Article signé F. L. paru dans Rouge, n° 213, 13 juillet 1973, p. 8-9
La campagne d’Ordre Nouveau contre « l’immigration sauvage » n’est pas tombée du ciel. Elle est la manifestation d’une poussée de racisme que les groupuscules fascistes et la presse d’extrême-droite se sont appliqués à entretenir.
Editorial paru dans Lutte ouvrière, n° 253, semaine du 3 au 9 juillet 1973
SOLIDARITE AVEC LA LIGUE COMMUNISTE ! LIBEREZ KRIVINE ET SES CAMARADES !
LA Ligue Communiste est dissoute. Les perquisitions de la police, tant au siège de la Ligue qu’au domicile de ses militants, se multiplient. Alain Krivine, son principal dirigeant, est arrêté et incarcéré. Inculpé au titre de la loi « anti-casseurs », il risque entre un et cinq ans d’emprisonnement et une énorme amende, puisque, d’après cette loi, les dirigeants de la Ligue Communiste peuvent être tenus pour responsables de tous les dégâts occasionnés par qui que ce soit (y compris, bien sûr, la police elle-même) au cours d’une manifestation à laquelle ils ont appelé.
Editorial de Pierre Lévy paru dans Droit et Liberté, n° 322, juillet 1973 ;suivi de « L’été raciste d’Ordre nouveau » par Michel Philly
LE racisme a tué une nouvelle fois. En France. A Ivry, le 2 juillet au soir, un jeune maçon portugais, Fernando Ramos, frappé et poursuivi par un commando motorisé, s’est noyé dans la Seine.
Au cours de cette soirée et les jours précédents, des agressions semblables contre des Algériens, des attentats contre des cafés fréquentés par des immigrés ont eu lieu à Ivry même et dans d’autres localités de la région parisienne.
Dossier paru dans Rouge,n° 211, 27 juin 1973,suivi de « L’évasion de Zahouane et Harbi » par Edwy Plenel alias Joseph Krasny
Avant-hier les juifs, hier les arabes, aujourd’hui « l’immigration sauvage ». Les premiers, alliés aux marxistes, voulaient détruire l’occident. Les seconds s’attaquaient à la civilisation française. Aujourd’hui, les immigrés, base de masse des gauchistes, mettent en danger la République, l’industrie et la race française. Rien de moins.
Voici un gros ouvrage qui, de 1930 à 1960, retrace l’agonie du colonialisme français. Pendant toutes ces années, l’auteur a été un militant de l’action de solidarité et de soutien qui, partant de la métropole, appuyait les divers mouvements qui devaient aboutir à la libération des colonisés. Une libération en tant que colonisés seulement, la libération en tant que travailleur et en tant qu’homme restant à accomplir, dans les pays nouvellement indépendants, comme dans les pays anciennement colonisateurs. L’auteur ne se fait pas d’illusions sur ce point.
Editorial paru dans Lutte ouvrière, n° 277, semaine du 18 au 24 décembre 1979, p. 3
QUATRE morts, seize blessés, dont plusieurs seront définitivement mutilés : tel est le sombre bilan de l’attentat contre le consulat d’Algérie à Marseille.
Quels que soient les calculs politiques de ses auteurs et de ses inspirateurs, cet attentat, des plus ignobles et des plus lâches, parce qu’aveugle, parce que destiné à frapper des Algériens, n’importe lesquels, simplement parce qu’Algériens, est l’œuvre directe du racisme. Qui peut en douter, à part les pouvoirs publics français, dont la scandaleuse passivité devant chaque crime raciste – la police n’a pas trouvé un seul des assassins d’une douzaine d’Algériens tués durant l’été dernier – est elle-même le premier encouragement à tous les tueurs racistes ?
Article paru dans Rouge, n° 234, 21 décembre 1973, p. 12
« Plastiquez les mosquées, les bistrots, les commerces arabes … Prenons Boumédienne au mot en créant l’insécurité des Nord-Africains en France ». « Ne nous obligez pas à vous faire ce que vous avez fait aux nôtres. La valise ou le cercueil, vous connaissez ? »
Cette prose répugnante, ces transparents appels au meurtre ont parus dans un torchon nommé le « Combat européen ».
Article d’Ulric Schulze paru dans Le Monde libertaire, n° 194, octobre 1973, p. 5
Le climat et les actes engendrés au cours de ces dernières années par les campagnes de racisme en France n’ont été contrebalancés que par quelques réactions sporadiques tantôt indignées, tantôt opportunistes, tantôt humanitaires de bon ton. Un petit mea culpa, beaucoup de grandeur et de générosité de la France éternelle ont été mises en avant.
