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L’insurrection populaire en Bulgarie

Article signé G.G. paru dans Le Libertaire, troisième série, vingt-neuvième année, n° 1, 18 décembre 1923, p. 3

Rebels from Maglizh, Stara Zagora region (Source)

Les révoltes de paysans et d’ouvriers en Bulgarie sont déjà noyées dans le sang. La réaction gouvernementale ensanglantée a triomphé encore une fois sur les cadavres de milliers de victimes ! Et aujourd’hui, sur le fond sinistre de la répression féroce, le mouvement insurrectionnel nous apparaît dans toute son ampleur et toute sa profondeur. Loin d’être une simple résistance de la provocation autoritaire, ce mouvement a eu une beaucoup plus grande importance que ne peuvent le comprendre les politiciens de tout acabit. Ce fut une véritable insurrection populaire qui a secoué les profondes couches de la masse paysanne et ouvrière en Bulgarie.

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László Rudas : La révolution prolétarienne en Hongrie

Article de László Rudas paru dans L’Internationale communiste, n° 1, 1er mai 1919, p. 47-54

Rudas László (Source)

Cinq mois se sont à peine écoulés depuis l’écroulement de la monarchie austro hongroise, et, sous l’influence de la situation économique du pays, étant donnée l’incapacité totale des classes dirigeantes à mener dorénavant les affaires de l’état, le prolétariat hongrois a dû jeter à bas l’appareil de gouvernement bourgeois et établir à la place d’une démocratie bourgeoise la deuxième république des Soviets de l’Europe. Il fallait s’attendre à ce que l’irrésistible développement de la révolution en Hongrie amenât des réformes prolétariennes et cependant l’étonnement de tous a été grand devant ce fait que la bourgeoisie a reconnu son incapacité à diriger davantage l’organisme social et l’état, si bien que la dictature du prolétariat a été atteinte en Hongrie presque avec l’approbation de la bourgeoisie, sans effusion de sang. Et la question se pose : quelles sont les causes de cette transformation presque pacifique ? Et ensuite, peut-on craindre pour l’avenir une contre-révolution ?

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Appel des communistes hongrois

Texte paru dans L’Internationale communiste, n° 7-8, novembre-décembre 1919, p. 1137-1140

Heltai’s sailors, supporters of the Hungarian revolution, 1918-1919 (source)

Aux prolétaires de tous les pays.

Camarades !

Nous vous adressons cet appel de Hongrie, du pays classique de l’oppression et de l’esclavage ; du pays dans lequel le régime féodal a pu manifester le plus librement sa nature spoliatrice ; du pays où la réaction a sévi à découvert et où des millions de travailleurs ont été privés de tous les droits, où les prisons, les violences de la police et de l’armée ont été la seule réponse à toutes leurs revendications ; du pays où quelques milliers de familles privilégiées détenaient tous les droits, tout le pouvoir, tandis que l’immense majorité de la population n’était qu’un troupeau de bêtes de somme, ou qu’une méprisable canaille.

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Retour à l’Est

Mon dernier article intitulé “Retour à l’Est” vient de paraître dans La Révolution prolétarienne, n° 822 (septembre 2023), p. 15-16

Grilles de l’ancien chantier naval Lénine de Gdansk (Photo : N. Sidi Moussa, 2023)
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Un appel des Jeunes socialistes à la Jeunesse ouvrière de France

Appel paru dans Le Populaire, 4e année (2e série), n° 383, 4 mai 1919, p. 3

Nos camarades des Jeunesses Socialistes ont tenu leur Congrès au moment où le Parti Socialiste tenait le sien. Celui-ci a fait passer celui-là au second plan et il faut le regretter car le travail qui y fut fait présente un réel intérêt. D’ailleurs, l’action des Jeunesses Socialistes grandit chaque jour, sous l’impulsion des événements et la jeunesse ouvrière de France ne peut pas ne pas comprendre qu’elle doit se donner tout de suite à l’action socialiste, si elle veut s’éviter pour l’avenir les massacres des guerres capitalistes.

Avant de clôturer leur Congrès, nos camarades des Jeunesses ont rédigé un appel à la Jeunesse ouvrière de France et à celle de tous les pays. Nous donnons ici les plus larges extraits de ce manifeste :

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Madeleine Pelletier : Les intellectuels et la révolution

Article de Madeleine Pelletier paru dans Le Libertaire, deuxième série, deuxième année, n° 92, 24 octobre 1920, p. 2

Madeleine Pelletier (Source : Maitron)

Dans le numéro du Soviet, M. Durgat critique le rôle des intellectuels dans le parti socialiste et les organisations révolutionnaires.

Sortis de la bourgeoisie pauvre, dit-il, ils ne voient dans le socialisme que le moyen de gagner de l’argent, ils se font une situation en se hissant sur le dos des ouvriers qu’ils trahissent ensuite.

Cela est parfaitement vrai, mais à qui la faute sinon aux ouvriers eux-mêmes, ils n’ont que les chefs qu’ils méritent.

