Article de Cécile Michaud paru dans La Révolution prolétarienne, 33e année, n° 386, nouvelle série n° 85, juillet-août 1954, p. 30
Pierre Emmanuel est un de ceux qui, pour le public cultivé, le public progressiste en particulier, a le rare mérite – et, à ses propres yeux, le radieux l’irresponsable avantage – d’être poète. Qui plus est, à une époque qui se vautre dans le quotidien, le pratique, le matériel, Emmanuel paraît comme l’un des plus flamboyants survivants de la poésie inspirée, comme l’extatique possédé, le torturé en quête de la foi capable d’abreuver son ardeur. Emmanuel, c’est – à la trace de Bloy ou de Bernanos (il s’en rend compte et s’y complaît) – le mystique exorbitant.
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