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Philippe Viannay : La guerre ou la paix ?

Editorial de Philippe Viannay paru dans Nouvelle Gauche, 2e année, n° 30, du 22 juin au 13 juillet 1957, p. 1 et 2, suivi d’articles de Jacques Piraud, Claude Devence et Manuel Bridier.

LE problème algérien que le présent gouvernement avait tenté de minimiser de quart d’heure en quart d’heure a surgi dans toute son ampleur à l’occasion de l’affaire de Melouza. Celle-ci, loin de faire l’union sacrée, comme l’espéraient certains, a brutalement démontré à l’opinion française comme à l’opinion mondiale l’échec total de la politique de pacification.

La crise ministérielle est l’occasion d’une épreuve de vérité.

Devant la confusion qui règne dans les esprits, nous avons tenu à analyser quelques aspects de la situation.


Le malaise autour de Melouza, l’attentat du dancing, le « jour de colère à Alger », la crainte diffuse de nouvelles Saint-Barthélémy marquent une nouvelle étape du problème algérien, ou plutôt apportent un temps d’arrêt qui permet peut-être l’espoir ; la négociation devient peut-être pour Bourgès la seule voie politique facile pour se maintenir au pouvoir, de même que pour Guy Mollet la répression était, hier, le moyen de conserver sa présidence.

En effet, un certain nombre de facteurs objectifs commandent la négociation : la pression internationale, l’état d’esprit de l’armée, la lente évolution des esprits métropolitains concernant le comportement et les droits des Français d’Algérie, les ouvertures du F.L.N., les impasses fiscales et l’opposition sur ce point des modérés, la crainte du régime : partis, grands fonctionnaires, grand capital, de voir l’affaire d’Algérie remettre en cause ses fondements.

Et, sauf exception, il ne faut pas s’attendre à ce qu’un politicien dont le but est d’abord la possession d’un fauteuil fasse une politique qui ne lui conserve pas ce fauteuil. Atteindre le pouvoir avec- l’actuel jeu politique consiste, comme le pilote de planeur, à s’élever sur les courants d’air, c’est-a-dire à constamment chercher les ascendances. Parti sur une hypothèse de pouvoir qui, autour du mythe d’union sacrée, semblait commander l’aggravation de la répression et le durcissement policier contre l’opinion de gauche, il n’est pas impossible que Bourgès fasse la politique qu’avait pressentie Mitterrand qui, généralement, sent les ascendances avec un temps d’avance sur son compère, tandis que Chaban-Delmas se sent plutôt attiré par l’ombre du général.

En tout cas, certains signes avant-coureurs apparaissent. Raymond Aron, une des plus brillantes intelligences à court terme de notre temps, prépare les esprits de droite aux derniers abandons avec d’ailleurs une belle franchise intellectuelle. Lacoste s’épanche en Tunisie, Massu déclarait récemment qu’il serait temps de calmer les Français d’Algérie. La minorité socialiste voit grossir ses rangs de personnalités qui ne sont pas seulement des âmes blessées.

Faut-il s’attendre donc à ce que Bourgès fasse demain, concernant l’Algérie, la politique que faisait hier Edgar Faure concernant le Maroc, alors que les esprits étaient au paroxysme de l’exaspération dans la population française du Maroc ? Faut-il évoquer ici cet « espoir » dangereusement demobilisateur qui risque de faire relâcher notre vigilance’?

En fait, Bourgès ne fera une telle politique que si elle lui apparaît comme la condition de la survie d’un pouvoir si péniblement acquis. Aussi faut-il tout faire pour démontrer que la négociation est la seule voie possible, même si certains éléments de la droite ne veulent cette négociation que par pur souci d’économie et avec l’espoir de « brader l’Algérie ». Après, nous les aurons à nouveau contre nous quand il s’agira de lutter pour que nous apportions à ces pays l’aide qu’ils sont en droit d’attendre de nous, en raison même des responsabilités que nous y avons prises dans le passé.

La lutte plus que jamais est d’informer, de faire tomber les préjugés, de convaincre, de faire apparaître les possibilités d’avenir des relations franco-africaines après la paix, de montrer les dangers d’une internationalisation du conflit si notre obstination la rend fatale. Et il n’est pas non plus indifférent de montrer qu’un régime à la Salazar, inspiré par de Gaulle, soutenu par une armée non fasciste mais désabusée, régime où tant de bons esprits retrouveraient ce qu’ils avaient espéré de Pétain et que soutiendrait une jeunesse en mal d’esprit de la Résistance et qui oublie que la Résistance c’était d’abord les rebelles et pas des bons enfants qui suivent un général, il n’est pas indifférent donc de montrer qu’un tel régime risque fort de naître si le régime actuel s’obstine à ne pas sortir de l’impasse. L’évolution de l’opinion, la crainte que le régime a de se voir renverser, peuvent, en effet, peut-être contraindre Bourgès à faire une politique contraire à celle que sa désignation pouvait faire attendre.

