Article paru dans Courant alternatif, n° 52, janvier 1986, p. 18-20
L’unité entre les deux marches « pour l’égalité des droits et contre le racisme » ne s’est pas faite. Tous les politiciens l’ont regretté, du PS à l’extrême-gauche… sans oublier certains libertaires…
NOUS, nous sommes heureux que les marcheurs issus d’associations aient pu terminer leur périple le 30 novembre à Paris et garder leur autonomie jusqu’au bout en refusant des enjeux qui n’étaient pas les leurs.
Ainsi des jeunes issus de l’immigration, organisés en associations, que ce soient ces marcheurs ou d’autres qui ne se sont pas inscrits dans cette initiative (comme les Jeunes Arabes de Lyon et Banlieue – J.A.L.B.) refusent de servir de masse de manœuvre aux politiciens antiracistes et tentent aujourd’hui d’inverser leur rapport avec ceux qui sont censés les soutenir et qui voudraient continuer à les utiliser.
C’est tout de même assez rare que des acteurs sociaux, même peu nombreux, réussissent à ne pas tomber dans les pièges politiciens habituels à la veille d’une échéance électorale importante.
L’ISOLEMENT DE LA 3eme MARCHE
Cette marche a au cours de son déroulement considérablement évolué. En effet, elle s’intitulait au départ : « La marche pour les Droits Civiques » et elle avait pour objectif principal l’inscription sur les listes électorales d’un maximum de jeunes issus de l’immigration. Nous ne reviendrons pas ici sur son évolution retracée dans le dossier de C.A. n° 51. Malheureusement, cette évolution est restée, par manque d’information, totalement inconnue de l’extérieur. Il faut dire que les médias ont largement désinformé et que les grenouillards en tout genre ont tout fait pour la saboter. C’est même assez étonnant que nous nous soyons retrouvés aussi nombreux (quelques milliers) le 30 novembre à Paris. En effet, quasiment aucune association, organisation antiraciste n’a été à notre connaissance d’accord pour que ces jeunes issus d’associations liées à l’immigration restent autonomes ! Tout ce beau et gentil monde antiraciste français a tout fait pour qu’ils rejoignent SOS-Racisme pour une arrivée unitaire. Entre ceux qui avaient dans cette affaire des intérêts politiques soit immédiats (LCR, quelques personnalités beurs se présentant aux élections de mars 86) soit à moyen terme (le PS… pour 88 !), ceux qui n’ont d’autre stratégie politique que de coller au col des grands frères nommés ci-dessus et ceux qui pensent qu’il vaut mieux être le plus nombreux possible à la grande messe antiraciste annuelle, il n’y avait plus grand monde à l’écoute de ces marcheurs.
A l’arrivée de cette marche, on a pu se rendre compte que dans les villes où il y avait des associations de jeunes immigrés réellement partie prenante de cette démarche autonome il y avait eu une mobilisation (comme à Lille avec l’association : « Les Craignos »)… Ailleurs… RIEN !… ce qui est tout à fait explicable pour une initiative qui a été jusqu’au bout démolie par tous les médias et les organisations diverses antiracistes.
Cette marche dérangeait décidément beaucoup de monde… comme toute autonomie… et nous ne pouvons qu’être satisfaits de son dénouement dans un contexte général plus qu’hostile.
Mais il faut aussi prendre en considération que s’il existe un tissu associatif de jeunes issus de l’immigration, ce tissu est encore très fragile et en cours d’élaboration. La « désunion antiraciste » ! car c’est ainsi que l’existence des 2 marches a été le plus souvent ressentie, a été mal vécue, mal comprise y compris par certains jeunes immigrés qui s’auto-organisent aujourd’hui. Il faut se dire ici que les enjeux politicards étaient difficilement compréhensibles à l’extérieur des noyaux centraux de ces 2 marches et à l’extérieur des organisations et associations qui se trouvaient dans le débat.
