C’est le défaut des discussions générales. Il est vrai que c’est aussi leur intérêt. Mais me voilà conduit à reprendre une fois encore la plume pour répliquer à l’article du 27 avril, d’André Philip.
Cette fois, je ne suis pas seulement accusé de faire de la métaphysique. Car il paraît que je suis un métaphysicien. Je ne m’en serais jamais douté…
Je ne suis pas surpris d’avoir provoqué l’indignation de deux camarades « chrétiens » par mon article sur Socialisme et Religion. J’ai l’habitude de ces réactions. Quand on se permet, maintenant, dans un journal socialiste ou socialisant, de médire du christianisme, il se trouve toujours quelques pasteurs ou quelques élèves-pasteurs pour s’indigner. L’avouerai-je : Ce n’est pas à eux que je m’adressais. Nos deux camarades pensent pouvoir croire en Dieu, pratiquer une religion, et se prétendre socialistes. C’est leur droit. Mais ce n’est pas la question. Et ce ne sont pas les deux douzaines de socialistes chrétiens que peut compter notre Parti qui ont à la résoudre.
La campagne contre l’ambassade bolchevik a inspiré à Léon Blum un article (Populaire du 18 octobre) dont certains passages me semblent devoir être réfutés. Son talent, sa double fonction de leader parlementaire et de directeur du quotidien socialiste, font de Léon Blum, aux yeux de la masse qui ne connaît pas très bien le fonctionnement de nos organismes de parti, l’oracle du socialisme. Ce qu’il dit, ce qu’il écrit, même si ce n’est parfois — et c’est le cas — que la manifestation d’une opinion toute personnelle, est interprétée par beaucoup comme la pensée de l’ensemble du Parti. D’où la nécessité, pour les socialistes qui pensent autrement, et lorsqu’il s’agit de points importants de notre tactique, de ne pas laisser sans la discuter l’opinion de Léon Blum.
Article paru dans Le Populaire, 15e année, n° 3324, 15 mars 1932, p. 4
Ne pouvant retracer ici dans tous ses détails la démonstration continue à laquelle procède dans son si intéressant ouvrage notre camarade Marceau Pivert (L’Église et l’École, Figuière édit.), nous voudrions insister quelque peu sur la thèse centrale ; la religion est-elle, peut-elle être, pour un socialiste, et pour le parti socialiste, une « affaire privée » ?
Article signé Henry-Leconte paru dans Masses, n° 7, 20 juin 1933, p. 6-7
Les orgues des cathédrales font plus que de chanter la gloire de Dieu ; elles exhalent aussi l’inquiétude de voir les masses échapper à l’envoûtement de leurs symphonies surnaturelles.
Article paru dans Le Libertaire, n° 141, 6 août 1948, p. 3
C’est avec plaisir que nous accusons réception (et les surréalistes voudront bien nous excuser du retard) d’un tract intitulé « A la niche, les glapisseurs de Dieu », signé par Breton, Maurice Henry, Pierre Mabille, Benjamin Péret et bien d’autres encore.
Chronique de Maurice Audebert parue dans Raison présente, n° 90, 2eme trimestre 1989, p. 126-128
Protesting Against Salman Rushdie’s book in Paris, France on February 26, 1989. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
D’après les informations d’hier « les tueurs sont en marche ». J’ignore ce qu’il en sera dans quelques semaines, quand paraîtra cette chronique : peut-être déjà arrivés puisque, par ces temps, la barbarie s’affiche en toute bonne conscience ; sans compter que, comme ils le promettent, si ce n’est pas demain ce sera plus tard car la police se lassera bien un jour de protéger le « criminel ». Salman Rushdie, comme on l’aura compris. D’après ces mêmes informations, un millier de musulmans ont manifesté dans les rues de Paris, et dont certains criaient « à mort ! » ; dans la foule, on voyait des gamins, particulièrement véhéments ; sur le petit écran. Monsieur Le Pen, qui se frottait les mains : « ce que vous voyez là, ce n’est que l’avant-garde ; demain ils seront des millions et c’en sera fait de vos libertés. » Pendant ce temps d’autres condamnent mais s’interrogent car il paraît qu’il faut laisser leur chance aux « libéraux » de là-bas.
Article de Guy Germinal paru dans Noir et Rouge, n° 15-16, printemps-été 1960, p. 1-32.
AVANT-PROPOS
L‘historien Michelet, plusieurs fois cité, écrivait : « La liberté du catholicisme dans un gouvernement républicain est uniquement et simplement la liberté de conspiration. »
Il peut sembler paradoxal que la bourgeoisie conspire au sein de son propre régime alors que les représentants de la classe ouvrière en sont réduits bien souvent à lutter pour une « légalité ». Le problème se résume à savoir si l’idéal révolutionnaire peut mieux se développer dans les masses au sein d’un régime de liberté qu’au sein d’un régime de dictature…
Article de Martine Vidal paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 28, juillet-août 1959, p. 80-82.
C’est la bourgeoisie qui, à la fin du XIXe siècle, a imposé la laïcité de l’enseignement public, parmi une série d’autres réformes anticléricales, à un moment où l’Eglise représentait pour elle un adversaire politique. Depuis, l’Eglise a évolué ; toujours au service de la classe dominante, elle est maintenant au service de la classe bourgeoise. L’anticléricalisme de la bourgeoisie s’est éteint et la laïcité de l’école publique est de nouveau mise en question.