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Paul Thibaud : La période des drapeaux est terminée

Extraits d’un article de Paul Thibaud paru dans Esprit, n° 145, décembre 1988, p. 19-21

Soldiers with the Algerian armed forces patrol the streets of Algiers in military tanks after riots broke out, instigated by rising food prices in a country with an unemployment rate of more than 18%. Islamic fundamentalist demonstrations and riots against Algerian President Chadli Bendjedid were severely repressed by the military, which killed hundreds of young urban poor civilians seeking work, decent housing, and public services. The riots were the most serious since Algeria gained independence in 1962. (Photo by © Patrick Robert/Sygma/CORBIS/Sygma via Getty Images)

La révolte des jeunes Algériens, la répression brutale qui leur a d’abord répondu, puis les réformes ébauchées ont trouvé les intellectuels français singulièrement impréparés. Parmi d’autres réactions désolantes, la plus cocasse restera celle de Gisèle Halimi dans Libération (13 octobre) : elle ne savait pas que l’Algérie était une dictature ! elle n’en a été avertie que « très tard et très mal » par ses « amis algériens », « qui étaient au pouvoir ». Doit-on comprendre que la gauche mondaine ne s’informe que dans les cocktails ? Soyons plutôt honnêtes: tout le monde savait et tout le monde s’en fichait! La cause dont l’intelligentsia française s’était fait jadis un emblème, elle lui était devenue quasi indifférente. Ce que la déclaration laborieuse de quelques ex-121 ne saurait dissimuler. Ces héros se sont relus ; aujourd’hui comme hier, profèrent-ils, « la cause du peuple algérien est celle de tous les hommes libres ». Cette superposition du présent et du passé suggère que le combat des jeunes Algériens est le même que celui de leurs pères, il y a trente ans, et qu’à une génération d’intervalle ils trouvent à l’extérieur les mêmes valeureux alliés, toujours aussi fermes sur les principes. (…)

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Louis Houdeville : Le massacre de Melouza

Article de Louis Houdeville paru dans Nouvelle Gauche, n° 29, 9-22 juin 1957

Three-Hundred Menfolk Slaughtered by Terrorists. Near La Casbah, Algeria: This pathetic group of women was found in the mountains near La Casbah, eastern Algeria, where they fled when Algerian terrorists descended upon their village and slaughtered every male over the age of 15. A few males, left for dead by the terrorists, later crawled away and were found in the mountains by the French.

Nous sommes de ceux pour qui l’anticolonialisme militant constitue une raison de vivre. Nous sommes de ceux qui n’avons jamais cessé de dénoncer les crimes commis au nom de la raison d’Etat, de la Nation ou des « impératifs » de la présence. Nous sommes de ceux qui n’avons cessé de lutter contre les bourreaux pour que justice et réparation soient rendues aux victimes.

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Une prise de position d’adversaires du gouvernement

Texte reproduit dans La Révolution prolétarienne, n° 117, juin 1957, p. 20

Massacre de Melouza, crime de masse perpétré par le FLN contre les 303 habitants du village de Melouza (Mechta-Kasbah) sous prétexte qu’ils soutenaient le mouvement indépendantiste MNA, rival du FLN, le 28 mai 1957 à Melouza, Algérie. (Photo by Keystone-France\Gamma-Rapho via Getty Images)

Gilles Martinet, Claude Bourdet, René Capitant, Jean Rous, Georges Suffert, Pierre Stibbe, Jean Nantet, André Philip, Pierre-Henri Simon, Jean Daniel et Robert Barrat ont signé le texte suivant :

Le massacre de Melouza a bouleversé l’opinion française et surtout ceux qui, depuis des années, se sont attachés à dire la vérité sur le drame algérien.

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Encore un lâche assassinat

Article paru dans La Voix du peuple, n° 37, juillet 1958 et dans le Bulletin d’information du MNA, n° 19/20, 20 juin 1958. 

Lundi 2 juin, notre frère Mohand Larbi NAIT MAZI, âgé de 58 ans et père de quatorze enfants, a été assassiné au Bois de Vincennes par les pseudo-patriotes du FLN.

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Albert Camus : trois documents (1955-1958)

J’ai choisi de partager trois documents rédigés par Albert Camus entre 1955 et 1958. Connus des spécialistes, ils demeurent rarement cités par ceux qui, de part et d’autre de la Méditerranée, instruisent des procès à charge ou à décharge, sans chercher à restituer l’ambiguïté, la complexité ou la tension inhérentes à chaque trajectoire individuelle.