Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 97, mars 2000, p. 17-18
Afin de ramener la paix dans le pays, le président de la république algérienne, A. Bouteflika, a fait voter en septembre dernier une loi d’amnistie des terroristes islamistes. Cette loi qui s’intitule « loi de concorde civile » a été votée à plus de 98 % au suffrage universel. Aujourd’hui qu’elle est mise en pratique, elle est loin de faire l’unanimité.
Article de Romulus paru dans Courant alternatif,n° 47, mars 1995, p. 29-30
Pas un jour ne passe sans que l’on évoque l’Algérie. Les annonces d’assassinat, d’attentat défilent les unes après les autres. Le coup d’Etat de janvier 1992 a fait entrer l’Algérie dans la spirale de la violence physique et directe. Un premier bilan fait état de 30 000 morts en trois ans. Pris dans un étau, le peuple algérien subit le napalm de l’armée et le C4 (explosif) des groupes intégristes.
Article de Karim Thaghest paru dans Courant alternatif, n° 49, mai 1995, p. 22-24
Dimanche 9 avril 1995, nous avons pu assister une nouvelle fois à une farce dont le sujet était l’Algérie. En effet, l’invité de l’émission « l’heure de vérité », présentée par le Vicomte Henri de Virieu était Khalida Messaoudi. Celle-ci y a dressé un tableau très complet de la condition féminine en Algérie. Cependant, le reste de son discours amène de nombreuses questions.
Ainsi, on se demande avec force pourquoi les démocrates algériens ne disent pas la vérité sur la situation algérienne ?
Article de Karim paru dans Courant alternatif, n° 29, mai 1993, p. 33-34
L’Algérie s’est enfoncée un peu plus encore dans la violence : celle des intégristes, celle des militaires et des policiers, mais aussi celle qui résulte de la misère économique et sociale.
Le 22 mars dernier, le peuple est sorti dans les rues pour exprimer son ras-le-bol vis à vis de toutes les formes de violence. Ce faisant, il a détourné une manifestation initialement conçue comme un soutien au pouvoir et à sa politique. Les organisations relais furent vite dépassées par l’ampleur du mouvement. Leurs mises en scène préparées à l’avance où de jeunes femmes embrassaient les forces de l’ordre furent ridicules et faisaient penser aux anciens régimes staliniens de l’Est.
Pour comprendre pourquoi autant d’Algériens sont sortis dans les rues, il faut mesurer le degré de violence que subit la population.
Article paru dans Le Bolchévik, n° 145, printemps 1998, p. 20 et 16-19
Depuis que les massacres macabres se suivent en Algérie, la région au sud d’Alger, la capitale, est maintenant surnommée le « triangle de la mort ». Des centaines de villageois sans défense ont été tués et mutilés et un grand nombre de femmes ont été kidnappées dans les dernières semaines, portant le nombre de victimes à plus de 100 000 morts dans la guerre civile qui oppose depuis cinq ans le régime nationaliste appuyé sur l’armée aux intégristes musulmans.
Article paru dans Le Bolchévik, n° 125, novembre 1993, p. 12 et 10-11
13 octobre – Peu à peu, l’Algérie a basculé dans une guerre civile larvée entre les intégristes musulmans réactionnaires et le régime discrédité. Chaque jour, se produisent des attentats et des embuscades. Récemment, les intégristes se sont mis à mettre le feu aux usines, entre autres une entreprise d’équipement électronique, une fabrique de chaussures et une minoterie. Ils ont aussi pris pour cible particulière les militants de gauche, annonçant fin septembre qu’ils allaient assassiner un communiste tous les mardis. Quant à l’armée, elle impose son état d’urgence depuis qu’elle a pris ouvertement le contrôle en janvier 1992, chassant le régime discrédité du FLN qui était au pouvoir depuis l’indépendance, en 1962. Redha Malek, le dernier en date des premiers ministres de l’armée, est un ancien directeur de la Banque mondiale ; il a été mis en place en août dernier avec pour consigne d’accélérer la privatisation de l’industrie et de repayer la dette aux créanciers impérialistes.
Article paru dans Le Bolchévik, n° 116, janvier-février 1992, p. 12 et 9-11
30 janvier – En 1988, l’Algérie a été secouée par une vague de grèves ouvrières ; en octobre, la jeunesse privée d’avenir se révoltait contre l’austérité du FMI et la dictature du FLN – une révolte écrasée dans le sang par l’armée qui massacra plus de 500 personnes. Juin 1990 : victoire des intégristes du Front islamique du salut (FIS) aux élections municipales. Le 5 juin 1991 : après l’échec d’une grève générale politique appelée par le FIS, l’état de siège est déclaré, les élections sont reportées et l’armée arrête les dirigeants Abassi Madani et Ali Benhadj, ainsi que des milliers d’activistes de ce parti réactionnaire. 11 janvier 1992 : après que le FIS a remporté le plus grand nombre de sièges au premier tour des élections législatives, le président Chadli Bendjedid est démissionné, les élections sont annulées, l’armée prend directement le pouvoir pour empêcher les intégristes d’y accéder.
Article paru dans Le Bolchévik, n° 112, juillet-août 1991, p. 12 et 11
Depuis le 5 juin à 0 heure, l’armée algérienne (ANP) exerce ouvertement la réalité du pouvoir en Algérie. Le gouvernement Hamrouche, nommé après la répression sanglante des « enfants d’octobre » 1988, est remplacé par un cabinet Ghozali qui cache son extrême faiblesse derrière l’état de siège. Un couvre-feu a été imposé sur une grande partie des villes. Les élections législatives, qui devaient « approfondir » la « démocratie », ont été reportées à une date indéterminée à la fin de l’année.
