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La religion : appui ou obstacle à la lutte de classe ? Considérations à propos de la « théologie de la libération »

Dossier paru dans Programme communiste, n° 89, mai 1987, p. 72-108



PRÊTRES ET MARXISME

LA CRITIQUE DE LA RELIGION CONTIENT DONC EN GERME LA CRITIQUE DE LA VALLÉE DE LARMES DONT LA RELIGION EST L’AURÉOLE SACRÉE

(Marx, Introduction à la critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843)

LE RÉEL ET L’IMAGINAIRE DANS LE SOCIAL-CHRISTIANISME

Loin de se réduire à une question académique, l’attitude envers la religion des partis ou des groupes qui se réclament du prolétariat et se disent communistes, constitue un des principaux tests de leur adhésion réelle à la théorie marxiste.

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Fritz Brupbacher : L’opinion de Freud sur Marx, le Marxisme et le Bolchevisme

Article de Fritz Brupbacher paru dans Masses, n° 7, 20 juin 1933, p. 15-16

Dans les milieux intellectuels, on entend souvent prononcer en même temps les noms de Marx et de Freud. C’est tantôt le fait de disciples de Freud, qui ont d’autre part des convictions révolutionnaires en politique, tantôt, également, et avec une insistance particulière, ces deux noms se trouvent rapprochés par certains marxistes orthodoxes, aux yeux de qui personne ne saurait, sans commettre un sacrilège, soulever la moindre critique contre le système du maître. Pour la science, ces derniers esprits, trop pleins de piété, ne comptent naturellement pas.

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Otto Rühle : Karl Marx. Vie et oeuvre

Otto Rühle, Karl Marx. Vie et oeuvre, Genève, Entremonde, 2011 [1928], p. 96-101

Portrait d’Otto Rühle par Diego Rivera

DIALECTIQUE

Tout le travail de Marx depuis nombre d’années se réduisait au fond à lutter contre Hegel de façon directe ou détournée.

Un jeune géant armé de griffes léonines et combattant fiévreusement pour accroître à ses propres yeux le sentiment de sa valeur, étranger à la société qui ne voulait pas le reconnaître, l’évitait même et le persécutait, s’était cabré contre la toute puissance de Hegel, monumentale figure révérée et admirée dans tout le monde de l’esprit.

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Karel Kosic : La dialectique du concret

Karel Kosic, La dialectique du concret, Paris, François Maspero, 1978, p. 165-170

Les dieux n’existent que pour celui qui les reconnaît. Est-ce à dire qu’au-delà des limites de notre terre, ils se transforment en simple bois, tout comme le roi devient simple mortel ? En fait, un dieu n’est pas du bois, mais un produit et un rapport social. La critique rationaliste, qui a enlevé aux hommes la religion et leur a démontré que les autels, les dieux, les saints et les églises n’étaient « rien d’autre » que du bois, de l’étoffe et de la pierre, est, du point de vue philosophique, en retrait sur la simple foi des croyants, car les dieux, les saints et les temples sont effectivement autre chose que de la cire, du bois ou de la pierre. Ce sont des produits de la société, et non de la nature. C’est pourquoi la nature ne peut ni les créer ni les remplacer. Est-ce à dire que le baba de Sylvie est autre chose qu’un drap ?

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Aimé Patri : Logique et dialectique matérialiste. L’origine de la logique envisagée du point de vue du matérialisme

Article d’Aimé Patri signé André Ariat paru dans Masses, n° 13, 20 janvier 1934, p. 6-7


I – CRITIQUE DU RATIONALISME CLASSIQUE

Dans une étude précédente, nous avons cherché à déterminer le sens, la portée et surtout les limites des règles de la logique auxquelles on doit éviter d’opposer la dialectique, dans le domaine limité où elles conservent leur valeur : celui de la conduite des discussions.

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Aimé Patri : Logique et dialectique matérialiste. La dialectique abolit-elle la logique ?

Article d’Aimé Patri signé André Ariat paru dans Masses, n° 12, 25 décembre 1933, p. 3-4


La dialectique est-elle une sorte de logique, supérieure qui dispense d’appliquer les règles de la logique ordinaire, et en particulier le célèbre principe de non-contradiction ? Ou bien doit-on concevoir les rapports de la dialectique et de la logique ordinaire de telle manière que la dialectique dépasse la logique ordinaire, tout en la conservant, et sans dispenser le moins du monde d’appliquer ses règles dans le domaine où elles conservent leur valeur ?

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Joseph Gabel : La fausse conscience

Joseph Gabel, La fausse conscience, Paris, éditions de Minuit, 1962, p. I-IV

AVANT – PROPOS

L’histoire récente a été témoin de deux explosions majeures de fausse conscience : le racisme et l’idéologie stalinienne. Elles appartiennent au passé mais leur passage a fourni la preuve, qui demeure valable, que la fausse conscience — traitée par le marxisme traditionnel quelque peu en concept livresque — guette notre vie quotidienne et peut, le cas échéant, tourner à la tragédie.

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Adam Schaff : L’humanisme marxiste

Texte d’Adam Schaff paru dans L’Homme et la société, n° 7, janvier-février-mars 1968, p. 3-18

On peut dire sans hésiter que notre époque est celle du choc des humanismes. Les tendances qui se réclament de l’humanisme, ne sont pas seulement nombreuses, mais elles sont aussi concurrentes et vont même jusqu’à se combattre. Étant donné l’importance croissante que prend à notre époque le problème de la vie de l’individu, la lutte politique prend volontiers la forme d’une mise en accusation, de l’adversaire quant à son manque d’humanisme, voire son antihumanisme. Une telle accusation ne prouve nullement que l’accusateur soit véritablement humaniste et ne le préservera pas de se voir reprocher, à son tour, de manquer d’humanisme. Cette popularité de l’humanisme et la multiplication de ses variétés se combattant mutuellement prouve simplement que l’homme, dont la vie est aujourd’hui plus menacée que jamais, est avide au minimum de paroles de consolation, de paroles évoquant le bonheur humain.

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A. Petrachik : Les problèmes de l’humanisme dans les premières œuvres de Marx

Article d’A. Petrachik paru dans La Pensée. Revue du rationalisme moderne, n° 96, mars-avril 1961, p . 27-41


LA question de l’humanisme du jeune Marx, de la formation de ses idées sur l’essence de l’homme et sur sa situation dans le monde offre aujourd’hui un intérêt qui n’est pas seulement théorique et académique. Le fait est que cette question se détache comme l’un des points centraux dans le subtil « système » de falsification du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, auquel travaillent avec zèle à la fois les ennemis directs du marxisme appartenant au camp de la réaction bourgeoise et les théoriciens social-démocrates et révisionnistes qui se réclament de l’ « exposé objectif des choses » et même du « développement créateur ».

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Joseph Gabel : Le concept d’aliénation politique

Article de Joseph Gabel paru dans la Revue française de sociologie, 1960, I, p. 454-464

Avant d’être un domaine de recherche, l’aliénation politique est un problème. Ce problème est lié à l’ambiguïté du concept même d’aliénation qui signifie deux choses différentes selon qu’il en est fait usage dans un service hospitalier psychiatrique ou dans un groupe d’études marxiste. Il y a l’aliénation des cliniciens et l’aliénation des tenants des systèmes philosophiques dialectiques. A priori, une conception synthétique est possible mais elle n’a pas été tentée de façon systématique (1). Jusqu’à la preuve du contraire ce sont donc là deux concepts indépendants, désignés de façon assez dangereuse, par un vocable unique.