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Madeleine Pelletier : Préparons-nous pour demain

Article de Madeleine Pelletier paru dans Le Libertaire, nouvelle série, deuxième année, n° 63, 4 avril 1920, p. 3

Madeleine Pelletier (Source : Maitron)

Pessimiste de mon naturel, je ne vois pas la révolution immédiate en France. Notre prolétariat, très matériel dans sa majorité, n’a guère tendance à bouger lorsqu’il mange à sa faim. Malgré la vie chère, ses salaires lui donnent du pain et le cinéma ; cela suffit sinon aux ouvriers conscients, du moins aux autres.

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Madeleine Pelletier : Les intellectuels vers le prolétariat

Article de Madeleine Pelletier paru dans Le Libertaire, nouvelle série, première année, n° 25, 6 juillet 1919, p. 1

Les préparateurs en sciences physiques, chimiques et naturelles sont entrés à la C. G. T. Peu nombreux, ils s’y trouvent perdus parmi les centaines de mille de terrassiers, cheminots, maçons, etc. Personne n’a fait attention à eux et leur entrée est passée à peu près inaperçue.

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Louis Perceau : Comment le Parti socialiste doit-il lutter contre la religion ?

Article de Louis Perceau paru dans La Vie Socialiste, 7e année, n° 133, 2 mars 1929, p. 3-7

Perceau, par P. Gandon, 1935 (Source)

J’ai lu, avec toute l’attention qu’ils méritaient, les articles que notre ami Marcel Déat a consacrés à l’ouvrage d’Otto Bauer sur les rapports entre le socialisme et la religion.

Dirai-je que la thèse d’Otto Bauer n’est pas la mienne ? C’est superflu, sans doute, et ceux qui ont lu les articles que j’ai consacrés, il y a quinze mois déjà, à cette question qui devient de plus en plus « actuelle », en seront convaincus.

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Anticléricalisme prolétarien

Article paru dans Le Populaire, 15e année, n° 3324, 15 mars 1932, p. 4

Ne pouvant retracer ici dans tous ses détails la démonstration continue à laquelle procède dans son si intéressant ouvrage notre camarade Marceau Pivert (L’Église et l’École, Figuière édit.), nous voudrions insister quelque peu sur la thèse centrale ; la religion est-elle, peut-elle être, pour un socialiste, et pour le parti socialiste, une « affaire privée » ?

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La planète des exclus

Article paru dans Mordicus, n° 8, juin 1992, p. 4-6

« Ce n’est pas seulement la misère qui écrase les habitants des ghettos. C’est la police qui les brutalise et les terrorise… C’est d’être toujours traités comme des enfants et de n’avoir aucun pouvoir sur les choses les plus simples de la vie… C’est qu’on leur montre des vedettes auxquelles ils ne ressembleront jamais, des sapes de luxe qu’ils ne pourront jamais acheter… Les émeutes de Los Angeles ont éclaté parce que la rage accumulée depuis des années est arrivée à son point d’explosion. Cette rage est devenue un pouvoir. Les invisibles de toujours sont devenus des stars mondiales. »

anonyme californien

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Vaulx-en-Velin : Une révolte à laquelle seule la classe ouvrière pourrait donner un drapeau

Article paru dans Lutte ouvrière, n° 1164, 12 octobre 1990, p. 16

D’un côté, le mur d’escalade de 47 mètres inauguré une semaine avant l’accident mortel qui a embrasé la ZUP, et de l’autre les restes calcinés de l’Intermarché incendié par les jeunes. Photo Progrès / archives Le Progrès (Source)

Trois jours après la mort d’un jeune motard, samedi 6 octobre, à Vaulx-en-Velin, des bagarres continuaient dans cette cité de la banlieue lyonnaise. Le déclenchement immédiat de ces émeutes, c’est la colère contre la police et, d’une certaine façon, l’insatisfaction profonde des jeunes de banlieues pauvres contre la situation et l’avenir que leur réserve la société.

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Lyon : Effervescence aux Minguettes

Article paru dans Le Prolétaire, n° 372, 22 avril au 19 mai 1983, p. 3

Photo archives Le Progrès (Source)

Chômage, misère, racisme, persécutions policières sont les raisons profondes de la tension qui règne dans les banlieues des grandes villes ; quand la crise économique dure et s’approfondit, quoi de plus intéressant pour les bourgeois et leurs larbins que de trouver un bouc émissaire au sein même de la classe ouvrière : le responsable du chômage n’est plus le capitalisme, c’est le travailleur étranger. Le sentiment d’insécurité suscité par l’aggravation des conditions de vie, l’instabilité de l’emploi est habilement détourné vers la revendication d’une répression accrue contre la petite délinquance montée en épingle par les médias parce qu’elle est le fait d’éléments issus des couches les plus exploitées.

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Brian Grogan : La jeunesse rebelle affronte les conservateurs

Article de Brian Grogan paru dans Inprecor, n° 107, 5 août 1981, p. 7-9

A défaut de discipline parentale, les flics… (DR)

Au cours des deux dernières semaines, les principales villes de Grande-Bretagne ont été le théâtre de la révolte à grande échelle de la jeunesse contre le gouvernement conservateur. Les causes immédiates de ces explosions ont été le harcèlement policier ou les provocations menées par des membres des organisations fascistes. Au cours des événements, la jeunesse a édifié des barricades, jeté des pavés et des cocktails molotov contre la police et pillé les biens de consommation contenus dans les succursales des chaînes de magasins, toutes scènes qui rappelaient les événements d’Irlande du Nord.

