Article paru dans Tribune algérienne, n° 20, juin 1979, p. 19-20.
En IRAN, c’est la Révolution. Les masses ont balayé la dictature impériale et démantelé ses institutions, semant la panique dans tous les milieux bourgeois réactionnaires à l’échelle mondiale.
L’Ordre de l’impérialisme et de ses alliés a craqué, il ne peut plus être ce qu’il a été ; la révolution se développe.
Aujourd’hui, les masses s’opposent au gouvernement de BAZARGAN et de KHOMEYNI. L’un et l’autre concentrent leur activité autour d’une seule tâche : la reconstitution de l’Etat bourgeois et de ses institutions délabrées, une « autorité centrale » avec son armée et sa police. Ils ont reconstitué l’armée du shah et ses structures.
Pour elle KHOMEYNI a institué « la journée de l’armée » qui, dit-il appelle au respect. Les généraux qui aujourd’hui massacrent les minorités, ce sont les généraux du shah. KHOMEYNI et BAZARGAN sont contre la révolution. KHOMEYNI a tenté d’imposer la loi la plus réactionnaire aux femmes ; il tente de remettre en cause la liberté d’expression en exigeant que toute la presse soit sous les ordres de « l’ordre islamique », il envoie les soldats les chars et les avions contre les minorités nationales.
BAZARGAN qualifie « d’excessives » les revendications des travailleurs pour de meilleurs conditions de travail, de salaire, pour le droit à l’indépendance syndicale. A l’aide des comités KHOMEYNI, il tente de détruire les comités indépendants. KHOMEYNI qualifie de « contre révolutionnaires », « anti-islamiques, contraires aux intérêts du peuple » les chômeurs qui s’organisent et revendiquent des indemnités conséquentes, le droit au travail et le monopole de l’embauche.
Toute l’activité menée par KHOMEYNI-BAZARGAN est dirigée en premier lieu contre les masses. Ces masses ont balayé en 48 heures le régime du shah, elles ont disloqué une armée forte. Ce sont les ouvriers, avec leurs grèves, leurs organisations indépendantes qui ont été le fer de lance de la lutte contre la dictature du shah.
C’est contre ces comités indépendants que sont dirigés les coups. BAZARGAN dit : « il faut reprendre le travail », les ouvriers répondent : « nous voulons nos revendications ; il ne suffit pas de remplacer l’ancien directeur par son adjoint. »
KHOMEYNI et BAZARGAN n’arrivent pas, malgré toutes leurs tentatives à briser la force révolutionnaire des masses. Celles-ci manifestent leurs oppositions, revendiquent leurs droits.
Les femmes ont refusé la loi réactionnaire du port du voile. Elles ont manifesté par dizaines de milliers à TEHERAN, bravant les coups des hommes de main de KHOMEYNI qui ont tenté de briser la manifestation ;
Les minorités nationales opprimées prennent les armes pour conquérir leur autonomie.
Les manifestations de chômeurs se multiplient à ISPAHAN, TEHERAN, ABADOU… Des syndicats se constituent.
Le dernier exemple de la volonté des masses, de la classe ouvrière de porter la révolution à son terme c’est le cortège uni des travailleurs et des chômeurs le jour du 1er Mai, en opposition au cortège des khomeynistes.
KHOMEYNI et BAZARGAN se heurtent à l’offensive des masses qui détiennent l’initiative, la force. Elles affirment leur volonté chaque jour de combattre KHOMEYNI.
En 48 heures ces mêmes masses ont mis à bas la monarchie, elles briseront l’ordre de KHOMEYNI !