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Gérard Gilles : Psychanalyse et révolution

Article de Gérard Gilles paru dans Recherches libertaires, n° 1, décembre 1966, p. 1-5

Notes de lecture sur « EROS et CIVILISATION », de H. Marcuse et « EROS et THANATOS », de O. Brown

Un biographe de Freud raconte que celui-ci, débarquant aux États-Unis, aurait déclaré à un ami qui l’accompagnait : « Nous leur apportons le poison ». Paroles qui semblent prophétiques quand on découvre les ravages que fait aujourd’hui la psychanalyse dans ce pays. Elle a échappe aux psychiatres, à qui elle était primitivement destinée, pour tomber entre les mains de tous, y compris de gens dont on peut se demander en quoi cet instrument peut leur être utile, tels les sociologues marxistes ou les théologiens protestants, — ce qui nous a valu les deux ouvrages traduits en français qui sont l’objet de la présente critique.

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La fonction de l’orgasme, de Wilhelm Reich

Article signé G. Bernier paru dans Le Libertaire, n° 347, 12 février 1953, p. 3

ENFIN ce livre est paru en français (1).

Pour ceux qui avaient eu l’occasion de connaître cet ouvrage édité à New-York en 1942 et qui avaient ressenti à la lecture cet enthousiasme que l’on n’éprouve que pour quelques livres dans une vie, c’est une joie profonde.

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Entretien avec Cornelius Castoriadis

Entretien avec Cornelius Castoriadis paru dans Alternative libertaire, n° 3, 7 juin 1991, p. 6

Autour de la guerre du Golfe, de l’engagement des intellectuels et de l’apport de la psychanalyse à une vision transformatrice de la société

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Fritz Brupbacher : L’opinion de Freud sur Marx, le Marxisme et le Bolchevisme

Article de Fritz Brupbacher paru dans Masses, n° 7, 20 juin 1933, p. 15-16

Dans les milieux intellectuels, on entend souvent prononcer en même temps les noms de Marx et de Freud. C’est tantôt le fait de disciples de Freud, qui ont d’autre part des convictions révolutionnaires en politique, tantôt, également, et avec une insistance particulière, ces deux noms se trouvent rapprochés par certains marxistes orthodoxes, aux yeux de qui personne ne saurait, sans commettre un sacrilège, soulever la moindre critique contre le système du maître. Pour la science, ces derniers esprits, trop pleins de piété, ne comptent naturellement pas.

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Hélène Gérard : Herbert Marcuse, Eros et civilisation

Article d’Hélène Gérard paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 36, avril-juin 1964, p. 79-83

Par la critique à laquelle elle soumettait les valeurs bourgeoises, l’œuvre de Freud fit, à son apparition, l’effet d’une bombe. Cette bombe, la bourgeoisie s’employa aussitôt à la désamorcer : aux Etats-Unis, où la psychanalyse prit rapidement une grande extension, la technique psychanalytique fut isolée des fondements philosophiques de la théorie et de ce divorce naquit une nouvelle conception de la maladie, parfaitement acceptable pour l’ordre établi : l’inadaptation sociale. L’objectif de la cure psychanalytique ne fut plus, des lors, que d’amener les inadaptés à se conformer de nouveau aux normes de la société.

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Michel Jacob : Comment lire et ne pas lire Reich

Article de Michel Jacob paru anonymement dans Spartacus, n° 1, novembre-décembre 1975, p. 18-19


DIE FUNKTION DES ORGASMUS
(LA FONCTION DE L’ORGASME)

Venu de la sexologie à la psychanalyse, Wilhelm Reich (1897-1957) est d’abord attiré par la cohérence et le caractère révolutionnaire des premières conceptions de Freud. Mais tandis que celui-ci, en gros à partir de 1920, à la fois recule devant la critique de l’ordre établi et renonce à approfondir sa théorie du rôle fondamentale de la sexualité dans le psychisme, tâches qui étaient impliquées par ses propres prémisses, Reich va poursuivre hardiment l’exploration de ces deux voies. Celles-ci se recouperont dans la théorie de la répression sexuelle, c’est-à-dire dans l’idée que la répression sexuelle assure une fonction essentielle dans le mécanisme de la domination sociale, produisant des caractères mieux préparés à la soumission qu’à la liberté. C’est ainsi que Reich rejoint et complète Marx en lui apportant la dimension psychologique qui lui manquait. C’est aussi par ce biais qu’il démasqua, de son côté, le caractère pseudo-révolutionnaire de la société soviétique.