La révolution coloniale est un fait qui date pratiquement de la dernière guerre mondiale. On ne saurait reprocher au marxisme révolutionnaire d’avoir ignoré jusqu’à cette date les colonies et le problème colonial. Aussi bien les écrits de Marx et d’Engels que ceux de Rosa Luxembourg, de Lénine et de Trotsky témoignent de l’énorme importance accordée de tout temps à ces questions.
Gaya Makaran y Pierre Gaussens (coordinadores), Piel blanca, máscaras negras. Crítica de la razón decolonial, México, Bajo Tierra A.C. y Centro de Investigaciones sobre América Latina y el Caribe-Universidad Nacional Autónoma de México, 2020, p. 9-41
Central library of National Autonomous University of Mexico City. The library is ten stories high and covered with mosaics by Juan O’Gorman representing Aztec culture in Mexico city on September 06, 2016, Mexico. (Photo by Frédéric Soltan/Corbis via Getty Images)
Autopsia de una impostura intelectual
Gaya Makaran Pierre Gaussens
Yo, hombre de color, sólo quiero una cosa: que nunca el instrumento domine al hombre. Que cese siempre el sometimiento del hombre por el hombre. Es decir, de mí por otro. Que se me permita descubrir y querer al hombre, allá donde se encuentre. El negro no es. No más que el blanco.
Frantz Fanon (2009: 190)
Lo “decolonial” es una moda, lo poscolonial es un deseo y lo anticolonial es una lucha.
Silvia Rivera Cusicanqui (1)
Evocando a Fanon
Con máscaras y disfraz, entre usurpación y ventriloquía, en el juego carnavalesco de las identidades blanquinegras se confunden los unos y los otros, atrapados juntos en un laberinto de espejos. Es para salir de allí que hemos decidido retomar, con cierto atrevimiento, el título original de una obra que puede orientarnos, Piel negra, máscaras blancas, de Frantz Fanon (2009) [1952], mediante una inversión de términos que busca jugar con la multiplicidad de mensajes simbólicos que de este ejercicio se desprenden. Por un lado, al proponernos una crítica de los estudios decoloniales evocando el espíritu fanoniano, queremos posicionarnos desde su anticolonialismo activo, crítico, interrogante y antiesencialista, frente a lo que consideramos una tergiversación de su legado por una moda intelectual. Por el otro, estamos movilizando la imagen de las máscaras para referirnos al problema de la impostura y la representación ventrílocua de las alteridades, de “los otros”. En este sentido, nuestra reflexión acerca de la marca colonial que se estampa sobre las estructuras sociales de la dominación en América Latina, más que anclarse en la alegoría de la piel y su color como (des)legitimadores de quienes hablan, parte del principio de su honestidad derivada de la no suplantación y, en contraste, proyecta desenmascarar los discursos académicos que pretenden hablar en nombre de los subalternos.
J’ai le plaisir d’annoncer la publication de mon texte intitulé « Welche Revolution ? » dans iz3w(n° 373, Juli/August 2019, p. 4), bimestriel édité à Freiburg im Breisgau.
Ce texte, écrit le 20 mai 2019, a été traduit du français par Anna Keller.
Extrait de l’article d’André Adam, « Chronique sociale et culturelle », paru dans l’Annuaire de l’Afrique du Nord, Vol. 3, 1964, p. 176-180.
2. – LA RELIGION
De tous les débats engagés depuis l’indépendance sur l’Algérie nouvelle, sur « la personnalité algérienne » et sur « la culture algérienne », l’Islam n’a jamais été absent. Mais l’année 1964 se caractérise par une réaction religieuse particulièrement vive, trop profonde et trop forte en tout cas pour que le régime ait voulu courir le risque de la cantonner dans l’opposition.
Many have described Ali Shariati as the « ideologue » or the « architect » of the Iranian Revolution of 1979 (1). He has been represented as both an intellectual, who from a radical Islamic viewpoint, offered a vigorous critique of Marxism and other « Western fallacies » (2), and as a reformationist Islamic writer who was simultaneously « influenced by Marxist social ideas » (3).
There is little disagreement on Shariati’s role in transforming and refining the ideological perspective of millions of the literate Iranian youth. Shariati provided his audience with a firm and rigorous ideological means, by re-interpreting Islam through « scientific » concepts employed by the modern social sciences, an interpretation which the traditional Islamic clergy were incapable of formulating.
Entretien de Paul Thibaud et Pierre Vidal-Naquet, « Le combat pour l’indépendance algérienne : une fausse coïncidence », propos recueillis par Daniel Lindenberg et Olivier Mongin,Esprit, janvier 1995, p. 142-152.
PIERRE VIDAL-NAQUET – J’ai jadis, dans Vingtième Siècle, proposé une tripartition des engagements intellectuels durant la guerre d’Algérie.
Il y avait d’abord ceux que j’appelle les « dreyfusards » — en disant cela, je ne me pose pas personnellement en pur dreyfusard —, c’est-à-dire ceux qui parlaient du salut éternel de la France. Il y avait ensuite les « bolcheviques » qui voyaient la Révolution algérienne à l’image de la Révolution d’octobre : pour eux le mouvement révolutionnaire était indissociable d’un parti jacobin qui devait en incarner la tête. Certains pensaient même que la résistance à la guerre d’Algérie pouvait représenter le noyau d’un parti révolutionnaire en France. Enfin, troisième catégorie, il y avait les « tiers-mondistes » pour lesquels l’Algérie était le noyau historique d’une résurrection autonome de valeurs révolutionnaires : c’était l’Algérie des « damnés de la terre » de Frantz Fanon, qui prenaient dans le contexte une valeur quasi christique.
« … Il semble que l’activité intellectuelle se développe un peu ici mais c’est assez orienté selon les idées de Frantz Fanon, la revendication des peuples sous-développés, mort à l’Europe, vive l’Arabisme, ce n’est pas tellement satisfaisant, intellectuellement parlant.
LA GUERRE d’ALGERIE : critique de livre « L’AN V de la REVOLUTION ALGERIENNE » de Frantz Fanon (Cahier libre N°3 – François Maspero- 181 pages – 6,90 N.F.)
C’est une description des conduites nouvelles nées de la Révolution en ce qui concerne les femmes et la famille algérienne, l’attitude des Algériens en face de la T.S.F. et de la médecine moderne. Enfin, le dernier chapitre, « La Minorité Européenne d’Algérie », est la réimpression d’un article paru dans Les Temps Modernes en Juin 1959.