Catégories
interventions

Hirak : entretien avec Aude Lasjaunias pour « Le Monde »

J’ai accordé un entretien à la journaliste Aude Lasjaunias pour le quotidien Le Monde. L’interview a été publiée ce jour sous le titre suivant : « Algérie : les autorités « oscillent en permanence entre louanges pour le Hirak “béni” et menaces à peine voilées » ».

Lors d’un rassemblement contre la tenue de l’élection présidentielle, à Tizi Ouzou (Algérie), le 8 décembre 2019. RYAD KRAMDI / AFP

En voici les premières lignes :

Les marches du Hirak sont suspendues depuis des mois en raison du contexte sanitaire. Le mouvement arrive-t-il tout de même à se maintenir ?

Nedjib Sidi Moussa : Les autorités algériennes ont profité des circonstances pour verrouiller l’espace public. Le président Abdelmadjid Tebboune avait annoncé, le 17 mars 2020, la « restriction de certaines libertés », signifiant l’interdiction des marches et rassemblements, tout comme la fermeture des frontières. Des personnalités, ainsi que des partis de l’opposition, ont appelé à suspendre les manifestations en invitant la population « à faire preuve de sagesse » et à opter pour d’autres formes de mobilisation, sans préciser lesquelles. Ainsi, le vendredi 20 mars 2020, les rues d’Alger étaient désertes, une première depuis le 22 février 2019.

La tenue de la présidentielle, le 12 décembre 2019, avait, néanmoins, constitué une première défaite pour le Hirak. Ses éléments les plus déterminés cherchaient à empêcher le scrutin mais avaient échoué à rendre effectifs les appels à la désobéissance civile ou à la grève générale.

Malgré le catastrophisme du gouvernement et l’attentisme prôné par certains opposants, des formes de résistance populaire ou d’action directe se sont déployées localement, par exemple à Tizi Gheniff, Tigzirt et Tizi Ouzou, pour dénoncer, en mai 2020, le harcèlement des hirakistes par la police. Mais la tentative de renouer avec les formes routinières de la protestation, à savoir les marches hebdomadaires, s’est heurtée, comme en juin 2020, aux forces de répression… Jusqu’au rassemblement du 16 février à Kherrata où des milliers de personnes ont défilé avec des slogans appelant à la rupture avec le système en place.

La suite de l’entretien est accessible (sous conditions) via ce lien.

Laisser un commentaire