Article de Karim paru dans Courant alternatif, n° 24, décembre 1992, p. 27-28
Institutrice et ses élèves dans une classe de Primaire en Algérie. (Photo by Nacerdine ZEBAR/Gamma-Rapho via Getty Images)
La mise en place du Haut comité d’État (HCE) ne vise pas à garantir la sauvegarde des libertés démocratiques, mais bien plutôt le paiement de la dette et l’application des plans du Fonds monétaire international (FMI). Le HCE n’est pas le garant de la démocratie et de la modernité qu’il prétend être. Au contraire, l’État qu’il préserve est un État totalitaire, l’exemple de l’école algérienne le démontre.
La police patrouille lors de la prière du vendredi avec à l’arrière-plan un graffiti du FIS, le 14 février 1992 à Alger, Algérie. (Photo by Pool TURPIN/ZEBAR/Gamma-Rapho via Getty Images)
Nous publions ici une interview d’un militant trotskyste algérien auquel s’est joint un Kabyle proche du Front des Forces socialistes (FFS)
C.A. : Quelles sont les conséquences de 30 ans de dictature du FLN ?
Karim 1 : La prise du pouvoir par le FLN en 1962 et la répression qu’il a mené contre toutes les autres formations politiques ont privé le peuple algérien d’un véritable débat idéologique et politique sur leur avenir (débat que 130 ans de colonisation française avaient déjà occulté). Ces trente ans de dictature ont instauré un vide politique total dont le FIS a profité à partir des années 1985-86.
26 February 2021, Algeria, Algiers: Policemen clash with people during a protest held as part of a renewed momentum to the mass demonstrations, commonly known as the Hirak Movement, that pushed long-time ruler Abdelaziz Bouteflika out of office in April 2019.
Mon dernier article intitulé « L’Algérie au temps du hirak : quelles perspectives pour les révolutionnaires ? » a été publié dans Courant alternatif, n° 312, été 2021, p. 7
22 February 2021, Algeria, Algiers: A man holds up an anti-bourgeois sign during a protest held to mark the second anniversary of the mass demonstrations, commonly known as the Hirak Movement, that pushed long-time ruler Abdelaziz Bouteflika out of office in April 2019. (Photo by STR/picture alliance via Getty Images)
Article de Karim Thaghest paru dans Courant alternatif, n° 21, été 1992, p. 29
Residents of the poor Hussein-Dey neighborhood of Algiers stands by graffiti calling for an Islamic state. (Photo by Antoine GYORI/Sygma via Getty Images)
« Il n’existe pas d’autre démarche pour préserver les droits de l’homme que d’aider à restaurer l’autorité de l’Etat dans le respect de l’option démocratique. Toutes les critiques formulées ici ou ailleurs contre l’interruption du processus électoral ne saurait occulter cette vérité : Il fallait sauver la république ».
Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 99, mai 2000, p. 22-23
Illustration In Algiers, Algeria In June, 2000 – The Madrague Harbour. (Photo by Georges MERILLON/Gamma-Rapho via Getty Images)
Le devant de la scène médiatique est en général pris par les luttes pour le pouvoir que se disputent les courants intégristes d’une part et les militaires d’autre part. On a vu que les affrontements ont dépassé le verbe, pour tourner aux assassinats et même aux massacres collectifs. Cette situation qui dure depuis bientôt dix ans a fait s’enliser les mouvements sociaux.
Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 97, mars 2000, p. 17-18
Abdelaziz Bouteflika in Verdun, France on June 17, 2000. (Photo by Pool MERILLON/SIMON/Gamma-Rapho via Getty Images)
Afin de ramener la paix dans le pays, le président de la république algérienne, A. Bouteflika, a fait voter en septembre dernier une loi d’amnistie des terroristes islamistes. Cette loi qui s’intitule « loi de concorde civile » a été votée à plus de 98 % au suffrage universel. Aujourd’hui qu’elle est mise en pratique, elle est loin de faire l’unanimité.
Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 90, juin 1999, p. 20
Portrait d’Abdelaziz Bouteflika, élu président algérien, le 16 avril 1999 à Alger, Algérie. (Photo by Georges MERILLON/Gamma-Rapho via Getty Images)
Abdelaziz Bouteflika a « remporté » l’élection présidentielle algérienne immédiatement contestée par l’opposition au régime. Les six autres candidats se sont retirés en dénonçant les fraudes massives en sa faveur. Ils contestent depuis la légitimité de ce scrutin et donc celle du nouveau président.
Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 81, été 1998, p. 31-32
The demonstrators paid tribute to the memory of Lounes Matoub, who was killed in Kabylia on June 25 1998. (Photo by Bernard Bisson/Sygma via Getty Images)
Matoub Lounès, chanteur berbère très populaire, né en 1956 en Kabylie, militant de la cause berbère, a participé au mouvement du printemps berbère de 1980, aux événements d’octobre 1988 durant lesquels il a été blessé par les forces de l’ordre. Il est enlevé par le GIA en 1994 et séquestré pendant 15 jours.
Il a toujours lutté pour la laïcité et la reconnaissance de la langue et de la culture berbère.
Interview de Hakim Addad paru dans Courant alternatif, n° 77, mars 1998, p. 31-35
Jeune couple dans un parc à Alger, en mars 1998, Algérie. (Photo by Georges MERILLON/Gamma-Rapho via Getty Images)
En Algérie, 75 % de la population a moins de 35 ans. Parmi la jeunesse le taux de chômage est supérieur à 50 %. L’école exclut chaque année 500 000 jeunes du système éducatif. Nous avons réalisé un interview d’Hakim Addad, secrétaire général du R.A.J. (Rassemblement – Actions – Jeunesse), association de jeunes (1) qui lutte sur le terrain pour la paix, contre toutes les formes d’exclusion dans une Algérie en pleine guerre civile.
Article de Romulus paru dans Courant alternatif,n° 47, mars 1995, p. 29-30
DEMONSTRATION IN SUPPORT OF WOMEN’S RIGHTS (Photo by Antoine GYORI/Sygma via Getty Images)
Pas un jour ne passe sans que l’on évoque l’Algérie. Les annonces d’assassinat, d’attentat défilent les unes après les autres. Le coup d’Etat de janvier 1992 a fait entrer l’Algérie dans la spirale de la violence physique et directe. Un premier bilan fait état de 30 000 morts en trois ans. Pris dans un étau, le peuple algérien subit le napalm de l’armée et le C4 (explosif) des groupes intégristes.
Interview de Jean-Louis Hurst parue dans Courant alternatif, n° 38, avril 1994, p. 31-36
Family in the working-class area of Hussein-Dey. (Photo by Nacerdine ZEBAR/Gamma-Rapho via Getty Images)
Nous publions ici un interview de Jean-Louis Hurst sur l’Algérie. Nous ne sommes pas forcément d’accord avec l’ensemble de ce qu’il avance : on peut par exemple discuter de la répression sous Boumédiene, de sa démarche sur les problèmes de papiers en France, assimiler le mouvement berbérophone à l’intelligentsia est peut-être un peu rapide, etc. Mais cet interview nous semble apporter beaucoup d’informations sur la société algérienne, des éléments de compréhension et d’analyses importantes.
Texte de Jean-Louis Hurst paru dans Courant alternatif, n° 36, février 1994, p. 25-26
Ce texte était destiné initialement au journal Libération qui l’a refusé. Jean-Louis Hurst s’est d’abord fait connaitre comme militant français pendant la guerre d’Algérie : déserteur, il publia sous le pseudonyme de « Maurienne » un livre, « Le Déserteur », qui fut alors interdit à sa sortie et qui a été republié aux éditions Manya.