C’est ainsi que contrairement à ce qui s’était passé en 1983 et pour Convergence 84, les jeunes des ZUP ne se sont pas déplacés, ni pour cette 3e marche arrivée le 30 novembre, ni pour l’arrivée de SOS-Racisme à Paris le 7 décembre! Ce fait est aussi explicable par les résultats de ces 2 marches de 83 et 84 qui n’ont pas changé grand-chose dans le quotidien. Faut-il rappeler que les rapports quotidiens dans les quartiers avec la police… puis la justice, les institutions en général et l’Etat avec ses mesures gouvernementales (contre le regroupement familial, créations de camps de rétention, chasse aux clandestins dans les foyers et dans la rue…) n’ont pas été modifiées… sans oublier le nombre croissant d’agressions et de meurtres racistes ou sécuritaires (plus de 130 assassinats depuis 1982 !). Malgré tout, ces 2 marches historiques de 83 et 84 ont permis à certains jeunes de s’auto-organiser socialement et culturellement sur les lieux de vie (mais il ne faut pas oublier que les importantes associations qui existent actuellement se sont créées en rapport à des luttes quotidiennes qui ont justement permis que le initiatives de 83 et 84 soient des réussites).
Concernant l’efficacité, il est donc tout-à-fait logique que certains acteurs du tissu associatif s’interrogent :
« On va marcher jusqu’à quand ? » (Association Rancar de Nemours). « On a marché, puis convergé, pourtant Nordine est mort assassiné » (J.A.L.B.).
Cette 3e marche répondait-elle à un besoin nouveau ? Elle a été prise en charge par une partie du tissu associatif qui voulait s’affirmer par rapport à l’entreprise SOS-Racisme qui dévoyait son combat quotidien dans un débat d’idées, de moralité… Si elle nous a interpellés dans son contenu, c’est qu’au contact de la réalité, elle s’est transformée jusqu’à évincer de son sein sa propre beurgeoisie et écarter ses quelques politiciens beurs en herbe qui politiquement ne sont qu’à la gauche de la gauche française. Cette initiative a été amenée à dénoncer clairement les enjeux électoraux où l’idée d’antiracisme ne servait que d’alibi.
LE CONTENU A L’ARRIVÉE DE CETTE 3eme MARCHE
A son arrivée, comme en témoignent 5 textes lus, les marcheurs ont indiqué que leur but était de continuer à développer leur réseau associatif autonome, tout en y donnant un contenu social et politique :
« … Notre 3ème marche trouve ainsi ses sources dans ce que le mouvement associatif immigré a produit depuis de longues années, avant 81 et après… dans les luttes des foyers en 75 et 79, les grandes mobilisations antiracistes de 73 à nos jours ».
« Toulouse, Marseille, Strasbourg, Lille… nous avons vu aussi les camps de rétention. 13 sont actuellement prêts à fonctionner ! Quand on sait que la plupart des gens, y compris des responsables politiques et syndicaux locaux, ne savent même pas ce qu’est un camp de rétention et ignorent jusqu’à leur existence ! Imaginons la droite au pouvoir. Qui pourra lui reprocher d’utiliser à plein rendement ces moyens d’expulsion massifs ? »
« … Maintenir notre marche constitue pour nous beaucoup plus que de relever un simple défi. C’est en réalité nous BATTRE pour poser les véritables problèmes que rencontre l’immigration, à savoir que notre lutte n’est pas une simple lutte antiraciste mais surtout une lutte contre les inégalités sociales, culturelles et politiques… donc une lutte pour l’égalité… Car réduire la lutte de l’immigration à une lutte antiraciste morale, c’est oublier les responsabilités du gouvernement actuel et de ceux qui l’ont précédé… Qui donc construit les centres de rétention ? Qui nous empêche de vivre en famille ? Qui est responsable des policiers qui interviennent dans nos cités ? Qui expulse les immigrés par dizaines de milliers tous les ans ? Réduire la lutte de l’immigration à une lutte morale contre le racisme et l’extrême-droite dans un contexte pré-électoral, c’est en réalité renvoyer dos-à-dos l’immigration et l’extrême-droite… quant à ceux qui s’imaginent pouvoir se servir de nous pour obtenir quelques strapontins aux prochaines élections, en comptant sur un vote dit beur, qu’ils sachent que l’immigration n’est pas aussi manipulable qu’ils veuillent bien le faire croire ! A tous ceux-là, nous disons qu’à partir d’aujourd’hui les communautés de l’immigration et leurs associations, toutes nationalités et générations confondues, n’accepteront plus aucune tentative d’étouffement, de récupération, de détournement des aspirations et des luttes de l’immigration… d’où que viennent ces tentatives !