Ph. V.


Négocier avec les tueurs ?

Tout en exprimant sur les événements de Melouza les réserves que justifient les informations récentes, nous avions examiné les implications possibles d’une responsabilité du F.L.N. Il n’en reste pas moins que ces massacres ont été l’occasion d’une propagande belliciste pour toute la grande presse.

LA « SOLUTION » DES ULTRAS

Mais notre journal faillirait à sa tâche de formation politique et de propagande pour la paix avec l’Algérie, s’il n’apportait pas à tous ses lecteurs les arguments nécessaires pour réfuter la honteuse exploitation de Melouza. En effet, que publient les journaux réactionnaires, le « Parisien libéré », « l’Aurore » et consorts, que répètent surtout les centaines de milliers de Français influencés par eux, chloroformés de plus par la radio et les actualités scandaleusement partiales ? Essentiellement ceci :

« Le massacre de Melouza a prouvé que le F.L.N. représente une minorité de tueurs, dont l’influence s’explique par l’aide massive reçue de Tunisie, du Maroc, voire d’Egypte. On ne négocie pas avec des assassins. » Que faire alors, si une telle vue des choses est juste ? Continuer la politique actuelle ? Melouza, les bombes d’Alger, la recrudescence générale des combats, les lynchages algérois démontrent cruellement son échec. Alors ? Alors, si l’on pose le problème comme le font les ultras, la droite et la S.F.I.O., on doit n’admettre qu’une solution : la guerre étendue à la Tunisie et au Maroc, à l’Egypte, c’est-à-dire un million de soldats, 3 milliards de dépenses par jour, la dictature policière imposée à la France. Qui donc songe à une telle « solution » ? Qui donc suppose un instant que les Etats-Unis, d’accord, cette fois encore avec la Russie, et avec eux toute l’O.N.U., laisseront commettre ce crime, pire, cette folie sanglante, qui risquerait d’enflammer toute l’Afrique et le Proche-Orient, et peut-être la planète entière ?

Mais nous avons mieux à faire qu’à prouver par les faits l’échec de la « pacification », à démontrer par l’absurde la sottise criminelle d’une guerre généralisée, nous avons à dire la vérité, à proposer la seule solution juste et possible.

NEGOCIER AVEC LES ALGERIENS

Rappelons tout d’abord la vérité : c’est la grande majorité du peuple algérien qui est en guerre, non pas contre la France, non pas contre les Français,- mais contre le colonialisme, la poignée de profiteurs qui en vivent, ses défenseurs algérois ou parisiens : Bourgès-Maunoury, Lacoste, Borgeaud, de Sérigny et leurs collègues. La résistance est divisée, essentiellement en deux mouvements qui ont cependant le même objectif : l’indépendance de l’Algérie.

Mais quelle révolution, quelle guerre d’indépendance en est exempte ? La violence des insurgés répond à la violence des oppresseurs : l’exploitation quotidienne, l’humiliation, la faim et la terreur.

Cette révolution se double en outre d’une guerre entreprise dans les conditions les plus atroces, n’étant soumise à aucune règle internationale, aucun contrôle de la Croix-Rouge, aucune limitation humanitaire. L’indignation des bourgeois qui se scandalisent des atrocités mais qui veulent la guerre, des colonialistes qui dénoncent le terrorisme mais qui vivent de la faim des enfants d’Algérie n’est qu’une immense hypocrisie et une vaste inconscience.

La vérité est simple :

Si au cours de l’Histoire il avait fallu, dans une guerre, prendre prétexte des atrocités commises par l’adversaire, pour refuser la négociation, jamais aucune guerre ne se serait terminée, sinon par l’extermination réciproque des combattants. D’ailleurs, s’il fallait, dans la guerre d’Algérie, faire la comparaison des atrocités, qui pense qu’elle serait favorable à la France ? Faut-il rappeler les tribus entières enfumées dans les grottes, avec hommes, femmes, enfants, en 1845 : faut-il rappeler le massacre du Constantinois, en 1945, qui fit au bas mot 30.000 morts ; faut-il rappeler les villages rasés, les centaines de suppliciés, les milliers d’internés depuis 1954 ; faut-il enfin rappeler toute la masse d’hallucinants témoignages rapportés par les militaires libérés, simples soldats ou officiers, sur les horreurs de la « pacification » ?

Non vraiment, la polémique ne se situe pas au niveau de l’atroce, la bataille politique ne consiste pas à se jeter les cadavres au visage, elle ne consiste pas à dire : « C’est lui qui a commencé », elle consiste à imposer la fin du cauchemar, à poser les vrais problèmes :

Le peuple algérien a-t-il droit oui ou non à son indépendance ?