Article de Karim Thaghest paru dans Courant alternatif, n° 26, février 1993, p. 13-14
SNAPSHOTS OF ALGERIA (Photo by Antoine GYORI/Sygma via Getty Images)
Le 14 janvier 1993 le Haut Comité d’Etat (HCE) commémorait le 1er anniversaire du coup d’Etat qui l’avait mis en place. Cette année 1992 qui vient de s’achever nécessite un bilan. Où en est l’Algérie ? Qu’en est-il de ceux qui se sont autoproclamés « bouclier des libertés et de la démocratie » ? Rappelons d’abord qu’au moment des élections législatives de décembre 1991, la population était déjà complètement étranglée par le fardeau de la dette.
Article paru dans Courant alternatif, n° 10, juin 1991, p. 5-8
The Algerian political party Front Islamique du Salut (FIS), or the Islamic Salvation Front, wins the primary of local elections. (Photo by Pascal Parrot/Sygma/Sygma via Getty Images)
L’oppression des femmes en Afrique du Nord, comme partout dans le monde, est inscrite dans la société ; l’arrivée du FLN en Algérie, porteur de /’Idéologie arabo-musulmane, n’a pas contribué à améliorer le sort des femmes, bien au contraire ; et aujourd’hui, la montée de l’intégrisme par l’intermédiaire du F.I.S. (Front islamique du salut) génère une situation intolérable pour les Algériennes. Les médias occidentaux n’ont pas pu faire le silence sur ces mouvements de femmes algériennes qu’ils ont présenté très hypocritement comme une lutte entre, d’une part, des idées réactionnaires portées par un archaïsme religieux, et d’autre part, des idées émancipatrices venues d’Occident.
Mon dernier article intitulé “L’Algérie au temps du hirak : contestation et répression” a été publié dans Courant alternatif, n° 311, juin 2021, p. 31.
26 February 2021, Algeria, Algiers: Policemen clash with people during a protest held as part of a renewed momentum to the mass demonstrations, commonly known as the Hirak Movement, that pushed long-time ruler Abdelaziz Bouteflika out of office in April 2019.
Mon dernier article intitulé « L’Algérie au temps du hirak : marches ou grèves ? » a été publié dans Courant alternatif, n° 310, mai 2021, p. 31.
08 March 2021, Algeria, Algiers: Algerian women hold up signs and shout slogans during an anti-government protest held on the occasion of the International Women’s Day. Thousands of people demonstrated in Algiers and other cities across the country confirming the renewed momentum to the mass demonstrations, commonly known as the Hirak Movement, that pushed long-time ruler Abdelaziz Bouteflika out of office in April 2019. Photo: Farouk Batiche/dpa (Photo by Farouk Batiche/picture alliance via Getty Images)
Fundamentalism in Beirut On August 24th, 1984 In Beyrouth,Liban (Photo by Patrick AVENTURIER/Gamma-Rapho via Getty Images)
Pour le mouvement libertaire la question de la religion s’est presque toujours posée dans les pays latins par rapport à l’église catholique romaine. Dans cet article, je voudrait essayer de montrer les différences qui peuvent exister entre des modes d’organisation religieux qui, du fait de leur tradition et de leur histoire divergentes, entretiennent vis-à-vis des problèmes politiques des relations radicalement opposées. La révolution iranienne et la montée de l’intégrisme religieux dans l’ensemble du monde musulman pose aujourd’hui des questions essentielles pour 800 millions d’êtres humains et une assimilation hâtive entre le phénomène « musulman » et nos propres comportements vis-à-vis de notre église risque de nous faire passer à côté de la réalité.
Article de J.-M. Chambéry paru dans Courant alternatif,n° 79, octobre 1988, p. 32-35
1988/06/01: Demonstrators at a University in Seoul. (Photo by Gerhard Joren/LightRocket via Getty Images)
La Corée, un peuple, une langue, une culture, une même histoire jusqu’à il y a peu. Et pourtant deux Etats. Au Nord, une dictature communiste ; au Sud une dictature militaire. Au sud, des manifestations qui se multiplient contre le régime en place, contre les bases US, pour la réunification des deux Corées… Et parallèlement une répression qui s’intensifie. Que ce soient cocktails Molotov ou marches pacifistes, la réponse du pouvoir est toujours la même: les matraques, les arrestations, les tortures. Une répression que le pouvoir peut légitimer après l’élection démocratique n’est-elle pas le moyen de choisir son oppresseur ? – de Rho Dae Woo, candidat des militaires, à la tête de l’Etat.
