Article signé Henry-Leconte paru dans Masses, n° 7, 20 juin 1933, p. 6-7
Les orgues des cathédrales font plus que de chanter la gloire de Dieu ; elles exhalent aussi l’inquiétude de voir les masses échapper à l’envoûtement de leurs symphonies surnaturelles.
Mon dernier article intitulé « Bhagat Singh. Martyr athée de l’indépendance indienne » vient de paraître dans le second numéro de Brasero. Revue de contre-histoire(L’échappée).
Mon dernier texte intitulé « Emna Charki et la liberté de conscience : une affaire emblématique des luttes à venir » a été mis en ligne hier sur le site de Middle East Eye.
Emna Charki, 27 ans, a été reconnue coupable d’atteinte à la religion et d’incitation à la haine après avoir partagé le 4 mai deux paragraphes enluminés comme le texte sacré musulman. Elle a été condamnée le 14 juillet à six mois de prison ferme (AFP)
François, Le salut sous les décombres. Réflexions sur la montée en puissance des islamistes en Algérie, août 1990
Abassi Madani, leader du FIS (Front islamique du salut) au volant de sa Mercedes le 15 juin 1990 à Alger, Algérie. (Photo by SIDALI-DJENIDI/Gamma-Rapho via Getty Images)
« Je suis venu pour détourner du troupeau beaucoup de brebis. Il faut que la foule et le troupeau soient irrités contre moi. Zarathoustra veut que les bergers voient en lui un brigand. J’ai dit : les bergers. Mais eux se nomment les fidèles de la vraie foi. J’ai dit : les bergers. Mais eux se nomment les bons et les justes. Voyez-les ces bons et ces justes ! Quel est celui qu’ils haïssent le plus ? C’est celui qui brise leurs tables de valeur, le casseur, le criminel. Or, celui-là, c’est le créateur. » NIETZCHE
En partant pour l’Algérie, je me posais des questions très concrètes : qu’est-ce au juste que l’islamisme, quelle est la force de ce mouvement, et à quoi tend-il ? Mais je m’interrogeais aussi et m’interroge toujours sur le rôle historique de la religion comme force d’organisation et de régulation sociale. Car je ne suis pas de ceux qui s’imaginent que Dieu est mort. Dans les pays développés, on s’est contenté de les laisser pourrir dans un coin, et l’on adore le Vide et à Sa place (1). Dans les pays pauvres, on reste fidèle à la Tradition, et l’on est chrétien, musulman, hindouiste, bouddhiste, ou animiste de père en fils. D’un côté comme de l’autre, au Nord comme au Sud, la situation n’est pas brillante ! La religion « se réalise » un peu partout, et elle « se réalise », comme presque (2) toujours, en dressant les peuples les uns contre les autres. Ce qui entrave pour longtemps encore le développement de la lutte et de la conscience révolutionnaire, l’affirmation des individus prolétarisés comme négation de toutes les classes.
Mon dernier texte intitulé « Al-Azhar et le Vatican dressent un parallèle douteux entre « l’extrémisme athée » et l’intégrisme religieux » vient d’être mis en ligne sur le site de Middle East Eye. Lien
Extrait de l’article d’André Adam, « Chronique sociale et culturelle », paru dans l’Annuaire de l’Afrique du Nord, Vol. 3, 1964, p. 176-180.
2. – LA RELIGION
De tous les débats engagés depuis l’indépendance sur l’Algérie nouvelle, sur « la personnalité algérienne » et sur « la culture algérienne », l’Islam n’a jamais été absent. Mais l’année 1964 se caractérise par une réaction religieuse particulièrement vive, trop profonde et trop forte en tout cas pour que le régime ait voulu courir le risque de la cantonner dans l’opposition.