Texte collectif paru dans Nouvelle Gauche, 1ère année, n° 4, 27 mai 1956
NOUS nous permettons, en qualité de spécialistes des problèmes arabes et islamiques, d’attirer l’attention sur l’évolution du problème algérien. On agite le spectre du panarabisme et du panislamisme pour déclarer qu’il est impossible de négocier en Algérie avec des gens qui adhèrent à ces doctrines. Nous ne nions pas l’existence de telles tendances, mais nous nions qu’elles soient déterminantes.
Dossier paru dans Le Libertaire, n° spécial [août 1955], p. 1 et 2
VINGT-CINQ accusés passaient en jugement le vendredi 29 Juillet, devant le tribunal correctionnel de Lille. Il s’agissait de vingt-quatre travailleurs algériens et d’un travailleur français : Pierre MORAIN.
Article paru dans Nouvelle Gauche, 1ère année, n° 6, 24 juin 1956
TOUS les militants nationalistes algériens se réclament de deux organisations : le F.L.N. et le M.N.A.
Ces mouvements, qui ont pour objectif l’indépendance de l’Algérie, n’en poursuivent pas moins l’un contre l’autre une lutte souvent sanglante et qui paraît incompréhensible aux Français mal renseignés sur tous les aspects du problème algérien.
Article de Lucien Kiner paru dans Nouvelle Gauche,1ère année, n° 2, 30 avril 1956
DEPUIS plusieurs semaines, à tour de rôle, les travailleurs algériens en France débrayent dans les diverses régions.
Le branle a été donné par la manifestation du 9 mars à Paris, organisée par le MNA. Les deux mots d’ordre essentiels sont : « Indépendance de l’Algérie », « Libérez Messali Hadj ».
Rapport de Michel Lequenne, Gérard Sender et Daniel Jacoby paru dans le Bulletin d’information du Mouvement Uni de la Nouvelle Gauche, n° 7, 10 juillet 1957, p. 7-8
LORS d’un Conseil fédéral de la Seine, plusieurs camarades ayant exprimé des points de vue assez divergents sur les problèmes intérieurs de la résistance algérienne, une Commission de trois membres a été désignée pour présenter un rapport sur cette question. Ce rapport est soumis à la discussion des sections et fédérations.
Article de Louis Houdeville paru dans Nouvelle Gauche, 1ère année, n° 9, 9 septembre 1956, p. 2
Après deux mois et demi d’emprisonnement, Claude Gérard a été remise en liberté. Liberté provisoire d’ailleurs, car comme certains journaux se sont plus à le souligner, dès le mois de septembre le juge Pérez reprendra l’instruction.
Article signé A. Amyot paru dans Nouvelle Gauche,1ère année, n° 8, 22 juillet 1956, p. 2
Claude Gérard est toujours emprisonnée. Voici sept semaines qu’elle est détenue à la Petite-Roquette. Nous avons protesté chaque fois que des journalistes avaient été inquiétés pour avoir informé objectivement le public des réalités qu’ils avaient été à même de constater.
Articles parus dans Nouvelle Gauche, 1ère année, n° 5, 10 juin 1956, p. 2 puis Nouvelle Gauche, n° 6, 24 juin 1956, p. 7
Militante catholique, Claude Gérard entra dans la Résistance en 1940, à Lyon, au mouvement « Combat » ; traquée par la police, elle passa dans le Limousin, où elle devint l’adjointe d’Edmond Michelet, responsable régional de « Combat ». En 1943, elle assura la coordination et le commandement des maquis de l’A.S. du Limousin. Arrêtée en 1944 par la Gestapo et horriblement torturée, elle fut sauvée au dernier moment par l’action de la Résistance et des troupes alliées.
Editorial de Philippe Viannay paru dans Nouvelle Gauche, 2e année, n° 30, du 22 juin au 13 juillet 1957, p. 1 et 2, suivi d’articles de Jacques Piraud, Claude Devence et Manuel Bridier.
LE problème algérien que le présent gouvernement avait tenté de minimiser de quart d’heure en quart d’heure a surgi dans toute son ampleur à l’occasion de l’affaire de Melouza. Celle-ci, loin de faire l’union sacrée, comme l’espéraient certains, a brutalement démontré à l’opinion française comme à l’opinion mondiale l’échec total de la politique de pacification.
La crise ministérielle est l’occasion d’une épreuve de vérité.
Devant la confusion qui règne dans les esprits, nous avons tenu à analyser quelques aspects de la situation.
Appelparu dans Nouvelle Gauche,2e année, n° 34,du 12 au 25 octobre 1957; suivi d’un article paru dans Nouvelle Gauche, n° 36, du 9 au 22 novembre 1957; appel paru avec d’autres signatures dans La Vérité, n° 473, 17 octobre 1957
LE 20 septembre 1957, Ahmed Semmache, militant syndicaliste, dirigeant de la Région parisienne de l’U.S.T.A., était lâchement assassiné. Il fut l’un des promoteurs de cette Centrale syndicale et avait participé très activement à son congrès de fondation.
Article de Louis Houdeville paru dans Nouvelle Gauche,2e année, n° 36, du 9 au 22 novembre 1957
AHMED BEKHAT, secrétaire général de l’Union des Syndicats des Travailleurs Algériens, est mort : assassiné. Deux balles dans la nuque ont mis un terme à l’action militante de celui qui était l’un des meilleurs dirigeants syndicalistes algériens.