Et c’est dans ce climat de pré-guerre civile qui agite la Corée du Sud que se sont ouverts les XXIe Jeux Olympiques. Des Jeux dits de l’amitié qui sont censés pousser à une trêve de tous les conflits !
Argentina player Diego Maradona outjumps England goalkeeper Peter Shilton to score with his ‘Hand of God’ goal as England defenders Kenny Sansom (top) Gary Stevens (c) and Terry Fenwick look on during the 1986 FIFA World Cup Quarter Final at the Azteca Stadium on June 22, 1986 in Mexico City, Mexico. (Photo by Allsport/Getty Images)
En 1968, le sport a été perturbé par le dysfonctionnement institutionnel généralisé mais l’institution sportive est restée un point aveugle, une oasis non contestée. Le sport apparut alors comme le seul rapport possible de l’homme à son corps. Le corps ne parla pas. L’institution sportive resta « grande muette », un ciment idéologique contre la désagrégation du « moral de la nation ».
C’est en 1968 pourtant qu’un collectif de militantes et de militants marxistes lança le mouvement de contestation de l’institution sportive au travers d’un numéro « historique » de la revue Partisans, un numéro conçu comme « la critique fondamentale » de l’idéologie bourgeoise nichée dans l’institution sportive ». Un numéro où « il importait avant tout de montrer que le sport reflète non seulement les catégories idéologiques bourgeoises ou bureaucratiques, mais encore qu’il est structurellement médiatisé par l’appareil d’Etat, car, comme le dit Marx dans l’Idéologie allemande, « toutes les institutions communes passent par l’intervention de l’Etat et reçoivent une forme politique ». (1)
Article de Karim Thaghest paru dans Courant alternatif, n° 54, décembre 1995, p. 26-27
Liamine Zeroual Campaigning for Presidential Election In Bouira, Algeria On November 11, 1995. (Photo by Georges MERILLON/Gamma-Rapho via Getty Images)
Après plusieurs semaines de campagnes électorales, les algériens se sont donc rendus massivement aux urnes. Ils avaient le choix entre quatre candidats provenant de différents horizons, mais rassemblés dans une même mascarade par une même forfaiture ou collusion avec le pouvoir militaro-mafieux qui préside à la destinée de l’Algérie depuis 1954.
Chacun d’entre eux était censé représenter l’un des multiples pôles idéologiques, sociaux, religieux algériens.
Dimanche 9 avril 1995, nous avons pu assister une nouvelle fois à une farce dont le sujet était l’Algérie. En effet, l’invité de l’émission « l’heure de vérité », présentée par le Vicomte Henri de Virieu était Khalida Messaoudi. Celle-ci y a dressé un tableau très complet de la condition féminine en Algérie. Cependant, le reste de son discours amène de nombreuses questions.
Ainsi, on se demande avec force pourquoi les démocrates algériens ne disent pas la vérité sur la situation algérienne ?
L’islamisme algérien n’est pas neuf. Cependant, son organisation sous forme de parti à partir de 1989 a considérablement modifié la donne politique. En effet, elle a mis le pouvoir à portée de sa main, écartant pour un temps les tenants de la voie armée.
Article de Karim paru dans Courant alternatif, n° 43, novembre 1994, p. 11-15
Algiers: family on a balcony. (Photo by Nacerdine ZEBAR/Gamma-Rapho via Getty Images)
1994 est l’année du 40e anniversaire du déclenchement de la guerre d’Algérie (le 1er novembre 1954). Dans une conjoncture catastrophique, le gouvernement entend donner à cet événement une dimension importante. Ainsi, 800 millions de Dinars seront destinés aux célébrations et commémorations qui rappelleront la période de la lutte pour l’indépendance. Mais quarante années plus tard, quel bilan peut-on dresser ? Une question demeure, l’Algérie est-elle, depuis 1962, réellement un pays souverain, indépendant ? La nation algérienne tout entière n’est-elle pas engagée dans un processus qui la conduit à une domination et à une soumission par et pour les pays « riches » et leurs institutions internationales ?
