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Appel des socialistes idistes de Budapest

Texte paru dans Le Communiste, première année, n° 4, 5 septembre 1919, p. 1

Proclamation de la République soviétique hongroise, le 21 mars 1919 (Source)

Prolétaires frères,

Voici le moment pour rompre vos chaînes imposées par le capitalisme. En Russie et en Hongrie le capitalisme est tombé, et le communisme a dressé son drapeau rouge. Maintenant les exploiteurs du monde entier s’unissent une dernière fois pour étrangler la révolution victorieuse, frères français, anglais, théco-slovaques et roumains, la sainte fédération de l’Internationale noire de Paris a dressé vos mains armées contre notre état-major communiste. L’attaque de l’autocratie la plus abjecte des boyards roumains a commencé coutre la Hongrie prolétarienne. Voulez-vous devenir les assassins de l’état-major communiste que vous aussi désirez profondément, les armes sont entre vos mains, sachez vous en servir contre vos vrais ennemis.

Prolétaires ! notre guerre est la lutte jusqu’au dernier soupir contre le capitalisme de tous les pays, notre devise est libre de toute haine nationale, notre amour pour le prolétariat est infini, notre armée, l’armée rouge, a été créée pour abattre les frontières et donner la patrie à ceux à qui elle appartient par tous les droits et toutes les souffrances.

Au prolétariat, sachez que la chute du capitalisme ne peut plus tarder. Or, prolétaires, vous-mêmes défendez l’édifice croulant des exploiteurs, vous défendez leurs richesses, leurs prospérités, tandis que vos femmes et vos enfants subissent les plus abominables sévices, ils meurent de faim, sont vêtus de haillons, sont décimés par les épidémies et succombent à la prostitution semée par des jeunes noceurs capitalistes.

Prolétaires, vous constituez inconsciemment la principale force du capitalisme. Quand ils ne pourront plus employer vos bras, leur domination croulera comme en Russie et en Hongrie. La presse capitaliste corrompue remplira vos têtes de leurs mensonges fantastiques, ils vous disent que le communisme est seulement le règne de la terreur et de la cruautés. Ils ont raison.

Mais nous ne sommes cruels et intransigeants que contre ceux qui ne veulent pas reconnaître les droits souverains du peuple de la classe productrice. Notre terrorisme menace seulement ceux qui veulent démolir ce que nous avons construit par d’énormes sacrifices.

Prolétaires, soldats de l’Entente, vous avez fait votre devoir pour renverser le militarisme prussien et autrichien. Or, maintenant, vous servez un autre militarisme de l’Entente. Les capitalistes français, anglais, américains, vous envoient occuper des territoires qui n’ont rien de commun avec les Tchévo-Slovaques, les Roumains ou les Serbes. Prolétaires, nous ne connaissons aucune question territoriale, notre armée, l’armée rouge, n’a passé en aucun lieu les frontières déterminées par l’armistice du 11 novembre 1918, notre but est de tendre nos mains fraternellement à nos frères prolétaires, nous ne reconnaissons aucune nation, nous ne voulons pas reconnaître la patrie des bourgeois, nous luttons pour libérer les peuples opprimés qui souffrent sous le joug du capitalisme, venez dans nos rangs, soyez les soldats de nos bataillons rouges internationaux comme ont déjà fait beaucoup de Roumains, de Serbes, etc., etc., etc.

Prolétaires, dressez le drapeau rouge de la 3e Internationale, donnez à nos fils une libre patrie communiste, vos doigts qui se posent aujourd’hui sur la culasse des fusils, qui saisissent les lourds marteaux, qui tiennent la plume, doivent tourner les armes contre les capitalistes, baissez les marteaux et jetez les plumes destinées à assassiner vos frères.

Soldats de l’Entente, glorieux héros du combat contre le militarisme, révoltez-vous contre vos frères, unissez vos forces avec les nôtres pour la dernière bataille.

Prolétaires de tous les pays, unissez vos forces, unissez-vous.

Vive le communisme et la dictature du prolétariat.

Vive la 3e Internationale.

Fédération des socialistes-idistes de Budapest.


P.-S. – Hélas ! l’appel n’a pas été entendu !

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