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Jean Cavignac : Sur le problème algérien (2)

Lettre de Jean Cavignac adressée à Robert Louzon, parue dans La Révolution prolétarienne, n° 172 (473), juin 1962, p. 21-22

Algiers, the S.A.O. (Secret Army Organisation) continues its campaign for a French Algeria : new posters picturing General SALAN are seen on the walls of Algiers on March 11, 1962. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

De J. CAVIGNAC, de Paris, cette lettre adressée à Louzon :

Je vous avais déjà exprimé que je n’étais pas d’accord avec vous pour une évacuation de l’armée française qui laisserait face à face Musulmans et Pieds-Noirs et inspirerait à ces derniers une crainte salutaire, commencement de sentiments coopératifs.

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Robert Louzon : Nécessité d’une révolution algérienne

Note de Robert Louzon parue dans La Révolution prolétarienne, n° 172 (473), juin 1962, p. 13-14

Algerians Making Some Banners And Emblems In The Casbah To Get Ready To Celebrate The Outcome Of The Referendum On Autodetermination. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

Bourguiba donnait une interview, il y a quelques semaines, à un journal anglo-saxon, se résumant à peu près à ceci : les Algériens parlent toujours d’une « révolution algérienne », mais la question d’une révolution ne se pose pas ; on conquiert l’indépendance et ça suffit !

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Robert Louzon : Notes d’Economie et de Politique (mai 1962)

Notes de Robert Louzon parues dans La Révolution prolétarienne, n° 171 (474), mai 1962, p. 3-5

L’ARMEE FRANÇAISE COMPLICE

Je suppose que maintenant tout le monde s’en rend compte : si la tuerie des musulmans continue à un rythme de plus en plus rapide dans les grandes villes du littoral algérien, c’est que l’armée qui occupe ces villes est complice des assassins.

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Robert Louzon : Trois défaites

Chronique de Robert Louzon parue dans La Révolution prolétarienne, n° 170 (471), avril 1962, p. 13-14

Trois défaites. Trois défaites militaires. En 1940, la fuite devant Hitler ; en 1954, Dien-Bien-Phu ; et aujourd’hui, Evian !

Trois défaites en vingt ans, c’est beaucoup !

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Jean Cavignac : Sur le problème algérien

Lettre de Jean Cavignac adressée à Robert Louzon, parue dans La Révolution prolétarienne, n° 169 (470), mars 1962, p. 12

Policemen patrolling in Algiers. Strict security measures were taken in Algiers and Oran in order to prevent any outbreak of violence against the upcoming declaration of a cease-fire in Algeria. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

De J. CAVIGNAC (Paris), cette lettre adressée à Louzon :

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Robert Louzon : Précision

Texte de Robert Louzon paru dans La Révolution prolétarienne, n° 169 (470), mars 1962, p. 5-6

French soldiers watch over the Bab-el-Oued neighborhood in Algiers, to prevent attacks from the O.A.S (Organisation of the secret army). Within two days, the OAS carried out 121 bombings. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

Les lettres de plusieurs lecteurs témoignent que j’ai peut-être été insuffisamment précis lorsque j’ai parlé de la nécessité de retirer l’armée française d’Algérie. Indiquons donc que lorsque je parle du retrait de l’armée française d’Algérie, cela sous-entend que cette évacuation doit se faire sur le littoral comme elle se fait dans le bled, c’est-à-dire qu’elle doit être suivie immédiatement de l’arrivée de troupes F.L.N. (ou contrôlées par le F.L.N.). Cette arrivée doit être même encore plus immédiate dans les grandes villes du littoral que dan s les villages du bled ; c’est une véritable « relève » des troupes françaises par les troupes algériennes qui doit avoir lieu.

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Robert Louzon : Notes d’Economie et de Politique (février 1962)

Notes de Robert Louzon parues dans La Révolution prolétarienne, n° 168 (469), février 1962, p. 3-6

ALGERIA – FEBRUARY 26: A military patrol covering the outskirts of Oran following numerous protests and arms robberies. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

L’EVACUATION APPORTE L’ « ORDRE »

Voici comment un journaliste américain, correspondant de l’Associated Press, Andrew Borowiec, décrivait la situation à Oran au milieu du mois dernier :

... Oran, ville de 400.000 habitants, n’est plus contrôlée par les autorités ; celles-ci se contentent de s’abriter dans des bâtiments gardés par les mitraillettes des C.R.S.