Article paru dans Le Prolétaire,n° 446, septembre-octobre-novembre 1998, p. 1-2
Les affrontements entre clans bourgeois ont atteint une acuité sans précédent au cours des dernières semaines, au point de s’étaler pour la première fois sur les colonnes de la presse algérienne.
Articles parus dans Le Prolétaire, n° 429, novembre-décembre 1994-janvier 1995, p. 1-6 et 7
« La guerre civile algérienne est transportée en France » : voilà quelle a été la réaction consternée de nombreux organes de presse et de commentateurs « avertis » lors de l’affaire du piratage de l’Airbus d’Air France. Cette réaction est elle-même très significative de l’état d’esprit des cercles dirigeants de la bourgeoisie française. Même si les médias français font le silence sur la situation en Algérie, au moins tant que des ressortissants français ne sont pas victimes d’un attentat, respectant ainsi la censure du gouvernement algérien, les autorités françaises, elles, sont parfaitement au courant de la situation réelle. Et pour cause ! La collaboration directe entre l’Etat français et l’Etat algérien sur le plan de la répression ne faiblit pas, ce qui ne veut pas dire que cette collaboration est sans nuages. Si l’on en croit un article du spécialiste de l’armée au quotidien « Le Monde », bien connu comme porte-parole officieux des milieux militaires et des services secrets, les militaires algériens ont obtenu la promesse d’un soutien sans réserve et carte blanche pour liquider en 5 mois les groupes armés islamistes (1). Des indiscrétions ont permis de savoir par ailleurs que le gouvernement français avait livré à l’Algérie du matériel de combat anti-guérilla (depuis des hélicoptères jusqu’à des systèmes de visée infra-rouge pour le combat de nuit). Le soutien au gouvernement algérien se manifeste aussi à un autre niveau, en définitive plus important, le niveau financier. La France a pu obtenir de ses partenaires européens le déblocage de crédits à destination de l’Algérie et elle fait le forcing auprès du FMI pour que celui-ci fasse de même ; il y aurait des contacts quotidiens entre les dirigeants français et la direction du FMI – dont le président est un français – à propos de la situation algérienne. Cet activisme français suscite d’ailleurs la grogne des américains (et, de façon plus discrète, des allemands et des anglais) qui contestent que le plan d’« ajustement économique » suivi par l’Algérie (et élaboré par les services du FMI) mérite autant de soutien que ne le disent les français et le président du FMI, et qui ne montrent aucun enthousiasme à soutenir le régime d’Alger.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 415,mars-avril 1992, p. 8
Le drame de la situation en Algérie est que dans cette période où les conditions sociales et économiques sont très tendues, la classe ouvrière n’a pas eu la possibilité d’apparaître comme une force indépendante avec ses objectifs propres, capable d’apporter sa solution aux masses souffrant sous le joug du capitalisme. Et c’est au contraire la réaction islamique anti-prolétarienne qui a en grande partie réussi à capter le mécontentement social et à apparaître comme le porte-parole et le défenseur des masses énormes de chômeurs, de couches petites-bourgeoises prolétarisées, de petits fonctionnaires et de travailleurs aux salaires rongés par l’inflation.
Article paru dans Inprecor, n° 331, du 24 mai au 6 juin 1991, p. 27
Du 1er au 3 mai 1991, s’est tenu, à Tipaza, le premier congrès légal du Parti socialiste des travailleurs (PST). En présence de près de 700 personnes, ce congrès s’est déroulé dans un contexte politique dominé par la préparation des prochaines élections législatives du 27 juin 1991.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 413, novembre-décembre 1991.
Le Parti des Travailleurs (PT, ex-OST), plus connu par sa dirigeante Louiza Hanoune, est un parti qui se réclame du trotskysme, version « Lambertiste ». Et comme son organisation-mère, le PCI-MPPT/PT français, le PT s’applique soigneusement à mimer un parti réformiste social-démocrate ; c’est ainsi qu’il se refuse à la moindre propagande communiste et développe au contraire avec une insistance écœurante les thèmes principaux de l’idéologie bourgeoise. En France, démocratie, défense de la laïcité et lutte contre la Constitution de la Ve République sont quelques unes des orientations politiques centrales de ce courant ; en Algérie, le PT réussit le tour de force de courtiser les islamistes du F.l.S. tout en se prétendant le meilleur des démocrates.
Le mensuel de critique et d’expérimentations sociales CQFDa publié, dans son numéro de décembre 2016, mon petit article sur le film de Nassima Guessoum 10949 femmes.
Cet émouvant documentaire est consacré au parcours de Nassima Hablal (1928-2013), militante indépendantiste algérienne, disparue le même jour que Mustapha Ben Mohamed, ancien dirigeant du Mouvement national algérien et du Parti des travailleurs.
Ma dernière contribution intitulée « Les futurs de la révolution : Fragments sur les radicalités algériennes » (lien) a été publié dans l’édition du 28 octobre 2016 d’El Watan weekend. En voici les premières lignes :
« La Révolution anticoloniale constitue une source intarissable de réflexions qui, bien souvent, font écho à des enjeux très actuels qui dépassent les frontières nationales.
J’ai publié le 21 mai 2013 un texte sur le carnet de recherche Textures du temps, édité par l’historienne Malika Rahal. J’y évoque le parcours de Mustapha Ben Mohamed, dirigeant du Mouvement national algérien (MNA) puis du Parti des travailleurs (PT). Ci-dessous le premier paragraphe de l’article :