matinal n’arrive pas à percer les hautes verrières enfumées ; un petit vent frais souffle en courant d’air.

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Maurice Nadeau : Koestler et le socialisme

Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 22 novembre 1946, p. 2

DEPUIS qu’est paru en français « Le Zéro et l’Infini », Arthur Koestler suscite à la fois l’injure et le dithyrambe. Certains le tiennent pour l’une des nombreuses têtes de l’hydre trotskyste et tournée de préférence vers l’« Intelligence Service », d’autres se réjouissent de penser qu’est enfin née et mise au point la machine de guerre contre l’U.R.S.S., le parti communiste et le mouvement révolutionnaire en général. Koestler lui-même s’aperçoit qu’il s’est placé sur une pente « cirée par les larges derrières des idéalistes passés au cynisme », qu’il est difficile de s’y cramponner et que « on y est bien seul ». Approuvé parfois par ceux qu’il méprise, méprisé d’autres fois par ceux dont il a été le compagnon de lutte, il se tient, en effet, dans une position qui manque de confort.

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Le Zéro et l’Infini

Article paru dans Le Libertaire, n° 30, 24 mai 1946, p. 2

« La mort de tout homme me diminue, parce que je fais partie du genre humain. Ainsi donc, n’envoie donc jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. »

(Hemingway.)

Au moment où les écrivains américains avec Faulkner, Miller, Steinbeck, Saroyan se disputent la critique sur le seul plan technique ; l’anglais Arthur Koestler, juif hongrois d’origine, devient le sujet d’une controverse beaucoup plus profonde. « Le Zéro et l’Infini » prend l’allure d’un manifeste.

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D. Levi : « Animal Farm » (La Ferme aux animaux) de George Orwell

Article de D. Levi paru dans Le Libertaire, n° 58, 6 décembre 1946, p. 3

George Orwell est un des esprits les plus vivants parmi les travaillistes de gauche en Angleterre, ceux qui considèrent la « Tribune » comme leur organe et Aneurin Bevan comme leur chef ; braves gens qui croient honnêtement possible d’user du gouvernement comme d’un champ d’essai pour la construction d’une espèce de « Socialisme Libertaire », auquel ils attribuent la capacité d’agir dans le monde comme contre-poison préventif et curatif, face au développement toujours plus étendu de l’esprit d’autorité.

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Victor Serge : Conscience de l’écrivain

Article de Victor Serge paru dans Masses, n° 4-5, novembre 1946, p. 29-32

JE ne veux considérer ici ce problème que sous les aspects les plus redoutables de la réalité immédiate. Ces notes sont d’un écrivain qui a le sentiment d’avoir combattu depuis une vingtaine d’années au milieu d’événements de plus en plus étouffants où sans cesse il voyait périr diversement des hommes (et des œuvres) dont la vocation essentielle était d’exprimer la conscience.

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Les luttes de « libération nationale »

Article paru dans Révolution internationale, n° 1, décembre 1972, p. 12-16.

1972-12 révolution internationale

 

I

La formation de nouvelles nations n’est, et n’a jamais été une tâche historique du prolétariat. Tout au contraire. La nation est le cadre géo-économique spécifique au capitalisme, et la révolution prolétarienne entraînera l’élimination des nations.

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La population algérienne de Paris a acclamé Messali

Article paru dans Alger républicain, 13 août 1946.

 

 

Il ne faut pas confondre le prolétariat français avec l’impérialisme français et les féodaux de chez nous

a déclaré le président du PPA.