Ils soufflent le froid après avoir soufflé le chaud. Pendant deux jours, radios et journaux ont puissamment contribué à créer un état de psychose : « Marseille a peur ». La belle aubaine, la diversion inespérée, que l’émotion créée à Marseille par le meurtre d’un chauffeur d’autobus et qui pouvait détourner l’attention de la lutte des travailleurs de Lip, du climat social de la rentrée !
Editorial paru dans Lutte ouvrière,n° 262, semaine du 4 au 10 septembre 1973, p. 3
L’ASSASSINAT par un déséquilibré d’un traminot marseillais a fait surgir au grand jour le racisme latent qui existe aujourd’hui dans une partie de la population française, racisme qui s’est exprimé par la phrase, les écrits et les balles de revolver, des discours imbéciles sur les « étrangers qui ne sont pas comme nous » aux articles hystériques sur la « pègre algérienne » et aux assassinats aveugles de travailleurs nord-africains.
Le 7 septembre à l’appel du Mouvement des Travailleurs Arabes, un mouvement de grève de 24 h a rassemblé plus de 30 000 travailleurs immigrés, dans tout le sud, à Aix, à Marseille, à Toulon, et à La Ciotat.
Enquête de Dominique Delhoume parue dans Droit et Liberté,n° 317, janvier 1973
LE 28 novembre au soir, une rafale de pistolet mitrailleur troue le silence de la nuit au commissariat de Versailles : M. Mohamed Diab, 32 ans, chauffeur-livreur, s’écroule après avoir fait quelques pas. Et succombe aussitôt …
Article paru dans Al Kadihoun, n° 2, février-mars 1973, p. 25-27
Pour une partie de l’opinion arabe et mondiale, l’Algérie est le modèle que devraient suivre tous les pays néo-colonisés pour échapper au sous-développement, à l’assujettissement et à la misère. La direction actuelle de l’Algérie fait beaucoup de publicité sur l’industrialisation « intensive » du pays qui devrait lui permettre de « décoller » économiquement et ce, à coups de plans quadriennaux. Nous y reviendrons.
Article d’I. Lauden suivi d’un commentaire de Joël Gochot parus dans Le Monde libertaire, n° 190, mai 1973, p.8-9
In May 1972, gunmen attacked an Israeli airport, killing 26 people (Source)
Diffamation sur le prétendu terrorisme anarchiste
Ces derniers temps, il a déferlé un ouragan de crimes politiques sur notre monde tumultueux ; terreur individuelle et piraterie aérienne qui ont pris un caractère dangereux. Une vague de terreur et de criminalité, exportée du Japon, de la Turquie et de l’Amérique latine, qui n’évite pas notre pays. Les terroristes qui se déguisent avec des plumes idéologiques se comportent de plus en plus en bandits et en bourreaux inhumains. Mais ces bandits idéologiques sont pires que les simples criminels : ils se dissimulent derrière des idées et une phraséologie et ignorent le regret ou le remords.
Nous avons interviewé un camarade palestinien en vivant et militant en Israël. Etudiant, il vient d’un village en plein centre d’Israël dont au moins la moitié des terres ont été réquisitionnées par Israël en 48.
Etant venu 15 jours en Europe au moment de la guerre, il a pu nous livrer ses premières réflexions.
Article paru dans Lutte Continue, organe de la gauche marxiste, n° 7, 10 juin 1973, p. 7-8
In the mountains east of the Jordan River, a patrol from the Popular Front for the Liberation of Palestine punctuates a battle hymn with Soviet, Czechoslovak (vz. 58), and (top left) Egyptian weapons. Early 1969. (Source)
Les récents affrontements entre l’armée libanaise et la résistance palestinienne, conséquence de l’attaque des commandos israéliens contre le siège des organisations de fedayin à Beyrouth viennent de replacer le Proche-Orient au premier plan de la scène politique, et notamment des préoccupations d’une certaine extrême-gauche.
Article paru dans Solidarité ouvrière, troisième année, n° 31, novembre 1973, p. 2-3
Des membres des commandos palestiniens
– au-delà des nationalismes, c’est l’impérialisme international qu’il faut abattre
– la solidarité des travailleurs des pays industriels avec ceux du Proche-Orient passe par la destruction de leur propre bourgeoisie
Après le Vietnam, le Pakistan, le Biafra, le Proche-Orient est devenu le terrain de lutte des différents camps impérialistes par prolétaires interposés. Une fois de plus quand les « grands » s’affrontent indirectement, le problème se pose en termes de libération nationale.