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Jo. Swift : Brixton Rock

Article signé Jo. Swift paru dans I.R.L., journal d’expressions libertaires, n° 40, été 1981, p. 16-19

« La couleur n’a rien à voir là-dedans. Je crois que c’était une question d’autorité, de réaction à l’autorité ». (Avril 1980, un pasteur de Bristol après les émeutes noires).

« Je me fous de ce qu’on dit, seulement un être humain civilisé et normal ne se balade pas avec un cocktail molotov à la main… Ils riaient tout le temps… J’espère seulement qu’ils ont une conscience ». (Avril 1981, l’agent Haggis, 24 ans, à l’hôpital).

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Révolte des jeunes prolétaires en Angleterre

Article paru dans El-Oumami, n° 18, septembre-octobre 1981, p. 18

Source

Après les émeutes de Bristol et de Brixton (banlieue de Londres) en mai dernier, la bourgeoise, à travers sa presse, avait voulu nous faire croire que cette série d’émeutes était due à un « conflit racial » entre les communautés, ce qui lui évitait de dévoiler la situation matérielle déplorable dans laquelle vit toute une frange de la classe ouvrière anglaise. Mais les violents affrontements entre les jeunes et la police à Toxteth (quartier de Liverpool) du 4 au 6 juillet ont montré que les jeunes, qu’ils soient Anglais, Antillais, Pakistanais, Guyanais, Jamaïcains ou Indiens, en ont assez de supporter les frais de la crise économique profonde qui touche le pays. Les bourgeois ont bien été obligés d’avouer que ces affrontements étaient dus à une situation matérielle terrible et éventuellement au chômage.

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François Rouleau : Grande-Bretagne. La jeunesse en colère continue à faire entendre sa voix

Article de François Rouleau paru dans Lutte ouvrière, n° 690, 22 août 1981, p. 8

Les jeunes face à la police à Manchester au cours de l’une des émeutes de l’été. (AFP)

Le 15 août, des milliers de manifestants ont envahi les rues de Liverpool pour exiger la démission du chef de la police locale, Kenneth Oxford, individu notoirement réactionnaire et raciste. Cette manifestation était organisée par le comité de défense de Liverpool 8 (nom officiel du quartier de Toxteth où se sont déroulées les émeutes du début juillet) qui regroupe des représentants des organisations communautaires indiennes et jamaïcaines ainsi qu’un certain nombre de militants syndicalistes ou membres de la gauche travailliste. Mais pour la première fois depuis le début des émeutes, elle avait reçu le soutien officiel du Parti Travailliste et de plusieurs syndicats.

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François Rouleau : Grande-Bretagne. La jeunesse ouvrière se venge de l’exploitation

Article de François Rouleau paru dans Lutte ouvrière, n° 685, 18 juillet 1981, p. 9

Parties le 4 juillet de Southall, dans la banlieue londonienne, les émeutes ont gagné en dix jours pratiquement toutes les grandes villes industrielles d’Angleterre. A l’heure où nous écrivons, seuls le Pays de Galles et l’Écosse n’ont pas été touchés. Du nord au sud du pays, d’est en ouest, des dizaines de milliers de jeunes se sont affrontés avec la police, à coups de barres de fer, de cocktails molotov, ou simplement de pierres, détruisant et dévalisant au passage des milliers de vitrines, de magasins, et assiégeant des dizaines de commissariats de police. Au total, plus de 75 villes ont connu de tels affrontements, dont un quart environ dans la gigantesque agglomération de Londres.

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Grande-Bretagne : Les émeutes du chômage et de la misère

Article paru dans Lutte ouvrière, n° 684, 11 juillet 1981, p. 16

Pendant cinq jours, trois des plus grands centres industriels de Grande-Bretagne — Londres, Liverpool et Manchester — ont été le théâtre de violentes émeutes. Dans un cas, à Southall dans la banlieue de Londres, la cause en a été une provocation raciste dans les autres, ce furent des réactions spontanées de la population contre les brutalités policières. Mais partout, le véritable arrière-fond de ces émeutes, c’était bien le chômage (il y a longtemps que le cap des trois millions de chômeurs a été dépassé en Grande-Bretagne), la misère et les rancœurs accumulées.

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Angleterre : « Mon royaume pour un cheval » (1)

Article paru dans Révolution sociale !, n° 2, octobre 1981, p. 1-2

Toxteth, July 1981: ‘Each evening, some of us would walk out into Parliament Street in balaclavas.’ Photograph: ANL/Rex Shutterstock (Source)

I – VIVENT LES EMEUTIERS, MA MÈRE, VIVENT LES EMEUTIERS…

3 millions de chômeurs, soit plus de 11 % de la population active (40 à 60 % des jeunes – noirs et blancs – dans certaines régions), le Royaume-Uni de Gde-Bretagne et d’Irlande s’enfonce de plus en plus dans sa DECADENCE.

