J’ai participé les 10 et 11 juillet 2013 à la section thématique (ST 53) organisée par Amin Allal et Olivier Grojean dans le cadre du 12ème congrès de l’Association française de science politique (AFSP). Ces journées avaient pour thème : « L’option violente. Combattants et insurgés dans les soulèvements populaires« .
J’y ai présenté une communication intitulée « Le capital militaire : acquisition, transmission et valorisation. Le cas des indépendantistes algériens » dont suivent les résumés en français et en anglais. J’ai eu l’honneur d’être discuté par le professeur Gilles Dorronsoro.
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Dans le cadre d’une recherche en cours qui porte sur les trajectoires de dirigeants indépendantistes algériens du courant de Messali Hadj – principalement engagés au sein du Mouvement national algérien, rival du Front de libération nationale –, je propose de rendre compte des enjeux du recours à la lutte armée chez ces révolutionnaires en situation coloniale et colonisés en situation révolutionnaire. Je tenterai de formuler une première définition du capital militaire – dans son interdépendance dialectique avec le capital politique et le capital militant, en particulier dans le contexte algérien de 1954 à 1962 –, et de mettre en lumière les conditions de son acquisition, de sa transmission et de sa valorisation. Par la restitution de trajectoires de dirigeants messalistes et la confrontation avec leurs propriétés diverses, je mettrai en relief la spécialisation dans le travail militant qui s’opère entre politiques, syndicalistes ou guerriers – en me focalisant surtout sur cette dernière catégorie –, et je tenterai de comprendre jusqu’à quel point le cloisonnement prévalant en situation de paix, se trouve ébranlé en situation de guerre. Sur le plan des sources et du matériau mobilisés, je m’appuierai sur des entretiens réalisés avec des anciens messalistes, des documents consultés dans les archives publiques et privées, sans oublier la presse, généraliste ou militante.
The Military Capital: Acquisition, Transmission and Valuation. The Case of the Algerian Freedom Fighters
Within the framework of a current research which concerns the trajectories of Algerian pro-independence leaders of the current of Messali Hadj – mainly committed within the Algerian National Movement, the rival of the National Liberation Front – , I suggest reporting stakes in the appeal to the armed struggle at these revolutionaries in colonial situation and colonized in revolutionary situation. I shall try to formulate a first definition of the military capital – in its dialectical interdependence with the political capital and the militant capital, in particular in the Algerian context from 1954 till 1962 –, and to bring to light the conditions of its acquisition, its transmission and its valuation. By the restoration of trajectories of messalists leaders and the confrontation with their diverse properties, I shall accentuate the specialization in the militant work which takes place between politics, union activists or warriors – by focusing me especially on this last category –, and I shall try to understand to what extent the subdivision prevailing in peace situation, is shaken in war situation. From the point of view of sources and material mobilized, I shall lean on interviews realized with former messalists, documents consulted in the public and private archives, without forgetting the press, the general or the activist.