Or, à l’évidence, le combat pour l’égalité se pose aussi au sein du mouvement antiraciste. Loin d’être un combat d’arrière-garde ou un conflit de chapelles, c’est une nouvelle vision du rôle et de la place des associations issues de l’immigration qui est clairement posée en tant que mouvement social et politique… »
« Finis les discours généraux, les déclarations d’intention… DES ACTES !
Nos associations sont, et seront de plus en plus une réalité incontournable, rien ne se fera sans nous et encore moins contre nous sans que nos associations y répondent ! »
« … Nous appelons à la construction de notre mouvement associatif immigré, un mouvement convergent, unitaire, en symbiose avec l’ensemble du mouvement de solidarité avec l’immigration qui respecte NOTRE AUTONOMIE !
… Car seul, ce mouvement investi quotidiennement dans les luttes locales est à même de nous permettre de cerner les vrais problèmes qui se posent à l’immigration, de trouver les solutions adéquates et de regrouper l’immigration de façon autonome autour d’une même plateforme et des mêmes projets. Dès à présent, nous sommes tous appelés à réfléchir et à travailler pour la tenue d’états généraux de l’immigration. Ces états généraux doivent être un moment fort pour l’ensemble du mouvement associatif immigré afin de repréciser sa plateforme, ses objectifs et de se donner les moyens organisationnels, politiques, pour faire aboutir nos revendications toutes communautés et toutes générations confondues. Dès à présent, chaque association doit s’y préparer sur son propre terrain, localement… Pour notre part, nous ferons parvenir à tous ceux et toutes celles qui ont contribué au débat suscité par cette 3ème marche. un document de synthèse et de préparation de ces états généraux ».
Ces marcheurs avaient donc des choses à dire qui dépassent longuement l’antiracisme habituel et n’ont pas grand chose à voir avec le contenu de SOS-Racisme… N’en déplaise à ceux qui n’ont voulu voir dans cette marche qu’une « contestation arabe ».
Était-il utile de marcher encore une fois ? C’est la question qui reste posée dans ce mouvement qui émerge. Mais cette 3ème marche a, de notre point de vue, permis d’importantes clarifications sociales et politiques dans un contexte où d’habitude la politicaillerie réussit à faire taire les aspirations et les revendications des gens concernés… par un problème.
LA QUESTION DE LA JUSTICE
Soutenir la création et l’affirmation de ce tissu associatif de l’immigration ne nous interdit pas de donner notre point de vue sur tel ou tel aspect de cette lutte.