La guerre avec l’Algérie emmène-t-elle oui ou non la France à une guerre plus étendue encore, c’est-à-dire à la fin de son influence internationale, à la ruine financière, à la perte de ses forces vives matérielles et humaines, a la mort de sa démocratie ?

A ces deux questions, nous répondons oui, et nous concluons :

Il faut reconnaître à l’Algérie son droit à l’indépendance ;

Il faut entamer des négociations avec TOUTES les tendances de la résistance algérienne (F.L.N., M.N.A. et autres), pour un cessez-le-feu, prélude indispensable à des élections démocratiques, puis à la discussion de relations nouvelles entre la France et l’Algérie, entre la France et l’Afrique du Nord tout entière.

Nous, militants de la N. G., devons ne pas perdre un instant, ne pas nous considérer en vacances, mais profiter précisément de la détente et du repos pour approfondir et populariser autour de nous nos positions, faire comprendre toute la richesse et l’avenir que représente pour les travailleurs de ce pays le mot d’ordre :

PAIX AVEC L’ALGERIE.

Jacques PIRAUD.


L’Internationalisation de la guerre

Un des buts de notre diplomatie au cours de ces dernières années a été de camoufler nos guerres coloniales en défense du monde occidental « libre ». Mais s’il avait été relativement aisé de faire croire aux Américains que la France se battait en Indochine contre le « péril communiste » et de les amener à payer les frais de l’opération, la démonstration apparait plus difficile en ce qui concerne l’Algérie.

LES CAMOUFLAGES

On a d’abord fait beaucoup de bruit autour d’un soi-disant péril pan islamique. M. Mollet traînait partout avec lui la brochure de Nasser « La philosophie de la Révolution » dont il citait à toute occasion le même passage. Mais seul Guy Mollet a pu attacher une valeur démonstrative à cet ouvrage naïf et sans envergure. Les Américains en particulier sont restés sceptiques. Devant cet échec, on a abandonné le philosophe Nasser pour exploiter l’affaire du lieutenant Maillot. On expliquait alors qu’il s’agissait non plus d’un mouvement pan-arabe et religieux mais bel et bien d’une manifestation du communisme international et apatride. Hélas ! cette démonstration se heurtait de nouveau aux faits : le parti communiste ne jouait qu’un faible rôle dans la révolte algérienne et chacun des deux mouvements nationalistes se défendait d’y appartenir.

Les Américains, en contact permanent avec les représentants de l’insurrection algérienne ne furent pas dupes.

Melouza allait fournir un autre thème : la France ne se battrait, en fin de compte, que contre la sauvagerie, la barbarie toute pure. Elle avait besoin, dans cette noble lutte de l’appui de tout le monde dit civilisé.

Une fois de plus, les « alliés occidentaux » sont demeurés insensibles.

Si donc le gouvernement français cherchait « l’internationalisation » dans le seul but d’amener l’Amérique à payer tout en gardant le contrôle des opérations, c’est une toute autre internationalisation, en vue d’un règlement pacifique, qui est envisagé par le groupe atlantique.

Plusieurs éléments jouent en faveur de cette forme d’intervention. L’attitude agressive de la France compromet les Etats-Unis dans la mesure où ils ne s’en désolidarisent pas.

Ils craignent que le monde arabe ne bascule dans le camp oriental si les pays occidentaux ne mettent pas un terme au colonialisme.

· L’Afrique est considérée comme un facteur essentiel dans les projets d’union européenne. Tant que durera la guerre d’Algérie, l’Europe des 6 ne pourra être mise sur pied.

L’exploitation des pétroles sahariens à laquelle sont étroitement intéressées les compagnies américaines est conditionnée par la coopération des pays d’Afrique du Nord.

Ainsi, l’idée d’une intervention des pays occidentaux dans le problème algérien s’est trouvée renforcée par les derniers événements : l’affaire des émigres algériens en Tunisie qui a donné à ce pays l’occasion d’en appeler à l’O.N.U. ; le massacre de Melouza à propos duquel le F.L.N. et le M.N.A. demandent des enquêtes internationales. Le refus de crédit à la Tunisie, considéré par l’Amérique comme une défaillance à laquelle elle a décidé de remédier.

La poursuite d’opérations militaires de plus en plus importantes, l’incapacité de l’armée française à protéger les musulmans, comme elle se flattait de le faire, irritent profondément les Etats-Unis.

L’Observer (journal britannique libéral) remarquait dans un article reproduit par France-Observateur, que si la France devait faire appel à l’O.T.A.N. pour lui demander une aide, les pays membres de celle-ci avaient un droit de regard sur la guerre d’Algérie et il ne cachait pas qu’il considérait la politique française actuelle comme sans issue. The Times reprenait un peu plus tard la même thèse qui s’exprime par ailleurs, quoique plus « poliment », dans la presse des E.- U.