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Brixton ou quand la rue n’appartient plus à la police ni à la marchandise

Article paru dans Jeune Taupe, n° 37, juillet-août-septembre 1981, p. 5-7

11 April 1981, during the 1981 Brixton riot in London, police with riot shields line up outside the Atlantic Pub, on the corner of Atlantic Road and Coldharbour Lane, Brixton. The photographer wrote: « In April 1981, around lunchtime, I stepped out of a shop in Brixton and a car burst into flames some 20 yards up the street, marking the start of the worst episode of civil disobedience Britain had seen in over 100 years. These are some of the pictures from that day. » « Police with riot shields block the access to the main area of rioting. Up to this point they’d been using dustbin lids, sheets of ply, anything they could lay their hands on for protection. These riot shields had only just arrived. » (Source)

Durant les semaines précédant les émeutes, la police ne cessait d’investir les rues de Brixton. Le vendredi 3 avril le quartier est bouclé. Pendant toute la semaine « l’opération Swamp 81 » (I) s’était déroulée avec pour conséquence l’arrestation et la fouille systématique d’environ 1 000 personnes – surtout des jeunes noirs.

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Benno Sternberg : Le prolétariat d’Allemagne orientale après la révolte de juin 1953

Article de Benno Sternberg dit Hugo Bell paru dans Socialisme ou Barbarie, Volume III (6e année), janvier-mars 1954, p. 10-12

There were chaotic scenes in Berlin on June 17 as thousands took to the streets – Image: AP/picture alliance (Source)

La période qui a suivi la révolte du 17 juin peut être divisée en deux étapes : la première occupe 3 à 4 semaines ; la seconde dure encore. La première de ces étapes est marquée par une tentative de libéralisation du régime. Un ouvrier put déclarer dans une assemblée d’usine : « Je suis fier du 17 juin » et sa déclaration fut reproduite par la presse du parti (1). Parallèlement un tournant économique s’amorce. Rappelons ici : la baisse des normes, la révision du plan en faveur de l’industrie légère, l’amélioration immédiate du ravitaillement. Cette première étape prit fin au cours de la seconde décade de juillet avec l’arrestation de Fechner et le limogeage de Herrnstadt et de Zaisser, promoteurs de la libéralisation.

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Poznań

Article paru dans Socialisme ou Barbarie, Volume IV (8e année), juillet-septembre 1956, n° 19, p. 116-120

« Nous demandons du pain » : manifestation dans la rue de l’Armée rouge (aujourd’hui rue Saint-Martin). Source

Les ouvriers polonais viennent de répondre à leur manière au XXe Congrès. Tandis que dans le monde entier les dirigeants communistes rusent pour contenir les formidables remous que propage la déstalinisation, à Poznan, métallos et cheminots ont formulé sans qu’on les y convie leur propre critique qui est celle des armes : les ouvriers de l’usine Staline ont débrayé le 28 au matin, tenu un meeting monstre, appelé à leur aide les travailleurs des autres entreprises, et, après avoir défilé en scandant « c’est notre révolution. Du Pain. Démocratie. Liberté. A bas les bonzes » ils ont attaqué la prison et les Bureaux des services de sécurité. Le très libéral Cyrankiewicz peut bien insinuer que les révoltés sont des ouvriers arriérés et le sinistre Courtade les traiter de chouans, l’explosion de Poznan est trop forte pour qu’on puisse en dissimuler le sens : les ouvriers ne s’accommodent pas de la déstalinisation ; il ne leur suffit pas que les dirigeants sacrifient un ou deux de leurs anciens collègues terroristes et qu’ils affichent une soudaine horreur de la dictature stalinienne, ils veulent du pain, la liberté, la démocratie — bref ce qu’ont toujours voulu les ouvriers dans tous les régimes d’exploitation dès qu’ils sont entrés en lutte.

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La drogue

Texte paru dans Venceremos, n° 2, octobre 1986, p. 61-62

A section of a lane in Kings Cross where Heroin addicts use to « Shoot Up ». November 21, 1986. (Photo by David Richard Trood/Fairfax Media via Getty Images).

La diffusion de masse de l’héroïne sur les quartiers et dans les cités correspond historiquement au début de la crise et du chômage qui en découle (années 74-75) ; la bourgeoisie doit étendre son contrôle et son exploitation jusqu’au prolétaire exclu du marché du travail, pour ce faire elle utilise un moyen déjà utilisé dans d’autres pays (les USA des années 60) pour pacifier les ghettos et détruire les velléités de révolte.

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La gangrène nationaliste

Article paru dans Combat pour l’autonomie ouvrière, n° 2, décembre 1977, p. 4 et 9

21st June 1976: South African rioters in Soweto use cars as roadblocks during unrest stemming from protests against the use of Afrikaans in schools. (Photo by Keystone/Getty Images)

Forces d’encadrement de la paysannerie pauvre et de la petite bourgeoisie intellectuelle du « tiers monde », organismes patentés de la récupération et du sabotage des luttes parcellaires du prolétariat, bras armés de la restructuration étatique des capitalismes faibles, les fronts patriotiques, les fractions nationalistes ou régionalistes, occupent une place de choix dans le spectacle de la mystification politique, dans le jeu sanglant de la mise en coupe des populations récemment passées sous le signe du salariat…

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Il y a trente ans : le Front Populaire