Article signé S. paru dans Courant alternatif, n° 40, juin 1994, p. 15-18
08/05/1994. ALGER: LA HAUTE CASABH LIEUX DU CRIME DE 2 RELIGIEUX FRANCAIS. (Photo by Nacerdine ZEBAR/Gamma-Rapho via Getty Images)
La société algérienne connaît depuis l’interdiction du FIS en 1992 une flambée de violence liée à la radicalisation des groupes islamistes armés. Il y a eu des analyses et des réflexions de toute sorte sur les causes et les raisons multiples de cette violence: la misère, l’autoritarisme du FLN pendant 30 ans de parti unique, on a même évoqué la démographie et le fait que les jeunes soient trop nombreux, la dette extérieure de l’Etat algérien, les accords avec le FMI et la dépendance économique de l’Algérie vis-à-vis de l’Occident…
Article de Karim paru dans Courant alternatif, n° 29, mai 1993, p. 33-34
ALGER: INCENDIE D’UNE USINE DE CUIR REVENDIQUE PAR UN GROUPE TERRORISTE. (Photo by Nacerdine ZEBAR/Gamma-Rapho via Getty Images)
L’Algérie s’est enfoncée un peu plus encore dans la violence : celle des intégristes, celle des militaires et des policiers, mais aussi celle qui résulte de la misère économique et sociale.
Le 22 mars dernier, le peuple est sorti dans les rues pour exprimer son ras-le-bol vis à vis de toutes les formes de violence. Ce faisant, il a détourné une manifestation initialement conçue comme un soutien au pouvoir et à sa politique. Les organisations relais furent vite dépassées par l’ampleur du mouvement. Leurs mises en scène préparées à l’avance où de jeunes femmes embrassaient les forces de l’ordre furent ridicules et faisaient penser aux anciens régimes staliniens de l’Est.
Pour comprendre pourquoi autant d’Algériens sont sortis dans les rues, il faut mesurer le degré de violence que subit la population.
Manifestation d’intégristes musulmans contre le livre de Salman Rushdie ‘Les versets sataniques’ à Paris le 26 février 1989, France. (Photo by Mohammed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
L’OCCIDENT DANS TOUS SES ETATS
L’apparent tollé qu’a soulevé en Occident la condamnation à mort de Rushdie par Khomeiny n’est pas la simple conséquence d’une adhésion sans réserve aux libertés, à la démocratie ou à la tolérance. Les mécanismes de l’indignation, la manière dont ils ont fonctionné avec embarras et même avec d’énormes contradictions (nous y reviendrons plus loin), indiquent précisément que l’inconscient collectif occidental a été sérieusement mis à mal par cet épisode.
J’ai le plaisir d’annoncer à mes amis et lecteurs la parution du dernier numéro de Courant alternatif (novembre 2020) qui rend compte d’une récente interventionpublique sur le mouvement populaire en Algérie.
01 March 2019, Algeria, Algiers: Protestors clash with police during a demonstration against the candidacy of Algerian President Abdelaziz Bouteflika for a fifth term in office. Bouteflika, who has been the President of Algeria since 1999, will run again for office during the 2019 Algerian Presidential Election, which to take place on 18 April 2019. Photo: Farouk Batiche/dpa (Photo by Farouk Batiche/picture alliance via Getty Images)
1987, FRANCE, SAINT DENIS, ARRIVAL OF MIGRANT WORKERS. (Photo by Bernhard MOOSBRUGGER / Gamma-Rapho via Getty Images)
C.A s’est fait l’écho de rencontres nationales d’associations issues de l’immigration et de certaines associations de solidarité (n° 61 et 64) qui ont débouché sur un projet de charte, aujourd’hui en discussion.