L’Organisation de l’Armée Secrète (O.A.S.) règne dans les quartiers européens de la ville ; le Front de Libération Nationale (F.L.N.) est le maître dans les quartiers arabes qui sont entourés par les troupes françaises.

Les meurtres dus au terrorisme sont de cinq en moyenne par jour. Au poignard et au pistolet des Musulmans répondent les bombes au plastic des Européens.

Fréquemment, un attentat musulman déclenche une émeute européenne et tout Arabe qui se trouve sur son passage est lynché.

Les autorités disent que l’économie oranaise est en train de s’écrouler. Elles ne voient aucun moyen d’arrêter le chômage et la fuite des capitaux.

On estime que 20.000 ouvriers musulmans sur 40.000 ont été licenciés par leurs patrons européens au cours des trois dernières semaines, ou bien refusent de s’aventurer dans les quartiers européens pour y travailler. Aussi, dans les quartiers musulmans y a-t-il eu des émeutes de la faim.

La plupart des commerçants et des industriels voient l’avenir en noir. Presque toute la construction privée est arrêtée et les crédits de l’Etat pour la construction de locaux d’habitation ont été réduits, pour 1962, de 35 %. Les ventes d’objets ménagers et de biens d’équipement ont baissé de plus de 60 %. Les textiles ont même été encore plus touchés.

Les autorités estiment que la production industrielle de la zone oranaise a baissé de 35 à 40 % depuis l’automne dernier. Chaque semaine, quatre entreprises industrielles en moyenne transfèrent leurs affaires en France…

Tous les commerçants et les sociétés industrielles sont forcés de contribuer à l’O.A.S. dont le revenu mensuel en cette ville est estimé officieusement à 200 millions d’anciens francs.

Les petits boutiquiers payent 2.500 anciens francs. Les docteurs, les dentistes et les avocats payent 5.000 anciens francs. Les sociétés commerciales sont taxées d’après le volume de leurs affaires. Tout le monde paie par crainte de voir sauter ses locaux ou son appartement.

Beaucoup de colons quittent la ville. L’administration déclare que 40.000 colons, soit en gros, 10 % du nombre total ont quitté l’Algérie occidentale depuis le 1er octobre (1).

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Robert Louzon : Pour mettre fin à la seconde guerre d’Algérie : évacuer et rapatrier

Article de Robert Louzon paru dans La Révolution prolétarienne, n° 167, janvier 1962, p. 13-14

Algiers, a small French shop (located in the European city) before which stand French clients and two armed soldiers. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

Lorsqu’eut lieu la première rentrée en France d’une division d’Algérie, j’indiquais que c’était là le commencement d’une évacuation totale, que, tout comme ça avait été le cas hier en Indochine et avant avant-hier au Mexique, une évacuation commencée après des années d’une guerre qui allait « se pourrissant » de plus en plus, ne pouvait être que poursuivie jusqu’à son terme. C’était un processus « irréversible » pour employer un mot à la mode.

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Le colonialisme et la liberté

Article paru dans Le Libertaire, n° 6, juin 1945, p. 3

Foreign Legion soldiers drum in formation a parade before the gates of the Legion’s headquarters in Sidi Bel Abbes, Algeria, 1940s. (Photo by Hulton Archive/Getty Images)

Le parti communiste, utilisant, les événements pour ses fins propres, présente la crise algérienne comme l’explosion de la dernière bombe hitlérienne. C’est se prononcer sur des faits mal connus et simplifier une énorme question. « Le Monde », plus sérieux, examine « l’affaiblissement de l’armature française » (luttes politiques en Afrique du Nord depuis 1942, secteurs anti-britanniques, antigaullistes, antisémites), la poussée nationaliste arabe, la participation des Nord-Africains à la guerre et leur élimination de la vie politique, et enfin la cause immédiate du conflit, une terrible crise économique. Les événements de Sétif sont, en effet, la manifestation aiguë d’un malaise latent entre la France et l’Afrique du Nord. Ils sont aussi un des épisodes sanglants des luttes chroniques entre la France et chacune de ses colonies depuis plus d’un siècle. Il convient donc de les replacer dans l’ensemble de l’histoire coloniale française pour en comprendre le sens et la portée.