Article paru en trois parties dans Pouvoir Ouvrier, n° 78, juin 1966, p. 3-5 ; n° 79, juillet-août 1966, p. 4-6 ; n° 80, septembre-octobre 1966, p. 5-9

Vendeuses en grève d’un magasin près de la Gare Saint-Lazare, le rideau de fer est baissé, 17 juin 1936, Paris, France. The metal grill has been pulled down on this store near the Saint-Lazare train station and the saleswomen are on strike, June 17, 1936, Paris, France. (Photo by KEYSTONE-FRANCE/Gamma-Rapho via Getty Images)

Pour les Communistes les enseignements de l’histoire du Front Populaire sont des plus simples : l’unité syndicale et l’unité politique de la gauche ont alors assuré la défaite de la réaction et le succès des revendications ouvrières. Aujourd’hui comme il y a 30 ans, « l’unité sans exclusive » des organisations syndicales et des « vrais républicains » produirait les mêmes heureux effets et même permettrait d’amorcer la transition pacifique vers le socialisme. Le dernier mot du « marxisme » des communistes est de proposer aux travailleurs la simple répétition d’une politique vieille de trois décennies, qui fut mise en œuvre dans des conditions entièrement différentes et qui de surcroit démontra la faillite retentissante du réformisme.

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Premier bilan des luttes anticoloniales

Article paru dans El-Oumami, n° 8, février-mars 1980, p. 13-15

Chinese Prime Minister Chou En-Lai shakes hands with Pakistan Prime Minister Mohammed Ali at the end of the African-Asian Conference, held in Bandung, Java, Indonesia in April 1955.

Au cours d’une récente réunion générale du parti, un rapport a été présenté, dont le but était de faire le point pour situer approximativement où ce mouvement historique en est arrivé aujourd’hui alors que nous escomptons une reprise de la lutte prolétarienne et qu’il nous intéresse au plus haut point de préciser quelles forces pèseront dans la balance de la révolution communiste.

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Le Front Populaire en France

Article paru dans L’Arme de la critique, supplément à Alarme, n° 3, mai 1987, p. 7-13

FRANCE – APRIL 09: Election Boards In The Streets Of Paris On April 9, 1936. The Front Populaire, A Link Coalition, Won The Elections. We Can See That The Struggle Against Fascism Was A Key Component Of Their Program. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

Deux facteurs visibles dominent les années 30 pour la classe ouvrière. D’une part la crise économique, d’autre part la référence à la révolution russe et sa répercussion mondiale. Mais le facteur déterminant, pressenti et dénoncé par quelques minorités seulement, et qui fait basculer de tout son poids vers la guerre, c’est la contre-révolution, initiée en Russie développée par le stalinisme et qui s’étend silencieusement au monde entier, relayée par les appareils syndicaux, socio-démocrates et fascistes.

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Le groupe franco-espagnol des « Amigos de Durruti » : L’évolution de la démocratie française

Texte du groupe franco-espagnol des « Amigos de Durruti » paru dans Révision, n° 6, 1er août 1939, p. 4-5

Spain! True Anarchists are against false liberty, invoked by cowards, to avoid their duty. Publication by the Spanish Anarchist movement with a portrait of José Buenaventura Durruti (1896 – 20 November 1936). Durruti was an Anarcho-syndicalist militant involved with the CNT, FAI and other anarchist organisations during the period leading up to and including the Spanish Civil War. Durruti played an influential role during the Spanish Revolution and is remembered as a hero in the Anarchist movement. (Photo by: Universal History Archive/Universal Images Group via Getty Images)

Les décrets-lois marquent un pas vers la fascisation de la France. Les avantages ouvriers sont battus en brèche. Les unes après les autres, les conventions collectives sont dénoncées. Dans les nouvelles conventions, le patronat, en harmonie avec les mesures gouvernementales, s’efforce d’anéantir les avantages offerts par ces conventions, et de n’en conserver que la discipline anti-ouvrière.

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Henri Aubier : Cornelius Castoriadis, L’expérience du mouvement ouvrier

Article d’Henri Aubier paru dans Autogestion et Socialisme, n° 28-29, octobre 1974-janvier 1975, p. 190-193

vol. 1, Comment lutter ;
vol. 2, Prolétariat et organisation,
Paris, UGE, coll. « 10/18 », 1974.

Les textes rassemblés dans ces deux volumes ont été publiés pour l’essentiel entre 1949 et 1964 dans la revue Socialisme ou Barbarie. Il ne saurait être question de résumer ici ni d’essayer de rendre compte de ces quelques huit cents pages, encore moins d’essayer de montrer en quoi nous sommes là devant l’une des entreprises intellectuelles les plus considérables de l’époque. Il faudra peut-être attendre que l’ensemble des textes de Castoriadis soit devenu enfin accessible à un large public pour qu’une telle affirmation ait des chances réelles d’être entendue. En attendant la publication dans l’un des prochains numéros de Autogestion et Socialisme d’un article de fond sur l’œuvre de Castoriadis, il est peut-être toutefois utile de donner un bref aperçu du contenu de ces deux volumes. On trouvera là des textes sur la « question de l’organisation », qui fut l’un des thèmes permanents de discussion au sein du groupe S. ou B. (1), des analyses des luttes ouvrières dans les pays occidentaux pendant cette période (2), ainsi que quelques analyses de type plus général comme « La lutte des ouvriers contre l’organisation de l’entreprise capitaliste », où est développée (en 1957-1958) une critique de la pseudo-rationalité de l’organisation capitaliste du travail (3), « Recommencer la révolution » (1964), qui marque la rupture avec les éléments marxistes « conservateurs » du groupe S. ou B. (4), et la très importante Introduction du vol. I, « La question de l’histoire du mouvement ouvrier », écrite spécialement pour cette réédition.

