Article de Mercedes Comaposada paru dans Terre libre, n° 32, juin 1937
Le problème de la prostitution dans le régime capitaliste que nous voulons détruire nous atteint tous, au moins dans un de ses divers aspects. L’honnête ébéniste qui crée des meubles de luxe se prostitue, de même que se prostitue l’étudiant qui cultive ses aptitudes avec l’argent de sa famille qu’il croit honnête ; comme se prostitue le poète qui donne du prix à ses poésies. Le problème de la prostitution est de tous et atteint tout le monde. Si nous sauvons l’esprit, c’est au prix d’une vente matérielle, et réciproquement. Dans une économie capitaliste il ne peut en être autrement, déjà que sa base même c’est la grande prostitution, l’exploitation entre humains qui ôte toute possibilité de se libérer. Mais les hommes oublient facilement leurs fautes et voient celles du prochain. Ainsi s’explique que, parlant de la prostitution, l’on se réfère exclusivement à la misère de quelques femmes qui, pour subsister, sont obligées de vendre leur corps.
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