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Que peut nous apporter le gouvernement Mendès-France ?

Article paru dans Tribune ouvrière, n° 3, juillet-août 1954, p. 5-6

Mendès-France élu avec l’ensemble des voix de l’assemblée, des communistes aux R.P.F., accentue la guerre en prétendant faire la Paix. Il avait particulièrement à s’occuper des questions coloniales, à savoir, solutionner la question d’Indochine à la suite de la défaite de Dien-Bien-Phu et de la situation dramatique de la Tunisie.

L’Indochine, avec toutes les autres colonies françaises, ont été conquises au siècle dernier avec le sang et le travail des prolétaires. Ces colonies ont permis aux capitalistes français de se faire des fortunes gigantesques sur la surexploitation des indigènes. De nos jours, les colonies profitent en plus à toute une bureaucratie administrative, militaire et policière, parasites grassement payés et bien incrustés dans ces pays.

Mendès-France ne peut pas faire la Paix car il n’est pas prêt à abandonner les intérêts des capitalistes français dans les Colonies. Son but n’est pas le retrait du corps expéditionnaire d’Indochine mais le regroupement des forces pour essayer de sauver le plus possible, demain à nouveau il (lui ou un autre) demandera de nouveaux soldats et de nouvelles armes.

Mais ce qui fut très curieux dans toute cette histoire c’est la manière dont on voulut encore nous tromper.

Laniel fut renversé parce qu’il ne pouvait plus rendre de services, il fut remplacé par un homme que tout le monde nous présenta comme le champion de la Paix. Le premier acte de cet homme fut de développer une politique de grand bluff : « Si je ne réussi pas le 20 juillet, je m’en vais » et puis « Si le Viet-Minh n’accepte pas nos conditions nous enverrons le Contingent » et puis encore « Je laisserai à mes successeurs, une situation meilleure, permettant de continuer la guerre ». Et l’on envoya à grands renforts de publicité des troupes fraîches pour combler les vides.

En fait, cette situation est unique est déterminée par la révolte des peuples coloniaux et que lorsque l’on veut faire un revirement politique il faut charger les pantins. C’est devant l’absurdité criminelle de telles guerres que la bourgeoisie change ses représentants pour faire accepter sa politique qui est toujours la même : l’exploitation des masses ouvrières dans les Colonies ou en France.

Encore une fois, les « représentants » de la Classe ouvrière ont servi à couvrir la politique de la bourgeoisie. Ils ont voulu nous faire croire qu’un gouvernement capitaliste pouvait nous apporter la Paix, la réalité est que « le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage » (Jean Jaurès).

Le gouvernement Mendès-France continuera la guerre, que cela soit en Indochine, en Tunisie ou au Maroc et que si les combats cessent au Tonkin c’est pour redoubler ailleurs.

Il demeure certain, que si la Paix doit régner un jour sur le monde, il faudra que les prolétaires de tous les Pays soient prêts à s’occuper eux-mêmes de la Paix et cela ils ne pourront le faire qu’en s’unissant pour détruire les régimes qui les exploitent.

Ils ne pourront le faire qu’en s’opposant à toutes les haines que les bourgeois inculquent aux travailleurs contre leurs frères des autres pays.

Tant que les ouvriers feront alliance avec leurs propres maîtres, leurs propres généraux, il n’y aura pas de Paix dans le monde.

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