Parisians Displaying Banners Accusing The Secret Army Organization (Oas) Of Fascism During A Demonstration Of Opposition In Paris On January 24, 1962. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)
L’Algérie brûle. Impassible, l’Armée assiste au dernier festival O.A.S. La civilisation française prend congé des arabes. Si quelqu’un reste, ce ne sera plus des français, mais des pieds-noirs.
Textes parus dans Pouvoir ouvrier, n° 33,octobre 1961, p. 1-3
« Acharnement du service d’ordre frappant indistinctement les hommes et les femmes et même des manifestants blessés ». « Rue de Lille, l’un de nos correspondants a vu deux algériens gravement blessés qui sont demeurés inanimés sur la chaussée pendant plus d’une heure ; le service d’ordre interdisait aux passants métropolitains de leur porter secours ». « Devant le commissariat du Ve arrondissement, un autre lecteur a vu des agents… faire passer sous une sorte de voûte de coups de matraque, méthodiquement assénés, un groupe de musulmans appréhendés ». (Le Monde, 19,20/10/61).
Extrait de Maxime Rodinson, Mahomet, Paris, Points-Seuil, 1994 (1ère édition : Paris, Club français du livre, 1961), p. 355-379
The Grand Mosque of Paris, with the minaret on the left, Paris, France, March 1961. (Photo by Gunter R. Reitz/Pix/Michael Ochs Archives/Getty Images)
CHAPITRE VII Victoire sur la mort
Ce n’en était pas fini du prophète de l’Islam. Dans cette dérisoire quête à l’immortalité qui anime tant d’hommes, le fondateur d’une idéologie et le fondateur d’un Etat sont favorisés. Leurs actes, leurs idées, à travers les siècles, informent l’histoire. Mohammad était les deux à la fois, il combinait en un seul être Jésus et Charlemagne.
Tribune de Maxime Rodinson parue dans Le Monde, 1er décembre 1989
Manifestation islamique pour le port du voile à l’école à Creil le 22 octobre 1989, France. (Photo by Georges MERILLON/Gamma-Rapho via Getty Images)
La guerre des foulards a son côté ridicule : proscrirait-on ici ou là la culotte tyrolienne ou la jupe écossaise ? Elle a son côté odieux : il est évident – et c’était inévitable – que quelque racisme se mêle chez beaucoup à la mobilisation laïque.
Ouvrières dans un atelier de tissage à Ouadhia en avril 1975, Algérie. (Photo by Gilbert UZAN/Gamma-Rapho via Getty Images)
Dire qu’elle est opprimée ne donne qu’une idée très faible de la situation de la femme en Algérie. L’homme règne en maître absolu. Il ne veut pas que la femme soit autre chose qu’une esclave obéissante. Et, même s’il est vrai qu’un nombre de filles de plus en plus grand fréquente les lycées et les universités, il n’en demeure pas moins que sa situation reste fondamentalement inchangée. Elle reste étroitement surveillée dans ses moindres gestes, ou par le mari, ou par les parents. Et souvent, pour ces derniers, le fait que leur fille ait pu suivre des études, est utilisé pour demander une dot plus élevée.
Premier Nikita Khrushchev/ President Gamel Abdel Nasser of the UAR and President Ben Bella of Algeria at Karnak Temples.
Le Monde, qui fait souvent assaut de complaisance à l’égard du régime de B.B., avec l’Humanité et aussi avec certains milieux catholiques algériens (je ne dis pas avec La Croix qui est au contraire un des rares journaux à donner de temps en temps quelques informations intéressantes sur l’opposition benbelliste) a tout de même signalé dans son numéro du 29-30 novembre 1964 que d’après Révolution et Travail, la situation sociale serait mauvaise dans le Sud algérien. Il ne m’a pas été possible de me procurer le numéro de l’organe de l’U.G.T.A. où a paru cette nouvelle (qui est d’ailleurs valable pour toutes les régions de l’Algérie).
Article de Jean-Louis Soulié paru dans La Gueule ouverte, n° 210, 17 mai 1978, p. 9-10.
Un paysan laboure son champ sur son tracteur à l’avant duquel est accrochée une pancarte indiquant ‘L’armée dehors’ dans le Larzac en 1978 en France. (Photo by Etienne MONTES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Objection de conscience, refus de l’impôt, boycott, renvois de livrets militaires… chaque semaine notre hebdomadaire contient des informations touchant de près ou de loin à ce qu’il est convenu d’appeler des actes de désobéissance civile.
Durant plusieurs mois, la rubrique « Non chef ! » a permis aux lecteurs-rédacteurs d’échanger un certain nombre d’expériences personnelles dont il fallait bien un jour établir le bilan.
Aujourd’hui – et probablement dans les semaines à venir car le sujet est vaste – nous ouvrons le dossier « Désobéissance civile » avec la certitude qu’un abondant courrier ne manquera pas de nous apporter propositions ou réserves …
Article de Bessas paru dans La Gueule ouverte, n° 40, mercredi 12 février 1975, p. 4-6.