Affiche éditée par les Jeunes Arabes de Lyon et Banlieue (Source : Odysseo)
Cet interview des « Jeunes Arabes de Lyon et Banlieue » (J.A.LB.) fait suite aux présentations faites dans C.A. de diverses associations issues de l’immigration maghrébine, de leurs pratiques locales, de leurs initiatives régionales ou nationales : – « Texture et Miroir » de Lille (n° 61) ; – « Hors la zône » de Barbès (n° 61) ; – « Regroupement d’Associations Jeunes Ile de France » (n° 54) ; – 3e marche de novembre 85 (n° 51)…
Radio Beur, a radio station for second generation north African immigrants in France. (Photo by Bernard Bisson/Sygma via Getty Images)
La 3ème rencontre s’est déroulée à Marseille les 17 et 18 janvier. Deux commissions ont fonctionné : – Commission « Charte », – Commission « Ripostes ».
Immigrés en file devant la préfecture de police pour obtenir leur régularisation en septembre 1986 à Paris, France. (Photo by Laurent MAOUS/Gamma-Rapho via Getty Images)
En refusant de se laisser entraîner dans une initiative nationale marquant l’anniversaire des marches de 83, 84 et 85 et en posant le problème de la riposte contre les lois Pasqua-Pandraud, en d’autres termes que ce qui se fait habituellement, la fraction militante de l’immigration, toutes générations confondues, est peut-être en train de donner un contenu à sa revendication de mouvement autonome. Les premiers jalons ont été posé lors des 2 dernières rencontres nationales des associations de l’immigration et de solidarité dont la dernière s’est tenu à Lille les 1er et 2 Novembre.
Demonstration against terrorism in the Rue de Rennes with humorist Smaïn, Abbé Pierre and SOS Racisme president Harlem Desir on September 22, 1986 in Paris, France. (Photo by Raphael GAILLARDE/Gamma-Rapho via Getty Images)
Une manifestation unitaire anti-raciste contre les lois Pasqua-Pandraud sur l’entrée et le séjour des immigrés en France n’aura vraisemblablement pas lieu début décembre à Paris !
The expulsion of immigrants In Nice, France In October, 1986. (Photo by Patrick SICCOLI/Gamma-Rapho via Getty Images)
La nouvelle loi relative aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France a été définitivement adoptée le 7 août 86 par l’Assemblée nationale. Le Conseil constitutionnel, dernier recours, l’a entérinée le 3 septembre avec seulement deux modifications extrêmement mineures.
Affiche éditée par Expressions maghrébines au féminin (Source : Odysseo)
L’OCL ne monopolise pas, c’est le moins que l’on puisse dire, les colonnes de la rubrique « Mouvement » de C.A.
Et pourtant, comme en témoignent nombre d’articles liés à l’actualité sociale et politique, certains d’entre nous, qu’ils soient formellement à l’OCL ou partie prenante de notre appréhension collective du politique, interviennent et prennent des initiatives.
Manifestation de SOS Racisme le 7 décembre à Paris, France. (Photo by Patrick AVENTURIER/Gamma-Rapho via Getty Images)
L’unité entre les deux marches « pour l’égalité des droits et contre le racisme » ne s’est pas faite. Tous les politiciens l’ont regretté, du PS à l’extrême-gauche… sans oublier certains libertaires…
March against racism in Paris, France on November 30th, 1985. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Le deuxième anniversaire de la marche pour l’égalité en novembre 83 est le théâtre d’un débat passionnant et passionné entre les jeunes issus de l’immigration organisés en associations, certaines associations de travailleurs immigrés, et le trust SOS-racisme.
Des immigrés votent pour la première fois en France lors des élections municipales à Mons-en-Baroeul, France, le 19 mai 1985. (Photo by Alexis DUCLOS/Gamma-Rapho via Getty Images)
La campagne d’inscription sur les listes électorales des jeunes issus de l’immigration
S.O.S Racisme: ‘Touche Pas à Mon Pote’ in Paris, France on March 28th, 1985. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Dans le numéro quarante-cinq de Courant Alternatif un court article sur « l’après-convergence » et la formation de S.O.S. axé surtout sur la démarche électoraliste de certains partis assurant leur soutien logistique et matériel a été critiqué lors de la commission journal à Aix-en-Provence.
