Éditorial de Hamid Cheriet alias Idir paru dans Politis, 22 au 28 juin 1995, p. 12
![](https://i0.wp.com/sinedjib.com/wp-content/uploads/2021/11/Politis-22-juin-1995.png?resize=433%2C623&ssl=1)
Être Algérien, ici en France, c’est déjà un métier assez dur en soi. L’être là-bas, c’est aussi difficile, autrement. Il y a une mémoire qui fonctionne, une identité prégnante. Les artistes doivent exister pour prévenir, aller à contre-courant, être au besoin anticonformistes. L’artiste, c’est l’œil qui voit, qui avertit, le doigt qui peut accuser. En Algérie, il se passe quelque chose hors du commun : l’absolutisme s’installe, l’obscurantisme s’enracine et gagne le cerveau des gens. Et, fait majeur, les gens meurent ! Quand il y a des gens qui tombent pour leurs idées ou leur appartenance à un mouvement quelconque, on ne peut pas faire comme si de rien n’était. La place de l’artiste, aujourd’hui, c’est d’être du côté des victimes, du côté de la paix.