Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 78, juin 1966, p. 8
Quoi de plus banal qu’une histoire d’amour, même pas le début d’une histoire d’amour.
Une caméra qui s’attarde tendrement sur des objets apparemment sans importance et qui nous guide lentement dans le monde triste, gris, monotone de Hanna. Deux mille jeunes ouvrières campées dans une banlieue de Prague au service d’une usine de chaussures, et quelques vieux bien pensants pour les encadrer. A la sortie de l’usine, il n’y a qu’une petite pluie fine pour les accompagner à travers un paysage de boue jusqu’à leur internat, pas un sourire de garçon, pas un baiser, rien, personne ; et leur journée se noie ainsi dans un ciel encore plus triste qu’elles.