Par rapport à la Justice, il a été clairement revendiqué à l’arrivée le 30 novembre à Paris (mais aussi dans d’autres débats de ce mouvement) « une justice exemplaire contre les crimes racistes ». Si la justice fonctionne effectivement à 2 vitesses suivant le faciès, il ne faudrait pas oublier non plus son caractère de justice de classe et d’Etat. Il est probable, si ce mouvement continue sa pression vis-à-vis de l’institution Justice, qu’on assiste comme pour le viol, à quelques condamnations exemplaires pour certains crimes racistes dits flagrants. C’est ainsi que le meurtrier d’Abdenbi à Nanterre a été condamné à 12 ans de réclusion. C’était bien la première fois qu’un «tonton-flingueur» comparaissait sans avoir bénéficié de la liberté provisoire ! Mais, ce n’était pas n’importe quel « tonton-flingueur »… ce n’était ni un flic, ni un directeur de supermarché… Peut-on imaginer le responsable d’une « bavure » policière ou un commerçant bien défendu par sa corporation être aussi sévèrement condamné ? Bien entendu, on peut se féliciter comme le fait l’Agence Im’média que le Président de la Cour, l’avocate générale, et les avocats aient rendu un vibrant hommage à la famille et au mouvement des amis d’Abdenbi… Il est important de dire que pour sans doute la première fois, une famille immigrée a eu droit à toute sa dignité dans un prétoire. Mais n’est-ce pas aussi la conséquence d’un rapport de force rendu favorable par la position sociale du tueur ? Pour le mouvement associatif et les familles des victimes des crimes racistes et sécuritaires, il va falloir pour imposer un tel rapport de force placer bien plus haut la barre, face par exemple à un agent de l’Etat flingueur.
De plus, en quoi ces 12 ans de prison, cette justice exemplaire, vont-ils faire reculer le nombre d’agressions et de crimes racistes et sécuritaires en France ? Pour nous, ce n’est pas à l’Etat à résoudre le grave problème
mais au mouvement par son existence réelle dans les quartiers afin que ces crimes ne soient plus possibles !
Ces remarques qui ne sont dues finalement qu’à notre aspiration à une autre société ne gomment évidemment pas le fait qu’il faille se battre aujourd’hui contre la Justice à deux vitesses.
LA BAUDRUCHE
Nous n’allons pas nous étendre ici sur le contenu politique de l’opération SOS-Racisme au niveau de sa représentation nationale. Sa publicité depuis plusieurs mois dans les médias a laissé le temps à chaque lecteur de C.A. de se faire une opinion sur ce sujet.
En fait, « SOS-Racisme » n’a pu prendre de l’ampleur et semer même un certain trouble parmi les associations issues de l’immigration que parce que Convergence 84 fut un échec, quant à ses débouchés même si l’arrivée de cette deuxième marche le 1er décembre 84 fut une réussite au niveau de la mobilisation. C’est ainsi que la quasi-totalité de ceux qui vivent et se battent quotidiennement contre le racisme n’ont été amenés à se situer que par rapport à SOS-Racisme. Cette éphémère « réussite» médiatique est aussi liée aux intérêts politiques et communautaires dans la conjoncture nationale et internationale actuelle (jeu du PS par rapport à la montée de Le Pen, approche d’une échéance électorale, tentative de réappropriation du thème « victimes historiques du racisme » par la partie la plus dynamique de la communauté juive, tentant de gommer ainsi une autre forme de racisme : le sionisme, qui sévit de l’autre côté de la Méditerranée, etc.).
La vente de centaines de milliers de « petites mains» a attiré et séduit beaucoup de monde :
– Tous les politiciens qui s’affirment antiracistes, de certaines individualités de la droite au PS, jusqu’à l’extrême-gauche trotskyste.
– Une partie de la jeunesse lycéenne qui s’est reconnue dans le mot : POTE ;
– Certains jeunes issus de l’immigration qui ne réussissaient pas à créer une dynamique par rapport à leur vécu quotidien ou qui se trouvaient sans perspectives dans des regroupements divers isolés.
– Des antiracistes, sincères au niveau de leurs idées, qui trouvent là un débouché inespéré dans la conjoncture actuelle.
Un melting potes !
Cette opération après ses succès visuels a permis à ce que le mouvement d’opinion antiraciste de soutien relègue au second plan les voies des premiers concernés dont une partie s’est dotée de structures autonomes après les marches de 83 et 84 ou dans les luttes de l’immigration.