Résolution adoptée par Le Comité d’Action Révolutionnaire Israélien à l’étranger et Le Groupe d’Action Socialiste Israël-Palestine, parue dans Lutte ouvrière, n° 270, semaine du 30 octobre au 5 novembre 1973, p. 12
En prenant parti contre la guerre, malgré l’atmosphère de chauvinisme exacerbé, les révolutionnaires israéliens ont sauvé l’honneur du prolétariat israélien. (Ph. U.P.I.)
Les hostilités actuelles au Moyen-Orient ne sont pas accidentelles. Elles dérivent du conflit qui oppose depuis longtemps deux camps – l’un étant celui du sionisme qui s’est donné pour but la création d’un Etat exclusivement juif en Palestine (objectif réalisé en alliance avec l’impérialisme), l’autre, celui du peuple arabe en Palestine. La guerre actuelle, comme les guerres antérieures entre Israël et les Etats arabes, n’est qu’une extension de ce conflit fondamental. ( … )
Déclaration parue dans Rouge, n° 225, vendredi 19 octobre 1973, p. 2
Camions militaires égyptiens franchissant le canal de Suez sur un ponton le 7 octobre 1973, pendant la guerre du Kippour (source)
A nouveau une guerre a éclaté entre Israël et les pays arabes. Peu nous importe qui a tiré le premier coup de feu, quelle armée a été la première à traverser les lignes du cessez-le-feu. Car pour nous la responsabilité de cette guerre, comme de toutes celles qui l’ont précédée, retombe avant tout sur Israël.
Article de Jean Carpentier paru dans Tankonalasanté, n° 3, juillet-août 1973
On se bat pour l’abrogation d’une loi féodale et injuste, on se bat pour faire disparaître la boucherie, le risque de mort, l’angoisse. Et ce combat passe par une lutte sûrement longue pour obtenir un certain nombre de garanties : la légalité, la sécurité, le financement, la liberté de décision (plus ou moins restrictive, et là aussi il faudra se battre contre les commissions médico-policières, contre la bureaucratie, contre la tutelle médicale ou administrative etc…). Cela prendra plus ou moins de temps, mais enfin on a des chances d’y arriver : les rapports de force s’inversent, la tendance réformatrice et technocratique se développe, et peut-être qu’en favorisant une libération de la législation sur l’avortement, le Pouvoir y trouvera son compte… Une société qui dérive l’investissement et l’énergie sexuelle dans la production et la consommation de marchandises ou la conquête de la lune peut très bien s’accommoder de la libéralisation de l’avortement qui ne la remet pas fondamentalement en cause. C’est à ce niveau qu’est le piège, du moins si l’on s’en tient à la seule bataille pour l’avortement libre et gratuit, et si on n’élargit pas le champ de l’action.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 157, 24 septembre-7 octobre 1973
Pendant que l’oppression policière, le chantage à l’expulsion, les assassinats d’immigrés commis en toute impunité continuent à susciter la réaction ferme, mais tragiquement isolée des travailleurs étrangers (grèves de la région parisienne le 14 septembre, après les grèves de trois jours lancées dans le Midi), le P.C., la C.G.T. et les autres opportunistes s’activent aussi à leur manière.
Article publié dans La Charte, organe du F.L.N. clandestin, Rassemblement Unitaire des Révolutionnaires (RUR), n° 35, février-mars 1973, p. 15-18.
Lors de la journée internationale de la femme (8 mars), BOUMEDIENNE s’adressant aux militantes de l’Union Nationale des Femmes Algériennes (UNFA) devait notamment déclarer : « Au nom du pouvoir révolutionnaire, je proclame que nous sommes pour un progrès qui ouvre devant la femme toutes les portes menant à une participation effective, afin qu’il lui soit permis d’accéder pleinement à la place qui lui revient dans tous les domaines et à tous les niveaux ».
Article paru dans El Jarida, organe du Parti de la révolution socialiste, n° 14, août-septembre 1973, p. 27.
La situation de la jeunesse est à l’ordre du jour en Algérie. Nous avons déjà abordé ce problème sous l’angle de la scolarisation dans notre numéro 10-11 du 15 juin 1971. Il est repris aujourd’hui en liaison avec le développement du banditisme et la généralisation de l’insécurité dans les villes.
Face à ce problème, les responsables s’alarment et la presse, aux ordres, ne manque pas d’imagination pour dégager la responsabilité du pouvoir.
J’ai participé aux journées d’études « Charles-Robert Ageron, historien de l’Algérie contemporaine : héritages et perspectives », au centre d’études diocésain d’Alger, du 14 au 16 décembre 2012.
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