Si le groupe atlantique hésite encore à intervenir ouvertement, c’est d’abord qu’il serait de mauvaise politique d’affaiblir et d’humilier un partenaire en soustrayant à sa « compétence » un cas qu’il revendique. Ce serait un affaiblissement de l’alliance que l’affaire de Suez a déjà fortement secoué.

De son côté, l’U.R.S.S. craint une internationalisation qui substituerait, de fait, l’influence américaine à l’influence française en Algérie comme ce fut le cas en Indochine.

La France use enfin de divers moyens de pression en ayant l’air de conditionner sa politique européenne ou sa distribution de pétroles sahariens à l’acceptation par les alliés de sa politique en Algérie.

Dans ces conditions, la prochaine session de l’O.N.U., si aucun règlement n’est intervenu d’ici là, obligera les alliés à trouver un moyen de faire pression sur la France autant que possible sans lui faire perdre la face.

La solution la plus élégante pour la France serait naturellement d’inviter elle-même l’O.N.U. à régler le conflit (plutôt que de lui nier toute compétence), ce qui lui permettrait au moins de garder un certain prestige moral. Mais l’attitude la plus sage serait d’accepter le plus tôt possible une négociation sans aucun préalable, avec tous les mouvements de la résistance algérienne. Elle protègerait notre pays comme les pays d’Afrique du Nord d’une ingérence américaine qui n’est souhaitée ni par les uns ni par les autres.

C. DEVENCE.


Le changement de régime ?

Qui parle aujourd’hui du changement de régime ? Tout le monde en parle. Tout le monde écrit et proclame que les crises ministérielles, économiques et sociales ne sont qu’un aspect d’une crise plus grave : la crise du régime. Nous-mêmes, nous pensons qu’il en est ainsi et que le régime capitaliste est condamné à mourir. Mais ce n’est pas précisément ce que veulent dire aujourd’hui les pourfendeurs de systèmes et les fabricants de constitutions.

A côté de quelques rêveurs, de braves gens égarés dans la logique de l’absurde, la plus grande partie de la population européenne en Algérie avec son énorme influence sur l’opinion française, une grande masse de la petite bourgeoisie, de nombreux politiciens poujadistes, indépendants, paysans, radicaux, l’Armée dans certains de ses dirigeants et même de ses corps (parachutistes notamment) demandent la mort du régime et son remplacement par un régime autoritaire antidémocratique.

Les chauvins, les réactionnaires de tout poil réclament la révolution. Que veut dire cette mascarade sinon que le régime ne leur paraît pas capable d’aller jusqu’au bout de leur politique de force en Afrique du Nord.

Changer le régime – ou plutôt le « système » – politique, est pour eux le moyen de prolonger le régime économique, l’inégalité sociale, la propriété privée des moyens de production.

Ils savent que les masses populaires ne pourront pas jusqu’au bout supporter la guerre et son cortège de ruines. Ils savent qu’il leur faudra compter avec la vague de protestation suscitée par leur politique. Ils songent à briser la révolte mais en même temps ils se sentent faibles et ils rêvent d’un nouveau Bordeaux : l’Assemblée en fuite confiant son pouvoir à quelque sauveur. C’est ainsi qu’a propos de la guerre d’Algérie, la question du régime se trouve posée.

Ce sauveur, ce régime fort, beaucoup de jeunes l’appellent aussi, par dégoût du régime actuel et par ignorance politique. Beaucoup d’anciens résistants y voient le rappel d’une certaine pureté nostalgique où ils confondent l’action militaire avec la gestion d’un pays. Les Cavaignac, fusilleurs d’ouvriers, plus encore que les Boulanger, se nourrissent de telles illusions.

Qu’ils le sachent bien – car ces chimères-là ont droit de cité jusqu’au parti radical et chez certains socialistes – toute atteinte au régime républicain serait une victoire des féodaux, la traditionnelle escroquerie fasciste par laquelle, au nom d’une révolution, les gens au pouvoir demeurent au pouvoir, plus férocement et parfois pour quelques générations.

Les bons apôtres de la révolution nationale sourient lorsqu’on parle de la République, et nous font passer pour conservateurs. Mais leur dialectique ne va pas au-delà du calembour, car défendre les libertés républicaines ce n’est pas défendre le régime, bien au contraire. Ces libertés, comme les conquêtes sociales, ont été arrachées au régime capitaliste par le peuple. Les défendre, les étendre, c’est faire reculer ce régime, c’est préparer les conditions de la révolution véritable qui ne peut être l’œuvre de quelques-uns, fussent-ils – ce qui n’est pas le cas – les meilleurs du monde, mais le résultat de l’expérience, de l’organisation et de l’action des masses populaires.

Manuel BRIDIER.

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