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Le conflit du siècle : Capitalisme et socialisme à l’épreuve de l’Histoire

Article paru dans Informations & Liaisons Ouvrières, n° 20, avril 1960, p. 10-12

Fritz Sternberg – Éditions du Seuil.
(I vol. 670 pages).

Ne pouvant lire que fort peu de périodiques, je n’ai connaissance que de deux « critiques » de l’ouvrage de Sternberg, en fait deux présentations louangeuses, mais des plus quelconques.

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Jim Crow : La souffrance des Noirs aux Etats-Unis et en Afrique

Article signé Jim Crow paru dans L’Humanité, 8 avril 1928, p. 3

La race noire souffre non seulement d’une oppression impérialiste et d’une exploitation capitaliste pires que celles des ouvriers blancs, mais elle est assujettie de plus au martyre des préjuges de races, habilement entretenus par les exploiteurs capitalistes et leurs complices, les réformistes, parmi les ouvriers blancs non conscients. De ces préjugés est né ce qu’on appelle en Amérique le « Jim Crowism » (mesures appliquées contre « Jim le corbeau », sobriquet donné aux nègres) qui va de l’interdiction aux noirs de voyageur dans les infimes wagons que les blancs jusqu’au lynchage.

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Révolte de la jeunesse ?

Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 52, juin 1963, p. 1-3

Des jeunes gens dansent tous ensemble sur la place Saint Vincent de Paul pendant le bal du 14 Juillet 1963 a Paris, France. (Photo by Charles CICCIONE/Gamma-Rapho via Getty Images)

On constate avec inquiétude et malaise que les jeunes supportent de plus en plus mal toute forme concrète d’oppression : ils ne respectent ni leurs parents, ni leurs maîtres, ni les anciens « pleins d’expérience », ni les traditions. Les jeunes sont-ils en révolte contre cette société ? ou au contraire conformistes par rapport aux satisfactions qu’elle propose ? ou les deux en même temps ?

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Guerre froide et guerre de classes

Article paru dans La Vérité, n° 221, 5 novembre 1948, p. 3

La réunion de l’Assemblée générale de l’O.N.U. a déplacé le centre de gravité de la « guerre froide » de Berlin à Paris. Pour la galerie, des discours plus spectaculaires l’un que l’autre n’ont cessé de se succéder de jour en jour ; dans les coulisses se sont entre temps poursuivis les pourparlers ultra-secrets qui ont une fois de plus démontré aux peuples combien mensongers sont les procédés de propagande utilisés de part et d’autre pour maintenir en haleine l’opinion publique mondiale.

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Démocratisation de l’enseignement ?

Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 51, mai 1963, p. 4-6

After The Prize, Four Young Schoolgirls Enjoy Their Rewards On June 29Th 1963 (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

C’est un fait : les parents d’élèves demandent de plus en plus à rencontrer les professeurs de leurs enfants. Mes collègues rechignent : « De mon temps, mes parents n’allaient pas voir mes professeurs… » C’est vrai, les parents ne sentaient pas leurs enfants menacés comme ils le sont aujourd’hui par les appréciations trimestrielles du professeur qui sonnent comme un verdict : « passera-t-il dans la classe supérieure ? Sinon lui permettra-t-on de redoubler ? Décrochera-t-il son bac ? »

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Les voyages du pape

Article paru dans Alarme, n° 6, octobre-novembre-décembre 1979, p. 5

Pope John Paul II during his visit to Ireland in September 1979 (Photo by Anwar Hussein/WireImage)

Ceux qui, en prophètes, annoncent à grand renfort de brochures théoriques une « reprise prolétarienne » déjà amorcée à leurs yeux, feraient bien de se tourner du côté de la triste et sombre réalité – et le regain du pouvoir de la religion en fait partie.

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Guy Martin : Problèmes coloniaux

Article de Guy Martin paru dans Le Libertaire, n° 251, 12 janvier 1951

L’ETABLISSEMENT des grands empires coloniaux qui atteignirent leur apogée dans la seconde moitié du siècle passé obéit à des causes presque essentiellement économiques que le marxisme définit d’ailleurs valablement. Les puissances dites coloniales, une fois installées sur le sol conquis, qu’ont-elles fait ? Quelle sera la résultante de l’action divergente des colonisateurs et des colonisés ?

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Joachim Israel : L’humanisme dans les théories de Marx

Article de Joachim Israel paru dans L’Homme et la société, n° 11, janvier-février-mars 1969, p. 109-126

Nombreux sont ceux pour qui le socialisme signifie un système social, fortement centralisé et un contrôle s’exerçant sur toute la vie individuelle. En ce qui nous concerne, nous partageons l’opinion d’Erich Fromm lorsqu’il affirme : « Pour Marx, le but du socialisme était l’émancipation de l’homme ».