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Fernand Doukhan : D’Alger, solidarité néo-colonialiste

Article de Fernand Doukhan paru en deux parties dans Le Libertaire, n° 419, 24 février 1955 et Le Libertaire, n° 420, 3 mars 1955

circa 1955: Zouave guards flank a French Women’s Army parade outside the wall of an historic casbah fortress, in Algiers. (Photo by McGraw/Three Lions/Getty Images)

Le bulletin de la section d’Alger du Syndicat National des Instituteurs publie la motion adoptée au cours de la réunion interdépartementale des sections algériennes du 9 décembre 1954.

Cette motion est présentée au nom des 10.000 adhérents que ces dernières réunissent.

J’ignore ce qui s’est passé dans les départements voisins mais, à Alger, seul le bureau de la Section a voté une motion sur les événements que j’ai commentés dans l’Ecole Emancipée.

Au cours de l’assemblée générale du groupement, les responsables qui sont en même temps responsables de la Section, à quelques exceptions près, et qui du fait que le groupement d’Alger est le plus nombreux, font appliquer le plus souvent les décisions du Bureau de Section par le Conseil syndical (ô démocratie) ont refusé de discuter de la répression en Algérie, alors que les militants du M.T.L.D., dont Moulay Merbah leur secrétaire, étaient appréhendés, soumis aux tortures par la Gestapo algérienne et placés sous mandat de dépôt plusieurs jours après leur arrestation, que les journaux nationalistes du P. C. et le Libertaire étaient saisis ou supprimés, que les troupes rapatriées d’Indochine affluaient vers l’Algérie, flanquées de C.R.S. et de gendarmes.

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Robert Louzon : Requête à Messali Hadj

Article de Robert Louzon paru dans La Révolution prolétarienne, n° 140, juillet-août 1959, p. 15

FRANCE – JANUARY 17: Ahmad Messali Hadj Leaves Belle-Ile En Mer 1959 (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

Messali Hadj est l’une des plus grandes figures du combat contre le colonialisme. Organisateur des ouvriers parisiens d’origine algérienne dans les années qui suivirent la première guerre mondiale, ouvrier lui-même, il devint, lorsqu’il eut regagné son pays natal, le fondateur et le porte-drapeau du premier mouvement national algérien à base populaire qu’il y ait eu. C’est grâce à lui que le nationalisme algérien cessa d’être confiné au sein de petits groupes d’intellectuels pour devenir un mouvement de masse englobant peu à peu l’ensemble du peuple algérien et mettant au premier plan les revendications des plus exploités : ouvriers et paysans.

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Robert Louzon : Espagne révolutionnaire. Notes sur Barcelone (11 août 1936)

Article de Robert Louzon paru dans La Révolution prolétarienne, n° 229, 25 août 1936, p. 1-2.

Le pouvoir économique

Dans les notes précédentes, j’ai indiqué que le prolétariat était maître à Barcelone : disposant de la force armée, il était maître de l’Etat.

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Robert Louzon : Espagne révolutionnaire. Notes sur Barcelone (5 août 1936)

Article de Robert Louzon paru dans La Révolution prolétarienne, n° 228, 10 août 1936, p. 4-7

Qu’on ne voie pas dans les notes qui vont suivre l’esquisse d’un exposé général de la situation à Barcelone, et encore bien moins de l’ensemble de l’Espagne. La révolution est une chose formidable, un colosse protéiforme dont il est vain de prétendre saisir tous les traits, et qui change de physionomie d’heure en heure. Il ne s’agit donc ici que de notes, notes tracées en hâte après huit jours passés en Catalogne, notes relatives uniquement au moment présent et à ce point précis de l’Espagne.

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Mohamed El Djerah : Le rôle de Messali Hadj et du M.N.A.

Article de Mohamed El Djerah paru dans La Révolution prolétarienne, n° 143, novembre 1959, p. 14-16

FRANCE – JANUARY 01: The Algerian Leader Messali Hadj In 1959 (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

Dans la « R. P. » de juillet-août 1959, le camarade Louzon a publié un article sous le titre « Requête à Messali Hadj« .

Tout d’abord, il a rendu hommage au Président du M.N.A. en des termes pleins de sympathie et de grandeur. Il faut le dire, il peint admirablement bien l’ouvrier et le dirigeant courageux qui a consacré sa vie entière au service des travailleurs algériens et à leur éducation.