Il semble bien que cette baudruche « SOS-Racisme » est en train de se dégonfler plus rapidement que prévu ! Et ce n’est pas faute de pub ! En effet, à l’arrivée des rouleurs de SOS le 7 décembre, malgré une manipulation de chiffres toujours fantaisiste des Renseignements généraux (qui n’ont comptabilisé que 11000 manifestants alors que la presse bien intentionnée s’est empressée d’affirmer que les flics en annonçaient 25000… permettant ainsi aux organisateurs de doubler ou tripler la mise), il n’y avait pas plus de monde que pour Convergence 84 ! … avec bien entendu un contenu bien en-deçà de cette initiative qui ne date que d’un an. Sans oublier que ce n’était ni la même ambiance, ni les mêmes jeunes qui manifestaient. « Une manif très française » (dixit Libération qu’on ne peut pas soupçonner d’être partisan de l’autonomie d’un quelconque mouvement social), plus proche dans ses slogans et ses participants de la manif pour la radio NRJ que de Convergence 84 (qui avait vu déferler sur Paris des Jeunes des Banlieues).
Bien entendu, on peut toujours dire que s’il n’y avait eu quasiment personne à cette manif, cela aurait traduit (étant donné les quelques milliers de manifestants à l’arrivée de la 3ème marche le 30 novembre) le fait qu’un thème comme l’antiracisme ne soit même plus capable de mobiliser les bonnes intentions. Mais on est tout de même assez éloigné du mouvement de masse antiraciste qui devait déferler par centaines de milliers sur Paris. Il ne faut pas oublier, qu’initialement, les organisateurs avaient prévu 3 concerts (Paris, Dakar, Atlanta) coordonnés et retransmis par satellites à des millions de téléspectateurs !
L’opération « SOS-Racisme » aura permis de prouver une fois de plus qu’un mouvement d’opinion de masse ne peut naître d’idées, aussi généreuses soient-elles. L’apparition d’un mouvement d’opinion ne peut en aucun cas précéder les luttes sur le terrain assumées par les premiers concernés. Dans le cas inverse, elle ne serait finalement qu’une opération politicienne à des fins que l’on devine aisément à l’approche d’une échéance électorale. Nous avons déjà vécu cette problématique à l’approche de mai 81 concernant l’antinucléaire : dans les années 79-80, les porteurs de badges antinucléaires ne se comptaient plus ; mais ce mouvement d’opinion tombait dans les bras du PS en mai et juin 81 !
« SOS-Racisme » aura permis aussi, une fois de plus, de dévoiler les intentions des partis politiques de gauche et d’extrême-gauche qui politiquement ne peuvent que combattre l’autonomie des acteurs sociaux et politiques.
Quant à nous, qui écrivons ce texte, nous continuerons à soutenir le mouvement des jeunes issus de l’immigration tout en restant à notre place de soutien sans mythifier ce mouvement et nier notre identité politique.
Concrètement, nous devons travailler à une redéfinition des rapports entre le soutien et ceux qui vivent le racisme au quotidien, l’exclusion sociale, culturelle et qui recherchent aujourd’hui leur identité.
REIMS le 14/12/85
Une réponse sur « Les mouvements pour l’égalité des droits et contre le racisme »
[…] EMAF, c’est l’Expression maghrébine au féminin. Cette jeuneassociation regroupe des femmes de la région parisienne qui, issues de l’immigration nord-africaine, veulent rassembler et faire connaître l’historie, la mémoire, la culture des femmes du Maghreb. Leur moyen essentiel : un centre culturel, de documentation et d’information, qu’elles souhaitent ouvrir à Paris. Début février, nous avons rencontré quelques-unes d’entre elles. Elles évoquent ici leurs projets, mais aussi leur histoire, leurs rapports avec leurs parents ou avec les féministes françaises, la participation de certains à la 3ème marche contre le racisme et pour l’égalité des droits (cf C.A. n° 52). […]