Octobre 1974. En Italie, près de 200 000 personnes refusent de payer une majoration de 60 % de leur note d’électricité. Ce mouvement introduit un terme (apparemment) nouveau dans le langage des luttes : la désobéissance civile. Ce refus collectif d’une décision gouvernementale a gain de cause : l’État est contraint de réduire d’un tiers l’augmentation décidée. Victoire partielle donc, mais exemplaire. Par la forme nouvelle de contestation. D’autres actions du même type ont lieu simultanément en Italie : refus de l’augmentation des transports urbains et du prix des cantines scolaires, autoréductions locales (50%) sur les produits de grande consommation dans les supermarchés, etc. En France aussi, la désobéissance civile a le vent en poupe. Au Larzac, à Lip, et ailleurs…
Article paru dans Le Prolétaire, n° 411, juin-juillet 1991
Manifestation lors de la grève du FIS – Front islamique du salut – le 25 mai 1991 à Alger, Algérie. (Photo by SIDALI-DJENIDI/Gamma-Rapho via Getty Images)
L’instauration de l’état de siège dans toute l’Algérie, l’intervention brutale de l’armée pour « rétablir l’ordre » – l’ordre bourgeois , fondé sur la misère, l’exploitation et la répression -, n’est ni un phénomène accidentel provoqué par les manœuvres de tel ou tel clan de la classe dirigeante en réponse aux « provocations » du FIS, ni une simple péripétie sans lendemain sur la « voie irréversible vers la Démocratie ».
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 743, 1er mai 1928, p. 5.
Récemment, l’Avanti ! écrivait :
Les anarchistes qui, même selon les dernières déclarations d’Errico Malatesta, ne sont pas fauteurs de violence et ne visent pas à l’organisation de la force révolutionnaire pour la transformation violente de la société capitaliste… »
Mon dernier texte intitulé « Question musulmane, combat laïque et luttes sociales en France » vient d’être mis en ligne sur le site de Middle East Eye.Lien
Article de Martine Vidal paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 28, juillet-août 1959, p. 80-82.
C’est la bourgeoisie qui, à la fin du XIXe siècle, a imposé la laïcité de l’enseignement public, parmi une série d’autres réformes anticléricales, à un moment où l’Eglise représentait pour elle un adversaire politique. Depuis, l’Eglise a évolué ; toujours au service de la classe dominante, elle est maintenant au service de la classe bourgeoise. L’anticléricalisme de la bourgeoisie s’est éteint et la laïcité de l’école publique est de nouveau mise en question.
Texte des Amis d’Omar Khayyam paru dans Le Frondeur, n° 3/4, mars 1980, p. 22.
L’effondrement de l’Etat comme l’impuissance des dirigeants n’est pas toujours suffisant à rendre aux hommes leur liberté. Le Liban (dont on ne parle plus beaucoup en ce début 80) est un exemple de pays sans Etat et sans gouvernement où rien n’a changé. Bien évidement l’ordre est revenu sur les chars syriens et israéliens et la survie a repris ses droits.
Article paru dans Alarme, organe du Ferment ouvrier révolutionnaire, n° 40, avril à décembre 1988, p. 14-15.
« Les Ferhat Abbas et Ho Chi Minh, tout à fait comparables aux Massu métropolitains et aux colons, ne peuvent agir que par le recul de la révolution, et par les innombrables manigances inter-impérialistes du marchandage entre les deux blocs. »
« La fin de l’éternité ». G. Munis, 1959.
La vague de grèves, aboutissant aux journées d’émeutes d’octobre 88, souligne nettement la nature de quelques conceptions sur l’Algérie et les « nations indépendantes ».
Comme pour venger l’affront qu’il lui infligea durant quinze années, en combattant ses troupes avec peu de moyens et dans des conditions nettement défavorables, la France n’a retenu d’Abdelkader que le souvenir de sa reddition ; de même qu’elle a prétendu en avoir fait un « ami fidèle ». Si l’oubli de ce personnage peut s’expliquer en partie par le temps, la France officielle nous rappelle aujourd’hui qu’elle a toujours eu la mémoire courte, l’amitié mesquine et la fidélité trompeuse à l’égard de ceux qui l’ont servie loyalement. Et, par exemple, ne se souvient de l’existence des harkis, autres amis fidèles, que le temps d’une campagne électorale.
Le Mundial qui s’est déroulé en Argentine vient nous rappeler que le sport n’est pas neutre, et qu’il sert avant tout les intérêts de la bourgeoisie. En effet, dans les pays capitalistes, le sport est loin de servir à développer harmonieusement nos capacités physiques, ou à nous amuser, mais reproduit au contraire tous les avatars d’une société basée sur le profit