Arrivée de la marche Convergence 84, lancée par Farida Belghoul (en haut à droite), pour l’égalité et contre le racisme le 1er décembre 1984 à Paris, France. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Dans notre dossier « Convergence 84 » du n° 42 de C.A., nous pensions qu’il manquait un « bilan-débat des initiateurs de cette démarche mais surtout les perspectives, les suites de cette initiative ».
Une partie des organisateurs de « Convergence 84 » ont rédigé cette contribution au débat sur l’après-convergence, que nous publions ici.
Arrivée de la marche anti-raciste Convergence 84 à Paris composée de plusieurs milliers de personnes le 1er décembre 1984 a Paris, France. (Photo by Patrick AVENTURIER/Gamma-Rapho via Getty Images)
Un an après la marche pour l’égalité, 55 « rouleurs » en mobylette, partant des « cinq coins de l’hexagone » ont traversé toutes les principales villes dans le but de rencontrer les jeunes des ZUP afin que ceux-ci s’expriment et prennent des initiatives. Leur seul mot d’ordre « L’égalité pour tous »… Aucune revendication nationale précise ! Aucun compromis avec l’Etat ! Aucun respect des institutions politiques et syndicales de ce pays ! A l’arrivée de cette convergence 84 à Paris, nous étions plusieurs dizaines de milliers… Il y avait belle lurette que nous ne nous étions senti « bien » parmi une foule de gens sur le pavé parisien. Il y avait là de multiples visages nouveaux, une majorité de jeunes des cités, entrant de plein pied dans un espace que l’on croyait désormais vide. Ce n’était pas une grand’ messe, ce n’était peut-être pas sans contradiction mais c’était vivant, chaleureux, et plein d’espoir. Nous publions ici l’intervention du collectif national de Convergence 84 à l’arrivée du carnaval, ce 1er décembre à Paris. Mais Convergence 84, c’était aussi et surtout ce qui a pu se passer (ou ne pas se passer) dans les villes, les ZUP, lors du passage de ces rouleurs. Nous avons réuni ici, pour ce dossier, quelques exemples, sur différents parcours de Convergence 84, de la réalité locale sur laquelle repose finalement l’émergence ou non d’un mouvement interculturel de jeunes. Ce dossier qui a quelques aspects contradictoires est de plus, nécessairement incomplet. Il y manque bien entendu un bilan-débat des initiateurs de cette démarche (que l’on espère pour le prochain CA), mais surtout les perspectives, les suites de cette initiative.
Here young people of North African background (Beurs) have crossed France on motorcycle to organize a « Carnival Parade » in Paris to defend tolerance and equality, November 11, 1984. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
En quelques jours, un travailleur turc a été abattu par des patrons et leur sous-fifre ; un bistrot turc, aussi, a été canardé (2 morts, 5 blessés) par un pauvre crétin qui « n’aime pas les étrangers » autres qu’ « européens ». Sans tomber dans le sentimentalisme, même révolutionnaire, écrire dans ces conditions est parfois difficile. Parce que les mots alignés, bien tranquilles, semblent minables, insuffisants.
Manifestants du mouvement Convergence 84, traversant la France en mobylette pour dénoncer le racisme, en France en 1984. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
A l’heure des crimes et attaques racistes, de l’apparition de Le Pen mais aussi des rafles massives, des expulsions de travailleurs étrangers et de réfugiés politiques, se pose à toutes et à tous le problème de l’antifascisme. L’arrivée de la « gauche » au pouvoir a entraîné naturellement la montée de l’extrême-droite, comme, sous la droite, nous avons assisté à une poussée de l’extrême-gauche !