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Adam Schaff : L’humanisme marxiste

Texte d’Adam Schaff paru dans L’Homme et la société, n° 7, janvier-février-mars 1968, p. 3-18

On peut dire sans hésiter que notre époque est celle du choc des humanismes. Les tendances qui se réclament de l’humanisme, ne sont pas seulement nombreuses, mais elles sont aussi concurrentes et vont même jusqu’à se combattre. Étant donné l’importance croissante que prend à notre époque le problème de la vie de l’individu, la lutte politique prend volontiers la forme d’une mise en accusation, de l’adversaire quant à son manque d’humanisme, voire son antihumanisme. Une telle accusation ne prouve nullement que l’accusateur soit véritablement humaniste et ne le préservera pas de se voir reprocher, à son tour, de manquer d’humanisme. Cette popularité de l’humanisme et la multiplication de ses variétés se combattant mutuellement prouve simplement que l’homme, dont la vie est aujourd’hui plus menacée que jamais, est avide au minimum de paroles de consolation, de paroles évoquant le bonheur humain.

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Paul Mattick : Humanisme et Socialisme

Article de Paul Mattick paru dans Front Noir, n° 6, novembre 1964, p. 20-24

Tout comme la science, l’industrie, le nationalisme et l’Etat moderne, l’humanisme est un produit du développement du capitalisme. Il est le couronnement de l’idéologie de la bourgeoisie. Celle-ci avait grandi au sein des relations sociales féodales, dont le principal soutien idéologique était la religion. L’humanisme est donc un produit de l’histoire, c’est-à-dire un produit d’hommes s’attaquant à transformer une formation sociale en une autre. Parce qu’il se constitua avec l’apparition et la croissance du capitalisme, l’humanisme doit être étudié d’abord au sein de la société bourgeoise avant que l’on puisse traiter de ses relations avec le socialisme ou avec « l’humanisme socialiste ».

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Vingtième anniversaire de l’insurrection de 1954 : La révolution algérienne

Article paru dans Le Prolétaire, n° 183, du 4 au 17 novembre 1974, p. 1-4

Ici, le ministre algérien des affaires étrangères Abdelaziz Bouteflika entouré par le président des Etats-Unis Gerald Ford à sa droite et le secrétaitre d’état américain Henry Kissinger à sa gauche (Photo by Christian SIMONPIETRI/Sygma via Getty Images)

II Y a vingt ans, l’étincelle de l’insurrection allumait en Algérie l’incendie de la guerre d’indépendance nationale, qui allait mettre fin à plus d’un siècle d’esclavage colonial et ouvrir la voie à la naissance d’une nation moderne.

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Maxime Rodinson : Immigrés ou esclaves ?

Article de Maxime Rodinson paru dans Le Monde, 17 mai 1980

American writer James Baldwin (right) gives an interview to Harlem Desir, founder of SOS Racisme, a French anti-racism group. Baldwin is actively involved in discrimination issues. (Photo by julio donoso/Sygma via Getty Images)

La dénonciation est salubre, utile, indispensable. Mais, pour beaucoup – j’en suis, – l’abord des livres de dénonciation est, au départ, méfiant, les dénonciateurs volontiers exagèrent ou manipulent les faits, dans l’idée qu’ils mobilisent mieux ainsi l’indignation du lecteur. Un tel aphorisme idéologico-philosophique admet aussi que, si la cause est bonne, peu importent les détails et l’exactitude des précisions. Le malheur est que beaucoup, ayant pris l’un ou l’autre en flagrant délit, ne croient plus en rien. Chat échaudé craint l’eau froide, le menteur n’est plus écouté, quand-même il dit la vérité, etc. Tout cela est connu depuis longtemps.

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Anti-racisme et lutte de classe

Article paru dans Le Prolétaire, n° 377, mai 1984, p. 3

Manifestation contre le racisme chez le constructeur automobile Talbot à Paris le 14 janvier 1984, France. (Photo by Francois LOCHON/Gamma-Rapho via Getty Images)

Les 17 et 18 mars se sont tenues les Assises Nationales contre le Racisme à l’appel du MRAP, grâce au concours actif du gouvernement. La presse a relevé l’ambiance sinistre dans laquelle s’est déroulée cette grand-messe où on a tenté d’exorciser le démon de la lutte de classes. Les participants, qui allaient des bourgeois libéraux, comme Olivier Stirn, député UDF, aux gauchistes rangés des barricades comme Bauby ou Krivine, ont communié sous le signe de l’anti-racisme démocratique et du « droit à la différence ».

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Appel d’un immigré

Textes parus dans Tout !, n° 10, 12 mars 1971, p. 2

Tunisian statesman and first President of Tunisia, Habib Bourguiba (1903-2000) pictured attending a government meeting in Paris, France in 1971. (Photo by Rolls Press/Popperfoto via Getty Images/Getty Images)

« Devant la douleur, la fierté se cabre. On se défend alors avec exaspération contre tout pessimisme afin qu’il ne semble pas une conséquence de notre état et ne nous humilie comme des vaincus. » C’est sur cet appel à la survie de Nietzsche que je pousse mon cri, le cri d’un étranger, d’un travailleur immigré qui refuse d’être socialement et politiquement rejeté et qui ira chercher sa vérité dans la gauche.