Article paru dans Nouvelle Gauche,2e année, n° 34,du 12 au 25 octobre 1957
A Alger, devant le Tribunal Permanent des Forces Armées de cette ville, s’est déroulé à la mi-Août, un procès d’une grande importance : celui des membres du Comité Directeur du Mouvement National Algérien pour Alger, défendus par nos camarades Yves Dechézelles et Yves Jouffa, et par le Bâtonnier Talbi.
Editorial paru dans Nouvelle Gauche,1ère année, n° 5, 10 juin 1956,p. 1-2
LA guerre à outrance en Algérie, tel est le choix auquel Guy Mollet, qui s’était engagé à négocier la paix, s’est laissé entraîner sous la pression de la pire réaction.
Ce choix, qui risque d’avoir des conséquences catastrophiques pour l’avenir, est un danger mortel pour la liberté.
Editorial de Claude Bourdet paru dans Nouvelle Gauche, organe du mouvement uni de la nouvelle gauche, 1ère année, n° 1, 15 avril 1956, p. 1
AU cœur même de la situation politique française se trouve la guerre d’Algérie. Elle n’est pas le seul objet d’intérêt, elle n’est même pas, pour beaucoup de salariés vivant difficilement et préoccupés de leur salaire insuffisant, de leur logement médiocre, elle n’est même pas le problème principal. Mais, tout compte fait, c’est d’elle que tout dépend. Le climat international est à la détente. Le Parti communiste soutient le gouvernement. Malgré l’absence du Front Populaire aux élections, la droite n’est pas ressortie de celles-ci assez puissante pour inquiéter sérieusement Guy Mollet, tant au moins que la situation algérienne n’est pas très aggravée. Dans de telles circonstances, il apparaît clairement que, sans la guerre d’Algérie, nous serions partis pour une longue période de stabilité, et peut-être de progrès. Mais il apparaît aussi qu’à cause de la guerre d’Algérie, tout peut changer : la logique de la guerre alimente le chantage de la droite et des militaires exigeant de Mollet des mesures toujours plus brutales, lesquelles doivent normalement provoquer la chute du gouvernement de Front Républicain et son remplacement par un gouvernement de guerre totale animé par Bourgès-Maunoury, Soustelle, ou tous les deux.
Tribune de Lucien Weitz parue dans Nouvelle Gauche, 2e année, n° 33, du 28 septembre au 11 octobre 1957, p. 6
IL y a des formes d’auto-critique qui se révèlent n’être qu’un réquisitoire contre les autres. Le titre de l’article (1) de Léo Hamon : « La gauche souffre-t-elle d’algéromanie ? » n’était que formellement dubitatif. Le contenu, lui, ne laissait aucun doute.
Article de Claude Devence paru dans Nouvelle Gauche, n° 8, 22 juillet 1956, p. 2
ALORS que la guerre d’Algérie trouble la conscience de nombreux Français, l’opinion d’un homme comme le Professeur Rivet ne peut manquer d’avoir une grande portée.
Or « Combat » vient de publier une interview du Directeur honoraire da Musée de l’Homme, intitulée : « Au nom de l’idéal de la Gauche, le professeur Paul Rivet condamne la rébellion algérienne » (1).
Article de Claude Devence paru dans Nouvelle Gauche-Tribune étudiante, 2e année, n° 22, 25 février au 10 mars 1957, p. 1 et 7
LE 2 FEVRIER, entre 15 h. et 17 h., les ouvriers français, italiens, portugais et espagnols du chantier Perignan, à Vitry-sur-Seine, sous l’impulsion d’une militant Nouvelle Gauche, débrayaient unanimement. De quoi s’agissait-il ? D’une revendication de salaires ? D’une protestation contre les conditions de travail ? Non pas, c’était un acte remarquable de solidarité envers les camarades algériens en grève. En délégation, les ouvriers se rendirent à la Mairie de Vitry pout y déposer une motion réclamant la paix en Algérie et approuvant la grève de 8 jours faite à l’unanimité par leurs camarades algériens. Une collecte fut effectuée sur le chantier pour leur venir en aide.
Article de Claude Devence paru dans Nouvelle Gauche, organe du mouvement uni de la nouvelle gauche, n° 5, 10 juin 1956
LE film de Resnais nous expose la réalité brute de l’horreur concentrationnaire. Ce n’est pas un cauchemar, c’est vrai.
Cela n’a pas seulement été vrai à un moment de l’histoire. Ce peut être encore vrai à tout moment, de la part de n’importe quel peuple, de n’importe quel groupe, parce que c’est le fait de l’homme. Il ne s’agit pas ici de l’Allemand ou même du nazi seulement. Resnais nous le montre clairement (1).
Article paru dans Nouvelle Gauche, n° 21, 11 au 24 février 1957.
En poursuivant pendant 13 jours la grève de la faim pour obtenir le bénéfice du régime politique, les 40 militants du M.N.A. dont nous avons déjà parlé dans ce journal n’ont pas seulement gagné la partie en ce qui les concerne, ils ont aussi suscité un grand mouvement d’unité à la prison de Fresnes, et leur victoire profitera dans l’avenir, à tous ceux, militants algériens et français, qui tomberont sous le coup de l’article 80 (atteinte à la sûreté extérieure de l’état).
Article de Louis Houdeville paru dans Nouvelle Gauche, n° 29, 9-22 juin 1957
Nous sommes de ceux pour qui l’anticolonialisme militant constitue une raison de vivre. Nous sommes de ceux qui n’avons jamais cessé de dénoncer les crimes commis au nom de la raison d’Etat, de la Nation ou des « impératifs » de la présence. Nous sommes de ceux qui n’avons cessé de lutter contre les bourreaux pour que justice et réparation soient rendues aux victimes.