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J’ai choisi la liberté : Un livre maudit !

Article signé Un Russe hérétique paru dans La Révolution prolétarienne, 16e année, n° 4 (305), juillet 1947, p. 1-4

Il s’agit de « J’ai choisi la liberté », de V.-A. Kravchenko. C’est simplement un témoignage sur la Russie actuelle et aussi sur les années qui ont amené cette Russie à devenir ce qu’elle est. Il ne faut pas se laisser arrêter par la lourdeur, les gaucheries, les redites, pas plus que par les maladresses voulues d’une traduction intentionnellement trop fidèle (et qui aussi, parfois, méconnaît, il faut bien l’avouer, quelques termes français de l’histoire des luttes ouvrières). Mais celui qui a un peu d’âme ne remarquera pas ces bavures en présence des angoisses que soulève la déposition de Kravchenko et qui est essentielle en ceci : aujourd’hui, sur le sixième du globe terrestre, dans l’Empire russe restauré, le travail forcé, le bagne dans son sens le plus direct est appliqué à des dizaines de millions d’hommes et de femmes et à des millions d’enfants.

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Yves Dechézelles : Le siècle du procès

Article d’Yves Dechézelles paru dans La Gauche, n° 12, 11 février 1949, p. 1-3

Le témoignage de Louis Martin-Chauffier lors du procès de Viktor Kravchenko contre le journal ‘Les Lettres françaises’, le 25 février 1949, à Paris. (Photo by Keystone-France/Gamma-Rapho via Getty Images)

Ce n’est pas assez du fracas des armes et des invectives homériques que les diplomates se lancent à la figure en pleine tribune de l’O. N. U., pour exprimer les conflits entre les grands. La justice s’est aussi mise de la partie.

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Pierre Frank : « J’ai choisi la liberté » de V. A. Kravchenko

Recension de Pierre Frank parue dans Quatrième Internationale, juillet-août 1947, p. 54-55

Ce livre très dense de 638 pages, expose comme son sous-titre l’indique « la vie publique et privée d’un haut fonctionnaire soviétique », qui s’est échappé de l’enfer stalinien au cours de la seconde guerre, pendant qu’il se trouvait aux Etats-Unis, membre d’une mission soviétique.

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Maurice Nadeau : « J’ai choisi la liberté ! »

Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 6 juin 1947, p. 2

LE 5 avril 1944, le « Daily Worker », quotidien communiste des Etats-Unis, apprenait à ses lecteurs qu’un

« soi-disant fonctionnaire de la Commission d’achats soviétique de Washington, Victor Kravchenko, venait de trahir la confiance qu’avait placée en lui le peuple de l’U. R. S. S. »

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Aimé Patri : L’ère des « organisateurs ». Remarques à propos des conceptions de Burnham

Article d’Aimé Patri paru dans Masses, n° 11, octobre-novembre 1947, p. 23-25

Il faut rappeler d’abord que la thèse soutenue dans le livre de Burnham est loin d’être une nouveauté pour ceux qui ont connu les controverses intérieures aux divers groupes d’opposition communiste avant la guerre. Nombreux ont été les adversaires communistes de Staline qui ont fini par penser que le régime établi en U. R. S. S. pouvait être autre chose qu’un simple phénomène de transition entre le capitalisme privé et le socialisme démocratique, correspondant en fait à un type historique nouveau et à l’avènement d’une nouvelle classe dirigeante qui n’était pas le prolétariat. On pourrait évoquer les thèses de l’infortuné Rakovski qui, rappelant la formule de Lénine en 1921, écrivait de son isolateur vers 1930 : « d’Etat prolétarien à déformation bureaucratique, nous nous développons de plus en plus en Etat bureaucratique à origine prolétarienne » et n’hésitait pas à parler d’une nouvelle « classe » sociale. Dès 1929, les thèses de Sopranov et de son groupe dit du « centralisme démocratique», en dehors des rangs du « trotskysme », soutenaient un point de vue analogue. Cette thèse a été, jusqu’en 1939, vivement combattue par Trotsky qui n’a pas hésité à rompre à ce propos avec plusieurs de ses anciens camarades dont Burnham lui-même ; mais il n’était pas le seul puisqu’on citerait encore Urbahns en Allemagne, Max Schatman en Amérique, etc. Rappelons encore qu’elle était familière aux camarades du noyau de « la Révolution prolétarienne » et de « Masses ». Remontant à des origines plus lointaines encore, on la trouverait exprimée par les anarchistes, par certains mencheviks russes et par des sociaux démocrates comme Kaustsky. Quant au rapprochement entre la structure interne de l’U. R. S. S. stalinienne et les régimes mussolinien et hitlérien, il s’était imposé aussi par la force des choses à beaucoup d’esprits.

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Roger Hagnauer : A propos de l’affaire Kravchenko. Solidaires du prolétariat russe !

Article de Roger Hagnauer paru dans La Révolution prolétarienne, n° 25, avril 1949, p. 28-29


« Combat » ayant ouvert une enquête sur l’affaire Kravchenko, j’ai cru devoir préciser notre position en un papier remis directement à M. Claude Bourdet, rédacteur en chef.

Il est normal que le journal n’ait pas publié toutes les réponses reçues. Mais il est regrettable que le rédacteur chargé de l’enquête n’ait fait aucune allusion à l’opinion de ceux dont l’antistalinisme, né de leur fidélité à la Révolution russe, ne se confond pas avec l’anticommunisme vulgaire et réactionnaire. Je soumets donc le papier au jugement de nos lecteurs.

R. H.

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Jean Seurel : Le procès Kravchenko

Article de Jean Seurel paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 2, mai-juin 1949, p. 116-121


Pendant deux mois le procès Kravchenko-Lettres Françaises a passionné l’opinion publique. Il est une source de larges profits pour la presse et l’édition qui se disputent les mémoires des témoins. Aux uns il apporte une célébrité subite (Mme Buber-Neuman), aux autres il coûte une maison (le général Rudenko aurait, paraît-il, perdu la sienne). A la longue tout ceci apparaît comme une immense parade publicitaire et chacun est prêt à retourner chez lui, c’est-à-dire à ses idées, ou en revient un peu plus écœuré car il sent monter de partout l’odeur fétide des marais. Ce dégoût a une valeur positive. Et pourtant il vaut la peine de s’arrêter sur ce procès car il est à bien des points de vue un fait très significatif et plein d’enseignements.