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de Prétoria à Liverpool

Article paru dans La Banquise, n° 4, été 1986, p. 44-55

Grévistes faisant la fête dans l’usine automobile Talbot à Poissy le 10 juin 1982, France. (Photo by Daniel SIMON/Gamma-Rapho via Getty Images)

Pretoria

« Du point de vue du communisme, il importe de voir où et comment certaines communautés peuvent se défaire sous l’effet du travail moderne et de la lutte des classes, tout en donnant naissance à une activité et des relations sociales subversives. »

En 1922, une grève des mineurs européens du Rand se transforme en insurrection. Le premier ministre Smuts fait écraser la rébellion dans le sang : 230 morts.

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Le 8 mars, journée prolétarienne et communiste

Article paru dans El Oumami, n° 3, mars 1979, p. 13

« La femme dans la Révolution : Un rôle important » (photo publiée dans El Djeich, n° 191, avril 1979, p. 18)

Au congrès de l’Internationale socialiste qui se tint à Copenhague en août-septembre 1910, le 8 mars fut choisi, sur une proposition de Rosa Luxemburg et de Clara Zetkin, comme journée internationale des femmes prolétaires : il s’agissait donc d’une « fête » analogue au 1er mai. Et, comme le 1er mai, elle trouve son origine dans un épisode sanglant de la lutte de classe.

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Racistes et anti-racistes contre le prolétariat

Article paru dans Parti de classe, n° 6, octobre 1985, p. 15-18

Fête de SOS Racisme place de la Concorde le 15 juin 1985 à Paris, France. (Photo by Patrick AVENTURIER/Gamma-Rapho via Getty Images)

Après la marche pour l’égalité et contre le racisme de ’83, après les mobylettes de Convergence, parties de cinq villes de France et culminant dans le défilé-carnaval de plus de 30 000 personnes à Paris le 1 déc. ’84, voici les projecteurs braqués sur « SOS-Racisme » et sur un nouveau happening musical à Concorde. Tous les ans on nous sert les mêmes salades, accommodées d’un assaisonnement différent.

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Touche pas à l’exploitation de classe

Article paru dans Alarme, n° 28, avril-mai-juin 1985, p. 2-3

Jacques Gaillot, Evreux Bishop with ‘S.O.S Racisme’: ‘Touche Pas a Mon Pote’ in Paris, France on March 28th, 1985. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)

La société capitaliste qui nous domine et nous exploite profite de temps en temps de quelques bonnes idées qui viennent alimenter la misère plate dans laquelle ses rejetons se meuvent et se meurent à petit feu. Le nouveau produit lancé à cet effet est un badge et un slogan qu’SOS racisme a eu le bonheur de commercialiser : « TOUCHE PAS A MON POTE ». Le pote c’est l’étranger et plus particulièrement celui que l’on reconnait aisément à la couleur de sa peau et à la place qu’il occupe généralement au plus bas de l’échelle sociale.

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Le Capital organise le racisme

Article paru dans Alarme, n° 10, octobre-novembre-décembre 1980, p. 11-12

In 1980, the Bonnet law, which hardened the conditions of entry into France and facilitated the expulsion of illegal immigrants, provoked hunger strikes and demonstrations. (Photo by Christine Spengler/Sygma/Sygma via Getty Images)

Nombreux sont les commentaires et réactions de la présence d’ouvriers immigrés, surtout algériens, en France. Aujourd’hui, leur présence dans les cités ouvrières dans les municipalités de gauche, et en fait, leur présence tout court, semble « gêner » quelque peu les fractions politiques du jeu démocratique.

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André Priore : En Algérie (mars 1965 – automne 1965). Lutte des classes et syndicalisme

Article d’André Priore paru dans La Révolution prolétarienne, n° 208, octobre 1965, p. 16-18.

Press Conference of President Houari Boumediene after the presentation of new Algerian government on August 8, 1965 in Algiers, Algeria. (Photo by Gamma-Keystone via Getty Images)

Depuis la déposition de Ben Bella par la fraction bureaucratique hétérogène que conduit Boumedienne, les luttes ouvrières en Algérie – qui s’expriment avant tout dans l’action syndicale – n’ont fondamentalement pas changé de nature. Les congrès syndicaux qui se sont tenus depuis le 19 juin ne sont pas qualitativement différents des congrès antérieurs, du moins de ceux qui ont suivi le « congrès-pilote » des cheminots algériens (juin 1964). Pendant un an, jusqu’en juin 1965, la lutte des classes a connu ses développements les plus conscients lors des congrès syndicaux, au niveau des A.G. d’usines et de fermes, des U.L., des U.R. mais surtout à celui des fédérations corporatives ainsi que de la Centrale elle-même (fin mars 1965). En l’absence d’un parti d’avant-garde du prolétariat des villes et des campagnes (ce dernier étant numériquement le plus important), c’est le mouvement syndical qui joue, dans l’Algérie révolutionnaire d’aujourd’hui, l’Algérie des ouvriers et des paysans pauvres, le rôle de canalisateur de la pression des masses.