J’ai accordé un entretien à l’historien Sylvain Boulouque pour Le caoua des idées (n° 17, 27 novembre 2020, p. 8) autour de mon premier livre La Fabrique du Musulman (Libertalia, 2017). Le texte a été publié sous le titre « Des cercles universitaires et espaces médiatiques légitiment un discours racialiste ».
En voici les premières lignes :
Dans votre ouvrage paru en 2016, vous expliquiez que « la fabrique du musulman est une coproduction des extrêmes droites en terre d’islam et en Occident ». Quatre ans après, pouvez-vous nous dire en quoi les derniers attentats renforcent cette réalité ?
« Dans mon essai, j’ai cherché à analyser la formation d’une nouvelle caste, c’est-à-dire un groupe social fermé dont on ne peut sortir en raison de son origine ou de son culte supposés. Nous avons vu apparaître depuis le début du XXIe siècle, un nouveau sujet, le Musulman qui n’est ni nécessairement croyant, ni forcément pratiquant, mais que la pression conjuguée des extrêmes droites politiques et religieuses contribue à réduire à une identité religieuse. Ce qui est davantage compatible avec la grille de lecture du « choc des civilisations » qu’avec une compréhension des conflits sociaux en termes de lutte des classes. (…)
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