Article signé E. S. et C. paru dans Courant alternatif, n° 33, février 1984, p. 7-8
Marche pour l’égalité et contre le racisme à Paris, en décembre 1983, France. (Photo by Christian RAUSCH/Gamma-Rapho via Getty Images)
Dans CA N° 31, j’avais fait un article sur la « marche pour l’égalité », article dont le scepticisme a été démenti, entre autre par l’arrivée de la marche à Paris, et qui, en s’attachant trop aux tentatives de récupération gravitant autour de la marche, n’a pas assez tenu compte de la dynamique qui était en train de s’enclencher, même si à ce moment-là, cette dynamique n’était pas encore très évidente.
Demonstration against Racism in Paris, France on December 05, 1983. (Photo by Pool AVENTURIER/LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Lorsqu’un Algérien est pris à partie par trois jeunes dans un train, poignardé puis jeté sur le ballast dans l’indifférence, le Figaro-Magazine n’y verra que le « résultat du climat de violence et d’insécurité » et « un hasard malheureux qu’il ait été Nord-Africain ». Mais pour beaucoup d’entre nous, il ne s’agit pas d’un simple fait divers mais d’une confirmation supplémentaire d’une certaine montée du racisme. Ces meurtres existent depuis longtemps et n’ont jamais réellement cessé. Mais au moment où l’extrême droite réalise une percée dans bien des élections municipales sur un discours raciste primaire, cet assassinat prend une toute autre signification. Ajoutons à cela les très faibles ripostes des immigrés eux-mêmes ces derniers mois, et le tableau est complet… son titre : Le racisme a repris la rue.
La Marche anti-raciste et pour la dignité, dite Marche des Beurs, effectue un tour de France avant son arrivée a Paris; la voici en Alsace, rejointe par Georgina Dufoix, secrétaire d’État chargée de la famille, ici au centre, ainsi que par la population et des travailleurs immigres le 19 novembre 1983 a Strasbourg, France. (Photo by Dominique GUTEKUNST/Gamma-Rapho via Getty Images)
« Oui, nous allons marcher. Marcher pour construire et non pas détruire. Marcher pour être entendus et pour entendre. Marcher pour rassembler et dire la paix. Ensemble nous nous sortirons ainsi de l’engrenage de la haine raciale qui nous menace. De cette marche dépend en grande partie l’avenir de notre pays ». (Conclusion de l’appel à la marche envoyé aux orgas par J. Costil, pasteur et C. Delorme, prêtre…).
Jeunes enfants d’origine immigrée lors d’une manifestation contre le racisme le 9 septembre 1983 à Dreux, France. (Photo by Laurent MAOUS/Gamma-Rapho via Getty Images)
Beaucoup de choses ont été écrites sur ce sujet. Que dire de plus ? Il est un fait certain : cette montée du racisme n’est pas due à une augmentation de la population immigrée. Depuis 74, date à laquelle l’immigration fut réglementée par Giscard, le pourcentage d’immigrés par rapport à la population vivant « sur le sol français » n’a guère changé, oscillant aux alentours de 6 à 7% chiffre d’ailleurs déjà atteint dans les années 30.
C’est une erreur de voir l’ensemble du mouvement social en Iran sous un angle strictement religieux. Si les religieux ont pu prendre la tête du mouvement populaire c’est grâce à leur implantation traditionnelle dans la société civile et surtout parce qu’ils avaient à leur disposition :
Article paru dans Courant alternatif, mensuel édité par l’Organisation communiste libertaire, n° 37, juin 1984, p. 12-13.
A l’heure où il devient de bon ton de parler de la « montée de l’intégrisme musulman » – même C.A. s’y met – il convient d’être prudent dans l’analyse d’un phénomène qui nous est très étranger. Deux dangers : le premier, la généralisation : puisqu’il y a montée de l’intégrisme musulman, la montée serait le fait de tous les pays islamisants ; le second, le manque de rigueur dans la définition du mot « intégrisme ». L’intégrisme n’est pas la pratique ou la présence d’une religion ; il s’agit bien de fanatisme et de sectarisme. En ce sens, l’Algérie me parait une situation particulière dans le monde musulman ; situation intéressante à étudier, tout en restant prudent quant à l’analyse très fragile puisque sujette à remise en question permanente (l’Algérie n’est pas à l’abri d’une flambée d’intégrisme).